PADD : malgré la mésaventure Chronopost
Guy Geoffroy persiste et signe !

Acte 2.1 : Les zones d’activités dans le viseur

Le nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) se doit d’être précédé de deux documents prévus et exigés par la réglementation. Le premier est le diagnostic – ou DIAG – destiné à asseoir la démarche politique d’organisation du territoire. L’acte 1 de cet article mis en ligne la semaine dernière y était consacré. Le second document, qui vient s’appuyer sur le premier, est le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD). C’est l’acte 2 sur lequel nous allons nous arrêter, en nous concentrant aujourd’hui sur la question des zones activités.

20 pages pour dire quoi ?

Ce mois de septembre sera important pour la vie de notre cité. Il sera marqué par la présentation du PADD lors du conseil municipal qui se tiendra lundi prochain 26 septembre 2022. Le PADD définit les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme retenues pour l’ensemble de la commune (Art. L 123-1 du code de l’urbanisme). Une sorte de préambule donnant les grands principes qui vont s’inscrire dans le nouveau PLU.

Le PADD se veut la réponse à trois grandes questions issues du diagnostic, lequel, notons-le, ne nous a pas été communiqué dans sa totalité… ce qui est profondément regrettable et, et pour le moins, pas très aisé pour s’en faire une idée ! Ces questions sont les suivantes :

  • Quelle ville demain face au dérèglement climatique ?
  • Quel cadre de vie pour ses habitants ?
  • Quels principes mettre en place pour accompagner l’évolution de Combs-la-Ville ?

En réponse à ces questions, le PADD est rédigé selon trois axes :

  • Axe 1 : Protéger Combs la ville et ses habitants
  • Axe 2 : Habiter Combs-la-Ville
  • Axe 3 : Vivre, produire et consommer à Combs-la-Ville

A la première lecture, on pourra juger que le PADD que nous propose le maire est un PADD susceptible de correspondre aux problématiques de transition écologique et dans un contexte général de réchauffement climatique.

PADD, P.19, cartographie de synthèse
peu lisible pour localiser certaines intentions
Légende de la cartographie du PADD

Malheureusement, à la deuxième lecture, on se rend bien compte que c’est un texte manifestement destiné à endormir le lecteur tout au long de ses 20 pages truffées de formules vagues, molles, contradictoires et imprécises (ce qui fait beaucoup !). Néanmoins, ce document nous livre – peut-être malgré ses auteurs -, des indices extrêmement intéressants sur ce que la majorité municipale nous prépare. N’avons-nous pas appris que, avec le maire et sa majorité, il faut apprendre à lire entre les lignes, plus que jamais, après les coups ratés de Chronopost cet été et celui du champ de foire l’été précédent.

Alors, finalement, que nous apprend-il ce PADD ? Qu’au sujet des zones d’activités, trois zones sont en jeu dans le nouveau PLU.

Densifier la zone « Chronopost » !

Plan localisant les zones d’activités

La première est la ZAC des Portes de Sénart (Ecopole). Le maire veut davantage de densité dans la ZAC, donc plus d’espaces occupés par de nouvelles entreprises. En effet, le maire souhaite que le comité de pilotage composé des maires des 3 villes de l’Ecopole revienne en fait sur la définition même des activités pouvant être accueillies dans la ZAC. Ce qui est quasiment acté depuis 2017.

Initialement, la ZAC devait uniquement accueillir des activités de développement durable. Mais, on le sait, dès le départ, ce fut le contraire qui fut réalisé avec l’installation d’Intermarché sur la zone de l’Ormeau puis sur les Portes de Sénart avec l’hôtel Kyriad, la boulangerie Ange…Pour la très grande majorité des entreprises de la ZAC, leurs activités n’ont rien à voir avec le développement durable. Reste alors dans le projet de la majorité à changer son fusil d’épaule et à transformer cette zone en une zone de bâti éco-responsable…ce que les nouvelles normes vont imposer de fait (RE 2020) !

Étude de marché opérationnelle de l’Ecopôle de Sénart
Rapport Phase 2
Stratégie de développement et plan d’actions
Juin 2017

Le maire a annoncé lors de cette réunion de présentation du PADD que le PLU actuel pour cette zone ne serait pas modifié. Pas de logistique mais des entreprises lambda comme partout ailleurs, telle est l’ambition de la majorité. Et pour le coup, nous avons de quoi nous inquiéter. L’espace tampon qui sépare cette zone des quartiers pavillonnaires est totalement insuffisante. De plus, le PLU de 2010 permet la construction sur de grandes parcelles et autorise des bâtiments de 15 m de haut ! Nous devons combattre cela et obliger la majorité à enfin respecter la vocation de cette zone en limitant l’emprise au sol et en réduisant la hauteur des constructions ! Nous devons également imposer des règles très contraignantes pour limiter les pollutions lumineuses et sonores et mettre en avant les mobilités douces.

Ce qui, le 14 septembre, pouvait apparaitre à beaucoup comme une garantie de tranquillité pour les habitants, n’est qu’un miroir aux alouettes que viendront habiller davantage d’arbres nous promet-on…. Un cataplasme sur une jambe de bois, histoire de faire une fois n’est pas coutume, du greenwashing !

Attention danger : un nouveau projet sur le plateau d’Egrenay !

La deuxième zone d’activités en jeu se trouve derrière l’espace qui aurait dû accueillir Chronopost. La zone 2 AUX. Le maire, nourrit depuis longtemps de gros projets pour le plateau d’Egrenay. La désillusion de Chronopost ne semble pas avoir entamé la détermination de la majorité à bétonner ce grand plateau agricole que le maire prétend vouloir préserver. Car, au-delà des 20 hectares que devait occuper la filiale de la Poste avec ses installations gigantesques, un espace plus important, qui court jusqu’à la ferme d’Egrenay, est prévu à l’aménagement économique et est propriété de l’EPA (Établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Sénart). Cerise sur le gâteau : un bel échangeur routier qui serait situé à hauteur de la ferme elle-même.

« Limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, au strict développement économique, le long de la francilienne, dans le prolongement de la ZAC des Portes de Sénart et à la condition expresse d’un nouvel accès à la Francilienne, au sud de la ferme d’Egrenay ».

PADD, P.6

Et pour le coup, le projet n’est pas clair du tout. Car le maire nous a dit lors de la présentation publique du 14 septembre qu’il conserverait les règles de l’actuel PLU. Or cette zone n’est pas urbanisable en l’état. Seule une modification du PLU le permettrait. En effet, y sont interdits pour le moment selon le PLU de 2010 :

  1. La construction, l’aménagement et l’extension des constructions à usage d’entrepôt ;
  2. La construction, l’aménagement et l’extension des constructions à usage d’activité tertiaire, de service, commerciale, industrielle ou artisanale.
Une vaste Zone de développement économique :
pour en faire quoi ?

Donc peu utilisable pour l’installation d’activités économiques autre que des activités agricoles. Mais demain, quel avenir pour cette zone alors que le maire souhaite obtenir un échangeur au niveau de la ferme d’Egrenay ? Tout ceci reste très ténébreux et inquiétant. Nous devons nous assurer que la majorité municipale ne revienne pas en force avec un projet logistique sur cette zone et que le futur SCoT de l’agglomération (Schéma de cohérence territoriale) la préservera de cette tentation !

Et pour finir, la ZAC de l’Ormeau

Troisième et dernière zone d’activités : celle de la ZAC de l’Ormeau. Elle devrait faire l’objet, nous annonce-t-on, d’une opération de « requalification ». En clair, une opération qui consisterait à reconstruire sur la partie nord de la zone des habitations associés à des bâtiments plus conformes aux activités économiques actuelles. Pourquoi pas ? Mais cette zone ne pourrait-elle pas être surtout l’occasion rêvée de repenser la localisation et l’implantation d’équipements publics comme une maison des associations digne de ce nom ou encore une maison de santé, tout cela en liaison avec la trame verte en créant un espace vert et une nouvelle aire de jeux et de repos ?

Les Ormeaux : entre friche et urbanisme incohérent,
un espace à requalifier !

Au final, nous sommes au regret de constater que le Diagnostic et le PADD ne sont là que pour exprimer une certaine volonté exclusive et politique de la majorité municipale et pour la justifier. Nous poursuivrons cette analyse dans une deuxième partie la semaine prochaine.

En attendant, n’oubliez pas de venir au conseil municipal du 26 septembre, à la mairie, à 19h30 !