Catégorie : Conseil Municipal

vidéos et photos interdites

Enregistrer et communiquer sont des droits

Le maire, à la fin du conseil municipal, a exigé des élus et des personnes présentes de ne pas enregistrer et filmer les débats. Et pourtant, la loi le permet.

Des conseils tendus

Lors du dernier conseil municipal du 6 juillet 2020, les débats ont été vifs en particulier sur la question des indemnités et de la liberté d’expression. Cela fut déjà le cas lors du précédent conseil. Le groupe « Agissons pour Combs  » est intervenu à de nombreuses reprises (cf. CR du conseil municipal) . Alors que les débats étaient clos et que nous nous préparions à quitter la salle du conseil, le maire nous a interpellé fermement. Plusieurs personnes qui assistaient à cette assemblée ont enregistré ou filmé les débats. Il a alors affirmé avec vigueur que le droit d’enregistrement et de diffusion nous était interdit sans l’autorisation des membres de l’assemblée.

Que dit la loi ?

Les séances du conseil municipal sont publiques et leurs retransmissions audiovisuelles sont permises par la loi (cf. Article L2121-18 du CGCT). Les élus comme les citoyens assistant au conseil municipal sont en droit d’enregistrer les débats et de les diffuser, y compris sur internet (Réponse ministérielle n°1391, JO du Sénat du 11/06/2015). Cela fonde le droit des conseillers municipaux comme celui des membres de l’assistance à enregistrer les débats. Pourquoi alors nous interdire une fois de plus de bénéficier de notre droit d’expression? Est-ce que le maire veut tout contrôler ? Craint-il que son image si paisible dans ces éditos soit écornée par celles des débats que nous connaissons lors des débats des conseils municipaux ?

Une réaction du maire et de son conseiller disproportionnée

Ce qui parait encore plus contestable, c’est qu’une personne de l’assistance ayant filmé les débats ait été interpellée à la fin du conseil municipal, d’une manière menaçante, devant témoins, par un conseiller municipal délégué de la majorité. Il l’a pointé du doigt en disant « vous avez bien compris ce que l’on vous à dit ! »

Un début de mandat qui n’augure rien de bon. Les élus du groupe « Agissons pour Combs » sont attachés à la transparence de la vie politique locale. Notre proposition est donc que le maire rappelle la loi et la fasse respecter. Nous, élus de l’opposition, nous nous engageons à respecter les principes du droit à l’image. Ces enregistrements n’avaient pas vocation à être diffusés pour le moment, même si la loi le permet.

Forte augmentation des indemnités des élus

Depuis plusieurs années, le Maire dénonce la réduction des aides de l’État, et son corollaire, la baisse très importante des moyens financiers d’une commune au faible revenu par habitant. Et pourtant la majorité municipale a voté une augmentation de l’enveloppe des indemnités des élus de plus de 56000 euros par an (Délibération 16 et 17 du 4 juin 2020).

Décision prise lors du premier conseil municipal après l’installation:

Cette augmentation correspond à une augmentation de 25% des indemnités totales des élus à la charge de la commune (+ de 336 000 euros pour 2020-2026).

La crise économique qui vient de commencer va impacter très fortement les Combs-la-Villais. La précarité sur notre territoire s’accentue et les besoins d’aide pour les plus démunis vont croître. Était- ce si urgent et nécessaire alors que la situation est si défavorable?

Augmentation en mai 2020

L’augmentation se décompose ainsi: indemnités du Maire (+4.45%), du premier adjoint (+32.04%) des adjoints (+6.60%) et des Conseillers Municipaux délégués (+53.44%).

La facture s’explique également par la création d’une indemnité, certes faible (81.68 Euros), aux simples conseillers municipaux mais dont le coût est d’environ 14700 euros /an (7 de la majorité, 8 des oppositions minoritaires).

200820142020
1 275 696 €1 315 008 €1 653 048 €
Évolution des indemnités : sommes cumulées par mandature

Ainsi, si l’analyse porte sur les seuls chiffres de revalorisation des indemnités du maire, de ses adjoints et de ses conseillers ayant une délégation, l’augmentation à la charge de la ville est-elle de près de 20% par rapport à la mandature précédente (2014-2020).

D’aucun nous rétorquerons qu’ils en ont le droit et que la loi de 2015 sur la Dotation de Solidarité Urbaine permet une majoration supplémentaire de 15%.

Pourquoi une telle décision qui choque les citoyens?

Or un droit n’est pas une obligation et il eut été préférable de s’abstenir de percevoir cette majoration dans une période si difficile pour tous et en particulier pour les budgets communaux.

Cette décisions s’explique en partie par le coût de l’alliance LR /LREM. C’est donc une décision politique qui a un coût pour la commune. En effet, cette alliance politique redistribue les postes au sein de cette alliance. Pour cela, le maire a créé un douzième poste d’adjoint, alors même que de plus en plus de domaines de compétences et de décisions sont passés sous l’autorité de l’agglomération. En d’autre terme, nous aurions besoin de moins d’adjoint puisqu’une partie des missions est désormais à la charge de l’agglomération Grand paris Sud.

Une augmentation du nombre d’adjoint est donc peu raisonnable et pas utile dans ce contexte de crise. Le surcoût pour la ville est de de plus de 14000Euros.

Une proposition modérée des élus du groupe « Agissons pour Combs »

La proposition était de réduire au minimum de 10% cette enveloppe. Elle a été rejetée alors qu’en « bon père de famille », il eut été plus raisonnable de limiter les augmentations au seul indice de la fonction publique pour les indemnités brutes avant majorations et ne pas se précipiter dès le début de la mandature pour donner une majoration supplémentaire que la loi permet. Tout cela est à la charge de la commune. La réponse du maire au conseil municipal parle d’elle-même (Cf. Conseil municipal : Compte rendu du 4 juin 2020).