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Pour nos jeunes : sortir de l’impasse !

Enquête sur les moyens dédiés à la jeunesse

Épisode 2

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La semaine dernière, nous avions évoqué les tarifs de l’Élan et du Tremplin et la baisse du budget alloué à leurs activités. Ces tarifs n’expliquent pas à eux seuls la faible fréquentation. Suite de l’enquête et propositions pour nos jeunes.

Miroir de la fréquentation, peu de personnel titulaire

Les tarifs élevés et la baisse budgétaire ne peuvent expliquer à eux seuls la désaffection si forte de ce type de structure.

En 2020, les frais de personnel ont été de 228045€. Les encadrants permanents sont réduits à 4 animateurs et un directeur (formation minimum). Un poste de directeur et un poste d’animateur sont vacants. La faible fréquentation de l’Élan et du Tremplin entraine-t-elle une diminution du personnel ? En 2021, les prévisions de cotisations des usagers  inscrites au budget sont ridicules et n’indiquent pas la fréquentation réelle (30 adhérents prévus pour Tremplin et 120 pour Élan).

Faible activité des structures jeunesse
Faible activité des structures jeunesse hors période
de vacances scolaires

Enfin, le turn-over des personnels sur l’ensemble des accueils fragilise les capacités d’accueil et la mise en œuvre de projets pédagogiques.

Des missions et activités inadaptées

Le projet pédagogique de l’Élan et du Tremplin est construit en dehors de tout constat et de diagnostic de territoire. Il reste conventionnel avec des objectifs éducatifs très consensuels. Les critères d’évaluation reflètent la pauvreté du document et une absence d’ambition pour la Jeunesse faute de moyens humains et financiers.

Extrait p.13 du projet pédagogique :
Élan budget primitif 2021

Faute de moyens financiers, l’Élan par exemple assure seulement des activités de base peu attractives durant l’année (Hors vacances scolaires). En 2021, pour les vacances de Noël, d’hiver et de printemps, le budget prévu est de 600€ par période dont 160€ de repas et seulement 50€ pour les activités. Impensable pour une ville qui a plus de 1500 jeunes de 11-15 ans. Avec ce budget, ils sont juste « gardés ».

Il suffit de lire la page 5 du journal « Rencontre » d’avril 2021 pour comprendre la faible attractivité de certains ateliers.

Rencontre avril 2021 p.5
Rencontre, avril 2021, p.5

Un regard négatif sur la jeunesse

Bilan : des moyens financiers qui s’amenuisent année après année depuis plus de 10 ans, un encadrement moins formé et en sous-effectif, des activités qui ne sont pas en adéquation avec l’évolution des attentes de la jeunesse.

Extrait du règlement intérieur du service jeunesse 2021, p.3

Le règlement intérieur de ces structures montre le regard porté sur la jeunesse. Pas de place pour les droits et les devoirs du jeune, le texte est principalement centré sur ce qui est répréhensible (liste des interdictions). Pas de règles données qui définissent le bien vivre collectif pour un respect mutuel entre les jeunes et l’encadrement. Ce règlement ne peut pas répondre aux problématiques actuelles et apparait comme répressif plutôt que pédagogique et éducatif.

Pour une approche différente : propositions

Les activités qui attiraient les jeunes il y a dix ans ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Ils préfèrent aller par leur propre moyen au cinéma, au bowling ou jouer à des jeux vidéo en ligne entre copains. Ce qui est proposé le plus souvent ne se distingue en rien de ce qu’ils ont la capacité de faire le plus souvent par eux-mêmes.

Il faut donc :

  • Réévaluer les projets avec tous les acteurs sous la forme d’assises de la jeunesse afin de définir les moyens et les actions à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan pluriannuel
  • Adapter les moyens financiers pour étoffer et améliorer l’encadrement. Mise en place par exemple d’un système de « chèque jeune » qui faciliterait l’accès pour tous aux activités proposées.
  • Revisiter et proposer des séjours
  • Renforcer les missions et le budget de prévention dans notre commune pour améliorer le vivre ensemble


Pour nos jeunes : sortir de l’impasse !

Enquête sur les moyens dédiés à la jeunesse

Épisode 2

(article version longue)

La semaine dernière, nous avions évoqué les tarifs de l’Élan et du Tremplin et la baisse du budget alloué à leurs activités. Ces tarifs n’expliquent pas à eux seuls la faible fréquentation. Suite de l’enquête et propositions pour nos jeunes.

Miroir de la fréquentation : peu de personnel titulaire

Les tarifs élevés et la baisse budgétaire ne peuvent expliquer à eux seuls la désaffection si forte de ce type de structure. Nous avons été amenés à nous interroger sur l’encadrement, le niveau de formation, les effectifs et leur gestion. Nous voulions vérifier ce qu’il en était des équipes d’animations.

Les comptes administratifs et l’étude du Grand Livre donnent le budget affecté aux frais de personnel. Pour l’Élan, en 2020 avec les charges, les personnels titulaires ont coûté 62196€ (2 postes d’animateurs + administratifs) et les vacataires 74815€. Le Tremplin 38463€ pour les titulaires (2 postes d’animateurs) et 52571€ pour les vacataires (principalement mobilisés l’été). Soit 137011€ pour les 11-14ans et 91034€ pour les 15-17 ans. La somme totale dépensée en frais de personnel en 2020 est de 228045€. Elle est minorée du fait que certains vacataires n’ont pas été mobilisés pendant la COVID. L’analyse de la part des titulaires montre de fait le faible nombre de postes de permanents et corrobore la faible fréquentation de ces structures durant l’année. La fréquentation augmente durant l’été et les autres vacances scolaires. La masse salariale est donc faible et le nombre d’encadrants permanents réduit à 4 animateurs et un directeur.

En 2005, le Staff de direction était composé de 5 cadres (un cadre supérieur et 4 cadres intermédiaires) qui tous avaient des diplômes supérieurs et professionnels de l’animation et avec au minimum le grade d’animateur territorial. Ce n’est plus le cas. Le responsable de ces structures jeunesses est diplômé d’un BAFD (Le brevet d’aptitude aux fonctions de directeur d’accueil collectifs de mineurs permet d’encadrer, à titre non professionnel ). Il n’est pas animateur territorial (grade de catégorie B : cadre intermédiaire, apte à l’encadrement d’équipe et à la responsabilité de service). Nous nous retrouvons dans la même situation que pour la police municipale (un agent de catégorie C, « faisant office de »).

Extrait du règlement intérieur du service jeunesse 2021, p.5

Un autre élément à prendre en compte dans cette analyse est le turnover des personnels sur l’ensemble des accueils. Cela fragilise les capacités d’accueil et le suivi dans la mise en œuvre des projets pédagogiques.

Enfin, la faiblesse en nombre du personnel d’encadrement titulaire ne peut pas améliorer la situation (un poste de directeur et un poste d’animateur sont toujours vacants). Ce manque peut aussi expliquer la faiblesse de la fréquentation. En 2021, les cotisations prévues dans le budget primitif voté en février se limitent à 30 adhérents pour le Tremplin et 120 pour l’Élan. Cette projection prend compte de la situation des années antérieures. Elle ne signifie pas que ces adhérents fréquentent régulièrement les structures, tout au contraire. Il faut également reporter ce chiffre de 150 adhérents à celui des 3000 jeunes de 11-19 ans vivant sur notre commune (5%). La fréquentation est donc infime et quasi nulle hors des périodes de vacances scolaires.

Des missions et activités inadaptées

Nous avons sollicité auprès du maire la transmission du projet éducatif territorial et le projet pédagogique afin d’appréhender les activités proposées aux jeunes. Près de deux mois pour les obtenir ! A croire que les documents ne sont pas dématérialisés dans notre commune. Tout d’abord le projet éducatif territorial date de 2017 et concerne les années 2017-2020. Il n’a donc pas été encore réactualisé ou ne nous a pas été communiqué. En ce qui concerne le projet pédagogique, celui fourni date de 2020 pour cette année scolaire 2020-2021.

Extrait du règlement intérieur du service jeunesse 2021, p.7

Le projet pédagogique d’Élan et du Tremplin est construit en dehors de tout constat et de diagnostic de territoire. Il reste conventionnel et utilise une terminologie et des objectifs éducatifs très consensuels. Les critères d’évaluation traduisent la pauvreté du document et une absence d’ambition pour la Jeunesse. Aucune fiche d’activités ne nous a été communiquée.

Extrait p.13 du projet pédagogique :
Élan budget primitif 2021

En effet, le budget hors période scolaire est inexistant pour l’Élan. Cette structure assure seulement des activités de base durant l’année, les jours de la semaine et en particulier le mercredi. Il n’y a donc pas ou peu d’activités payantes, pas de sorties, pas d’attractivité et cela faute de moyens financiers. Durant les périodes de vacances scolaires en dehors de l’été (Noël, hiver, printemps), le budget prévu en 2021est de 600€ dont 160€ de repas et seulement 50€ pour les activités. Impensable pour une ville qui a plus de 1500 jeunes de 11-15 ans.

Faible activité des structures jeunesse
Faible activité des structures jeunesse hors période
de vacances scolaires

Là encore, cela explique bien la faiblesse de la fréquentation de ces structures qui ne sont pas en capacité de proposer des activités attrayantes. Il suffit de lire la page 5 du journal « Rencontre » d’avril 2021 pour le comprendre. Atelier création d’une boîte mail pour des jeunes qui apprennent à le faire au collège (Technologie) et qui savent manier les outils mieux que nous. La réalisation des projets se fait sans consultation préalable de l’équipe d’animation. Le manque de concertation et de transparence avait déjà été un problème soulevé par les animateurs pour les centres de loisirs.

Rencontre avril 2021 p.5
Rencontre, avril 2021, p.5

Preuve supplémentaire, il est fait mention à la page 25 du projet pédagogique que : « Les périodes de vacances sont évaluées par l’ensemble des animateurs tant sur le plan organisationnel que pédagogique ». Pourquoi les autres périodes ne sont-elles pas évaluées ? La réponse est simple, les jeunes sont simplement occupés ! Il n’y a pas d’adéquation entre l’offre et la demande des jeunes. Les jeunes ont-ils été tout simplement consultés comme dans d’autres communes ?

De fait, et en particulier pour le Tremplin, nous pouvons nous interroger sur l’absence dans les documents fournis de projets portés dans le cadre de la politique de la ville ou avec des organismes internationaux comme l’Union Européennes (dans le cadre de jumelage, il existe des possibilités de séjours à l’étranger, avec des financements européens).

Un regard négatif sur la jeunesse

Des moyens financiers qui fondent année après année depuis plus de 10 ans, un encadrement moins formé et moins nombreux, des activités qui ne sont pas en adéquation avec l’évolution de la jeunesse, de ses besoins, de ses attentes ! A cela s’ajoute un regard sur la jeunesse qui semble assez négatif.

En effet, lors du conseil municipal d’avril dernier a été voté le règlement intérieur (délibération n°8) de ces structures (L’Élan et le Tremplin). A sa lecture, nous avons été surpris par la tonalité globale de ce document. Dans un document de ce type, il devrait y avoir inscrit, en premier lieu, les droits et les devoirs du jeune qui s’engage avec les adultes à en respecter les fondements. Rien de tel !

Le texte est principalement centré sur ce qui est répréhensible avec une description des interdictions. Il n’est pas fait état de distinction entre les 11-14 ans et les 15-17 ans.

Extrait du règlement intérieur du service jeunesse 2021, p.3

La Nature des sanctions mériterait plus de clarté ainsi que la procédure dans le déroulement de la mise en œuvre des sanctions. La clarté dans les procédures appliquées est fondamentale car elle doit permettre d’encadrer les modalités de décisions et éviter tout risque de recours à l’arbitraire. Par exemple, si un fait est attesté par un animateur, quelle procédure doit-il appliquer ? A qui et comment doit-il en référer et qui par la suite va procéder à une graduation des faits et de la sanction appropriée ? Rien dans ce document.

Ainsi, il n’y a pas de règles données qui peuvent définir le bien vivre collectif, et notamment un respect mutuel entre les jeunes et l’encadrement. L’exemplarité des adultes est pourtant un atout de la démarche éducative. N’oublions pas que le jeune peut aussi être victime de comportements néfastes, notamment de harcèlement, de discrimination (…). Il n’est fait aucune référence à ce risque bien réel. En d’autres termes, comme le projet pédagogique, ce règlement est très générique et pas assez complet pour répondre aux problématiques actuelles. Il apparait comme un document répressif plutôt que pédagogique et éducatif.

Pour une approche différente : propositions

Nous pensons que l’approche éducative de prévention pour les jeunes passe par un travail de fond et des moyens financiers. La priorité doit être donnée à la jeunesse, aussi bien pour les centres de loisirs des enfants que pour les adolescents de l’Élan et du Tremplin.

L’écoute des jeunes est fondamentale. Nous l’avons tous constaté. Les activités qui attiraient les jeunes il y a dix ans ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Ils préfèrent aller par leur propre moyen au cinéma, au bowling ou jouer à des jeux vidéo en ligne entre copains. Ce qui est proposé le plus souvent ne se distingue en rien de ce qu’ils ont la capacité de faire le plus souvent par eux-mêmes ou en bande avec leurs amis. Les aides financières (Pass culture, Tarifs jeunes) facilitent cette autonomie pour une partie des jeunes qui peuvent en bénéficier. Et cela est à prendre en compte d’autant plus intensément que le contrôle familial est de plus en plus lâche.

La première mesure serait donc de réévaluer les projets et de changer profondément le rôle que doivent jouer ces structures pour la jeunesse. Un travail de concertation avec tous les acteurs (adultes et jeunes) pourrait se réaliser sous la forme d’ateliers de réflexion dans le cadre d’assises de la jeunesse. Celle-ci aurait pour mission de définir les moyens et les actions à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan pluriannuel d’objectifs et de missions en prenant en compte les évolutions sociétales et les problématiques de prévention.

La seconde mesure sera alors d’adapter les moyens financiers pour assurer encadrement et activités. Il nous faudra sortir de cette logique du toujours moins qui au final à un coût très important. La commune pourrait également mettre en place un système de « chèque jeune » qui facilite l’accès pour tous aux activités proposées. Les séjours jeunesse devront être de nouveau proposés et revisités.

Le vivre ensemble est mis à mal, les incivilités et la violence se développent dans certains quartiers. Nous l’avons tous constaté, il faut qu’un travail de terrain soit enfin réalisé. Il est donc nécessaire de renforcer les missions et le budget de prévention dans notre commune. La création d’un comité permanent de vigilance sur les questions de prévention de la délinquance devrait associer, en dehors des services publics, la MJC ainsi que le Centre Social. Ils ont pour vocation d’entreprendre des actions en direction des jeunes dans le domaine de la prévention, la santé et l’accès aux loisirs.

14 policiers prévus en 2019, 8 seulement sur le terrain en 2021!

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Ces dernières semaines, l’actualité locale a été marquée, entre autres, par les problèmes de sécurité et les trafics de drogue. Faisons le point !

Le trafic de drogue se porte bien.

Les trafics continuent de plus belle en ce temps de pandémie.

panneau indiquant les lieux de vente
Panneau indiquant les lieux de vente cet été

A la fin du mois d’aout 2020, rue Icare la vente de produits stupéfiants s’exposait au su et vu de tous. En mai 2021, rien n’a changé. Drive opérationnel pour une activité incessante. Les lieux de trafic connus sont nombreux et se sont incrustés dans la commune. Rien n’est fait de sérieux pour y remédier.

drive icare
Vente Rue Icare

« Tout va très bien, Madame la marquise... »

En septembre 2020, les élus du groupe « Agissons pour Combs » avaient posé la question suivante au maire : « quelles sont les actions que vous comptez mettre en œuvre suite aux incivilités et aux problèmes de sécurité dans certains quartiers(…) ? ».

Réponse consternante :

« Pour être clair, il s’agit d’activités qui sont purement et simplement du trafic de substances illégales (…), la police nationale organise ce qui sera le jour venu une opération d’une ampleur qui devrait permettre et permettra sans nul doute que l’autorité soit rétablie, que les fauteurs de trouble qui violent la loi soient interpellés« .

P.16 Compte-rendu du conseil municipal (septembre 2020)

Huit mois après, l’opération promise a accouché d’une souris. Nous ne sommes pas de notre côté persuadés que les riverains de ces lieux de trafic pensent que tout va très bien.

Soyez persuadés, que comme nous l’avons fait à plusieurs reprises les années précédentes dans les secteurs où il y avait la même problématique, nous faisons un travail long et approfondi, partenarial entre police nationale et police municipale et nous avons toujours obtenu les résultats qui étaient espérés.

P.16 Compte-rendu du conseil municipal (septembre 2020)

Comment expliquer un tel décalage entre la réalité et le discours anesthésiant servi lors du conseil municipal et aux combs-la-villais lors du live ? N’est-il pas à chercher du côté des moyens mis en œuvre ?

Explication d’une réalité troublante

La majorité n’a cessé de dénoncer la baisse des dotations de l’État et l’indigence des moyens affectés à la police nationale dans notre secteur.

« Rencontre » novembre 2020, P.13

L’explication n’est-elle pas à chercher du côté des moyens mis en œuvre? « Fais ce que je dis, pas ce que je fais ». L’analyse des budgets primitifs de ces dernières années en est la preuve.

En 2019, 14 postes de policiers municipaux budgétés. En 2020 et 2021 seulement 11 postes. Et dans la réalité, seul 8 postes sont pourvus cette année contre 10 policiers municipaux sur le terrain en 2019. Théoriquement, ils devaient être 14 ! Est-il possible de faire mieux avec moins ?

20192021
Effectifs budgétaires1411
Effectifs pourvus108
Brigadier chef76
Brigadier chef pourvus65
Brigadier 64
Brigadier pourvus33
Effectifs d’après les budgets primitifs au 01/01 de l’année

Le prix à payer est le suivant:

  • Moins de policiers sur le terrain
  • Zones sensibles abandonnées
  • Missions limitées
  • Pas de prévention

Propositions pour une véritable politique de prévention

La majorité diminue d’année en année le budget de fonctionnement (2021 :-7%). La majorité, arcboutée sur le postulat de non augmentation de la taxe foncière, empêche toute modification de stratégie (1/3 des communes vont l’augmenter).

voiture de police
Voiture de la police municipale

La situation n’est pas prête de s’améliorer pour les combs-la-villais.

Nos propositions :

  • Présence continue de la P.M pour gêner les trafiquants
  • Policiers mieux rémunérés et formés
  • Postes pourvus
  • Travail de proximité dans les quartiers sensibles
  • Partenariat avec tous les acteurs jeunesse

Prochain Facebook Live:
Jeudi 20 mai à 19h30 !

Thème: Peut-on vivre mieux et en sécurité à Combs ?

14 policiers prévus en 2019, 8 seulement sur le terrain en 2021!

(article version longue)

Ces dernières semaines, l’actualité locale a été marquée, entre autres, par les problèmes de sécurité et les trafics de stupéfiants sur notre territoire communal. Faisons le point !

Le trafic de drogue se porte bien

Beaucoup d’entre nous auront remarqué que le trafic de drogue ne montre guère de pauses en ce temps de pandémie. En septembre 2020, nous avions publié un article sur les mécontentements de l’été et le problème de sécurité à Combs. Nous avions évoqué l’impression dominante sur les réseaux sociaux, le manque de réactivité des pouvoirs publics et l’absence pour notre commune « de pilote dans l’avion ».

panneau indiquant les lieux de vente
Panneau indiquant les lieux de vente cet été

En effet à la fin du mois d’aout, rue Icare la vente de produits stupéfiants s’exposait au su et vu de tous, en drive. Les tarifs s’affichaient sur le mur extérieur de l’immeuble et toute une signalétique guidait les consommateurs vers le parking où se déroulaient les transactions. En mai 2021, rien n’a changé. Le mur a été repeint après la publication de notre article mais il est de nouveau utilisé pour signaler que le drive est toujours opérationnel. L’activité est incessante et de toute évidence lucrative.

drive 2
Nouvelle signalétique : vente en drive

De nombreux lieux de trafic sont répertoriés par les habitants : autour de la gare, à l’angle de la rue des acacias et de la rue du Pas de mulet, rue Sommeville, rue Icare, aux Brandons et autour de la Coupole. Nous avons en effet découvert que régulièrement, près de l’enseigne Lidl, des jeunes fournissent leurs clients sans être inquiétés. Ce phénomène est donc incrusté et étendu dans la commune. Il semble que rien n’est fait de sérieux pour y remédier. N’oublions pas qu’une crèche est située près de la poste Pablo Picasso et que très souvent y trainent des personnes alcoolisées et droguées.

drive icare
Vente Rue Icare

Au niveau régional, la présidente sortante axe une partie de sa campagne sur les problèmes de sécurité, satisfaite des bons résultats obtenus sur le terrain et des moyens mis en œuvre, promettant une fois n’est pas coutume, plus de moyens. Combs-la-Ville ne semble pas faire partie de ce territoire.

« Tout va très bien, Madame la marquise... »

Au niveau communal, côté promesses, nous avons eu également notre lot. Nous devions voir la situation s’améliorer selon les propos tenus par le maire en conseil municipal l’année dernière.

En effet, lors du conseil municipal de septembre 2020, les élus du groupe « Agissons pour Combs » avaient posé la question suivante au maire : « quelles sont les actions que vous comptez mettre en œuvre suite aux incivilités et aux problèmes de sécurité dans certains quartiers, soulevés par de nombreux habitants qui se sentent délaissés ? ».

Et la réponse est à la page 16 du Compte-rendu du conseil municipal : consternante !

Pour être clair, il s’agit d’activités qui sont purement et simplement du trafic de substances illégales (…)Depuis de nombreux mois, au contact de la commune, de son premier magistrat et de notre police municipale, la police nationale organise ce qui sera le jour venu une opération d’une ampleur qui devrait permettre et permettra sans nul doute que l’autorité soit rétablie, que les fauteurs de trouble qui violent la loi soient interpellés et que la justice puisse faire son travail.

P.16 Compte-rendu du conseil municipal (septembre 2020)

Huit mois après, l’opération promise a accouché d’une souris. Nous ne sommes pas de notre côté persuadés que les riverains de ces lieux de trafic pensent que tout va très bien, comme le chantait Charles Trenet à la vieille de la guerre.

Soyez persuadés, que comme nous l’avons fait à plusieurs reprises les années précédentes dans les secteurs où il y avait la même problématique, nous faisons un travail long et approfondi, partenarial entre police nationale et police municipale et nous avons toujours obtenu les résultats qui étaient espérés.

P.16 Compte-rendu du conseil municipal (septembre 2020)

Alors sans vouloir faire de polémique, nous nous interrogeons sur la volonté politique de l’équipe municipale en place. Comment expliquer un tel décalage entre la réalité et le discours anesthésiant servi lors du conseil municipal et auprès des combs-la-villais ? Qui peut être encore dupe et ne pas voir que dans nos rues, la situation n’est pas aussi positive ? Est-ce que l’explication de cette différence entre résultats attendus et la triste réalité n’est pas à chercher du côté des moyens mis en œuvre ?

Comment expliquer une telle réalité sur le terrain ?

Tout d’abord, la majorité ne cesse de dénoncer la baisse des dotations de l’État et l’indigence des moyens affectés à la police nationale dans notre secteur. La réorganisation du poste de police nationale a été toutefois présentée dans le journal « Rencontre de novembre 2020 (P.12/13), comme un point positif (interview du commissaire). Depuis le 28 aout 2020, la fusion des circonscriptions de Melun Val de Seine et de Sénart devait permettre, selon le commissaire Jérôme Georges, d’être plus réactif sur le terrain (Article de la République de Seine et Marne n° 7958).

« Rencontre » novembre 2020, P.13

Une autre piste est donc à étudier. En effet, dans le même temps, la majorité municipale a fait ce qu’elle dénonce au niveau national, depuis de nombreuses années, en conseil municipal et auprès des combs-la-villais. Le dicton « Fais ce que je dis, pas ce que je fais » semble cadrer parfaitement à la situation sécuritaire de notre commune. Preuve à l’appui analysons les budgets primitifs de ces dernières années.

En 2019, la majorité avait budgété 14 postes de policiers municipaux. En 2020 et 2021 seulement 11 postes. Et dans la réalité seulement 8 postes pourvus cette année alors qu’il y avait 10 policiers municipaux sur le terrain en 2019. Théoriquement, ils devaient être 14 ! Le slogan du maire est : faire mieux avec moins. Le résultat sur le terrain est : faire de moins en moins bien avec toujours moins. Mais son postulat est sauf : « nous n’augmenterons toujours pas les impôts fonciers » (programme 2020 de Guy Geoffroy).

20192021
Effectifs budgétaires1411
Effectifs pourvus108
Brigadier chef76
Brigadier chef pourvus65
Brigadier 64
Brigadier pourvus33
Effectifs d’après les budgets primitifs au 01/01 de l’année

Le prix à payer est le suivant:

  • moins de policiers sur le terrain qu’en 2019
  • moins de personnel qualifié
  • des postes non pourvus, ce qui ne facilite pas la tâche des policiers en poste
  • peu de présence réelle dans les zones sensibles
  • des tâches qui se limitent à la verbalisation des stationnements
  • pas de travail de fond et de prévention faute de moyens humains

Propositions pour une véritable politique de prévention

Le problème de fond est toujours le même. Faute de recettes, la majorité diminue d’année en année le budget de fonctionnement (-7% cette année). Les postes non pourvus vont le rester dans tous les services, y compris pour la police municipale, sauf si le mécontentement des habitants pousse le maire à changer de braquet. Or le maire et sa majorité, arcbouté sur le postulat de non augmentation de la taxe foncière, empêche tout débat et toute modification de stratégie. Et cela alors qu’un tiers des communes vont l’augmenter (article des Échos du 3/05/2021).

Comme nous l’avions déjà dit en septembre, nous ne voulons pas relayer des débats nationaux sulfureux et faire de la polémique. Mais si les résultats espérés par le maire sont ceux constatés partout dans la ville, avec si peu de moyens, la situation n’est pas prête de s’améliorer pour les combs-la-villais.

voiture de police
Voiture de la police municipale

Le trafic de drogue (dont le cannabis) s’est développé sur notre commune en toute impunité conjugué à la montée de la délinquance (vols à répétition, trafics de drogue, rixes multiples près de la gare et du Lycée professionnel). Ces faits récents nous obligent donc à repenser nos priorités et nos actions:

  • la lutte contre ces vols et trafics ne doit pas se traduire uniquement par des opérations coups de poing comme nous en avons vu à la télévision (préconisé par le maire) mais également par un travail de fond qui demande moyens et temps.
  • la police municipale doit avoir mission d’intervenir et d’être présente en permanence pour gêner les trafiquants sur le long terme
  • une police municipale mieux rémunérée et formée est nécessaire
  • les postes non pourvus doivent l’être
  • un travail de proximité et de sensibilisation doit être enfin engagé dans les quartiers sensibles
  • un travail de partenariat doit être mis en place avec tous les acteurs travaillant avec la jeunesse et être effectif

Il n’y a pas de recettes miracles, mais nous devons nous inspirer de l’expérience des communes ayant réussi à diminuer vols, trafics et insécurité afin de nous permettre de faire enfin mieux et arrêter la dégradation constante de la situation depuis plusieurs années.