Étiquette : Démocratie participative

Pour en finir avec Chronopost…

Le maire, Guy Geoffroy, n’avait pas publié sa lettre à ses « amis combs-la-villais », que nous savions déjà, nous, « ces gens indignes d’estime » disait-il, qu’il avait dû renoncer à son projet pharaonique d’implantation d’un hub Chronopost. Lâché par beaucoup, remis en question dans la presse sur sa posture anti-écologique, critiqué par de plus en plus d’habitants, il ne pouvait que rendre les armes…

La presse s’en empare dès le début !

La presse locale, sans équivoque a rapporté les événements de ces deux derniers mois. Sur le plan local, Le Parisien et La République de Seine-et-Marne ont exposé avec fidélité les positions de chaque partie. Elle a véritablement cherché à comprendre ce qui se passait, à nourrir des enquêtes originales, à en rendre compte, n’hésitant pas à revenir enquêter sur le terrain à plusieurs reprises.

L’implantation controversée d’un acteur industriel aussi incontournable que le groupe La Poste a également attiré l’attention de titres comme L’humanité et, pour l’audio visuel, de BFM TVParis Idf . Ainsi, tous les aspects sociaux, industriels et environnementaux du projet ont été couverts et disséqués par les professionnels de l’information. Ce travail, réalisé en toute indépendance répétons-le, sans pression d’aucune sorte ni tentative de manipulation, a constitué un atout évident pour les opposants que nous étions.

Le Grand Parisien, 29/08/2022, N°24261, P I

Et pour cause, le sujet est devenu un sujet d’actualité depuis déjà plusieurs mois. Le gouvernement avait annoncé dès mai 2022 de forts investissements de l’État pour stopper la stérilisation des terres agricoles et favoriser la réutilisation des friches industrielles et logistiques. Cela faisait suite aux premières mesures de janvier 2022. Tout cela a été répété il y a une semaine par la Première ministre.

Une fois de plus, le maire de notre commune et la totalité des élus de sa majorité défendaient un type de projet complétement obsolète ! En effet, alors que pendant des années les centres de tri logistique se sont installés sans trop d’opposition, des frondes citoyennes se sont maintenant multipliées dans toute la France. Et les victoires sont de plus en plus nombreuses, parfois après plusieurs années de combat.

Rencontre, N°183, novembre 2017 P.14

Dans notre commune, la dernière installation fût réalisée dans la zone de Parisud, pour la société Relais colis. Nulle opposition fin 2017 : l’installation a eu lieu dans une zone d’activités logistiques (pas dans une zone d’activités de développement durable), loin des habitations… Rien à voir avec ce qu’a voulu le maire pour l’Ecopole qui était en totale contradiction avec la politique de transition écologique que de plus en plus de politiques défendent sans distinction d’étiquettes partisanes.

Parisud, Entreprise Relais Colis…
dans la zone logistique !

La voix des habitants a été forte, digne et respectueuse des principes démocratiques. Elle a été entendue par les décideurs. Le maire n’avait plus d’autres choix que de reculer, la mort dans l’âme et fort en colère après ceux qui avaient osé, a-t-il cru bon de préciser, « lui donner une leçon ». Tout le monde aura compris que le maire est un mauvais perdant alors que nous avons tenté de l’orienter vers d’autres solutions en nous opposant à ce projet. Donc pas de leçons, mais des arguments raisonnés qui n’étaient pas discutables, dans le fond comme dans la forme, et totalement vérifiables.

Un maire en déroute… restons modeste !

Ce pharaonique projet est donc tombé dans les oubliettes. Fort heureusement puisqu’il s’agissait d’installer sur un site promis à des activités en lien direct avec la préservation de la biodiversité et le développement durable, la plus grande plateforme logistique de France. Une promesse de « bétonnage » gigantesque le tout agrémenté de quelques libertés assez osées avec le Plan local d’urbanisme (PLU). Le PLU, faut-il le rappeler, c’est la loi des opérations d’urbanisme dans notre commune. Et la loi, normalement, on la respecte y compris quand on est maire, non ?

Au soir du 26 août, on aurait cherché en vain, parmi les adhérents de notre association, les grandes manifestations de joie dignes des terrains de football mais courantes les soirs d’élection dans les permanences politiques. Pas de « On-a ga-gné ! On-a-ga-gné » sur l’air des lampions, ni de bouteilles de champagne à foison : nous avons eu le triomphe modeste. Naturellement modeste. La politique que nous voulons doit être une politique de débats d’idées contradictoires mais constructives, afin que chacun s’y retrouve.

Des rencontres citoyennes respectueuses
et propices aux débats…

Modeste mais un triomphe tout de même. Il n’est pas permis de discuter que les opposants au projet ont obtenu gain de cause. Pour les croiser quotidiennement, nos concitoyens n’en reviennent pas. Le pot de terre a bravé avec succès le pot de fer ! Quel a été le secret de cette réussite ? Quel est l’élément qui a permis de renverser en moins de deux mois, en pleine période estivale en plus, un dossier qui faisait figure de forteresse médiévale ? La réponse est : la cohésion, le travail et le respect de nos concitoyens ainsi qu’une vision commune forte. Ce qui a abouti à une force de conviction sans égale et à une légitimité indiscutable sur ce grand forum populaire qui s’est spontanément créé.

Notre association et les combs-la-villais qui nous ont soutenus n’ont donc pas sombré dans le triomphalisme à l’annonce de l’abandon du projet voici un peu plus d’une semaine. Nous étions déjà tournés vers « l’après Chronopost », vers l’avenir du site désormais hors de danger et qu’il est urgent de ramener dans le berceau de sa destination première.

Pour davantage de concertation, de transparence et de respect des règles …

D’ores et déjà, nous sommes certains que la solution viendra d’une poursuite de la concertation exceptionnelle que nous avons entamée avec la population. C’est elle qui doit décider, pas des technocrates qui ne vivent même pas à Combs-la-Ville, ce que sera le devenir de ces 20 hectares sauvés du béton. Un large éventail de projets, du moins coûteux au plus coûteux, sont susceptibles d’être de bons candidats à l’utilisation de ce terrain, depuis la création d’un sanctuaire de biodiversité à but pédagogique jusqu’à l’accueil d’entreprises réellement impliquées dans la transition écologique et le développement durable, plusieurs types de projets pouvant fort bien cohabiter sur les 20 hectares ainsi disponibles.

3 septembre 2022, forum des associations :
une occasion de revenir sur la responsabilité du maire
et de tous les élus de la majorité qui soutenaient la création
d’une zone logistique près des habitations…

Tout reste donc à faire. Restons soudés et vigilants derrière une seule préoccupation : redonner un sens à l’Ecopole et l’engager vers un retour à sa destination première, l’accueil d’activités propres et à vocation écologique. Et uniquement cela !

Cette fin de semaine, Gilles Prilleux, membre du groupe d’élus municipaux « Agissons pour Combs » et conseiller communautaire a rencontré successivement le président de l’agglomération Grand Paris sud et la présidente de l’EPA. Ces rencontres ont été l’occasion d’échanger sur le devenir de l’Ecopole et, plus particulièrement, de la deuxième tranche de la ZAC des Portes de Sénart, à Combs-la-Ville. A été également discutée la nécessité de redonner confiance aux politiques locaux qui ont, pour certains, un peu trop rapidement soutenu un projet totalement anti-écologique et contraire aux intérêts des habitants hors de leurs communes.

Faire Ecopolis…espérons que cela ne soit pas seulement
de belle phrases politiquement correctes !

Nous reviendrons sur ce sujet et sur la raison qui explique comment notre partie de l’Ecopole est devenue une banale zone d’activités économiques, semblable à tant d’autres ZAC peu attrayantes. Il est évident que le nœud du problème réside dans l’absence du b. a.-ba du fonctionnement démocratique : le contrôle des élus par les habitants. Encore plus lorsqu’il s’agit de l’agglomération qui n’est finalement qu’une addition de maires qui, s’arc-boutant sur leurs prérogatives, refusent qu’un autre maire puisse donner un autre avis que le sien sur son pré carré…

En attendant, venez nombreux à la mairie pour la réunion PLU le 14 septembre à 18h30

Les comptes et légendes du bon père de famille…

Sommé de répondre sur l’existence récente d’un rapport de la Cour des Comptes jugeant de la bonne gestion de la ville, le maire a été contraint de dire la vérité lors du conseil municipal du 26 janvier….

Du rêve de la gestion en bon père de famille…à la réalité

A longueur de conseils, de discours fleuves et d’éditos pour vanter sa bonne gestion de la ville, le maire fait référence à une institution au-dessus de la mêlée politique afin de paraitre parfaitement crédible : la Cour des Comptes.

Dire et le répéter année après année, cela n’engage à rien puisque personne n’ira vérifier si ces références existent et sont vraies. Durant 25 ans, personne ne l’a fait.

« (…) notre budget 2022, bâti sur des bases solides dues à la qualité de notre gestion, reconnue de longue date par la Cour des Comptes... »

Edito p.3, Rencontre, janvier 2022

Ce n’est pas la cour des comptes mais plus humblement la Chambre Régionale des Comptes (CRC) qui contrôle la gestion des communes selon l’article Article L211-1 du Code des juridictions financières. Donc pas de rapport de la Cour des Comptes pour Combs ni pour les autres communes !

Examinons alors le contrôle effectué par la CRC ? Nous nous sommes intéressés aux déclarations faites en 2021 lors de l’examen du budget (janvier 2021) et des comptes administratifs 2020 de la ville (mai 2021).

nous sommes régulièrement visités par la Chambre régionale des comptes. Je tiens à la disposition de tous ceux qui le souhaitent le dernier rapport en date de la chambre régionale des comptes qui est très éloquent par sa clarté et sa brièveté, puisqu’il est extrêmement rare. 

P.27 Compte Rendu du conseil municipal de mai 2021

Le maire affirme toujours la même chose :

  • Notre commune est régulièrement contrôlée
  • Il existe plusieurs rapports consultables louant la bonne gestion du maire.

Faire éclater la vérité au conseil municipal

Vérifions point par point ces affirmations !

  • Le contrôle de la CRC n’est ni fréquent ni régulier. Et notre commune n’échappe pas à la règle !Il suffit de consulter le site de la CRC de l’Ile de France pour constater la rareté des contrôles. Les oppositions n’ont que très peu de pouvoir pour contrôler efficacement la gestion. Il suffit de se souvenir des dérives des Balkany ou des Dassault. Cela a duré dans ces deux cas plus de 30 ans !

Comme le dit régulièrement la chambre régionale des comptes, la commune de Combs-la-Ville est une commune parfaitement bien gérée, en bon père de famille… »

P.27 Compte Rendu du conseil municipal de mai 2021

  • Nous avons demandé en vain par courrier et courriels lesdits rapports. Sans aucune réponse du maire, nous avons demandé par courrier le ou les rapports au président de la Chambre Régionale des Comptes. Nous avons alors posé une nouvelle question lors du conseil municipal du 26 janvier 2022.

Le dernier état, comme les précédents d’ailleurs, fait valoir que la Chambre régionale des comptes n’a rien à dire – rien à dire !


Compte rendu du conseil municipal du 17 mai 2021, P. 9

La vérité a enfin éclaté : il n’y a pas de rapport à présenter. Il s’agit en fait d’un courrier de 2011. Il n’y a effectivement rien à dire !

De fait, l’examen de la gestion de la ville concernait les années 2003-2008, c’est à dire lors du deuxième mandat de Guy Geoffroy (2020= 5ème mandat !).

Comment dialoguer et proposer pour faire autrement ?

Se référer aujourd’hui à un examen concernant les années 2003-2008, est-ce honnête pour parler de la gestion de la ville en 2022 ?

Lettre de 2011 : examen débuté en 2009 pour les années 2003-2008

En 2003/2008, la situation de notre commune était saine, ce qui n’est plus le cas maintenant (endettement jusqu’en 2054, dette passant de 9.3 M€ à 12.5 M€ entre 2018 et 2022). Et que dire de l’état de nos équipements publics et des services offerts aux habitants !

Beaucoup d’entre nous ont cru aux déclarations lyriques du maire depuis 27 ans donnant l’image d’une gestion saine au service du bien public.

Le seul résultat a été de détourner les habitants du politique et des urnes pour que le maire, bon orateur, ne conserve que son électorat, acquis depuis longtemps.

La colère qui monte et les frustrations qui sont lisibles sur les réseaux sociaux de la ville doivent pouvoir déboucher sur une forme nouvelle de dialogue constructif pour l’avenir (rencontres et réflexion participative, nouvelles formes d’investissement dans la politique locale). Il nous faut être capables de construire ensemble une parole politique !

Cela suppose que des jeunes, des parents d’enfants scolarisés, des usagers de nos services municipaux, des membres des associations de la ville, des séniors (…) discutent entre eux afin d’être une force de proposition.

De multiples expériences existent dans notre pays et doivent être la source d’inspiration pour créer dans notre commune les conditions pour faire autrement et sortir d’un âge des mensonges grossiers, que l’on veut révolu qui salissent non seulement la démocratie et les citoyens mais la mettent en danger de mort !