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Police municipale

Qui peut le moins peut-il le plus ?

Lors du conseil municipal, un détail, qui n’en est pas un, nous a fait réagir : la nomination d’un simple agent brigadier en remplacement d’un brigadier-chef.

Sentiment d’abandon et violences urbaines

Nous avions déjà abordé dans un article de la fin du mois de septembre la problématique de la sécurité et des incivilités. Forte montée des trafics de drogue à la vue et au su de tous. Drive et tarifs à la connaissance des habitants sur les murs et ronds-points. Ces derniers jours, Combs-la-Ville a été le théâtre de violences urbaines qui nous interrogent toujours plus sur les réponses à apporter.

En effet, début décembre deux jeunes cagoulés ont tiré d’une voiture avec un pistolet à billes sur les enfants à l’arrêt de bus. Le lendemain, le 9 décembre, vers 8h30 du matin, faisant suite à un affrontement près de la gare, une trentaine de jeunes se seraient opposées rue des écoles avec bâtons, pelles et autres outils de frappe. Un jeune Méen a été blessé. Entendant les sirènes de la police nationale, le groupe se serait alors dispersé. Les abords du Lycée J. Prévert sont devenus un lieu de bagarres entre les jeunes de Savigny- Le-Temple ou du Mée et les jeunes de notre commune.

La situation dégénère peu à peu, les trafics s’implantent et le sentiment d’abandon augmente dans certains quartiers, en particulier autour de la gare. Nous avions dans notre précédent article évoqué la question des missions de la police municipale, de ses horaires et de ses zones d’interventions qui sont à faire évoluer.

Police municipale et missions

Nous sommes passés progressivement de 2 à 6 policiers municipaux seulement en 25 ans. A Moissy- Cramayel, elle a été dotée d’un maître-chien. Le nombre d’agents y est comparativement plus élevé que dans notre ville alors qu’un poste de la police nationale est présent. A Savigny- le temple, la police municipale est composée d’une équipe d’îlotiers, d’une brigade de stationnement et d’une brigade équestre. Dans la plupart des communes le chiffre est en constante augmentation. Cela est d’autant plus important que la situation globale dans les banlieues et dans certains quartiers se dégradent très rapidement. C’est le cas dans notre commune qui n’avait jusqu’à ces dernières années pas connu de tensions, de violences et de trafics de cette ampleur.

voiture de police
Voiture de la police municipale

Fixées par la loi, les missions théoriques des policiers municipaux n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Un tableau consultable sur le site de la mairie est d’ailleurs très explicite. Dans notre commune, la police municipale est armée depuis quelques années. La loi relative à la sécurité globale en cours de discussion pose la question une fois de plus de l’élargissement des compétences des policiers municipaux.

Les missions sont donc extrêmement larges et nécessitent pour qu’elles soient effectives, un personnel en nombre suffisant avec des compétences et une expérience maîtrisée. Est-ce vraiment le cas dans notre commune ?

Interrogations autour d’un recrutement d’un policier

Lors du conseil municipal du 14 décembre, une délibération concernant les effectifs du personnel communal nous a surpris, une fois de plus. Il s’agissait notamment du remplacement d’un brigadier-chef par un simple agent brigadier. Nous remplaçons donc une personne expérimentée par un simple agent dont la grille indiciaire est moindre. La recherche d’économie conduit notre commune à remplacer les personnes partantes par des personnes moins qualifiées et par conséquent avec une plus faible rémunération.

Cela interroge. Tout d’abord au sujet de nos finances dont le bilan inquiétant et officiel de 2019 démontre que la commune n’a désormais plus aucune capacité financière. Et ce n’est pas la COVID qui va améliorer les choses. Se posent alors les choix et les priorités dans les dépenses. Ce sont des choix politiques. De toute évidence, la sécurité n’en est pas un !

Le maire a considéré lors du conseil municipal que l’expérience, le grade ne sont pas des « critères essentiels » pour intégrer la police municipale. L’important est de les former et « pourquoi pas, une certaine inexpérience ».

Mais n’est-ce-pas essentiel ?

Du fait de la dégradation de la situation, nous avons besoin de stabilité et d’engagement. Cet état de fait nécessite le recrutement de personnel qualifié, expérimenté et bien rémunéré.

Si la formation est obligatoire et nécessaire (nos policiers sont armés,) le profil et les conditions d’embauche sont déterminantes. Grade et indice proposés expliquent que nos policiers mutent. Nous observons une hémorragie de nos policiers vers des villes qui offrent des possibilités d’avancement de grade, d’évolution de carrière et donc de meilleure rémunérations. L’un d’entre eux est parti pour Epinay avec une augmentation significative. Le poste est resté vacant un long moment. Selon nous, les conditions de recrutement sont donc essentielles car la rémunération est liée au grade et à l’indice d’embauche de la fonction publique.

Poste de la police municipale
Poste de la police municipale

Il est difficile de réduire toujours plus les frais de fonctionnement pour essayer de retrouver un peu d’autofinancement. Les choix d’investissement qui ont été faits, les dépassements de budget pour la piscine ont grevé un peu plus nos finances. Ils ont supprimé nos marges de manœuvre. Nous en payons le prix dans tous les domaines du vivre ensemble et la police municipale en souffre également.

Avec la somme affectée à l’augmentation des élus, nous aurions pu embaucher au moins un policier supplémentaire et améliorer la rémunération des policiers aujourd’hui en poste. C’est ce que nous aurions fait ! Il nous faut adapter nos besoins à la situation. Cela relève d’un choix politique. Nous ne sommes pas du tout d’accord avec le choix politique de la majorité.

Pour lutter efficacement contre le trafic de drogue, nous devons adhérer au dispositif qui va être mis en place par le ministère de l’intérieur permettant aux citoyens de signaler les points de deal. La municipalité doit agir dans ce sens et ne pas nier la réalité.