Étiquette : ZAC

BOXY contre Commerces Combs-la-Villais

La majorité municipale en veut-elle au petit commerce ? On peut se le demander. Après avoir favorisé l’installation d’enseignes de la grande distribution en périphérie de la commune (Zac de l’Ormeau et ZAC de l’Ecopole), dont la chaine de boulangerie Ange dans l’Ecopole, la majorité vient d’autoriser l’installation d’une supérette automatisée sur l’espace public, en plus. Quelques informations utiles pour se faire une opinion…

Une entaille dans le futur PLU et son PADD !!

Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir, le 29 juin dernier une décision du maire et de sa majorité favorables à l’implantation d’une « Boxy-supérette connectée » sur le parking de la gare. À la lecture de cette décision, nous sommes restés coi ! Nous n’en avions jamais entendu parler auparavant, ni lors des conseils municipaux, ni dans le conseil de quartier Est. Une fois n’est pas coutume, pourriez-vous penser ?

Une décision prise sans explication alors que quelques semaines plus tard, le 14 septembre, le maire dévoilait le PADD (Projet d’aménagement et de développement durables) qui ne semble pas aller dans le sens de ce type d’implantation. Comme en 2010, Le PADD se veut être garant de la sauvegarde et du développement des petits commerces de la commune. En effet, le PADD, voté en septembre dernier, souhaite équilibrer et diversifier l’offre commerciale à l’échelle de la ville (PADD, p.15) et précise :

  • « Tirer parti des linéaires et polarités commerciales existantes pour en garantir la pérennité et conforter le rôle des polarités à l’échelle des quartiers » ;
  • « Renforcer les polarités commerciales et créer une complémentarité et des connexions entre elles » ;
  • « Encourager la présence du commerce de proximité ».
Boxy installée à l’entrée de la gare de Combs,
La plantation d’un arbre n’aurait-il pas été plus utile ?

Un catalogue de bonnes intentions difficilement compréhensibles « qui ne mangent pas de pain ».

Or, les questions qui se posent à une commune qui cherche à développer l’offre commerciale via une supérette automatisée sont les suivantes :

  • Cette installation répond-elle à un besoin ?
  • La mise en place de ce type de Boxy est-elle complémentaire des commerces existants à proximité de la gare et encourage-t-elle la présence du commerce de proximité de ce quartier ?
  • Ce type de commerce est-il adapté à une commune de 23 000 habitants qui cherche à revitaliser son commerce de proximité ?
  • Qu’apporte ce type de commerce en terme d’emploi ?

Une réponse inadaptée à la revitalisation des commerces de la ville

Ce type de distributeur « géant » peut effectivement rendre service à des travailleurs qui rentrent très tard le soir et qui sont à la recherche de pain ou de produits de base. Mais est-ce une raison suffisante pour en installer une ?

Rencontre, N° 231, octobre 2022, P. 9

Pour légitimer cette installation, le premier argument donné dans le Rencontre du mois de septembre est que cela ne coûte rien à la ville. En fait, cela rapportera même quelques sous puisque cette installation a été réalisée dans le domaine public en lieu et place d’une zone enherbée.

Décision N°2022/175-C

Le second argument avancé par la municipalité est que cette offre est complémentaire de l’offre existante. Certes, aucun de nos commerces n’est ouvert la nuit. Mais ce commerce, sans employés et connecté, est AUSSI ouvert le jour alors que les autres commerces le sont dans le quartier le long des rues de Quincy et de la République : boulangeries, supermarché Carrefour Market, etc. Cette concurrence qui ne peut qu’inquiéter nos commerçants qui sont déjà peu nombreux et fortement concurrencés par les enseignes installées en périphérie !

Réalisé dans un container,
ce type de supérette est installé
et mis en service en un temps record.

À une époque où le lien social est distendu, ce type de commerce « sans âme » loet sans contact humain, n’apporte pas d’emploi à la commune et ne renforce ni le commerce de proximité, ni la polarité commerciale d’un quartier.

SMS reçu par de nombreux
Combs-la-Villais sur
leur smartphone

Avec une certaine forme d’agressivité commerciale, la réception d’un tel message a pu en surprendre plus d’un. Il s’agit bien d’une concurrence relativement féroce, de jour comme de nuit, faites aux autres commerces plus traditionnels de notre commune.

Un concept pour les campagnes sans commerce !!

Cette installation est contestable puisque ce concept a été dévoyé de son objectif initial. La start-up ….a conçu ce type de boutique connectée pour répondre aux besoins vitaux des villages qui ont perdu leurs petits commerces de proximités. En effet, dans une localité rurale, la fermeture de l’épicerie ou de la boulangerie laisse sans solution des quantités de personnes qui ne peuvent plus se déplacer. Et en tout premier lieu les personnes âgées. Donc pourquoi pas ? Cela semble, à-priori et dans ce cas précis, une idée louable. Mais est-ce-le cas chez nous ? La commune de Combs a-t-elle été désertée à ce point par les commerces traditionnels ?

Son objectif : ramener une forme de commerce de proximité dans les zones désertées par les commerces traditionnels, grâce à ses magasins faciles à déplacer, fabriqués à moindre coût, et qui fonctionnent sans employés de caisse (…) Ce format peu esthétique a le mérite de permettre à la jeune pousse de s’installer facilement et rapidement dans des zones pauvres en commerces, son cœur de cible. « Nous voulons recréer un usage de proximité pour toute une partie de la population qui en est dépourvue« , explique à La Tribune David Gabai, un des deux cofondateurs de Boxy.

François Manens, La Tribune, 29 Avril 2022

Très vite l’appétit de développement de cette société a été exponentiel. En mai dernier, les communes franciliennes accueillant l’installation du concept dépassaient la trentaine. Une d’entre elles est Varennes-Jarcy, commune manifestement en manque de commerces. L’objectif recherché par « Boxy » est d’atteindre 60 installations à la fin de l’année 2022 en France.

A Varennes-jarcy :
une Boxy moins basique avec un habillage bois,
une exigence du maire de cette commune !

Notre majorité est donc novatrice, une fois de plus, pour accueillir des entreprises robotisées (Chronopost, mais c’est heureusement du passé !) ou automatisées. Un choix qui n’est ni utile, ni judicieux pour sauvegarder emplois et petits commerces de centre-ville dans une commune de 23 000 habitants. La prochaine fois que notre maire vous parlera « défense de l’emploi », vous saurez quoi lui répondre !

A l’intérieur près de 250 produits :
Sodas, gâteaux, bonbons… et même
des boissons énergisantes qui, comme
tout le monde le sait, sont des produits de base !

Inesthétique, ce type de commerce viendra grossir la masse de commerces déjà ouverts sur Combs qui favorisent la « malbouffe » et la chute inexorable des commerces survivants. Pourvu que cela cesse et qu’enfin, une vraie revitalisation soit menée, comme cela a été le cas en quelques années à Brunoy et dans plusieurs communes voisines…

PADD : malgré la mésaventure Chronopost
Guy Geoffroy persiste et signe !

Acte 2.1 : Les zones d’activités dans le viseur

Le nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) se doit d’être précédé de deux documents prévus et exigés par la réglementation. Le premier est le diagnostic – ou DIAG – destiné à asseoir la démarche politique d’organisation du territoire. L’acte 1 de cet article mis en ligne la semaine dernière y était consacré. Le second document, qui vient s’appuyer sur le premier, est le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD). C’est l’acte 2 sur lequel nous allons nous arrêter, en nous concentrant aujourd’hui sur la question des zones activités.

20 pages pour dire quoi ?

Ce mois de septembre sera important pour la vie de notre cité. Il sera marqué par la présentation du PADD lors du conseil municipal qui se tiendra lundi prochain 26 septembre 2022. Le PADD définit les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme retenues pour l’ensemble de la commune (Art. L 123-1 du code de l’urbanisme). Une sorte de préambule donnant les grands principes qui vont s’inscrire dans le nouveau PLU.

Le PADD se veut la réponse à trois grandes questions issues du diagnostic, lequel, notons-le, ne nous a pas été communiqué dans sa totalité… ce qui est profondément regrettable et, et pour le moins, pas très aisé pour s’en faire une idée ! Ces questions sont les suivantes :

  • Quelle ville demain face au dérèglement climatique ?
  • Quel cadre de vie pour ses habitants ?
  • Quels principes mettre en place pour accompagner l’évolution de Combs-la-Ville ?

En réponse à ces questions, le PADD est rédigé selon trois axes :

  • Axe 1 : Protéger Combs la ville et ses habitants
  • Axe 2 : Habiter Combs-la-Ville
  • Axe 3 : Vivre, produire et consommer à Combs-la-Ville

A la première lecture, on pourra juger que le PADD que nous propose le maire est un PADD susceptible de correspondre aux problématiques de transition écologique et dans un contexte général de réchauffement climatique.

PADD, P.19, cartographie de synthèse
peu lisible pour localiser certaines intentions
Légende de la cartographie du PADD

Malheureusement, à la deuxième lecture, on se rend bien compte que c’est un texte manifestement destiné à endormir le lecteur tout au long de ses 20 pages truffées de formules vagues, molles, contradictoires et imprécises (ce qui fait beaucoup !). Néanmoins, ce document nous livre – peut-être malgré ses auteurs -, des indices extrêmement intéressants sur ce que la majorité municipale nous prépare. N’avons-nous pas appris que, avec le maire et sa majorité, il faut apprendre à lire entre les lignes, plus que jamais, après les coups ratés de Chronopost cet été et celui du champ de foire l’été précédent.

Alors, finalement, que nous apprend-il ce PADD ? Qu’au sujet des zones d’activités, trois zones sont en jeu dans le nouveau PLU.

Densifier la zone « Chronopost » !

Plan localisant les zones d’activités

La première est la ZAC des Portes de Sénart (Ecopole). Le maire veut davantage de densité dans la ZAC, donc plus d’espaces occupés par de nouvelles entreprises. En effet, le maire souhaite que le comité de pilotage composé des maires des 3 villes de l’Ecopole revienne en fait sur la définition même des activités pouvant être accueillies dans la ZAC. Ce qui est quasiment acté depuis 2017.

Initialement, la ZAC devait uniquement accueillir des activités de développement durable. Mais, on le sait, dès le départ, ce fut le contraire qui fut réalisé avec l’installation d’Intermarché sur la zone de l’Ormeau puis sur les Portes de Sénart avec l’hôtel Kyriad, la boulangerie Ange…Pour la très grande majorité des entreprises de la ZAC, leurs activités n’ont rien à voir avec le développement durable. Reste alors dans le projet de la majorité à changer son fusil d’épaule et à transformer cette zone en une zone de bâti éco-responsable…ce que les nouvelles normes vont imposer de fait (RE 2020) !

Étude de marché opérationnelle de l’Ecopôle de Sénart
Rapport Phase 2
Stratégie de développement et plan d’actions
Juin 2017

Le maire a annoncé lors de cette réunion de présentation du PADD que le PLU actuel pour cette zone ne serait pas modifié. Pas de logistique mais des entreprises lambda comme partout ailleurs, telle est l’ambition de la majorité. Et pour le coup, nous avons de quoi nous inquiéter. L’espace tampon qui sépare cette zone des quartiers pavillonnaires est totalement insuffisante. De plus, le PLU de 2010 permet la construction sur de grandes parcelles et autorise des bâtiments de 15 m de haut ! Nous devons combattre cela et obliger la majorité à enfin respecter la vocation de cette zone en limitant l’emprise au sol et en réduisant la hauteur des constructions ! Nous devons également imposer des règles très contraignantes pour limiter les pollutions lumineuses et sonores et mettre en avant les mobilités douces.

Ce qui, le 14 septembre, pouvait apparaitre à beaucoup comme une garantie de tranquillité pour les habitants, n’est qu’un miroir aux alouettes que viendront habiller davantage d’arbres nous promet-on…. Un cataplasme sur une jambe de bois, histoire de faire une fois n’est pas coutume, du greenwashing !

Attention danger : un nouveau projet sur le plateau d’Egrenay !

La deuxième zone d’activités en jeu se trouve derrière l’espace qui aurait dû accueillir Chronopost. La zone 2 AUX. Le maire, nourrit depuis longtemps de gros projets pour le plateau d’Egrenay. La désillusion de Chronopost ne semble pas avoir entamé la détermination de la majorité à bétonner ce grand plateau agricole que le maire prétend vouloir préserver. Car, au-delà des 20 hectares que devait occuper la filiale de la Poste avec ses installations gigantesques, un espace plus important, qui court jusqu’à la ferme d’Egrenay, est prévu à l’aménagement économique et est propriété de l’EPA (Établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Sénart). Cerise sur le gâteau : un bel échangeur routier qui serait situé à hauteur de la ferme elle-même.

« Limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, au strict développement économique, le long de la francilienne, dans le prolongement de la ZAC des Portes de Sénart et à la condition expresse d’un nouvel accès à la Francilienne, au sud de la ferme d’Egrenay ».

PADD, P.6

Et pour le coup, le projet n’est pas clair du tout. Car le maire nous a dit lors de la présentation publique du 14 septembre qu’il conserverait les règles de l’actuel PLU. Or cette zone n’est pas urbanisable en l’état. Seule une modification du PLU le permettrait. En effet, y sont interdits pour le moment selon le PLU de 2010 :

  1. La construction, l’aménagement et l’extension des constructions à usage d’entrepôt ;
  2. La construction, l’aménagement et l’extension des constructions à usage d’activité tertiaire, de service, commerciale, industrielle ou artisanale.
Une vaste Zone de développement économique :
pour en faire quoi ?

Donc peu utilisable pour l’installation d’activités économiques autre que des activités agricoles. Mais demain, quel avenir pour cette zone alors que le maire souhaite obtenir un échangeur au niveau de la ferme d’Egrenay ? Tout ceci reste très ténébreux et inquiétant. Nous devons nous assurer que la majorité municipale ne revienne pas en force avec un projet logistique sur cette zone et que le futur SCoT de l’agglomération (Schéma de cohérence territoriale) la préservera de cette tentation !

Et pour finir, la ZAC de l’Ormeau

Troisième et dernière zone d’activités : celle de la ZAC de l’Ormeau. Elle devrait faire l’objet, nous annonce-t-on, d’une opération de « requalification ». En clair, une opération qui consisterait à reconstruire sur la partie nord de la zone des habitations associés à des bâtiments plus conformes aux activités économiques actuelles. Pourquoi pas ? Mais cette zone ne pourrait-elle pas être surtout l’occasion rêvée de repenser la localisation et l’implantation d’équipements publics comme une maison des associations digne de ce nom ou encore une maison de santé, tout cela en liaison avec la trame verte en créant un espace vert et une nouvelle aire de jeux et de repos ?

Les Ormeaux : entre friche et urbanisme incohérent,
un espace à requalifier !

Au final, nous sommes au regret de constater que le Diagnostic et le PADD ne sont là que pour exprimer une certaine volonté exclusive et politique de la majorité municipale et pour la justifier. Nous poursuivrons cette analyse dans une deuxième partie la semaine prochaine.

En attendant, n’oubliez pas de venir au conseil municipal du 26 septembre, à la mairie, à 19h30 !

Pour en finir avec Chronopost…

Le maire, Guy Geoffroy, n’avait pas publié sa lettre à ses « amis combs-la-villais », que nous savions déjà, nous, « ces gens indignes d’estime » disait-il, qu’il avait dû renoncer à son projet pharaonique d’implantation d’un hub Chronopost. Lâché par beaucoup, remis en question dans la presse sur sa posture anti-écologique, critiqué par de plus en plus d’habitants, il ne pouvait que rendre les armes…

La presse s’en empare dès le début !

La presse locale, sans équivoque a rapporté les événements de ces deux derniers mois. Sur le plan local, Le Parisien et La République de Seine-et-Marne ont exposé avec fidélité les positions de chaque partie. Elle a véritablement cherché à comprendre ce qui se passait, à nourrir des enquêtes originales, à en rendre compte, n’hésitant pas à revenir enquêter sur le terrain à plusieurs reprises.

L’implantation controversée d’un acteur industriel aussi incontournable que le groupe La Poste a également attiré l’attention de titres comme L’humanité et, pour l’audio visuel, de BFM TVParis Idf . Ainsi, tous les aspects sociaux, industriels et environnementaux du projet ont été couverts et disséqués par les professionnels de l’information. Ce travail, réalisé en toute indépendance répétons-le, sans pression d’aucune sorte ni tentative de manipulation, a constitué un atout évident pour les opposants que nous étions.

Le Grand Parisien, 29/08/2022, N°24261, P I

Et pour cause, le sujet est devenu un sujet d’actualité depuis déjà plusieurs mois. Le gouvernement avait annoncé dès mai 2022 de forts investissements de l’État pour stopper la stérilisation des terres agricoles et favoriser la réutilisation des friches industrielles et logistiques. Cela faisait suite aux premières mesures de janvier 2022. Tout cela a été répété il y a une semaine par la Première ministre.

Une fois de plus, le maire de notre commune et la totalité des élus de sa majorité défendaient un type de projet complétement obsolète ! En effet, alors que pendant des années les centres de tri logistique se sont installés sans trop d’opposition, des frondes citoyennes se sont maintenant multipliées dans toute la France. Et les victoires sont de plus en plus nombreuses, parfois après plusieurs années de combat.

Rencontre, N°183, novembre 2017 P.14

Dans notre commune, la dernière installation fût réalisée dans la zone de Parisud, pour la société Relais colis. Nulle opposition fin 2017 : l’installation a eu lieu dans une zone d’activités logistiques (pas dans une zone d’activités de développement durable), loin des habitations… Rien à voir avec ce qu’a voulu le maire pour l’Ecopole qui était en totale contradiction avec la politique de transition écologique que de plus en plus de politiques défendent sans distinction d’étiquettes partisanes.

Parisud, Entreprise Relais Colis…
dans la zone logistique !

La voix des habitants a été forte, digne et respectueuse des principes démocratiques. Elle a été entendue par les décideurs. Le maire n’avait plus d’autres choix que de reculer, la mort dans l’âme et fort en colère après ceux qui avaient osé, a-t-il cru bon de préciser, « lui donner une leçon ». Tout le monde aura compris que le maire est un mauvais perdant alors que nous avons tenté de l’orienter vers d’autres solutions en nous opposant à ce projet. Donc pas de leçons, mais des arguments raisonnés qui n’étaient pas discutables, dans le fond comme dans la forme, et totalement vérifiables.

Un maire en déroute… restons modeste !

Ce pharaonique projet est donc tombé dans les oubliettes. Fort heureusement puisqu’il s’agissait d’installer sur un site promis à des activités en lien direct avec la préservation de la biodiversité et le développement durable, la plus grande plateforme logistique de France. Une promesse de « bétonnage » gigantesque le tout agrémenté de quelques libertés assez osées avec le Plan local d’urbanisme (PLU). Le PLU, faut-il le rappeler, c’est la loi des opérations d’urbanisme dans notre commune. Et la loi, normalement, on la respecte y compris quand on est maire, non ?

Au soir du 26 août, on aurait cherché en vain, parmi les adhérents de notre association, les grandes manifestations de joie dignes des terrains de football mais courantes les soirs d’élection dans les permanences politiques. Pas de « On-a ga-gné ! On-a-ga-gné » sur l’air des lampions, ni de bouteilles de champagne à foison : nous avons eu le triomphe modeste. Naturellement modeste. La politique que nous voulons doit être une politique de débats d’idées contradictoires mais constructives, afin que chacun s’y retrouve.

Des rencontres citoyennes respectueuses
et propices aux débats…

Modeste mais un triomphe tout de même. Il n’est pas permis de discuter que les opposants au projet ont obtenu gain de cause. Pour les croiser quotidiennement, nos concitoyens n’en reviennent pas. Le pot de terre a bravé avec succès le pot de fer ! Quel a été le secret de cette réussite ? Quel est l’élément qui a permis de renverser en moins de deux mois, en pleine période estivale en plus, un dossier qui faisait figure de forteresse médiévale ? La réponse est : la cohésion, le travail et le respect de nos concitoyens ainsi qu’une vision commune forte. Ce qui a abouti à une force de conviction sans égale et à une légitimité indiscutable sur ce grand forum populaire qui s’est spontanément créé.

Notre association et les combs-la-villais qui nous ont soutenus n’ont donc pas sombré dans le triomphalisme à l’annonce de l’abandon du projet voici un peu plus d’une semaine. Nous étions déjà tournés vers « l’après Chronopost », vers l’avenir du site désormais hors de danger et qu’il est urgent de ramener dans le berceau de sa destination première.

Pour davantage de concertation, de transparence et de respect des règles …

D’ores et déjà, nous sommes certains que la solution viendra d’une poursuite de la concertation exceptionnelle que nous avons entamée avec la population. C’est elle qui doit décider, pas des technocrates qui ne vivent même pas à Combs-la-Ville, ce que sera le devenir de ces 20 hectares sauvés du béton. Un large éventail de projets, du moins coûteux au plus coûteux, sont susceptibles d’être de bons candidats à l’utilisation de ce terrain, depuis la création d’un sanctuaire de biodiversité à but pédagogique jusqu’à l’accueil d’entreprises réellement impliquées dans la transition écologique et le développement durable, plusieurs types de projets pouvant fort bien cohabiter sur les 20 hectares ainsi disponibles.

3 septembre 2022, forum des associations :
une occasion de revenir sur la responsabilité du maire
et de tous les élus de la majorité qui soutenaient la création
d’une zone logistique près des habitations…

Tout reste donc à faire. Restons soudés et vigilants derrière une seule préoccupation : redonner un sens à l’Ecopole et l’engager vers un retour à sa destination première, l’accueil d’activités propres et à vocation écologique. Et uniquement cela !

Cette fin de semaine, Gilles Prilleux, membre du groupe d’élus municipaux « Agissons pour Combs » et conseiller communautaire a rencontré successivement le président de l’agglomération Grand Paris sud et la présidente de l’EPA. Ces rencontres ont été l’occasion d’échanger sur le devenir de l’Ecopole et, plus particulièrement, de la deuxième tranche de la ZAC des Portes de Sénart, à Combs-la-Ville. A été également discutée la nécessité de redonner confiance aux politiques locaux qui ont, pour certains, un peu trop rapidement soutenu un projet totalement anti-écologique et contraire aux intérêts des habitants hors de leurs communes.

Faire Ecopolis…espérons que cela ne soit pas seulement
de belle phrases politiquement correctes !

Nous reviendrons sur ce sujet et sur la raison qui explique comment notre partie de l’Ecopole est devenue une banale zone d’activités économiques, semblable à tant d’autres ZAC peu attrayantes. Il est évident que le nœud du problème réside dans l’absence du b. a.-ba du fonctionnement démocratique : le contrôle des élus par les habitants. Encore plus lorsqu’il s’agit de l’agglomération qui n’est finalement qu’une addition de maires qui, s’arc-boutant sur leurs prérogatives, refusent qu’un autre maire puisse donner un autre avis que le sien sur son pré carré…

En attendant, venez nombreux à la mairie pour la réunion PLU le 14 septembre à 18h30

Gagné : le projet Chronopost est abandonné !

Il y a deux mois, la décision n°33 du conseil communautaire mettait le feu aux poudres. En effet, elle soutenait le projet hautement industriel de Chronopost, filiale du groupe La Poste, de s’implanter sur la ZAC de l’Ecopole vouée à accueillir des activités exclusivement liées au développement durable. Pendant deux mois, la mobilisation a été intense pour finalement aboutir le 26 août à un retrait total du projet que le maire et l’ensemble des élus de sa majorité appelaient de leurs vœux…

Une lutte citoyenne qui fera date

Dès le départ, les élus du groupe « Agissons pour Combs » et les membres de l’association « Ensemble autrement » ont appelé à une mobilisation générale pour que ce projet soit combattu. Ils ont alors prévenu les associations et les élus de l’autre groupe d’opposition. Le Pacte de transition écologique a dans la foulée lancée une pétition sur change.org, pétition que nous avons soutenue et relayée par tous les moyens possibles.

Première rencontre avec les riverains
dans l’allée des Princes

Dès le 4 juillet la résistance citoyenne au projet s’est mise en marche. Déjà, certains pensaient à un recours en justice. C’était, en effet, tout à fait envisageable mais, pour notre part, nous avons voulu d’abord privilégier le rapport aux habitants et appeler à l’action politique, ces deux actions étant intimement coordonnées.

Cela a admirablement fonctionné ! Les habitants nous ont apporté le soutien et les bras que nous espérions (tractages, transmission des informations, création d’un groupe WhatsApp), et pas seulement ceux qui résident dans les zones le plus impactées. Le projet, rappelons-le, se situait à moins de 100 mètres à vol d’oiseau de plusieurs quartiers et de zones naturelles sensibles.

Un logo utilisé durant tout l’été …

Nos concitoyens ont été formidables et leur engagement nous a fait chaud au cœur. Sans eux, rien n’aurait été possible. L’engagement citoyen s’est déroulé dans le calme et dans le respect des règles démocratiques.

La présence soutenue des habitants au conseil municipal, lors des réunions citoyennes mais également à chaque fois que nécessaire durant cette période de vacances scolaires peu propice à la mobilisation, a permis de faire entendre ces voix qui disaient « Chronopost à Combs ? Non merci ! ».

Présence de 120 citoyens
pour le conseil municipal du 4 juillet 2022

Et ces voix ont été relayées par les médias (Le Grand Parisien, La République de Seine et Marne, BFM TV Paris Ile de France). Le reportage de BFM TV a été révélateur pour beaucoup d’entre vous d’une manière de faire de la politique qui n’est plus acceptable.

Forts de cette mobilisation, nous avons pu agir politiquement pour faire bouger les lignes, dénoncer les reniements, combattre un projet contraire à la transition écologique.

Une lutte politique responsable et respectueuse

La stratégie retenue par le groupe Agissons pour Combs et l’association Ensemble Autrement a privilégié la recherche d’une solution politique crédible. Pragmatiques, nous avons dès le début rappelé les diverses délibérations antérieures prises par le maire, les engagements de l’agglomération de Sénart et ceux de l’Établissement public d’aménagement (EPA), les promesses du maire et de sa majorité. Nous nous devions bien évidemment de rester dans le factuel afin d’être pris aux sérieux par nos interlocuteurs et d’être en mesure d’avancer des arguments pour contrer le projet et proposer des solutions alternatives. Tout ce que nous avancions – et là était aussi notre force – était vérifiable !

Rencontre, N°217, Avril 2021, Édito p.3
Faire respecter les engagements pris,
au-delà d’une politique de communication trop usitée !

Simultanément, il nous a paru important de nous assurer le soutien de personnalités politiques qui comptent sur notre territoire. Le soutien de la députée de notre circonscription en était un.

Michèle Peyron n’a jamais été informée par le maire de ce que ce dernier projetait. Elle a fait son travail : elle a saisi le préfet afin d’obtenir le dossier et posé une question écrite au gouvernement, donc au ministre de la Transition écologique. Le 24 août, elle nous recevait à sa permanence de Brie-Comte-Robert. Elle était résolument opposée au projet de Chronopost et, sachant que le préfet disait lui-même y être défavorable également, la position de Guy Geoffroy ne pouvait que devenir intenable.

Cérémonie du 14 juillet : premier entretien avec
la députée Michèle Peyron
et échanges avec les habitants

Le débat engagé au sein de l’assemblée communautaire a également fait prendre conscience que ce projet ne correspondait pas à la ligne politique de notre agglomération qui se veut plus vertueuse en terme écologique et volontaire pour sortir du tout logistique. La séance du 28 juin et la rencontre du 11 juillet avec le président de l’agglomération Grand Paris Sud y ont contribué.

Restait alors à Guy Geoffroy, qui n’avait plus guère de soutien, si ce n’est les seuls membres de sa majorité municipale prête à le suivre même dans les projets les plus fous, à annoncer le plus vite possible le retrait de ce projet afin d’éteindre l’incendie qu’ils avaient eux-mêmes allumé !

Guy Geoffroy veut se faire passer une fois de plus pour un sauveur !

Ainsi, les actions des opposants au projet « Hub3 » du géant de la logistique Chronopost ont porté : le maire, Guy Geoffroy, a annoncé dans un courrier destiné à tous ses administrés, que le projet ne verra pas le jour à Combs-la-Ville. Nul ne sait encore quel sera le « plan B » de la filiale de La Poste.

« Mes chers amis… »

C’est une réelle victoire et une victoire éclair pour les opposants au projet que portait Chronopost à Combs-la-Ville. Il aura suffi de deux mois, presque jour pour jour, pour voir le maire, Guy Geoffroy, passer d’une défense bec et ongles du dossier à un abandon total de ses positions sur le sujet. Il s’explique dans son éditorial de Rencontre de la fin août :

« J’ai décidé d’indiquer au groupe La Poste et à sa filiale Chronopost ma décision de ne pas donner suite à son projet d’implanter sur le territoire de notre commune un équipement important pourtant nécessaire à son développement dans une compétition de plus en plus âpre avec les géants mondiaux [du secteur] (…) les conditions dans lesquelles l’entreprise a souhaité l’engager […] contient trop d’incertitudes et de risques . »

Rencontre, N°230, août 2022, Édito p.3

En fait, tout au long de sa longue lettre, Guy Geoffroy signe une reconnaissance totale de la légitimité des arguments développés (contexte, impacts…) depuis le 28 juin dernier par les opposants au projet, aux premiers rangs desquels la liste municipale Agissons pour Combs et l’association Ensemble Autrement. Ce même type d’arguments avaient été utilisés en septembre 2021 dans la lettre adressée aux riverains du Parc central à l’occasion de l’abandon du projet de la dalle de bitume du champ de foire.

Ce à quoi il faut s’attendre, c’est que Guy Geoffroy veuille se faire passer pour une victime dans cette affaire. Il est devenu maître dans l’art de l’illusion. Il en est coutumier ! Il va tout mettre en œuvre pour faire croire qu’il n’est pas responsable de la décision de faire réviser le PLU en accéléré. Il rejette la faute sur La Poste. Mais qui est maire de Combs-la-Ville ? La Poste ou Guy Geoffroy ? Nul doute qu’il dira que c’est également la grande faute de GPS et de l’EPA. Nous avons le même type de discours lorsqu’il y a des programmes immobiliers qui détruisent les maisons anciennes et mitent les quartiers pavillonnaires. Ce n’est pas sa faute mais celle des propriétaires qui vendent…

Rapport de la commission de procédure adaptée du 21 juillet 2021 (p.2),
le maire s’était bien engagé une fois de plus dans un projet contraire
à la transition écologique et aux engagements pris !

Alors il va, à longueur de discours et d’édito, dire « sa vérité » et construire ainsi un mythe de plus. Ces mythes qui racontent une histoire falsifiée, celle notamment de la Borne Blanche. Nul doute qu’après avoir sauvé selon lui le plateau d’Egrenay, la Borne Blanche, nous aurons le mythe du sauveur de l’Ecopole qui a combattu un projet démentiel et contre nature. Merci d’avance monsieur le président des éco-maires !!

Extrait de la lettre à ses « chers amis » :
A vous de juger des propos tenus dans cette lettre…

Nous vous invitons à feuilleter les différents numéros de Rencontre que l’on peut trouver archivés sur le site de la mairie. Vous le constaterez par vous-même : dès qu’il y a remise en cause de sa politique, le maire nous ressort les mêmes mythes, les mêmes dénigrements de ses adversaires…

Rencontre, N°211, octobre 2020, Édito P.3
Une ritournelle qui dessert la démocratie !

Qu’à cela ne tienne. Cette bien curieuse façon de considérer ses administrés et de gérer les affaires de la commune ne freinera pas notre détermination à combattre tous les projets contraires à l’intérêt des Combs-la-Villais comme à soutenir ceux qui vont dans le bon sens.

ET DEMAIN …

S’il est encore nécessaire d’expliquer aux habitants ce qui s’est réellement passé cet été, il est grand temps de préparer le futur de cette zone qui est baptisée AUX 2 au PLU. La délibération N°5 du 4 juillet n’a plus de sens et est caduque. C’est désormais à l’EPA et à Grand Paris Sud de rassurer les habitants.

Il est donc nécessaire que ces derniers, c’est-à-dire vous, participiez à la réflexion sur le devenir de cette zone qui est toujours la propriété de l’EPA. L’élaboration d’un nouveau projet cohérent, respectueux de la transition écologique est désormais posée. Cette zone doit-elle redevenir une zone d’activités agricoles ? Doit-elle rester un sanctuaire de biodiversité ou devenir une zone expérimentale et véritablement innovante en termes d’activités durables ? Sur quelles bases contraignantes ? Comment définir les règles de cette zone dans le nouveau PLU à venir ?

N’oublions pas que la zone de l’Ecopole actuellement occupée – la première tranche – accueille peu d’entreprises qui ont un lien avec le développement durable. Une nouvelle page s’écrit et c’est à vous d’en donner le contenu.

Les élus du groupe Agissons pour Combs ont déjà pris rendez-vous avec la présidente de l’EPA et avec le président de Grand Paris sud afin de poser cette question capitale : «  Et demain, comment garantir aux riverains et aux combs-la villais le respect de leur cadre de vie ? ».

Un grand Merci aux Combs-la-Villais qui ont lutté contre le hub et à toutes les structures associatives qui se sont mobilisées !

Nous vous donnons rendez-vous le 3 septembre au forum des associations (nous ne serons pas à l’intérieur mais aux accès du forum) afin de pouvoir discuter de ce qui s’est passé mais surtout de l’élaboration d’un nouveau projet pour cette zone de 20 hectares qui a déjà fait couler beaucoup d’encre….

L’Ecopole : histoire d’un marché de dupes qui se poursuit…

Épisode 2 : Fausses promesses et reniements

Dans le premier épisode nous avions expliqué les conditions qui ont conduit à la création de la ZAC des Portes de Sénart et la volonté affichée du maire de réaliser un Ecopole innovant et remarquable. A l’épreuve des faits, l’Ecopole sur notre commune de Combs-la-Ville se révèle être un marché de dupes, un beau roman, une belle histoire qui nous été vendue durant des années dans « Rencontre », organe de communication de Guy Geoffroy et de sa majorité…

Le silence avant la tempête et la destruction d’espèces protégées…

Silence de 2008 à 2015, période durant laquelle rien n’a bougé. La ZAC des Portes de Sénart est devenue une friche autour des ruines de la ferme Moreau et de sa colonie d’hirondelles rustiques. La biodiversité s’est peu à peu octroyé le droit de réinvestir cet espace redevenu sauvage. On y voyait des hérons cendrés attirés par cette zone humide riche en batraciens et petits rongeurs, des espèces protégées par la loi de 1976 sur la protection de la Nature comme le faucon crécerelle ou le bruant des roseaux. Les fanatiques de la tondeuse pestaient sur ces herbes folles mais les naturalistes appréciaient cette expression de liberté naturelle retrouvée…

Rencontre, N°168, avril 2016, P.9

En 2015, ce qui restait des bâtiments de la petite ferme du Chêne Moreau disparaissait et, avec elle, la colonie d’hirondelles rustiques malgré la promesse de l’EPA d’implanter une tour spéciale apte à supporter les nids. Mais c’était sans doute trop compliqué et la promesse n’a pas été tenue (une de plus). Les hirondelles ne sont jamais revenues… L’édification d’une petite construction que la mairie osera présenter comme une compensation à ces aménagements destructeurs et délictueux des lois qui protègent la nature n’aura abusé personne.

En avril 2016, la mairie et l’EPA s’autodécernaient de chaleureuses félicitations pour cet ouvrage totalement inutile et inutilisable pour les hirondelles, les rapaces et pour « la petite faune ».

Tour à hirondelles : cette solution, ici effective à proximité de l’Arc de Triomphe
du Carrousel à Paris durant les travaux de restauration de ce dernier,
aurait pu être utilisée sur l’Ecopole après la destruction par l’EPA
de la colonie d’hirondelles de la ferme Moreau.

A la fin de l’année 2018, les entreprises du BTP investissaient massivement les lieux. Beaucoup des combs-la-villais qui s’étaient habitués à ce sanctuaire spontané et très intéressant de vraie biodiversité ont encore en mémoire l’image de ce héron cendré, esseulé, perdu dans un décor de désolation, sur fond d’engins de chantier, cherchant une dernière fois quelques batraciens qui auraient échappé au massacre. La stérilisation des sols pouvait débuter au nom d’une écologie dévoyée…

Tout ça pour ça !

Une fois les principaux aménagements réalisés (voies d’accès, réseaux divers, plantations, espaces verts…) les engins de terrassement ont fini par laisser la place aux bâtisseurs. En l’espace de quatre ans, la ZAC des Portes de Sénart a fait recette alors que, à l’inverse s’étonnera-t-on, la partie de l’Ecopole située au sud de La Francilienne restait – et reste encore- désespérément ignorée des investisseurs…

Rencontre, N°191, septembre 2018, p.10 avec des promesses
pour faire croire… et avec des Hôtels à insectes…

Aujourd’hui, la totalité des lots sont occupés ou en passe de l’être par des hangars ou des bâtiments que rien ne distingue de constructions industrielles classiques.

Si nous saluons l’implantation d’un grossiste en légumes biologiques et une enseigne de grande distribution bio également, nous pouvons rechercher désespérément un lien avec le développement durable de certaines activités qui se sont implantées dans la ZAC de l’Ecopole. Et cela, malgré les promesses et les engagements contenus dans la délibération de 2008.

Idem pour l’éco-responsabilité et la haute qualité environnementale dans ce qui a pris la forme d’une zone commerciale péri-urbaine tout à fait banale avec les mêmes enseignes de boulangerie, hôtel, restaurants et autres locaux de stockage que ce qui peut être constaté partout ailleurs dans la région.

Le village d’artisans promis n’est restée qu’un lointain mirage !

Rencontre, N°197, Mars 2019, P.5
Le maire ne communique que rarement sur l’Ecopole.
Et lorsque le journal municipal « Rencontre » l’évoque, c’est pour parler de la légumerie bio
et les hôtels à insectes…Greenwashing de mise !

C’est d’autant plus vrai et ressenti par les habitants que des voix s’élèvent pour dénoncer des problèmes récurrents. Les travaux d’aménagements ont été pour le moins fort mal conduits si l’on s’en réfère aux constats du groupe de travail « rue Albert-Einstein ». La gestion des réseaux d’eaux pluviales notamment est désastreuse. Les arbres, ici comme ailleurs, sont considérés comme un simple mobilier urbain. Implantés sans soin, ils dépérissent et meurent les uns après les autres. Des dépôts sauvages fleurissent. La zone est sale ! A cela faut-il encore ajouter la mauvaise volonté de certains propriétaires de parcelles pour lesquels le respect du cahier des charges n’est pas une urgence.

Faire croire…Rencontre, N°197, Mars 2019, P.5…
« une aventure à haut potentiel » mais pas écologique !

Dans quelques mois, la ZAC comptera quelques entreprises nouvelles : une brasserie, qui travaillera avec un agriculteur pour la récupération du houblon, une cuisine centrale avec livraison de repas bio, un restaurant Sésame et un point de vente d’un maraîcher de Marolles en Brie. Pas suffisant pour redorer le blason bio de la zone !

Accès au second secteur de la ZAC « Les Portes de Sénart »,
dans la continuité de l’Ecopole actuelle où le projet Chronopost doit s’implanter.
Un second secteur normalement interdit à la logistique avait promis notre maire…

Le projet Chronopost
déjà en filigrane..
.

En revanche, il est un point qui aurait dû attirer l’attention de tous lorsque nos élus ont voté un avis de principe sur le projet de ZAC « Les Portes de Sénart » en décembre 2008. En effet, la première tranche de réalisation de la zone serait suivie, disait-on, d’un second secteur, d’une « extension future ».

Encore et toujours la légumerie qui est par ailleurs
une magnifique entreprise qui a sa place dans un Ecopole
Rencontre, N°206, Février 2020, P.12

Plus tard. Il ne faisait aucun doute que cette nouvelle extension, prévue dans la continuité de l’Ecopole actuelle, serait vierge de toute activité logistique puis que notre maire s’était fermement prononcé contre. C’était logique puisque notre éco-maire s’y était engagé.

Mais aujourd’hui nous savons : ce second secteur est précisément celui qui est appelé à accueillir le projet d’implantation du hub3 de Chronopost. Aussi serait-il convenable d’aider notre maire à respecter ses promesses et rejeter un projet qui ne peut en aucun cas être qualifié de projet à haute qualité environnementale.

Comme se plairait à le dire un célèbre anti-héros de série télévisée « Laissez-nous faire, Monsieur le Maire, vous nous remercierez après ».

L’Ecopole : petite histoire d’un marché de dupes

Épisode 1 : Création de la ZAC et engagements

Le projet Chronopost s’inscrit dans la suite logique de ce qui restera dans les mémoires comme une formidable tromperie, un vrai marché de dupes où les dupés sont la nature et les habitants, celui de la création et de la réalisation de l’Ecopole ! Regardons de plus près les étapes d’un épisode peu glorieux de l’histoire récente de notre commune qui nous conduit de l’Ecopole à Chronopost….

Le maire veut rompre avec le passé…

Après avoir développé pendant des années les entrepôts dans la zone logistique de Parisud et subi une très forte opposition au sujet de la Borne Blanche, Guy Geoffroy a voulu tourner la page ou tout du moins nous le faire croire…Pour cela, il a présenté aux Combs-la-Villais le projet Ecopole.

Acte 1 : Tout a officiellement commencé, voici 16 ans, le 10 juillet 2006 quand le conseil municipal de Combs-la-Ville a adopté « les objectifs et les modalités de la concertation » de deux zones d’aménagement concerté (ZAC) : celle dite « Les Portes de Sénart » située au nord de la Francilienne, en entrée d’agglomération, et une autre, baptisée « Le Charme », au sud de la Francilienne. Toutes deux étaient parties prenantes d’un plus vaste projet intercommunal baptisé Ecopole, projet qui « se situera de part et d’autre de la Francilienne sur les communes de Combs-la-Ville, Lieusaint et Moissy-Cramayel ». La partie qui nous intéresse aujourd’hui est celle des Portes de Sénart.

Sur 300 ha, ce parc d’activités nouvelle génération intégrera la protection de l’environnement directement dans sa conception et sa gestion au quotidien.

Rencontre – N° 96 – FÉVRIER 2009, p.7

Acte 2 : La période de concertation d’usage passée, le conseil municipal votait alors un avis de principe favorable aux dossiers le 15 décembre 2008. Mieux encore : dans le même temps, nos élus plébiscitaient également une délibération demandant à l’EPA et au SAN de Sénart d’interdire… la logistique sur ces deux ZAC !

Illustration du journal municipal :
Rencontre – N° 96 – FÉVRIER 2009, p.7
On distingue bien sur ce plan de masse l’« extension future »
qui est aujourd’hui au centre des débats avec le projet Chronopost.,

Promis, juré, craché : pas de logistique !!

Cette position radicale coïncidait parfaitement avec le but recherché par l’Ecopole tel que nous l’apprîmes dès le mois suivant en découvrant un article publié dans Rencontre. Un but aussi louable qu’ambitieux.

Onze ans plus tard, en février 2020, juste avant les élections municipales, nouvelle promesse dans Rencontre et réaffirmation du principe fondateur de l’Ecopole :

 il ne s’agit en aucun cas un lieu où trôneront des entrepôts logistiques

Rencontre, N°206, Février 2020, P. 12.
Un an après ce renouvellement d’engagement les négociations débutaient entre le maire et Chronopost… pour créer le plus grand entrepôt logistique Chronopost de France !

Et puisque nous étions au stade des promesses qui ne coûtent rien, on annonçait aussi un pôle recherche, développement et formation à venir…Cela ne vous rappelle-t-il pas la nouvelle promesse de Guy Geoffroy qui nous vend aujourd’hui un joli projet clés en mains, avec un centre de formation, sur cette ZAC (que nous pourrions appeler Chronopostale) ?

Sur une superficie de 300 hectares, ce parc d’activités dit de « nouvelle génération » devait donc intégrer la protection de l’environnement et des activités diverses mais de haute qualité environnementale proclamait-on dans les couloirs de la mairie. Pour les portes de Sénart de notre commune, il s’agissait donc d’un espace de près de 58 hectares dont 5 hectares de voirie, 20 hectares d’espaces verts (où sont-ils ??)

Source : EPA (Établissement public d’aménagement de Sénart).
Sur ce document actuel il est remarquable de noter que le reste de la ZAC
est divisé en 7 lots. Chronopost utiliserait la totalité des lots !

L’Ecopole tout entière, à Combs comme à Lieusaint et Moissy-Cramayel, allait vibrer à l’heure de l’écologie-reine ! Industrie, tertiaire, artisanat, showroom, commerce… les entreprises retenues seraient représentatives de ce qui en ferait des acteurs vertueux : performance énergétique, intégration dans l’environnement, valorisation des espaces naturels environnants, gestion des eaux de pluie et des déchets…

Les promesses fusaient comme au soir de Noël : fourniture d’énergie par réseau de chaleur biomasse, bâtiments économes en énergie, production d’énergie solaire sur le site, plantation de 10 000 arbres sans mentionner d’autres aménagements, dans la mobilité, dans la gestion des eaux de pluie, dans la signalétique, dans la nature des matériaux utilisés et même dans le mobilier urbain. A Combs, il était même prévu une emprise pour une ligne de transport en commun en site propre le long de la RD 57. Vous alliez voir ce que vous alliez voir. Nous étions conquis !

Malgré un emballage et une communication bien ficelés, de belles paroles rassurantes et « écolo », nous avons très vite déchanté. Le projet Ecopole qui se présentait comme novateur a montré une réalité bien différente. Ce sera le sujet de l’épisode 2 qui sera publié la semaine prochaine !

Les articles suivants traitent du hub, à lire si ce n’est pas déjà fait :

Encore un projet démentiel = 54000m2 de béton à Combs !!!!

Guy Geoffroy : « JE METS AUX VOIX !! QUI EST POUR ?? »

Contre nous de la tyrannie…

Tout commence !!

HUB contre NATURE !

Tout commence !!

Certains Combs-la-Villais peuvent être tentés par des arguments fatalistes et penser à tort que le combat est déjà perdu avant même de l’avoir engagé. Le maire va utiliser toutes les ficelles possibles pour nous décourager et faire croire que la partie est jouée. Ce serait compter sans notre détermination et notre capacité à gagner !

Comme Ulysse, résistons aux chants destinés à nous endormir !

Nous ne céderons pas aux sirènes qui aimeraient nous faire échouer. Nous ne céderons pas aux promesses de Guy Geoffroy qui est, comme on le sait bien, un adepte des beaux discours et des paroles rassurantes.

Tu ne peux écouter ce chant qu’à une condition : tu devras avoir des bouchons de cire pour les oreilles de tes compagnons. Et ils devront t’attacher au mât du bateau.

Homère, Odyssée, Ulysse et les sirènes

Prenons quelques-uns de ses arguments pour mieux les contredire factuellement :

  • Je n’y suis pour rien, j’ai dû suivre les injonctions du préfet :

C’est faux ! Le maire est le seul maître de son PLU. Une fois voté, il doit s’y conformer. Mais si le PLU s’avère trop contraignant, il a la possibilité de le faire modifier. Ce que Monsieur Geoffroy, coutumier de cette pratique, s’est empressé de faire pour ce projet. C’est l’entreprise Chronopost, avec la complicité du maire, qui ont décidé d’utiliser une zone qui n’a pas vocation à accueillir de la logistique. Il est fort probable que, suite à la demande de Chronopost auprès du préfet, le maire ait dirigé son PDG sur une zone libre et proposé que la ZAC de l’Ecopole soit alors une zone d’implantation à étudier. Mais pour que le projet soit finalisé, il faut obligatoirement que le maire accepte lui-même cette implantation et consente au changement du PLU en accéléré. Guy Geoffroy et l’ensemble des membres de sa majorité peuvent prétendre ce qu’ils veulent : ils sont totalement responsables de cette situation. Ce projet n’engage pas la réalisation d’un projet de l’État.

  • Ce nouveau centre va créer 1000 emplois !

C’est faux. Toutes les études montrent et démontrent qu’il n’en est rien.

D’après un rapport du député et ancien secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi, les activités d’Amazon ​auraient indirectement détruit 20 200 emplois dans le commerce de proximité ​(en équivalent temps plein), soit un déficit entre les créations et les destructions de 7 900 emplois. Et ceci si on considère que ces emplois sont de qualités égales, ce qui n’est pas le cas au regard des conditions de travail chez Amazon.

Source, site de Monsieur Mondialisation :https://mrmondialisation.org/les-benefices-damazon-explosent-au-detriment-de-lenvironnement-et-de-lemploi. Ce qui est vrai pour Amazone est vrai pour Chronopost …

Ce type de centre est hyper robotisé. De plus, comme l’a dit Guy Geoffroy lui-même lors du conseil communautaire du 28 juin 2022, des centres Chronopost, plus petits, vont être fermés. Beaucoup de postes techniques et de postes d’encadrement vont être déplacés sur le nouveau hub, celui de Combs. C’est à chaque fois le cas. L’impact sur notre bassin d’emploi va donc être minime et aura peu d’effets positifs pour les combs-la-villais. On ne le dit pas assez : les seuls emplois que ce type d’activités génèrent concernent une flotte de vacataires précarisés, de prestataires auto-entrepreneurs et d’intérimaires. Si ce projet permet la création de 150 nouveaux vrais emplois, cela sera bien un maximum.

CFDT magazine, n°485, juillet-août 2022
Amazon ,
premier client de Chronopost
  • Ce site sera écologique : un modèle du genre
Rencontre, N° 91, septembre 2008 :
Guy Geoffroy : un « vrai éco-maire » ?

À vous de juger de quel côté penche la balance :

  1. Des panneaux photovoltaïques, une ferme urbaine et quelques moutons pour faire de l’éco-pâturage, un bassin de rétention d’eau que viendront inévitablement coloniser toutes sortes d’ordures (bouteilles, canettes, plastiques…) et quelques noues, des camions qui rouleront en 2025, promet-on un peu vite, pour 30% à l’électricité ou au GPL….
  2. 20 hectares de terres agricoles sacrifiés ; une biodiversité massacrée, des camions roulant presque tous au gasoil, quoi que l’on promette ; des camionnettes (les véhicules utilitaires légers des auto-entrepreneurs que le hub fera travailler dans les remarquables conditions de travail maintenant bien connues dans ce secteur d’activités), toutes sans exception équipées de moteurs thermiques ; pollution par nano-particules colossale quel que soit le mode de propulsion des véhicules car générée par les freins et l’usure des pneus et du macadam ; pollution lumineuse, atmosphérique et sonore considérables…

Amazon met en avant par exemple, la commande de 100 000 camions électriques pour réduire ses émissions. Mais ce chiffre est bien grotesque comparé aux quelques 1,4 million de camionnettes qu’elle utilise à travers le monde, sans parler de l’augmentation du trafic aérien pour proposer des délais de livraison toujours plus courts !

Les amis de la Terre France

De fait, Chronopost et ses défenseurs utiliseront tout le vocabulaire existant du greenwashing afin de verdir un projet qui n’en est pas un et qui favorisera encore davantage une consommation débridée et néfaste pour le climat. Chronopost se développe sur le modèle d’AMAZON, son premier client, et utilise les mêmes arguments que certains hommes politiques se font les portes-paroles.

  • Ce projet permettra à nos jeunes de ne plus se rendre à TOURNAN

Possiblement vrai. Mais seule une poignée d’élèves combs-la-villais (et d’autres communes) sont concernés. Notre lycée professionnel accueille déjà une section bac pro logistique pour l’ensemble des communes de notre bassin scolaire (Combs, Moissy, Savigny, Lieusaint, etc.). Mais nous n’avons pas de classe BTS à Combs comme c’est le cas à Tournan. C’est donc une bien maigre consolation. Elle ne peut pas, à elle seule, justifier un tel bouleversement du cadre de vie ! La création d’un atelier in situ n’est pas un mal en soit mais on constate que, par ce biais, de nombreuses entreprises, et pas des moindres, veulent s’assurer une main d’œuvre malléable à souhait.

Souvenons-nous des autres combats…

La Borne Blanche – Bien des combs-la-villais se souviennent de la manière avec laquelle Guy Geoffroy a voulu, dans un passé pas si lointain, développer la logistique jusqu’aux portes des maisons de la Borne Blanche. Souvenons-nous des arguments utilisés à l’époque pour convaincre et faire croire que cela serait peine perdue.

Si le combat mené par Jean Amiot, Anne de Méjas et les habitants qui se sont unis a été rude, la victoire a été éclatante. Concrètement, cette victoire est visible aujourd’hui dans notre commune. En effet, ce combat a été à l’origine de la création du parc de la Borne blanche qui a permis aux riverains d’être isolés de la zone logistique de Parisud. Parc que notre maire, sans aucune gêne, revendique aujourd’hui comme une de ses merveilleuses créations alors qu’elle est le fruit de l’opposition raisonnée des habitants.

Le centre de loisirs du Chêne – C’est notre mobilisation et notre rassemblement qui ont fait retarder sa vente…qui n’est d’ailleurs toujours pas actée. Et nous resterons très vigilants et mobilisés pour l’en empêcher face à une majorité municipale unanime pour s’en séparer.

La plaine centrale – Plus proche de nous, en juillet 2021, le maire avait signé un contrat avec une entreprise de BTP pour réaliser dès septembre de cette même année, une dalle de bitume en plein cœur du parc central (champs de foire)…Les actions menées par notre association ont reçu le soutien de la population. Le maire et sa majorité ont fait une pirouette et le projet est passé aux oubliettes

Alors, aujourd’hui, nous sommes tout aussi décidés à affronter cette nouvelle épreuve. Nous allons l’affronter et faire tout ce qui est dans notre pouvoir pour que collectivement nous fassions comprendre que ce projet nous n’en voulons pas !

Nous pouvons y parvenir. Ensemble. Ici et là, en France, de nombreux Hub ont été refusés par les riverains. Et certaines victoires sont éclatantes comme celle qui a fait reculer Amazon à Rouen.

Poursuivons notre mobilisation

  • En continuant les actions d’informations. Pour cela n’hésitez pas à en discuter avec vos voisins, vos amis, les habitants des différents quartiers de la ville. Ce travail est nécessaire et sera efficace. N’oublions pas que le maire à la fin du mois d’août va communiquer à partir du magazine municipal Rencontre et tenter de faire prendre des vessies pour des lanternes aux Combs-la-Villais. Nous savons que ce journal est détourné au service du maire et qu’il relaie ce que ce dernier veut faire croire. En 2008, il était favorable à un écopole vraiment écologique…plus aujourd’hui !
Rencontre, N° 91, septembre 2008, p 6 :
affirmation que cette zone sera orientée
vers l’implantation d’éco-activités / éco-filières.
Deux engagements vites oubliés sur deux sites différents !
Lettre envoyée à monsieur le maire de Combs-la-Ville
par le groupe « Agissons pour Combs »

D’autres actions vont suivre très rapidement… Nous vous tiendrons informés via l’association Ensemble Autrement, son site, son groupe Facebook et le groupe Whatsapp des citoyens qui se sont mobilisés.

Guy Geoffroy : « JE METS AUX VOIX !! QUI EST POUR ?? »

Pour la première fois depuis l’arrivée de Guy Geoffroy au pouvoir, le conseil municipal du 4 juillet 2022 a attiré une foule de personnes déterminées, dans le calme, pour dire non au projet de Chronopost d’installer, aux abords d’une zone d’habitation résidentielle, le plus grand centre de tri logistique de France !

Une délibération inique

La délibération n° 5 du conseil municipal avait pour objet : Engagement de la procédure de déclaration de projet emportant mise en compatibilité du PLU – projet d’implantation de Chronopost sur la ZAC des Portes de Sénart.

En clair, ce soir du 4 juillet, le maire voulait faire adopter une révision accélérée de la zone d’aménagement concertée (ZAC) dite des « Portes de Sénart », zone connue sous le nom d’Ecopole. Cela afin de passer au-dessus de la procédure un peu plus démocratique de révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme) qu’il a lui-même engagée depuis quelques mois. Du jamais vu et cela sans aucun débat avec les habitants et l’ensemble des élus.

Après les derniers bâtiments
qui devaient servir à de l’artisanat durable,
une partie du plateau d’Egrenay
de 20 hectares pour Chronopost !

Pour arriver à ses fins, il n’a remis aucun document ni même aucun renseignement sur le projet de Chronopost aux élus municipaux des deux groupes d’opposition. Pourtant, cela aurait été bien utile. La délibération avait, en effet, pour objectif de donner à Chronopost le droit légal de s’installer dans une zone qui ne lui permettait pas de le faire juridiquement, l’implantation de Chronopost étant totalement contraire à la destination première de cette zone sur les 20 hectares à aménager en bordure immédiate des quartiers d’habitations pavillonnaires.

En effet, créée en 2008, la ZAC a fait l’objet le 15 décembre 2008 de deux délibérations qui ont été adoptées à l’unanimité des membres du conseil municipal, et cela pouvait s’entendre car les règles et les engagements pris étaient parfaitement clairs, précis et acceptables.

Un projet qui n’a pas débuté ?
Et pourtant les fouilles d’archéologie préventive de l’INRAP
ont déjà eu lieu pendant 3 mois et sont en cours de recouvrement !!!

Ces engagements reposaient sur quatre piliers principaux : 

  1. Seules les activités de développement durable sont autorisées quel que soit le secteur d’activités économiques ;
  2. La logistique y est absolument interdite ;
  3. La ZAC doit privilégier les modes de déplacements doux ;
  4. L’EPA (Établissement publique d’Aménagement) et l’agglomération de Sénart valideront cette nouvelle orientation (Ce qui fut fait !).

De reniement en reniement …

Le contenu et l’objet de la délibération n°5, ce lundi 4 juillet, sont en fait la preuve du reniement des engagements pris par le maire et sa majorité. Et ce ne sont pas là les seuls reniements qui ont marqué les 27 ans de pouvoir de Guy Geoffroy, président des Eco-maires de France.

Guy Geoffroy durant le conseil municipal
ne laisse aucune place à une alternative sérieuse

Pour prouver les reniements de Guy Geoffroy, président des éco-maires de France, nous pouvons nous appuyer sur les propres déclarations du maire de notre commune, telles qu’actées dans le compte rendu du conseil municipal de décembre 2008 :

*« L’Ecopole c’est un site privilégié ouvert à des activités qui sont TOUTES TOURNEES, quel que soit le secteur, qu’il s’agisse du secteur tertiaire, du secteur dit industriel ou du secteur tourné autour des activités plutôt commerciales voire artisanales, quel que soit le secteur, les activités doivent être fléchées en direction du développement durable ».

Loin de respecter cet engagement, le maire et président des Eco-maires de France, a laissé s’installer dans la ZAC des entreprises qui n’ont rien à voir avec le développement durable.

Cerise sur le gâteau, il veut maintenant faciliter l’implantation d’une entreprise gigantesque avec 50 000m2 de bâti au sol et de plusieurs hectares de bitumes pour le cheminement des camions. N’oublions pas que cette entreprise, dont les activités n’ont aucun rapport avec le développement durable, puisqu’elle favorise un mode de consommation qui accélère le réchauffement climatique et la destruction de nos éco systèmes.

Intervention de Gilles Prilleux, conseiller municipal et communautaire
du groupe « Agissons pour Combs » qui montre aux élus
et au public le Compte rendu indiquant les engagements pris en 2008.

Lors de ce conseil de décembre 2008, il avait pourtant martelé ceci :

« Il fallait très clairement indiquer que sur la partie Nord, là où nous étions maîtres de notre sort, il était clairement édicté que les activités ne seraient pas des activités du secteur logistique »

Nous ne sommes pas opposés au développement de nouvelles activités économiques et à la création de nouveaux emplois sur notre commune. Mais ce développement doit respecter les engagements pris, et en particulier, ceux consignés dans le Pacte de Transition Ecologique signé par le maire en mars 2020. Or il n’en est rien, un engagement de plus qui ne sera pas honoré si nous ne nous mobilisons pas.

120 personnes prennent place
avant le début du conseil municipal

Le Pacte de Transition aurait-il été respecté si nous ne nous étions pas opposés à la création de la dalle de bitumes de 2100 m² dans le parc central après la destruction de 1,5 hectare de ce parc durant la mandature précédente ?

Ni les élus d’opposition, ni probablement même de nombreux élus de la majorité n’ont été informés des tractations en cours avec Chronopost, lesquelles ont duré au moins depuis un an et demi. Les habitants n’en ont jamais entendu parler. Nul article dans Rencontre, nul débat au sein des conseils de quartier, nulle présentation publique de ce projet gigantesque. 

Intervention de Anne de Méjas,
conseillère municipale du groupe « Combs à Gauche » :
« un intérêt Chronopostal ! »

Comment le maire peut-il justifier des reniements qui vont détruire le cadre de vie de nombre de combs-la-villais ?

Qui sème le vent récolte la tempête !!

Débattre d’un sujet majeur en quelques minutes fait montre d’une sérieuse tendance à exercer le pouvoir d’une manière autoritaire. Qui plus est lorsque les citoyens et les élus ne sont pas écoutés et qu’ils ne peuvent ni faire entendre leurs doléances, ni leurs propositions.

Ce fut le cas, une fois de plus, lors de ce conseil. En effet, sous le regard médusé de 120 citoyennes et citoyens qui découvraient l’ambiance d’un conseil municipal dans notre commune, le maire est resté étrangement calme et posé (ce qui tranche avec le dernier conseil communautaire et les autres conseils municipaux). Mais égal à lui-même, il n’a répondu à aucune des questions posées par les élus de l’opposition sur les divers sujets de ce conseil. Encore moins sur la délibération défendant « les intérêts Chronopostal » (expression de Anne de Méjas, conseillère municipale, qui a fait rire le public !).

Et pourtant, ce projet va impacter la vie de très nombreux combs-la -villais : nuisances sonores, lumineuses, visuelles, impact écologique catastrophique dans une zone proche du Bois l’Evêque, difficultés de circulation et pollution atmosphérique…

Lors de cette séance, nombreux étaient les absents dans les rangs de la majorité, beaucoup plus qu’à l’accoutumée. Curieux, ne trouvez-vous pas ? Mais pourquoi ?

Image par impression d’écran de la diffusion
sur You Tube : 10 absents puis 9 sur 35 !

Ils ont, acte héroïque, remis leur pouvoir à l’un de leurs collègues en lui laissant le soin de voter à leur place… tout en n’ignorant pas comment ce dernier voterait, bien sûr. Ainsi, ils n’auront pas à se justifier, à prétendre qu’ils ne savaient pas. Ils n’auront pas à assumer… « Voilà des conseillers municipaux qu’ils sont bien » aurait pu s’exclamer Coluche hier…

Sans aucun état d’âme et en n’exprimant aucun doute ni question, les élus présents de la majorité ont voté POUR l’adoption de cette délibération. Les anciens comme les nouveaux convertis de la majorité ont signé le lancement de ce projet destructeur. Les nouveaux n’ont pas été en reste, qu’il s’agisse de John Samingo, Claude Luthman ou Murielle Gottin. Jérémie Ranque, qui est censé défendre dans la ville des idées écologiques au sein de la majorité n’est arrivée qu’après le vote ! Est-ce l’expression d’un désaccord ?

Les applaudissements nourris vis-à vis des élus de l’opposition et les huées en direction du maire et de sa majorité en disent long sur la légitimité de cette majorité qui a validé en si peu de débat, le coup d’envoi d’un projet qui est déjà rejeté en quelques jours par plus de 1500 pétitionnaires. Il faut continuer de soutenir cette pétition !

Signez la pétition en cliquant sur le lien : change.org/p/stop-au-projet-chronopost-a-combs-la-ville

Ces élus devront donc en répondre, d’abord devant les combs-la-villais, leurs voisins, leurs amis, leur famille puis aux élections municipales de 2026. Nous saurons, NOUS, le leur rappeler.

Comment alors sortir de cette crise par le haut ?

  • En informant, en regroupant et fédérant nos forces. Notre association est structurée pour cela : tractage, boitage, articles…
  • En agissant selon différents modes, sans relâcher la pression, mais avec votre aide et votre participation. Nous vous proposerons via notre groupe de nous y rejoindre dès cette fin de semaine ;
  • En allant sur le terrain politique bien évidemment : en réclamant dès à présent un référendum local sur cette implantation, en discutant avec les élus pour obtenir un projet alternatif, en négociant pour que ce projet se fasse dans les friches industrielles ou dans les espaces libres de notre agglomération.

« La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d’employer l’esprit à le justifier ».

Jean Guehenno.

Encore un projet démentiel = 54000m2 de béton à Combs !!!!

Dans la torpeur de l’été, juste au moment où débutent les grandes vacances, nous avons appris que depuis plus d’un an, dans le plus grand secret, le groupe La Poste a lancé le projet de créer le plus grand hub Chronopost de France (centre logistique) sur le territoire de notre commune. Silence radio de la majorité municipale et de la gouvernance de Grand Paris Sud qui ont tout fait, jusqu’au dernier moment, pour le cacher de nous tous…

De quoi s’agit-il ?

En effet, voici les rares éléments qui ont filtré lors du conseil communautaire du 28 juin 2022 et de la commission communale concernée par ce projet le plus fou du maire depuis 25 ans, une sorte de bouquet final et destructeur.

Localisation du projet : un impact considérable
sur les quartiers nord de la commune
  • Occupation des 20 hectares se trouvant derrière l’Ecopole
  • Construction de Bâtiments = 54 000m2 (équivaut à 5.4 ha) au sol +surface considérable pour les parkings et voies de circulation interne = imperméabilisation des sols
  • Hauteur annoncée par le maire adjoint à l’urbanisme en commission le 30 juin mais sujette à caution : 20 m soit 2 étages
  • Silos parking pour les véhicules
  • 33 500 colis/ traités à l’heure (700 000/jour)
  • Système automatisé de tri
  • Main d’œuvre principalement utilisée pour charger, décharger et enregistrer les colis entrants.
  • Nombre de camions par jour : pas de projection officielle (probablement 1000).
Seul et unique document fourni lors du conseil communautaire :
une vue bucolique sur fond de Symphonie Pastorale
qui ferait presque rêver avec des libellules, des papillons…

A titre de comparaison, allons voir ce qui existe déjà dans notre région où la logistique règne en maître et regardons le plus grand hub UPS de Corbeil / Evry inauguré en 2018 et qui sera plus petit que celui projeté chez nous :

  • Occupation du site : 13 hectares ;
  • Emprise au sol des bâtiments : 30 000m2 ;
  • Hauteur : 2 étages à forte amplitude ;
  • 24 000 colis/heure ;
  • Nombre de zones de chargement pour conteneurs : 124 ;
  • Nombre de places de parking pour véhicules de livraison : 125 ;
  • Nombre de camions / jour : 700 ;
Centre de tri UPS à Corbeil /Evry

Quelles seront les conséquences pour les combs-la-villais ?

L’impact sera essentiellement écologique avec une détérioration de la qualité de vie pour les riverains et pour l’ensemble des habitants qui se trouvent dans la moitié sud de cette ville. Cela entrainera une chute de la valeur de leur propriété immobilière :

  • Aucuns travaux ni aucune nouvelle bretelle sur la francilienne ne sont prévus afin de desservir ce hub ;
  • +1000 camions / jour sur l’accès de la francilienne + les véhicules légers type camionnettes ;
  • Activités sur 16 heures donc de nuit (début souvent vers 4 heures du matin jusqu’au soir) ;
  • Les poids lourds vont longer la route qui borde l’allée des princes ;
Hub Collisimo de La Poste à Aubigny (77) :
loin des habitations et dans la campagne…
un impact déjà majeur !
  • Pollution sonore du trafic accentuée par les « bips » émis par les camions et les chariots élévateurs lorsqu’ils manœuvrent ;
  • Pollution lumineuse très intense pour éclairer le centre de tri qui polluera la vie des hommes et des êtres vivants et impactera également le Bois l’Évêque ;
  • Pollution atmosphérique (30% seulement de véhicules promis au gaz ou électrique en 2025)
  • Pollution visuelle d’un hub gigantesque ;
Hub Colissimo de La Poste d’Aubigny :
des camions un peu partout en attente
et en circulation à la queuleuleu !

Et cerise sur le gâteau : Chronopost sera juge et partie en menant elle-même les études d’impact Faune et Flore. Nous voilà totalement rassurés !

Quels sont les arguments du maire et de GPS pour faire accepter ce projet ?

Tout comme l’a fait le maire de notre commune, le président de GPS, Michel Bisson, a vanté la qualité de ce projet et son importance pour notre territoire communautaire.

Aux multiples questions posées par Gilles Prilleux,
élu d’opposition de Combs-la-Ville, M. Bisson répond :
 » Toutes les questions que tu poses sont légitimes (…) on n’a pas toutes les réponses aujourd’hui ».
Dans ce cas, soyons logiques : comment est-il possible de soutenir un tel projet dont on sait si peu de choses !
  1. Pour eux, c’est avant tout un projet d’intérêt national. Mais c’est oublier que Chronopost est une société filiale de La Poste qui a donc des capitaux privés. Elle n’a pas pour objet d’assurer des obligations de services publics. Chaque prestation est payante. Le premier client de La Poste est Amazon. En termes d’indépendance et de souveraineté nationale, on a fait mieux ! Cet argument est donc très contestable.
  2. Le deuxième argument concerne le nombre d’emplois créés : 1000 selon eux et le groupe La Poste. Or la création du Hub de Corbeil-Essonnes annonçait 986 emplois. Les résultats obtenus ne sont pas tout fait les mêmes que ceux vantés lors de la présentation du projet : transfert d’autres sites, multiplication des emplois précaires et des emplois d’intérimaires…Les chiffres et les études de Pôle emploi montrent qu’actuellement les postes proposés dans la logistique et le transport sont non pourvus à 50/60 % ! Et ce n’est pas nos habitants qui vont tous devenir des employés de Chronopost…
  3. L’argument que cette entreprise s’engage à se verdir et aura une charte bien écologique fait sourire. Un bel habillage écologique nous est proposé : une ferme urbaine (on détruit 20 hectares de terres agricoles), quelques moutons (combien de plantes, d’oiseaux, d’insectes vont disparaitre avec la seule pollution lumineuse ?!), quelques beaux camions tout neufs qui circuleront au gaz ou à l’électricité …100% en 2040 (Mais Chronopost sera-t-elle encore là ??)
Guy Geoffroy, devant les interrogations émises par Gilles Prilleux,
est parti dans une colère noire qui a pris tout le monde court, et n’a répondu à aucune question.
Il a préféré s’en prendre personnellement au conseiller communautaire d’opposition
et a refusé à des élus communautaires, qui contestaient la méthode et le calendrier,
le droit de s’immiscer dans la vie de « sa commune ».

Au loin, Hub d’Aubigny : à la tombée de la nuit,
les éclairages font penser à ceux d’un aéroport

Enfin, et surtout, et c’est la raison essentielle : la fiscalité. Selon les défenseurs du projet, ce dernier va générer pour notre commune et pour Grand Paris Sud qui en ont grand besoin en raison de leur endettement, de la taxe foncière (commune) et des taxes liées à l’activité (GPS). Beaucoup de taxe foncière paraît-il. Mais à quel prix et pour quel réel bénéfice pour les Combs-la-Villais ?

Mobilisons-nous ensemble contre ce projet

Mobilisons-nous car, dans cette affaire toute en secret, nous n’avons pas eu notre mot à dire (pas d’information dans Rencontre ni auprès des membres des conseils de quartier). Pas seulement nous, mais apparemment une partie des élus de Grand Paris Sud – et pas des moindres – qui ont découvert le nouveau caprice de notre maire lors du conseil communautaire seulement !

Je ne loupe pas beaucoup de conférences des maires. Non, je n’ai pas le sentiment que l’on ait débattu ce projet des heures et des heures alors que c’est un projet majeur !

Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, Vice-président de GPS
Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, Vice-président :
« Il faudrait peut-être revenir sur ce qui a été prévu par l’État ! »

Je propose que cette délibération on la reporte (…) On décide ce soir… en une demi-heure, d’urbaniser 20 hectares alors que les habitants n’en ont pas discuté (…) sinon il n’y a pas de pacte démocratique !

Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, Vice-président
Intervention de Gilles Prilleux
A consulter sur You Tube et à partager
:
la délibération commence à 3: 36:55
Gilles Prilleux à 3:51:28
La fin du débat en  4: 21: 53

Dès qu’ils l’ont su, les élus du groupe « Agissons pour Combs » ont préparé une intervention pour le conseil communautaire du 28 juin. Ils ont par ailleurs alerté le groupe d’opposition « Combs à Gauche » mais également les associations écologistes dont les membres de la commission du pacte de transition écologique. Ceux-ci, comme pour le projet de création d’un champ de foire, n’avaient pas eu vent de ce projet anti-écologique et contraire au pacte et aux engagements pris par le maire lors de la campagne des élections municipales. Ils se mobilisent et c’est bien. Ils ont mis une pétition en ligne. Nous n’avons donc pas besoin de mettre la nôtre en œuvre.

En conséquence et dans l’urgence avant de participer à des actions que nous allons organiser, parce qu’il est nécessaire de faire entendre votre voix, nous vous demandons de bien vouloir :

RDV LUNDI 4 JUILLET A 19h15 devant la mairie de Combs

Guy Geoffroy : quand l’arbre cache la forêt !

Acte 2 : le mythe du plateau d’Egrenay

Dans le précédent article, « Guy Geoffroy sauveur ou destructeur », nous avions retracé les grandes lignes de l’histoire de l’urbanisation depuis la création de la ville nouvelle. Poursuivons notre enquête pour mieux débusquer les mythes qui modifient l’histoire…

Plateau d’Egrenay : une histoire à revisiter

La majorité assène depuis 25 ans de belles histoires. L’une d’elles est celle du plateau d’Egrenay qui aurait été sauvé des griffes des promoteurs par la volonté combative d’un puissant chevalier blanc : Guy Geoffroy ! Autrement dit, le plateau d’Egrenay devrait sa sauvegarde à l’admirable ténacité du maire.

Un mythe que nous vous proposons d’analyser d’un peu plus près…

Egrenay :
un espace de 400 hectares cultivé
par quelques céréaliers et un producteur bio
en bordure de la Francilienne

En 1994, les terres d’Egrenay ont été classées en zone urbanisable. Un projet d’installation de studios de cinéma devait y être réalisé mais, finalement, le développement d’Euro Disney à Marne-la Vallée finira par en dissuader ses promoteurs. Pour sa part, Guy Geoffroy a milité, dès 1995, pour revenir à la situation antérieure et a été favorable à la protection de cette zone.

Vue aérienne du plateau :
un vaste espace ouvert et céréalier de la Brie

Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour comprendre cette position :

  • La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) a toujours été très puissante en Seine et Marne (vivier historique du parti politique de notre maire)
  • Le nouveau maire avait, au sein de son équipe municipale, l’un des agriculteurs qui cultivait une partie des terres d’Egrenay. Ce dernier préférait, bien logiquement, les conserver.
  • A cette époque, le département, l’agglomération et des associations de protection du patrimoine comme les Amis du Breuil étaient contre l’expansion urbaine sur ce plateau
Plateau d’Egrenay : vue devant les jardins
de la Marrache en direction d’Evry-Grégy

Le rôle des associations a été déterminant et a modifié le cours de l’histoire. Plusieurs années ont été nécessaires pour faire bouger les lignes. L’association les Amis du Breuil a combattu pour obtenir en 2007 gain de cause lors des débats concernant la création du schéma directeur d’Ile-de-France (Sdrif).

Dans Le Parisien daté du 5/12/2007, Madame Joyce Ini-Toueg se félicitait :

« Je suis satisfaite, constate la présidente de l’association les Amis du Breuil. Le pot de terre a eu raison du pot de fer. »

Les 160 hectares dont parle le maire dans l’édito de janvier 2022 (sur les 400 ha du plateau d’Egrenay) sont donc redevenus inconstructibles en 2007 et protégés par le SDRIF en 2010. Mais était-ce 120 ou 160 hectares ? La question est légitime, voici ce que nous apprend l’édito du maire de juin 2010 :

Rencontre n°110, édito de juin 2010 :
Combs-la-Ville aurait-il l’avantage de voir une partie de son terroir

qui se dilaterait avec le temps ? Grace à son maire ?

Quand le chevalier blanc devient le chevalier noir !

Pour mieux détourner l’attention sur les projets de bétonisation de la majorité municipale, il devenait indispensable que Guy Geoffroy se construise une image de sauveur. En bon communicant qu’il est, il a utilisé cette histoire à son profit, l’a revisitée avec grand soin, pour apparaitre finalement comme le chevalier blanc, sauveur de notre commune ! Et pour cause…

Rencontre n°110, juin 2010

Au début des années 90, les grands programmes des Zones d’aménagements concertés (Zac), zones vouées à l’habitation sur Combs, se terminent mais Guy Geoffroy n’en réalise pas moins la ZAC du centre. Cette dernière lui permettra de livrer une zone englobant la place de l’an 2000, le château de la Fresnaye et la nouvelle mairie à des opérations d’urbanisation très dense. On le voit : le nouveau maire, contre toute attente, ne se rappelait plus ses promesses d’arrêter la bétonisation !

Tract de Guy Geoffroy de 1990

Le PLU de 2010 va accélérer le processus de densification et de destructions patrimoniales. Les règles d’urbanisme (Plan Local d’Urbanisme) étant très permissives, elles ont facilité l’appétit des promoteurs. L’exemple des Brandons résume bien la densification réalisée depuis quelques années (près de 500 nouveaux logements).

Façade du bâtiment G
des nouveaux Brandons :
267 logements sur 10 bâtiments

Le chevalier blanc est devenu un chevalier noir !

Cette merveilleuse histoire du plateau d’Egrenay cache donc toutes les opérations immobilières qui ont débuté dès la fin de son premier mandat. Le résultat est celui que nous connaissons aujourd’hui avec une multiplication des destructions des anciennes demeures, comme celle à venir de cette jolie propriété de la rue des vallées. Le panneau promotionnel se dresse fièrement aux portes de la mairie de notre commune.

Promotion faite en limite de propriété,
côté mairie : tout un symbole !

Nous savons que le mythe du sauveur est tenace et que, comme pour toutes les légendes, l’arbre cache la forêt. Depuis des années le maire et la majorité ne cessent de faire croire à qui veut bien les entendre que, grâce à eux, le plateau d’Egrenay a été sauvegardé. Cela pour mieux détourner l’attention sur la bétonisation et la densification en cours depuis près de 20 ans.

L’acte 3 s’attaquera à un autre mythe fondateur, celui de la Borne blanche sauvée des pelleteuses par la seule volonté de maire.

…à suivre donc pour une autre histoire !