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Bétonisation : une obligation légale ?

La majorité municipale justifie les choix de densification et d’urbanisation de ces quinze dernières années en expliquant que les lois et textes réglementaires qui ont modifié le code de l’urbanisme imposent cette évolution de notre cadre de vie. Penchons-nous sur cette question qui mérite qu’on s’y attarde un peu…

Un PLU « pour les Nuls » …

Sous le terme de PLU se cachent des concepts plus simples à comprendre que vous ne l’imaginez.

Le Plan Local d’urbanisme ou PLU (ancien Plan d’Occupation des Sols, POS) est un document qui présente le projet global d’urbanisme d’une commune. La ville est divisée en zones qui ont toutes un règlement particulier (C’est le plan de zonage).  Les règles d’urbanisme de chaque zone déterminent entre autres la surface constructible, la hauteur de construction et le type de construction autorisés.

Plan de zonage de la commune de 2010

Ces règles doivent prendre en compte les lois qui s’appliquent et qui sont regroupées au sein de ce que l’on appelle le Code de l’Urbanisme. Ce sont principalement :

  • La loi SRU de 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain. Elle impose à de nombreuses communes de disposer de 25 % de logements sociaux. La loi ALUR adoptée en 2014 (loi pour l’Accès au logement et un Urbanisme Rénové) complète la loi SRU ;
  • La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 s’ajoute à la loi de 2010 pour l’Engagement National pour l’Environnement (ENE) dite « Grenelle II ». Cette loi a pour principal objet de stopper l’artificialisation des sols et d’imposer l’économie circulaire en réutilisant les friches urbaines et industrielles.
SDRIF en cours d’élaboration
pour 2024-2040

Ces lois s’appliquent à l’échelle :

  • De la région dans le Schéma Directeur et d’Aménagement d’Ile-de-France, ou SDRIF de 2010 (en cours de révision)
  • De notre agglomération dans le SCoT ou Schéma de Cohérence Territorial (en cours d’élaboration).
  • De la commune (PLU en cours de révision).

Le PLU de la commune doit se conformer au SDRIF et au SCoT.

Est-ce la loi qui a contraint la commune à « bétonner » de la sorte ?

Les choix discutables de ces dernières années trouvent leur illustration, notamment, dans le quartier des Brandons – dont la reconstruction intégrale est présentée par la majorité municipale comme étant une réussite – et le haut de la rue de Varennes qui va voir s’ériger un nouvel ensemble immobilier typique de l’urbanisme réalisé depuis trop longtemps sur notre commune. Deux exemples parmi tant d’autres pour répondre à cette question.

L’exemple des Nouveaux Brandons

Le premier exemple concerne le logement social.

Nous avons déjà écrit deux articles au sujet des programmes de ce quartier. Est-ce la loi qui justifie une telle densification sur cette zone ? La réponse est NON !

La loi SRU impose 25 % de logement social sur une commune mais elle ne lui impose pas un nombre de logements à construire. Plus nous produisons et densifions la ville avec des logements individuels ou collectifs, plus nous devons produire de logements sociaux. Cercle vicieux qui doit être accompagné d’équipements publics pour satisfaire la demande des administrés. A Combs, les équipements ne suivent pas. Écoles, cantines ne pourront pas satisfaire la demande de services qui va croître.

Tranche 1 : les logements sociaux
des nouveaux Brandons : du minéral et pas de végétal

Aucune loi n’impose un nombre de logements à construire, sauf à s’engager dans un contrat avec l’État, ce que la majorité a fait en début d’année. Ce qui va accentuer la densification et les besoins en équipements.

Rien n’impose, au regard de la loi, que les logements sociaux soient tous concentrés dans une même zone : cela va à l’encontre d’une mixité sociale bénéfique au sein de nos communes. Les programmes immobiliers de la tranche 1 des nouveaux Brandons vont à l’encontre de cette logique.

Le programme de logements sociaux des nouveaux Brandons ne répond pas aux besoins que nous savons primordiaux en termes d’espaces verts et de détente.

Vue d’artiste du nouveau quartier des Brandons
en cours de construction

La loi n’a pas obligé le bailleur social à réaliser un programme sans aire de jeux pour enfants et sans aire conviviale pour que les différentes générations puissent se reposer et se rencontrer en extérieur. Le PLU actuel l’a autorisé.

Un espace si peu végétalisé est destiné à devenir un îlot de chaleur dès les premières montées de températures. Une aberration d’un point de vue social, et climatique ! La loi Climat et Résilience interdit aujourd’hui, faute d’espaces verts et de végétalisation suffisante, ce type de programme.

Autre exemple aux Brandons en cours de construction.
Moins d’espaces verts et plus de densité
pour les futurs propriétaires

La nouvelle tranche de 9 immeubles en copropriété actuellement en construction ne fera guère mieux.

L’exemple de la rue de Varennes

Il s’agit dans ce cas d’un programme immobilier avec 60 appartements à vendre du T1 au T4.

Une barre d’immeubles de plus de 60 mètres de long, sans aucune respiration projetée. Un projet qui densifie au maximum, ce qu’autorise malheureusement le PLU actuel. Le maire, lors de la présentation du PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durables) avait pourtant dit qu’il s’engageait à ne pas traiter les nouveaux dossiers de permis de construire et d’émettre un sursis à statuer jusqu’à la mise œuvre du nouveau PLU. Allez comprendre !

La réponse à cette hérésie n’est pas à chercher dans la loi, puisqu’aucune ne favorise ce type de projet. Si la zone autour de la gare est considérée comme une zone à densifier, les textes réglementaires n’interdisent pas de réaliser à cet endroit un programme offrant davantage d’espace vert, en réalisant, par exemple, seulement 40 logements agrémentés d’espaces verts, agréables à vivre et utiles pour lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur.  Au contraire, la loi de 2021 va clairement dans ce sens !

Rue de Varennes :
Une barre de 60 m de long : peu de végétal
hormis sur le toit du dernier bâtiment et les parkings enherbés

Le programme autorisé par le PLU se développera sur trois étages au-dessus du rez-de-chaussée. Et c’est bien le PLU qui le favorise, pas les lois qui n’imposent pas une hauteur de construction minimum.

Les lois et les schémas directeurs ont beau constituer des cadres d’organisation, ils n’en laissent pas moins la part belle à l’imagination et à la liberté de décision des maires. Et dans notre commune, la cohérence et l’imagination ne sont pas le fort de la municipalité actuelle. C’est donc aux citoyens, que vous êtes, de donner, le moment venu, c’est-à-dire à l’ouverture de l’enquête publique en juillet prochain, leurs avis et d’exprimer leurs idées auprès du commissaire enquêteur.

PADD : malgré la mésaventure Chronopost
Guy Geoffroy persiste et signe !

Acte 2.1 : Les zones d’activités dans le viseur

Le nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) se doit d’être précédé de deux documents prévus et exigés par la réglementation. Le premier est le diagnostic – ou DIAG – destiné à asseoir la démarche politique d’organisation du territoire. L’acte 1 de cet article mis en ligne la semaine dernière y était consacré. Le second document, qui vient s’appuyer sur le premier, est le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD). C’est l’acte 2 sur lequel nous allons nous arrêter, en nous concentrant aujourd’hui sur la question des zones activités.

20 pages pour dire quoi ?

Ce mois de septembre sera important pour la vie de notre cité. Il sera marqué par la présentation du PADD lors du conseil municipal qui se tiendra lundi prochain 26 septembre 2022. Le PADD définit les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme retenues pour l’ensemble de la commune (Art. L 123-1 du code de l’urbanisme). Une sorte de préambule donnant les grands principes qui vont s’inscrire dans le nouveau PLU.

Le PADD se veut la réponse à trois grandes questions issues du diagnostic, lequel, notons-le, ne nous a pas été communiqué dans sa totalité… ce qui est profondément regrettable et, et pour le moins, pas très aisé pour s’en faire une idée ! Ces questions sont les suivantes :

  • Quelle ville demain face au dérèglement climatique ?
  • Quel cadre de vie pour ses habitants ?
  • Quels principes mettre en place pour accompagner l’évolution de Combs-la-Ville ?

En réponse à ces questions, le PADD est rédigé selon trois axes :

  • Axe 1 : Protéger Combs la ville et ses habitants
  • Axe 2 : Habiter Combs-la-Ville
  • Axe 3 : Vivre, produire et consommer à Combs-la-Ville

A la première lecture, on pourra juger que le PADD que nous propose le maire est un PADD susceptible de correspondre aux problématiques de transition écologique et dans un contexte général de réchauffement climatique.

PADD, P.19, cartographie de synthèse
peu lisible pour localiser certaines intentions
Légende de la cartographie du PADD

Malheureusement, à la deuxième lecture, on se rend bien compte que c’est un texte manifestement destiné à endormir le lecteur tout au long de ses 20 pages truffées de formules vagues, molles, contradictoires et imprécises (ce qui fait beaucoup !). Néanmoins, ce document nous livre – peut-être malgré ses auteurs -, des indices extrêmement intéressants sur ce que la majorité municipale nous prépare. N’avons-nous pas appris que, avec le maire et sa majorité, il faut apprendre à lire entre les lignes, plus que jamais, après les coups ratés de Chronopost cet été et celui du champ de foire l’été précédent.

Alors, finalement, que nous apprend-il ce PADD ? Qu’au sujet des zones d’activités, trois zones sont en jeu dans le nouveau PLU.

Densifier la zone « Chronopost » !

Plan localisant les zones d’activités

La première est la ZAC des Portes de Sénart (Ecopole). Le maire veut davantage de densité dans la ZAC, donc plus d’espaces occupés par de nouvelles entreprises. En effet, le maire souhaite que le comité de pilotage composé des maires des 3 villes de l’Ecopole revienne en fait sur la définition même des activités pouvant être accueillies dans la ZAC. Ce qui est quasiment acté depuis 2017.

Initialement, la ZAC devait uniquement accueillir des activités de développement durable. Mais, on le sait, dès le départ, ce fut le contraire qui fut réalisé avec l’installation d’Intermarché sur la zone de l’Ormeau puis sur les Portes de Sénart avec l’hôtel Kyriad, la boulangerie Ange…Pour la très grande majorité des entreprises de la ZAC, leurs activités n’ont rien à voir avec le développement durable. Reste alors dans le projet de la majorité à changer son fusil d’épaule et à transformer cette zone en une zone de bâti éco-responsable…ce que les nouvelles normes vont imposer de fait (RE 2020) !

Étude de marché opérationnelle de l’Ecopôle de Sénart
Rapport Phase 2
Stratégie de développement et plan d’actions
Juin 2017

Le maire a annoncé lors de cette réunion de présentation du PADD que le PLU actuel pour cette zone ne serait pas modifié. Pas de logistique mais des entreprises lambda comme partout ailleurs, telle est l’ambition de la majorité. Et pour le coup, nous avons de quoi nous inquiéter. L’espace tampon qui sépare cette zone des quartiers pavillonnaires est totalement insuffisante. De plus, le PLU de 2010 permet la construction sur de grandes parcelles et autorise des bâtiments de 15 m de haut ! Nous devons combattre cela et obliger la majorité à enfin respecter la vocation de cette zone en limitant l’emprise au sol et en réduisant la hauteur des constructions ! Nous devons également imposer des règles très contraignantes pour limiter les pollutions lumineuses et sonores et mettre en avant les mobilités douces.

Ce qui, le 14 septembre, pouvait apparaitre à beaucoup comme une garantie de tranquillité pour les habitants, n’est qu’un miroir aux alouettes que viendront habiller davantage d’arbres nous promet-on…. Un cataplasme sur une jambe de bois, histoire de faire une fois n’est pas coutume, du greenwashing !

Attention danger : un nouveau projet sur le plateau d’Egrenay !

La deuxième zone d’activités en jeu se trouve derrière l’espace qui aurait dû accueillir Chronopost. La zone 2 AUX. Le maire, nourrit depuis longtemps de gros projets pour le plateau d’Egrenay. La désillusion de Chronopost ne semble pas avoir entamé la détermination de la majorité à bétonner ce grand plateau agricole que le maire prétend vouloir préserver. Car, au-delà des 20 hectares que devait occuper la filiale de la Poste avec ses installations gigantesques, un espace plus important, qui court jusqu’à la ferme d’Egrenay, est prévu à l’aménagement économique et est propriété de l’EPA (Établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Sénart). Cerise sur le gâteau : un bel échangeur routier qui serait situé à hauteur de la ferme elle-même.

« Limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, au strict développement économique, le long de la francilienne, dans le prolongement de la ZAC des Portes de Sénart et à la condition expresse d’un nouvel accès à la Francilienne, au sud de la ferme d’Egrenay ».

PADD, P.6

Et pour le coup, le projet n’est pas clair du tout. Car le maire nous a dit lors de la présentation publique du 14 septembre qu’il conserverait les règles de l’actuel PLU. Or cette zone n’est pas urbanisable en l’état. Seule une modification du PLU le permettrait. En effet, y sont interdits pour le moment selon le PLU de 2010 :

  1. La construction, l’aménagement et l’extension des constructions à usage d’entrepôt ;
  2. La construction, l’aménagement et l’extension des constructions à usage d’activité tertiaire, de service, commerciale, industrielle ou artisanale.
Une vaste Zone de développement économique :
pour en faire quoi ?

Donc peu utilisable pour l’installation d’activités économiques autre que des activités agricoles. Mais demain, quel avenir pour cette zone alors que le maire souhaite obtenir un échangeur au niveau de la ferme d’Egrenay ? Tout ceci reste très ténébreux et inquiétant. Nous devons nous assurer que la majorité municipale ne revienne pas en force avec un projet logistique sur cette zone et que le futur SCoT de l’agglomération (Schéma de cohérence territoriale) la préservera de cette tentation !

Et pour finir, la ZAC de l’Ormeau

Troisième et dernière zone d’activités : celle de la ZAC de l’Ormeau. Elle devrait faire l’objet, nous annonce-t-on, d’une opération de « requalification ». En clair, une opération qui consisterait à reconstruire sur la partie nord de la zone des habitations associés à des bâtiments plus conformes aux activités économiques actuelles. Pourquoi pas ? Mais cette zone ne pourrait-elle pas être surtout l’occasion rêvée de repenser la localisation et l’implantation d’équipements publics comme une maison des associations digne de ce nom ou encore une maison de santé, tout cela en liaison avec la trame verte en créant un espace vert et une nouvelle aire de jeux et de repos ?

Les Ormeaux : entre friche et urbanisme incohérent,
un espace à requalifier !

Au final, nous sommes au regret de constater que le Diagnostic et le PADD ne sont là que pour exprimer une certaine volonté exclusive et politique de la majorité municipale et pour la justifier. Nous poursuivrons cette analyse dans une deuxième partie la semaine prochaine.

En attendant, n’oubliez pas de venir au conseil municipal du 26 septembre, à la mairie, à 19h30 !

PLU : les jeux sont faits, rien ne va PLUS

ACTE 1 : Parlons diagnostic

Première étape de la révision du PLU, le diagnostic de l’état de notre commune est fondamental pour déterminer les orientations à prendre pour un développement urbain réussi. Cela nous permet, avant la réunion publique du 14 septembre prochain (présentation du Diagnostic et l’état initial de l’environnement de la commune) de vous communiquer nos premières remarques à ce sujet.

Il était temps !!

Le 24 janvier 2022, la délibération n°4 du conseil municipal lançait la révision du PLU. Le nouveau PLU sera opérationnel en 2024. Cette révision avait été promise par Guy Geoffroy et sa majorité municipale lors de la campagne électorale de 2014. En effet, dès cette époque, de nombreuses voix s’étaient élevées contre la destruction de notre patrimoine architectural et paysager et contre la bétonisation en cours dans les rues de Quincy, de Sommeville, de la République… Nous aurions pu croire et espérer que le maire en tiendrait compte en entamant sa nouvelle mandature. Il n’en a rien été !

A peine entamé, le mandat 2014/2020 de Guy Geoffroy était marqué par le lancement de nombreux programmes immobiliers dont l’un de plus beaux fleurons aura été ce qui sera réalisé derrière la piscine, détruisant du même coup un hectare et demi du parc Central. Un projet « ficelé », « bouclé », financement compris, à la fin de la précédente mandature et qui fut tout simplement gardé sous silence durant la période électorale. Manifestement, Guy Geoffroy n’envisageait pas de respecter sa promesse…

Programme électoral 2014 de Guy Geoffroy,
une promesse vite oubliée !

De même, malgré les engagements pris, le dossier de modification du PLU n’avancera pas d’un pouce pendant la même période de gestion des affaires par Guy Geoffroy. Rien non plus n’est engagé en 2020 et 2021 après sa réélection, en utilisant le motif trop utilisé que la Covid ne le permettait pas. Il attendra donc janvier 2022 pour lancer la révision tant attendue.

2014 – 2024, les années passent et toujours pas de nouveau PLU. Dix ans de plus pour bétonner sans contraintes réelles, permettant ainsi la réalisation de nombreux programmes immobiliers et la destruction de nombreux espaces comme celui du Haut du Breuil.

Document de campagne de Guy Geoffroy de 2014 :
des promesses garanties non respectées

Réviser le PLU, cela signifie tout d’abord : mandater un bureau d’étude d’urbanisme pour pouvoir en gérer les étapes obligatoires voulues par la loi et assurer la rédaction du cadre réglementaire. Chose faite et lancement de l’étude lors du conseil municipal fin janvier 2022.

En septembre 2022, nous en sommes à l’étape
de validation du PADD lors du prochain
conseil municipal du 26 septembre

De fortes interrogations sur la méthode de transmission des informations

Le diagnostic a un objectif clair. Il permet de disposer d’un état des lieux de la commune et d’analyser divers paramètres essentiels que sont la population, l’habitat, le logement, l’environnement et les espaces verts, le patrimoine architectural et urbain, les équipements publics, les déplacements urbains… Il s’agit donc d’un document essentiel, incontournable et, surtout, qui doit être amplement partagé par la population…

Le diagnostic a été remis par le bureau d’étude à la majorité municipale dès le printemps 2022 à une date que nous ignorons. De toute les façons, nous n’en avons pas eu communication (ni l’association « Ensemble autrement », ni les membres élus du groupe « Agissons pour combs »). Il n’a été rendu public sur le site de la commune que le jeudi 8 septembre dans une forme provisoire… alors que la réunion publique aura lieu le 14.

Document provisoire ? Comment est-ce possible
alors que la phase suivante est engagée et
sera votée en conseil municipal dans 15 jours ?

Pourquoi ne pas communiquer le diagnostic en toute transparence ? Le groupe « Agissons pour Combs » en ont fait la demande orale en commission puis par courriel au maire. La réponse donnée par la directrice du service de l’urbanisme de notre commune a été la suivante : « il faut que nous le mettions en forme ». Incroyable réponse, sachant que le rapport une fois payé et livré par le bureau d’étude sur le bureau du maire est forcément mis en forme… Quand on bâtit une maison et que l’on arrive à la charpente, les fondations sont terminées. Elles ne sont pas provisoires ! Le diagnostic est la fondation du PADD. Faut-il donc que la communication de ce diagnostic pour préparer la réunion publique et la séance du conseil municipal ne soit limitée qu’à une synthèse incomplète ?

Par comparaison, le diagnostic fait pour la révision de la commune de Brunoy fait 139 pages avec des cartographie claires et précises. Celui qui nous a été communiqué pour le moment ne fait que 31 pages. Le reste viendra sans doute, mais quand ?

Alors comment juger de la pertinence des réponses à faire dans le PADD (phase 2) : Projet d’aménagement et de développement durables) sans avoir pu analyser la phase antérieure du diagnostic dans sa globalité ?

Un diagnostic résumé dans la délibération de janvier

Non seulement le diagnostic n’a pas été communiqué dans sa totalité (31 pages) mais il semble bien que le rapport remis à la commune se base sur les 18 objectifs définis dans la délibération n°4 de janvier 2022. Un véritable et banal « copier/coller » de la seule vision que se fait la majorité municipale du devenir de notre commune

En effet, ce diagnostic occulte par exemple la question de nos équipements publics. Seulement trois lignes de termes vagues et généraux pour l’évoquer et aucun bilan donné sur la période 2010-2022 :

Nul bilan sur l’état des centres de loisirs, les aires de jeux, nos écoles, nos terrains de jeux et de sport, nos gymnases…et donc nul enjeu n’est précisé puisque cette question est absente. A croire que le cadre de vie et les équipements mis à disposition des habitants ne sont pas une priorité.

Nul doute que le bilan n’est pas positif. Nombreux sont nos équipements publics vieillissants et mal entretenus (c’est le constat fait pour les centres de loisirs par exemple), nos voiries en souffrance, nos aires de jeux déficientes, nos espaces verts rognés, nos nouveaux programmes immobiliers denses et pauvres en espace de jeux et de détente pour les habitants...Combien d’occasions manquées durant ces 15 dernières années pour donner une cohérence urbaine en favorisant l’émergence d’un centre-ville et redonner une fonction claire et affirmée aux différents pôles urbains ?

Diagnostic « provisoire », P.22

Le bilan démographique, quant à lui, ne prend pas en compte l’augmentation conséquente de la population qui sera réelle du fait des constructions en cours. Elles vont dans les deux ans accentuer les besoins en équipements, en espaces verts…Il manque d’ailleurs une cartographie de l’état de densification de 2010 à 2022.

Un exemple de cartographie sur la densification de Brunoy,
P.124, Diagnostic de 2016

Autre exemple : le diagnostic explique que Combs-la-Ville a 8 pôles commerciaux. Pourtant, la cartographie associée en donne 7 (P.24). Mais est-il possible de dire que le vieux pays est un pôle commercial alors qu’il ne reste qu’un boulanger, un tabac, un coiffeur et de la restauration rapide, tout cela disséminé d’une rue à l’autre ? Plus grave : à la page 25, l’analyse des urbanistes est surprenante. Il existerait selon eux, une « armature commerciale de centre-ville complète et complémentaire aux polarités de quartier ». A vous de juger ce mauvais jargon de bureau d’étude ! Et, surtout, à qui veut-on finalement faire plaisir ?

Cette tentative de diagnostic ne montre pas l’évolution de ces quinze dernières années : la ville rue a perdu ses commerces de proximité au profit du développement de zones d’activités accueillant, loin des quartiers d’habitation, des grandes enseignes.

Et sur les zones d’activités, il est certain que les urbanistes ne sont pas allés sur le terrain étudier le type d’activités de l’Ecopole car, selon eux, ces dernières sont « tournées vers les éco-activités ». Heureux de l’apprendre !

Pour finir, car l’analyse critique serait très longue, le diagnostic parle en une ligne des nuisances sonores aériennes. Selon le bureau d’étude nous serions « légèrement impactés ». La réalité est que nous sommes, ici, à Combs-la-Ville, de plus en plus « impactés » par le survol aérien, malheureusement !

En conclusion, un diagnostic lacunaire qui ne met pas en lumière les choix politiques de la majorité municipale des quinze dernières années. Choix qui ont modifié pour toujours notre paysage urbain et notre cadre de vie…

Suite de cette analyse dans l’acte 2 !

Encore un projet démentiel = 54000m2 de béton à Combs !!!!

Dans la torpeur de l’été, juste au moment où débutent les grandes vacances, nous avons appris que depuis plus d’un an, dans le plus grand secret, le groupe La Poste a lancé le projet de créer le plus grand hub Chronopost de France (centre logistique) sur le territoire de notre commune. Silence radio de la majorité municipale et de la gouvernance de Grand Paris Sud qui ont tout fait, jusqu’au dernier moment, pour le cacher de nous tous…

De quoi s’agit-il ?

En effet, voici les rares éléments qui ont filtré lors du conseil communautaire du 28 juin 2022 et de la commission communale concernée par ce projet le plus fou du maire depuis 25 ans, une sorte de bouquet final et destructeur.

Localisation du projet : un impact considérable
sur les quartiers nord de la commune
  • Occupation des 20 hectares se trouvant derrière l’Ecopole
  • Construction de Bâtiments = 54 000m2 (équivaut à 5.4 ha) au sol +surface considérable pour les parkings et voies de circulation interne = imperméabilisation des sols
  • Hauteur annoncée par le maire adjoint à l’urbanisme en commission le 30 juin mais sujette à caution : 20 m soit 2 étages
  • Silos parking pour les véhicules
  • 33 500 colis/ traités à l’heure (700 000/jour)
  • Système automatisé de tri
  • Main d’œuvre principalement utilisée pour charger, décharger et enregistrer les colis entrants.
  • Nombre de camions par jour : pas de projection officielle (probablement 1000).
Seul et unique document fourni lors du conseil communautaire :
une vue bucolique sur fond de Symphonie Pastorale
qui ferait presque rêver avec des libellules, des papillons…

A titre de comparaison, allons voir ce qui existe déjà dans notre région où la logistique règne en maître et regardons le plus grand hub UPS de Corbeil / Evry inauguré en 2018 et qui sera plus petit que celui projeté chez nous :

  • Occupation du site : 13 hectares ;
  • Emprise au sol des bâtiments : 30 000m2 ;
  • Hauteur : 2 étages à forte amplitude ;
  • 24 000 colis/heure ;
  • Nombre de zones de chargement pour conteneurs : 124 ;
  • Nombre de places de parking pour véhicules de livraison : 125 ;
  • Nombre de camions / jour : 700 ;
Centre de tri UPS à Corbeil /Evry

Quelles seront les conséquences pour les combs-la-villais ?

L’impact sera essentiellement écologique avec une détérioration de la qualité de vie pour les riverains et pour l’ensemble des habitants qui se trouvent dans la moitié sud de cette ville. Cela entrainera une chute de la valeur de leur propriété immobilière :

  • Aucuns travaux ni aucune nouvelle bretelle sur la francilienne ne sont prévus afin de desservir ce hub ;
  • +1000 camions / jour sur l’accès de la francilienne + les véhicules légers type camionnettes ;
  • Activités sur 16 heures donc de nuit (début souvent vers 4 heures du matin jusqu’au soir) ;
  • Les poids lourds vont longer la route qui borde l’allée des princes ;
Hub Collisimo de La Poste à Aubigny (77) :
loin des habitations et dans la campagne…
un impact déjà majeur !
  • Pollution sonore du trafic accentuée par les « bips » émis par les camions et les chariots élévateurs lorsqu’ils manœuvrent ;
  • Pollution lumineuse très intense pour éclairer le centre de tri qui polluera la vie des hommes et des êtres vivants et impactera également le Bois l’Évêque ;
  • Pollution atmosphérique (30% seulement de véhicules promis au gaz ou électrique en 2025)
  • Pollution visuelle d’un hub gigantesque ;
Hub Colissimo de La Poste d’Aubigny :
des camions un peu partout en attente
et en circulation à la queuleuleu !

Et cerise sur le gâteau : Chronopost sera juge et partie en menant elle-même les études d’impact Faune et Flore. Nous voilà totalement rassurés !

Quels sont les arguments du maire et de GPS pour faire accepter ce projet ?

Tout comme l’a fait le maire de notre commune, le président de GPS, Michel Bisson, a vanté la qualité de ce projet et son importance pour notre territoire communautaire.

Aux multiples questions posées par Gilles Prilleux,
élu d’opposition de Combs-la-Ville, M. Bisson répond :
 » Toutes les questions que tu poses sont légitimes (…) on n’a pas toutes les réponses aujourd’hui ».
Dans ce cas, soyons logiques : comment est-il possible de soutenir un tel projet dont on sait si peu de choses !
  1. Pour eux, c’est avant tout un projet d’intérêt national. Mais c’est oublier que Chronopost est une société filiale de La Poste qui a donc des capitaux privés. Elle n’a pas pour objet d’assurer des obligations de services publics. Chaque prestation est payante. Le premier client de La Poste est Amazon. En termes d’indépendance et de souveraineté nationale, on a fait mieux ! Cet argument est donc très contestable.
  2. Le deuxième argument concerne le nombre d’emplois créés : 1000 selon eux et le groupe La Poste. Or la création du Hub de Corbeil-Essonnes annonçait 986 emplois. Les résultats obtenus ne sont pas tout fait les mêmes que ceux vantés lors de la présentation du projet : transfert d’autres sites, multiplication des emplois précaires et des emplois d’intérimaires…Les chiffres et les études de Pôle emploi montrent qu’actuellement les postes proposés dans la logistique et le transport sont non pourvus à 50/60 % ! Et ce n’est pas nos habitants qui vont tous devenir des employés de Chronopost…
  3. L’argument que cette entreprise s’engage à se verdir et aura une charte bien écologique fait sourire. Un bel habillage écologique nous est proposé : une ferme urbaine (on détruit 20 hectares de terres agricoles), quelques moutons (combien de plantes, d’oiseaux, d’insectes vont disparaitre avec la seule pollution lumineuse ?!), quelques beaux camions tout neufs qui circuleront au gaz ou à l’électricité …100% en 2040 (Mais Chronopost sera-t-elle encore là ??)
Guy Geoffroy, devant les interrogations émises par Gilles Prilleux,
est parti dans une colère noire qui a pris tout le monde court, et n’a répondu à aucune question.
Il a préféré s’en prendre personnellement au conseiller communautaire d’opposition
et a refusé à des élus communautaires, qui contestaient la méthode et le calendrier,
le droit de s’immiscer dans la vie de « sa commune ».

Au loin, Hub d’Aubigny : à la tombée de la nuit,
les éclairages font penser à ceux d’un aéroport

Enfin, et surtout, et c’est la raison essentielle : la fiscalité. Selon les défenseurs du projet, ce dernier va générer pour notre commune et pour Grand Paris Sud qui en ont grand besoin en raison de leur endettement, de la taxe foncière (commune) et des taxes liées à l’activité (GPS). Beaucoup de taxe foncière paraît-il. Mais à quel prix et pour quel réel bénéfice pour les Combs-la-Villais ?

Mobilisons-nous ensemble contre ce projet

Mobilisons-nous car, dans cette affaire toute en secret, nous n’avons pas eu notre mot à dire (pas d’information dans Rencontre ni auprès des membres des conseils de quartier). Pas seulement nous, mais apparemment une partie des élus de Grand Paris Sud – et pas des moindres – qui ont découvert le nouveau caprice de notre maire lors du conseil communautaire seulement !

Je ne loupe pas beaucoup de conférences des maires. Non, je n’ai pas le sentiment que l’on ait débattu ce projet des heures et des heures alors que c’est un projet majeur !

Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, Vice-président de GPS
Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, Vice-président :
« Il faudrait peut-être revenir sur ce qui a été prévu par l’État ! »

Je propose que cette délibération on la reporte (…) On décide ce soir… en une demi-heure, d’urbaniser 20 hectares alors que les habitants n’en ont pas discuté (…) sinon il n’y a pas de pacte démocratique !

Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, Vice-président
Intervention de Gilles Prilleux
A consulter sur You Tube et à partager
:
la délibération commence à 3: 36:55
Gilles Prilleux à 3:51:28
La fin du débat en  4: 21: 53

Dès qu’ils l’ont su, les élus du groupe « Agissons pour Combs » ont préparé une intervention pour le conseil communautaire du 28 juin. Ils ont par ailleurs alerté le groupe d’opposition « Combs à Gauche » mais également les associations écologistes dont les membres de la commission du pacte de transition écologique. Ceux-ci, comme pour le projet de création d’un champ de foire, n’avaient pas eu vent de ce projet anti-écologique et contraire au pacte et aux engagements pris par le maire lors de la campagne des élections municipales. Ils se mobilisent et c’est bien. Ils ont mis une pétition en ligne. Nous n’avons donc pas besoin de mettre la nôtre en œuvre.

En conséquence et dans l’urgence avant de participer à des actions que nous allons organiser, parce qu’il est nécessaire de faire entendre votre voix, nous vous demandons de bien vouloir :

RDV LUNDI 4 JUILLET A 19h15 devant la mairie de Combs

« J’ai encore rêvé d’elle… »

Le maire en a rêvé de l’Assemblée Nationale depuis 5 ans. Laissez-moi y croire a-t-il probablement chanté à sa majorité municipale …Douche froide dimanche soir à 20 heures : l’Assemblée Nationale n’accueillera pas pour un quatrième mandat tant espéré du maire qui se voulait être un VRAI député. La raison ? Les résultats du premier tour des élections législatives successives de 2012 à 2022 révèlent un fait incontestable : l’usure du pouvoir de Guy Geoffroy après 30 ans d’une politique locale de plus en plus contestée !

D’une élection législative à l’autre : deux échecs successifs

En 2017, après 3 mandats à l’Assemblée Nationale, le maire candidat à sa propre succession a subi un premier échec n’obtenant que 45,73 % des suffrages exprimés au deuxième tour.

Un effondrement des résultats qui explique
l’élimination dès 2017 du « Vrai député »

Cet échec a été mal vécu par le premier magistrat de notre commune. Qu’à cela ne tienne : dimanche 12 juin 2022, Guy Geoffroy s’est présenté une nouvelle fois devant les électeurs. Éliminé dès le 1er tour, il n’est qu’à la quatrième place cette fois derrière les candidats de la NUPES, de la Majorité Présidentielle et du Rassemblement National avec seulement 4.94% des inscrits de la 9ème circonscription soit 11.66% des votants. Une véritable déroute !!

L’analyse de l’évolution de son électorat dans son propre fief communal est édifiante. Entre 2012 et 2022 le taux d’abstention passe de 46 à 56 %, soit une augmentation de 10 points, comparable aux taux nationaux. Dans le même temps, la baisse du nombre de voix obtenue par le maire est abyssale puisque son score est divisé par 2.2.

Pour l’expliquer, plusieurs paramètres sont en prendre en compte.

1 L’usure du pouvoir et le changement d’attitude de Guy Geoffroy. Il a cumulé députation et mandat de maire dès 2002. De plus en plus distant et sûr de lui, il a concentré ses efforts sur des catégories d’administrés et en particulier les personnes âgées. Et pour cause, ce sont des citoyens qui se détournent moins que les autres des urnes. En dépit de l’habituelle « prime au sortant » cela ne suffit plus !

« C’est une désillusion et une réelle déception »

Le parisien , 13 juin 2022, Guy Geoffroy

2 La prise de conscience par les Combs-la-villais que la ville part à la dérive : bétonnage massif, prix des services communaux en hausse, diminution de l’offre des services publics, disparition de l’offre médicale sans que rien ne soit fait depuis plus de 10 ans, destruction et vente du patrimoine communal (destruction du parc central, massacre au Haut du Breuil…), manque de transparence et de démocratie participative…La liste est longue et le mécontentement a été clairement exprimé sur les affichages libres présentant la candidature du « Vrai député ».

Panneau d’affichage libre :
de VRAIES affiches qui n’ont pas laissé
les électeurs indifférents…

3 L’évolution même de la population de notre commune avec de nouveaux habitants plus jeunes qui attendent des services, des aires de jeux, des équipements pour les adolescents, des centres de loisirs en bon état et équipés proposant de vrais projets éducatifs…

Une majorité municipale désavouée

Le maire, mauvais perdant, n’a pas appelé à soutenir la candidate de la majorité présidentielle pour le deuxième tour des législatives. De fait, sa campagne a ciblé essentiellement la candidate sortante qui l’avait mis en échec en 2017. Ses attaques contre Michèle Peyron, sa rancœur et son goût de la revanche mettent en lumière la personnalité de Guy Geoffroy qui ne supporte pas d’avoir des adversaires politiques. Il faut cependant reconnaitre que actions de cette dernière sont restées singulièrement discrètes sur le plan local !

Pas sûr que les vœux de la députée sortante ne se concrétisent tous. Guy Geoffroy, le maire LR de Combs-la-Ville, n’a pas l’air décidé à donner un coup de pouce à celle qu’il a attaquée tout au long de la campagne, martelant que c’était lui le vrai député.

Le Parisien, 13 juin 2022

Et pourtant, dans cette bataille, le maire avait mobilisé son équipe d’élus/es parmi lesquels, ô surprise, d’anciens membres de son opposition, transfuges du PS (comme MM. Samingo et Zaoui) qui, le vent tournant, ont rallié la LREM. Ces derniers ont toute honte bue soutenu le LR en participant au collage des affiches de Guy Geoffroy et non celles de Michèle Peyron, pourtant candidate officielle de la majorité présidentielle.

Source : Le Parisien du 13 juin 2022,
Pascal Novais est arrivé en tête
au premier tour avec 27,15% des voix.

Les résultats de Guy Geoffroy, ce dimanche 12 juin 2022, sont un désaveu de sa politique qui devrait conduire le maire à devenir plus humble car sa légitimité est fortement entamée. L’ensemble des élus de la majorité et des nouveaux ralliés devront prendre en compte cet échec et se souvenir qu’en 2026, les citoyens sauront leur rappeler qu’ils n’ont émis aucune remarque ni aucune réserve sur la politique conduite par Guy Geoffroy.

Avec un tel palmarès, il sera désormais difficile et, en tout état de cause, inapproprié au maire de notre commune de faire des déclarations péremptoires du type de celles prononcées lors du dernier conseil municipal :

il y a beaucoup plus de gens qui savent sur la commune que vous ne le pensez, (…que votre) liste qui a obtenu moins de 29% des voix, qu’il y a une majorité de gens qui ne pensent pas comme vous.

Conseil municipal du 30 mai 2022, Réponse du maire à monsieur Prilleux (Agissons pour Combs)

Un vrai DÉPITÉ encore 4 ans à la mairie ?

Cette cuisante défaite va conduire Guy Geoffroy à s’accrocher à son mandat municipal alors qu’il a tenté d’échapper, en participant à cette élection à haut risque, à l’opposition grandissante de ses administrés. L’alternative du « Courage, fuyons » n’en est plus une !

Cette défaite aura aussi des conséquences sur sa majorité. Entre la vieille garde de plus en plus âgée et des ralliés qui, après tant de reniements, espéraient bien prendre la place, les tensions vont être croissantes. Les résultats de dimanche 19 juin au soir ont été une deuxième défaite pour Guy Geoffroy. Sa rivale Michèle Peyron a été réélue alors que bien des députés de la LREM n’ont pas été reconduit.

Restent les sénatoriales de 2023. Guy Geoffroy aura, à 74 ans, une dernière chance pour conquérir un mandat national. Mais l’échec de juin 2022 ne va pas lui faciliter la tâche. D’autres ténors du département, comme Christian Jacob, seront probablement candidats à un mandat convoité par beaucoup d’hommes politiques vieillissant et en fin de carrière. On se demande bien pourquoi…

Béton : et ça continue, encore et encore …

La révision du Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) approchant, nul ne sera surpris par la multiplication frénétique des destructions de maisons en cœur de ville et l’apparition dans notre champ visuel de nouvelles grues annonciatrices d’autant de nouveaux programmes immobiliers. C’est le cas une fois de plus dans la rue Sommeville.

Maison du 90 rue Sommeville détruite
pour permettre l’accès aux parkings
et à l’immeuble qui se situera en fond de propriété

Autorisée par le PLU, une ancienne propriété de moins !

Le programme immobilier situé au 90 de la rue Sommeville a entrainé la destruction d’une jolie maison datant des années 30 (parcelle cadastrale 4089) mais également d’une maison très récente des années 2000 (parcelle cadastrale 4966).

Après la destruction de la maison

Il y a quelques années, la construction en lot arrière de cette maison individuelle ne posait pas de problème important et correspondait à une densification raisonnée de cette zone. Cela restait acceptable pour tous les voisins et surtout cela assurait la conservation de l’identité de ce quartier ancien de la ville. Nous n’aurions pas critiqué négativement la construction de cette maison.

Maison récente issue d’une
subdivision antérieure (année 2000)

Mais dans le cas présent, ce programme immobilier, autorisé par le PLU actuel, pose de nombreuses questions et ne permet pas de conserver le caractère identitaire de cette partie ancienne de la ville.

De la rue Sommeville,
l’immeuble sera mis en fond de parcelle

L’implantation en lot arrière de cet immeuble est problématique mais permise par le PLU (Plan Local d’Urbanisme). L’immeuble ainsi construit se retrouvera en plein milieu d’anciennes maisons individuelles. L’impact visuel de l’immeuble sera très fort sur les maisons voisines. Les jardins des maisons ne pourront plus conserver une quelconque intimité du fait de la vue plongeante des futurs occupants et de la hauteur du bâtiment.

Tout en étant déformée, la vue projetée sur le permis de construire est d’ailleurs significative. Le long de la rue Sommeville, la largeur d’ouverture n’est que de 9 mètres ! Cela n’affectera pas la rue Sommeville qui a été suffisamment massacrée sur toute sa longueur ces 15 dernières années.

Voie qui conduira à l’immeuble
des places de stationnement
et deux colonnes enterrées

De la rue Sommeville, la vue sera surtout marquée par les places de stationnement qui se trouveront d’un côté puis de l’autre du passage conduisant à l’immeuble.

Un programme immobilier de plus

L’étude du permis de construire peut se résumer à quelques chiffres. Ils permettent de comprendre cet immeuble qui sera réalisé sur un espace total de 1771 m2 :

  • Avant : 344 m2 habitable / Après : 1711m2
  • Avant : 2 logements individuels / Après : 26 logements assimilés logement social (T2 au T4)
  • Avant : 4 places de stationnement / Après : 33 places de stationnement (577m2)
  • Avant : 1 étage / Après : 3 étages (H max autorisé par le PLU 12.50m)
Élévation de l’immeuble :
façade Nord

Situé en en zone UA, cet immeuble de 26 logements sera accessible de la rue par un simple passage de 6.5m de large. Et étant assimilé à du logement social (20 logements locatifs intermédiaires + 6 sociaux), ce programme immobilier ne sera pas obligé de réaliser les 55 places de stationnement exigé par le PLU. Il se contentera de 33 places qui ne seront pas suffisantes et qui ne seront pas dotées de prises de recharges électriques. Faute de places, de nombreux véhicules devront stationner dans les rues adjacentes déjà bien encombrées !

Cette construction laissera également peu d’espaces disponibles aux espaces verts. Ce sont les parkings végétalisés sur le plan qui font croire que le programme sera « verdoyant ». Cheminement et places de stationnement utiliseront une place considérable.

P.4, Notice architecturale et paysagère
du permis de construire :
qui pourra croire que des arbres
de ce type puissent se développer
dans des espaces contraints ? Personne !

Pour que le projet respecte le PLU, le toit terrasse sera végétalisé. Le nombre d’arbres notés sur le plan correspond au nombre d’arbres à planter (40). Sauf qu’une fois de plus, ce ne seront pas des arbres qui seront plantés. Par exemple, les « arbres » numérotés 9 à 16 seront à moins de 3 m du mur séparatif. Ce qui est illégal. Ce ne seront donc probablement que des arbustes ! Mais qui ira contester cela alors que l’immeuble sera construit !

Plan masse du programme immobilier

Tout cela indique clairement que sur un espace réduit (le cheminement occupe une partie importante du projet), il est possible avec le PLU actuel d’intégrer un immeuble au beau milieu d’une zone pavillonnaire ancienne. Cela n’est pas sans nous rappeler ce qui vient d’être accordé pour la rue Paul Gauguin.

…c’est que le début, d’accord d’accord !

Le compte à rebours est lancé ! Nombreux sont les projets déjà autorisés et nombreux seront les projets déposés avant que n’entre en œuvre le nouveau PLU. Les combs-la-villais s’en inquiètent, et il est difficile de leur donner tort.

Vue perspective du projet, vue arrière

En signant le plan de Relance logement avec l’État, notre maire, loin de temporiser et de se laisser la possibilité de faire autrement, a donné aux promoteurs un signal fort pour poursuivre les destructions et la bétonisation accélérée. Notre commune a pour objectif de produire 291 logements et a donc la 1ère place dans ce contrat, devant Moissy et Corbeil-Essonnes.

Contrat de Relance Logement,
Article 2, P.1

Pas de béton en face de chez moi !

« Faute avouée est à moitié pardonnée » dit le proverbe. À moitié pardonnée vraiment ?

Lors du conseil municipal du 21 mars 2022, le maire emporté, par ses élans d’orateur, nous a fait une révélation sacrément culottée !!

Une révélation qui n’est malheureusement pas un poisson d’avril…

Le conseil municipal peut parfois faire éclater des vérités auxquelles nous ne nous attendons pas. S’adressant à l’un des élus du groupe « Agissons pour Combs », le maire a eu ces mots :

« …pas loin de l’endroit où vous résidez et où je réside également, si je n’étais pas intervenu pour empêcher la construction d’un immeuble par la société Bouygues de plus de 50 logements, il y aurait ce bâtiment de 50 logements qui aurait été construit, parce que la loi française le permettait…

Compte rendu du Conseil municipal du 21 mars 2022, Réponse à une intervention de G.Prilleux, conseiller municipal du groupe « Agissons pour Combs » (Facebook : 1 09 00-1 10 00.)

Le projet de 2017 dont parle le maire se situait juste en face de sa propriété. Ce que nous pouvons en déduire c’est :

  • Que le PLU (plan local d’urbanisme) permettait et permet donc toujours ce type de projet dans le quartier du Vieux Pays ;
  • Que « la loi française » à laquelle se réfère le maire n’est autre que celle qui oblige à respecter les règles imposées par le P.L.U ;
  • Que si le Maire ne veut pas d’un projet, il peut faire pression sur le promoteur et faire en sorte qu’il ne soit pas réalisé ;
  • Que dans le cas où un projet peut lui porter préjudice, il a le pouvoir de s’y opposer ;
  • Que les habitants qui ont demandé un recours gracieux auprès du Maire sachent que si le maire veut, il peut…

Certes, nous savions déjà que le maire de notre commune ne regrette rien. Il assume les différents programmes qui ont détruit le patrimoine architectural et qui ont modifié en profondeur l’identité de notre commune. Or pour le moment, aussi bien pour le projet de la rue P Gauguin que pour celui de la rue du Haut de la Couture, le maire fait la sourde oreille !

Ainsi donc la majorité peut, en toute iniquité, faire prévaloir ses intérêts et accepter ou non un programme immobilier. Et ça vaut dans tous les domaines, nous avions la semaine dernière expliqué que les principes d’égalité et d’équité étaient à géométrie variable, en comparant par exemple, l’augmentation des indemnités des élus à celle des agents municipaux.

Près de chez moi, NON, mais chez les autres … OUI

Le plan de relance initié par l’État est un OUI pour bétonner chez les autres.

De quoi s’agit-il exactement ?

Il s’agit de la participation volontaire de notre commune au contrat de relance logement qui a pour objectif de produire 2400 logements neufs dans notre agglomération. Il impactera notre commune avec la création de 291 nouveaux logements en plus de ceux déjà autorisés avant septembre 2021. Ainsi, Combs qui représente 6,5 % de la population de Grand Paris Sud s’engage à produire 12.5 % de la production de logements de notre agglomération.

Et pourquoi cela ? Pour obtenir 1500€/ logement neuf, en validant 291 permis de construire avant le 31 aout 2022. C’est donc une course de vitesse pour accélérer les études en cours et délivrer au plus vite de nouveaux permis de construire. Une façon supplémentaire d’inciter les promoteurs à faire encore plus de zèle avant la révision du PLU et avant la clôture de ce plan.

Délibération n°7 du 21 mars 2021

Alors que la majorité municipale se targue de faire gagner un peu plus de 400 000€ à la commune avec ce contrat, elle ne dit pas comment elle accueillera les familles qui seront dans ces logements : dans quelle école, quel centre de loisirs. Elle ne dit pas quel mode de garde seront mis en place pour les familles qui auront des enfants en bas âge. Elle ne dit rien sur les services aux personnes âgées qui elles-aussi pourraient venir se loger à Combs. Et enfin elle ne dit rien non-plus sur la prise en charge médicale dans une ville où il est quasiment impossible de trouver un médecin traitant.

Une fois de plus, nous avons donc là un bel exemple d’injonction contradictoire de la majorité.

En effet, au lieu de temporiser et de freiner les projets de nouvelles constructions en attendant que le nouveau PLU en cours d’instruction soit moins permissif et plus contraignant, la majorité accélère la bétonisation et la densification non cohérente de notre commune en approuvant la signature de ce contrat.     

Le contrat ne nous a pas été communiqué
malgré notre demande. Contrat type mis en annexe
de la délibération qui renforce notre
vote contre cette délibération

La signature de ce contrat est, en définitive, un aveu clairement énoncé que la politique immobilière conduite à Combs est liée à un PLU permissif qui favorise la construction. Ce contrat matérialise la stratégie financière de la commune qui, pour obtenir une subvention bétonne notre ville. Tout cela est bien éloigné de la promesse de Guy Geoffroy de limiter l’action des promoteurs immobiliers.

Nous ne sommes donc pas prêts de pardonner !!

Les Brandons : « Not in My Back Yard » …

claironne la majorité dans le journal municipal « Rencontre » (P.22, n°226, mars 2022) en prenant les Brandons comme étant un exemple « parmi tant d’autres, des changements mis en œuvre pour l’ensemble des habitants ». Cependant, l’étude du permis de construire nous fait entendre une tout autre musique… A vous de juger !

C’est un beau roman, c’est une belle histoire

La majorité municipale aime nous raconter de belles histoires, qui au fil du temps deviennent les mythes fondateurs d’un pouvoir en place. Une sorte de musique douce, scandée lors des conseils municipaux, inscrite dans les pages du journal municipal dès que l’occasion s’en présente depuis bientôt 30 ans : la Borne Blanche, le plateau d’Egrenay…Un nouveau mythe est en cours d’écriture. Celui de la merveilleuse et écologique résidence « Osmose », située dans le quartier des Brandons qui selon le maire sera « verdoyante » et « intimiste » !

« Rencontre » n° 220, septembre 2021

Il est vrai que le constructeur, Pitch Promotion, dans la première tranche de refonte du quartier (163 logements dont 145 sociaux), nous a déjà prouvé sa capacité à réaliser à Combs-la-Ville, un projet verdoyant. Au final, un espace ultra minéral, sans espace vert, sans aire de jeux et sans aucun espace détente pour les familles.

Tranche 1 : des immeubles de part et d’autre,
sans une aire de jeux ou banc pour se reposer

D’autant que la notice du deuxième projet architectural du permis de construire (« un projet écologique mettant en valeur la biodiversité ») s’évertue à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, aimablement relayée, en début d’année, par Le Parisien qui assure que : :

Ce programme immobilier répond parfaitement aux ambitions de la ville (…) qui souhaite offrir des logements de qualité et créer une biodiversité en milieu urbain »

La parisien, janvier 2022

Cette jolie formule de « Biodiversité » en milieu urbain est-elle encore capable de nous bercer d’illusions ? Nous avons toujours en mémoire, le souvenir récent des deux mini-forêts du Parc Central plantées après le massacre des arbres du Haut du Breuil. L’ambition affichée de ces plantations était de développer la biodiversité en milieu urbain. Une fois de plus, un Greenwahing du plus bel effet !

A l’épreuve du réel : un projet calamiteux

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Deux ensembles immobiliers de même typologie architecturale (9+1 immeubles, 4 étages = hauteur maximum de 16.m37) dont l’un est réservé exclusivement à des logements sociaux (38 logements)
  • 267 logements soit près de 1000 habitants en remplacement des 220 existants auparavant (s’ajoute les 163 de la première tranche)
  • Surface du terrain = 12 200m2
Vue de l’allée des Brandons: projection
  • Espace vert restant disponible en pleine terre : 2240 m2 (soit seulement environ 2,2m2/habitant) et donc deux fois moins que ce qui existait dans le programme créé dans les années 50 !
  • Espace parking et toiture végétalisés : 3624 m2 (+ de verdure pour les voitures et les toits que pour les habitants)
Les 11 anciens bâtiments prenaient
moins de place au sol (en blanc)
étaient 2 fois plus petits,
moins massifs que les 10 nouveaux (en rose)

L’analyse du Plan masse du projet fait alors comprendre que la conception a privilégié la densification maximum, un nombre de logements très élevé, plutôt que la création d’espaces extérieurs et de sociabilité :

Plan masse : une emprise considérable du bâti
et peu d’espace vert disponible
  • Une articulation et des cheminements qui occupent l’espace et empêchent d’avoir un parc central comme précédemment
  • Des accès qui obligent à multiplier les cheminements au lieu de les prévoir directement sur la rue afin de conserver des espaces verts
  • Des espaces de stationnement pour les vélos répartis en grand nombre à l’extérieur qui mangent l’espace libre disponible (m2 vendus en plus = moins d’espace vert= + de rentabilité)
  • Aucune aire de jeux prévue
  • Pas d’espace de vie, de repos qui font le lien social, pas de bancs…
Vue aérienne des anciens Brandons
avec un parc central arboré et une aire de jeux

En conséquence, un programme qui nie la vie sociale et les besoins des familles. Et ce n’est pas à proximité que les habitants trouveront une aire de jeux ou un City Parc pour les adolescents et les jeunes.

Cela aggravera la situation de déficit chronique d’équipements urbains à Combs.

Ni ailleurs, ni près de chez moi, mais autrement !

Au final, ce quartier ne sera une fois de plus qu’une occasion manquée de sortir notre commune de sa réputation de ville-dortoir !

PC M 6 Insertion du projet dans son environnement :
un petit air de déjà vue
dont le résultat est connu pour la tranche 1

Que les choses soient très claires : nous ne sommes pas opposés à une évolution de la ville. En utilisant l’expression « Not In My Back Yard (= pas près de chez moi), la majorité veut faire croire que nous ne nous serions pas opposés à ce type de programme s’il était fait ailleurs.

Façade Est/ allée des Brandons
= Élévation qui montre la bétonisation,
la densité et la hauteur du projet en cours

Or nous le revendiquons, nous n’y sommes pas favorables, ni pour notre commune, ni pour les autres communes de notre pays. Si un vrai dialogue avait pu avoir lieu, nous aurions proposé :

  • De limiter le nombre d’immeubles à 7 contre 10 actuellement
  • D’utiliser l’espace gagné (+3600m2) en réduisant le nombre d’immeubles pour réaliser un petit parc urbain avec une aire de jeux, un City Parc…en bordure de la rue des Brandons afin d’être utile pour tout le quartier et créer un espace de respiration
  • De placer les locaux pour les vélos à l’intérieur des immeubles pour gagner de l’espace pour le jardin
  • De créer un jardin potager collectif dans le programme avec des bacs de compostage collectif
  • En orientant les accès aux immeubles le long de l’allée et en limitant les cheminements trop présents dans ce projet, la place du végétal aurait été plus importante
  • De réduire la hauteur des immeubles à 3 étages (et non pas 4) comme c’était le cas dans la tranche 1 afin de mieux harmoniser les hauteurs de construction du quartier des Brandons

Guy Geoffroy : quand l’arbre cache la forêt !

Acte 2 : le mythe du plateau d’Egrenay

Dans le précédent article, « Guy Geoffroy sauveur ou destructeur », nous avions retracé les grandes lignes de l’histoire de l’urbanisation depuis la création de la ville nouvelle. Poursuivons notre enquête pour mieux débusquer les mythes qui modifient l’histoire…

Plateau d’Egrenay : une histoire à revisiter

La majorité assène depuis 25 ans de belles histoires. L’une d’elles est celle du plateau d’Egrenay qui aurait été sauvé des griffes des promoteurs par la volonté combative d’un puissant chevalier blanc : Guy Geoffroy ! Autrement dit, le plateau d’Egrenay devrait sa sauvegarde à l’admirable ténacité du maire.

Un mythe que nous vous proposons d’analyser d’un peu plus près…

Egrenay :
un espace de 400 hectares cultivé
par quelques céréaliers et un producteur bio
en bordure de la Francilienne

En 1994, les terres d’Egrenay ont été classées en zone urbanisable. Un projet d’installation de studios de cinéma devait y être réalisé mais, finalement, le développement d’Euro Disney à Marne-la Vallée finira par en dissuader ses promoteurs. Pour sa part, Guy Geoffroy a milité, dès 1995, pour revenir à la situation antérieure et a été favorable à la protection de cette zone.

Vue aérienne du plateau :
un vaste espace ouvert et céréalier de la Brie

Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour comprendre cette position :

  • La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) a toujours été très puissante en Seine et Marne (vivier historique du parti politique de notre maire)
  • Le nouveau maire avait, au sein de son équipe municipale, l’un des agriculteurs qui cultivait une partie des terres d’Egrenay. Ce dernier préférait, bien logiquement, les conserver.
  • A cette époque, le département, l’agglomération et des associations de protection du patrimoine comme les Amis du Breuil étaient contre l’expansion urbaine sur ce plateau
Plateau d’Egrenay : vue devant les jardins
de la Marrache en direction d’Evry-Grégy

Le rôle des associations a été déterminant et a modifié le cours de l’histoire. Plusieurs années ont été nécessaires pour faire bouger les lignes. L’association les Amis du Breuil a combattu pour obtenir en 2007 gain de cause lors des débats concernant la création du schéma directeur d’Ile-de-France (Sdrif).

Dans Le Parisien daté du 5/12/2007, Madame Joyce Ini-Toueg se félicitait :

« Je suis satisfaite, constate la présidente de l’association les Amis du Breuil. Le pot de terre a eu raison du pot de fer. »

Les 160 hectares dont parle le maire dans l’édito de janvier 2022 (sur les 400 ha du plateau d’Egrenay) sont donc redevenus inconstructibles en 2007 et protégés par le SDRIF en 2010. Mais était-ce 120 ou 160 hectares ? La question est légitime, voici ce que nous apprend l’édito du maire de juin 2010 :

Rencontre n°110, édito de juin 2010 :
Combs-la-Ville aurait-il l’avantage de voir une partie de son terroir

qui se dilaterait avec le temps ? Grace à son maire ?

Quand le chevalier blanc devient le chevalier noir !

Pour mieux détourner l’attention sur les projets de bétonisation de la majorité municipale, il devenait indispensable que Guy Geoffroy se construise une image de sauveur. En bon communicant qu’il est, il a utilisé cette histoire à son profit, l’a revisitée avec grand soin, pour apparaitre finalement comme le chevalier blanc, sauveur de notre commune ! Et pour cause…

Rencontre n°110, juin 2010

Au début des années 90, les grands programmes des Zones d’aménagements concertés (Zac), zones vouées à l’habitation sur Combs, se terminent mais Guy Geoffroy n’en réalise pas moins la ZAC du centre. Cette dernière lui permettra de livrer une zone englobant la place de l’an 2000, le château de la Fresnaye et la nouvelle mairie à des opérations d’urbanisation très dense. On le voit : le nouveau maire, contre toute attente, ne se rappelait plus ses promesses d’arrêter la bétonisation !

Tract de Guy Geoffroy de 1990

Le PLU de 2010 va accélérer le processus de densification et de destructions patrimoniales. Les règles d’urbanisme (Plan Local d’Urbanisme) étant très permissives, elles ont facilité l’appétit des promoteurs. L’exemple des Brandons résume bien la densification réalisée depuis quelques années (près de 500 nouveaux logements).

Façade du bâtiment G
des nouveaux Brandons :
267 logements sur 10 bâtiments

Le chevalier blanc est devenu un chevalier noir !

Cette merveilleuse histoire du plateau d’Egrenay cache donc toutes les opérations immobilières qui ont débuté dès la fin de son premier mandat. Le résultat est celui que nous connaissons aujourd’hui avec une multiplication des destructions des anciennes demeures, comme celle à venir de cette jolie propriété de la rue des vallées. Le panneau promotionnel se dresse fièrement aux portes de la mairie de notre commune.

Promotion faite en limite de propriété,
côté mairie : tout un symbole !

Nous savons que le mythe du sauveur est tenace et que, comme pour toutes les légendes, l’arbre cache la forêt. Depuis des années le maire et la majorité ne cessent de faire croire à qui veut bien les entendre que, grâce à eux, le plateau d’Egrenay a été sauvegardé. Cela pour mieux détourner l’attention sur la bétonisation et la densification en cours depuis près de 20 ans.

L’acte 3 s’attaquera à un autre mythe fondateur, celui de la Borne blanche sauvée des pelleteuses par la seule volonté de maire.

…à suivre donc pour une autre histoire !

Guy Geoffroy …Sauveur ou destructeur ?

ACTE 1 : et si la vérité était tout autre

Dans son dernier édito en date (Rencontre – Février 2022 page 3), le maire, Guy Geoffroy, tente de réécrire l’histoire de l’urbanisation de la commune. Avec maladresse, il se présente comme le sauveur, l’homme qui a arrêté la bétonisation et l’accroissement de la population. Rien que cela ! Alors, il nous semble temps de rafraichir sa mémoire quelque peu défaillante et de rétablir des vérités historiques vérifiables par tous.

Il était une fois la ville nouvelle …

Combs fait partie de la ville nouvelle de Melun-Sénart, dernière des villes nouvelles de la région parisienne après Cergy-Pontoise, Évry et Marne-le-Vallée. L’Établissement Public d’Aménagement de Sénart (E.P.A) a eu pour vocation première d’aménager la ville nouvelle (quartiers d’habitations, parcs d’activités) en préemptant des terres agricoles pour en assurer la vente dès 1973.

Croissance de la population : chiffres de l’INSEE
  • Des années 70 au début des années 90, l’urbanisation, programmée par l’État, a été la plus forte pour notre commune. Cela explique la forte augmentation de la population à partir de la création de la ville nouvelle (1973) et de l’expansion urbaine en îlots (lotissements) de la fin des années 70 (6 192hab en 1968 ; 19 973hab en 1990).
Tract de Guy Geoffroy qui clame en 1990 :
« Stop au béton et protection du Breuil ! »
L’art de se présenter comme un sauveur alors que…

C’est de cette époque que date la quasi-totalité de nos équipements municipaux : groupes scolaires, centres de loisirs (le Chêne, Le Soleil), gymnases, centre culturel de la Coupole, piscine Tournesol… Dans le cadre de l’aménagement de la ville nouvelle, des financements et des aides publiques ont permis d’accompagner la croissance urbaine et l’augmentation de la population en créant les équipements publics nécessaires au bien-être de la population.

Extension de l’urbanisation de 1970 à 2022
  • Dès le début des années 90, l’augmentation de la population de Combs ralentit par rapport à la période précédente. Non pas du fait de la volonté du maire de l’époque (M. Sapin 1989/1995) et de son successeur (G. Geoffroy 1995/ ) mais parce que les aménagements de l’EPA se tournent vers des communes voisines qui se sont peu développées jusqu’alors et que la place disponible est devenue plus restreinte dans notre commune.

Les années Geoffroy : densification et destructions

A partir de 1990, les aménagements se traduisent non plus seulement par la création de vastes zones pavillonnaires mais aussi et principalement par des zones d’activités comme celles de Parisud (1980/2000). Elles avaient été programmées et conçues dès la création de la ville nouvelle. Finalement, ces vastes étendues de dizaines de milliers d’hectares ont surtout accueilli des entreprises de logistique. Elles ne feront pas augmenter la population mais couvrent le territoire de grands entrepôts qui sont consommateurs de terrains.

Ces zones ont été créées un peu partout en France et dans notre région dès les années 70 et plus fortement à partir de 1988. L’objectif de l’EPA était de créer un des plus importants pôles logistiques de la région Ile de France.

Partie arrière de l’Ecopole :
Toujours et encore du stockage

La dernière zone d’activité mise en œuvre par l’EPA est située dans la partie sud de la commune le long de la Francilienne (Ecopole à partir de 2011, ZAC des Charmes et ZAC des Portes de Sénart) qui s’étend également sur Lieusaint et Moissy-cramayel.

Le développement de programmes immobiliers ne s’arrête pas malgré ces contraintes. La bétonisation prend plusieurs formes du fait que le Plan local d’Urbanisme PLU et les règles d’urbanisme mises en place par Guy Geoffroy et sa majorité sont très permissives. Jugez-en :

  • L’utilisation des zones encore peu construites pour créer de nouveaux lotissements : Hameaux Briard, Éole…et le dernier en date celui du Haut du Breuil.
Massacre au Haut du Breuil .
Qu’est devenue la volonté de Guy Geoffroy
de ne défigurer le Breuil à aucun prix ?
  • La densification sur l’axe principal de la ville : rue de Quincy, de la République, Sommeville, Sermonoise et la rue du Chêne sur lesquelles fleurissent vers 2000 des grands immeubles. Ils expliquent en partie la nouvelle augmentation de la population même si cette dernière a ralenti.
Maison Sénior Domitys
Avenue de la République : Maison Sénior Domitys
en remplacement d’un habitat ancien avec jardin arboré
  • La densification sur des espaces verts comme celui du parc central : programmes immobiliers derrière le centre nautique
  • Le grignotage des zones pavillonnaires et des vieux quartiers historiques, faute de protection légale suffisante, pour construire des immeubles (plusieurs articles sur le site et le Mag ont déjà été consacrés à cette question).
Exemple de grignotage rue Paul Gauguin :
projet de 48 logements après destruction de 4 maisons

Il est donc nécessaire de regarder l’évolution de ces 15 dernières années. Celle-ci est en contradiction avec les promesses faites lors des deux dernières campagnes électorales.

  • L’une des conséquences a été de relancer l’augmentation et le rajeunissement de la population (+/- 1000 logements = 3000habitants) sans prévoir les équipements nécessaires.
  • Depuis 10 ans, le maire vend les espaces verts et les équipements publics pour construire des logements avec comme conséquence la diminution des espaces verts et des services à la population
  • L’artificialisation et la minéralisation des sols ont été maximum ces dernières années

Il suffit de prendre l’exemple du réaménagement des Brandons qui avec les immeubles déjà construits ces dernières années totaliseront près de 500 logements (soit 1500 habitants) sans qu’une seule aire de jeux ne soit prévue, sans augmenter la capacité de l’école Sommeville …et sans aucune respiration verte pour ce quartier.

Les anciens HLM des Brandons en démolition

Enfin, vouloir comparer Combs-la-Ville aux communes voisines ne revêt, dans ce cas, aucune signification si cette comparaison ne prend pas en compte l’histoire de l’urbanisation de la ville nouvelle et, depuis 2016, celle de notre agglomération Grand Paris sud.

Pour faire émerger la vérité, rien de tel que de revenir à des faits historiques vérifiables et de détruire les mythes fondateurs de la majorité municipale.

Ce sera l’objet à paraitre du deuxième volet de Guy Geoffroy : sauveur ou destructeur ?