Étiquette : Trame verte

La coulée verte une nouvelle fois menacée !

Décidément, le maire ne l’aime pas beaucoup notre coulée verte ! Après avoir projeté, en catimini, de stériliser 2 100 m2 de la plaine centrale, près de la piscine, au moyen d’une dalle bitumée, la majorité municipale, qui, comme vous le savez, a brusquement fait machine arrière sur ce projet, persiste et signe. Voici qu’ils s’attaquent à présent, sans l’avoir crié sur les toits, à une autre partie de notre coulée verte : le parc de l’Abreuvoir !

Pourquoi s’attaquer une fois de plus à la coulée verte ?

Au cœur de cette nouvelle attaque ressurgit la question de la vente du centre de loisirs du Chêne et de la création d’un petit centre périscolaire dans l’enceinte de l’école du Chêne.

Depuis les interventions au conseil municipal du groupe « Agissons pour Combs », nos multiples articles sur cette question, nos informations auprès des familles, notre rassemblement devant la mairie, la majorité fait profil bas sur cette question mais continue d’agir dans l’ombre. Tout en maintenant son objectif de vendre un équipement public indispensable, elle a été contrainte de répondre aux critiques des parents et des personnels municipaux animant les centres périscolaires ou de loisirs…

Permis de construire :
plan masse au 1/500e de mars 2021 :
pas d’espace de jeux ni d’espace vert !

En effet, le maire et sa majorité, coupés des réalités et des besoins des enfants, n’avaient pas pensé une seconde que les enfants devaient pouvoir jouer et s’amuser en extérieur.

Une entrée près des poubelles :
La création d’un nouveau cheminement dans la trame verte
va permettre de ne plus passer près des poubelles !

La preuve la plus évidente est le positionnement du nouveau centre périscolaire. Les fenêtres et la porte d’accès sont tournées vers les bâtiments du groupe scolaire « Le Chêne » et non pas vers l’espace vert. Même le plus mauvais des architectes n’aurait pas osé faire une implantation de ce type sans y être contraint par le maître d’ouvrage (le client) et sans émettre de fortes réserves.

Un centre tourné vers l’école :
aucune fenêtre ni porte côté espace vert
et cela n’est pas modifiable !

Un projet incohérent dès le départ

C’est surtout la preuve que l’intention initiale était la suivante :

  • Limiter l’emprise au sol de ce centre en restant dans l’enceinte du groupe scolaire
  • Limiter les frais au maximum (pas de budget prévu autre que quelques plantations sur les côtés du nouveau bâtiment)
  • Vendre au plus vite le centre de loisirs pour remplir les caisses défaillantes

Or, nos mobilisations ont eu des résultats :

  • La vente a été retardée, subterfuge couramment utilisé pour très probablement faire oublier ce scandale
  • Un espace de jeux pour les enfants et suffisamment spacieux pour faire oublier celui du Chêne (7 000 m2) a été mis à l’ordre du jour
  • Un effort de communication a été provoqué, insistant sur le bien-fondé d’un tel projet et la prétendue grande vétusté de l’ancien centre.
Nouvel accès et nouvelles limites :
il ne restera de cette partie de la coulée verte
qu’un simple cheminement !

La seule solution pour réaliser un espace de jeux était alors de s’attaquer à la coulée verte en la réduisant de 3 000 m2. Après tout, cet espace restera vert et qui ira se plaindre de cela ? Nous ! Pourquoi ? Parce qu’il suffisait de rénover le centre historique du Chêne et conserver cet espace ouvert à tous les habitants et non plus seulement aux enfants du centre périscolaire quelques heures par jour.

La protection de la coulée verte est un enjeu majeur

Cette nouvelle attaque de la trame verte se fait une fois de plus alors que la révision du PLU (Plan local d’urbanisme) aurait dû inciter le gel de tels projets (champs de foire, centre périscolaire …) et une mise entre parenthèse du bétonnage. Or c’est le contraire qui s’est produit dès le début de ce 5ème mandat. Celui qui se présentait en 2020 comme un « vrai maire » avec un vrai programme (et qui veut demain être un VRAI DÉPUTÉ !) multiplie les projets incohérents et se précipite pour signer un plan de Relance Logement avec l’État dont les effets vont être dévastateurs.

Espace vert dédié au centre périscolaire :
que va devenir cette allée en enrobé ?

La coulée verte est la colonne vertébrale de l’urbanisation de notre commune depuis les années 60/70, c’est à dire au moment de la création de la ville nouvelle. La ville rue qui s’étirait de l’église Saint Vincent à la gare s’est alors étendue vers le sud autour de cette coulée verte. C’est dire combien elle est essentielle, véritable poumon ouvert à tous les habitants. Elle nécessite que s’engage une véritable réflexion globale pour la mettre en valeur et y favoriser la biodiversité (et ce n’est pas les mini-forêts qui sont la solution). Ce débat doit avoir lieu lors de la révision du PLU mais il semble d’ores et déjà bien mal engagé.

Devenir de la première clôture
installée il y a peu ?

En effet, les débats sont déjà orientés par la majorité pour détourner l’attention et ne pas trop évoquer la trame verte. Pour la majorité le cœur de la ville est situé à la Coupole afin de justifier la réfection du parking de Lidl.

Venez participez à nos futurs réunions-débats !

Et pourtant, la trame verte est un enjeu majeur pour repenser la ville frappée de plus en plus durement par le réchauffement climatique. D’ailleurs, la protection de la trame verte a été au cœur des débats lors de la simple modification du PLU en 2018.

Il pourrait d’ailleurs être préjudiciable de généraliser la mise en place de cette trame de protection sur tous les espaces verts de la commune car cela conduirait à interdire tous travaux…

Position du maire et de sa majorité dans le rapport du commissaire enquêteur lors de la modification du PLU, Juin 2018, P.27

La position du maire et de sa majorité était déjà sans appel :

  • Refus de réviser le PLU pour se donner encore du temps pour bétonner sans contrainte alors que cela était une promesse depuis 2014
  • Refus de protéger la coulée verte en mettant en avant des arguments qui ont été dénoncés par le commissaire enquêteur
  • Refus d’entendre les remarques faites par les habitants
  • Vente de 1,5 hectare du parc Central

 Ces espaces méritent cependant une règle de protection

réponse du commissaire enquêteur à la position du maire sur la question de la protection de la trame verte (juin 2018, P.27)

Nous ne pouvons que regretter que le projet initial si mal réfléchi dès le départ oblige la majorité à chercher une solution palliative qui au final s’attaque une fois de plus à la trame verte. Nous aurions fait autrement, dans la concertation, en rénovant l’ancien centre. Il ne restera qu’un cheminement pour passer de la rue du Chêne à la rue de l’abreuvoir.

Afin de mieux protéger la trame verte, il faut que le maximum de citoyens participe à la réflexion sur la ville de demain. Nous vous invitons dès à présent à des ateliers et des réunions publiques qui débuteront en septembre après les vacances scolaires. Nous vous y inviterons bien évidemment.

Le compte n’y est pas !

Alors que le haut du Breuil est massacré, la communication et le marketing de la majorité municipale font tout pour faire croire que « deux mini-forêts » peuvent remplacer des bois abritant une biodiversité remarquable !

Greenwashing et marketing

Novembre 2021 : Haut du Breuil, des milliers de m2 de bois et de verger détruits. Dans le même temps, et cela ne peut pas être un hasard, la majorité s’active pour planter deux petites surfaces à l’intérieur du parc central, juste à côté de l’espace qui devait accueillir une belle dalle de bitume de 2100m2.

Campagne publicitaire sur le site de la ville :
« Venez planter une mini forêt » le 4 décembre

Le principe est de planter arbres et arbustes,sur de petits espaces, une densité extrême de végétaux (3 arbres au m2). Chiffre considérable puisque pour le parc central, il est prévu sur 2x200m2 environ 1200 végétaux. Tout cela pour obtenir une « forêt de 100 ans en seulement 10 ans » !

Bande de 3 m de large seulement :
219 m2 plantation d’une mini-forêt dite comestible.

Ce concept japonais des années 1970 du botaniste Akira Miyawaki est arrivé en force très récemment dans les pays occidentaux, il a été repris par les maires des grandes villes (Paris, Toulouse, Bordeaux…) sur les rares espaces disponibles (friches, bordures de périphérique etc).

Plantation sur les talus du périphérique…
bien différent de la situation dans un parc public
qui pourrait accueillir facilement des arbres

La majorité a justifié cette plantation du mois de décembre comme un moyen de lutter contre le réchauffement climatique et les ilots de chaleur urbain ! Qui peut être opposé à une action présentée ainsi ou contre des actions participatives et citoyennes ? Pas nous bien évidemment !

Faisant face à la bande étroite,
222 m2 en forme de cœur

Or nombreux sont les spécialistes (écologues, architectes paysagistes, forestiers) qui dénoncent ce concept aux arguments, non pas scientifiques, mais « marketing », bien vendus par des associations et des sociétés, et valorisé par des personnalités politiques qui veulent se verdir !

Mini-forêt : un concept remis en cause

Notre propos n’est pas de nier les très nombreux services écologiques rendus par les arbres et les forêts aux populations urbaines, ni même de contester les enjeux de la végétalisation des villes. Seulement il faut appeler un chat un chat, un arbre un arbre, un bosquet un bosquet, et une forêt une forêt.

The Conversation, février 2021 , Média d’experts et chercheurs indépendants
  • Une forêt n’est pas mini : Elle se définit par la biodiversité qu’elle héberge et par la complexité des interactions créées entre tous les organismes vivants (= écosystème forestier). Cela prend du temps…Rien de tel sur un espace aussi petit que 200m2 en plein parc public très fréquenté. Les végétaux qui sont de jeunes plants vont être mis à rude épreuve « un moyen de se donner bonne conscience sous couvert de science ». En écologie la notion de taille de l’espace compte !
  • Un arbre ne peut pas être mature en 10 ans : La forte densité implique que les végétaux vont chercher la lumière en prenant très vite de la hauteur. L’arbre devient un fût gracile et son sommet feuillu sera peu développé, fragile. Des grandes perches « au pied d’argile » sans système racinaire étendu et profond pour résister aux coups de vent. L’impression ne sera que visuelle du fait de la densité. Et la biodiversité qui est importante dans les houppiers (sommet de l’arbre) et dans les systèmes racinaires sera réduite.
  • Un concept d’une zone climatique différente : Réalisé en Asie et en Amérique du Sud dans un climat tropical aux écosystèmes différents, ce concept est critiqué pour cela :

 Nous sommes dans un contexte où contrairement au milieu tropical, les espèces ne sont pas faites pour vivre entre elles à forte densité. C’est une illusion d’imaginer que mélanger toutes les espèces d’un écosystème leur permettra de coopérer entre elles. »


Hervé Le Bouler, Ancien responsable forêts de France Nature Environnement (FNE)
  • Forte densité = forte mortalité et fragilité organique : Les rares chiffres des études faites à ce sujet donnent 61 à 84 % de mortalité des arbres 12 ans après la plantation.
Plantation : quadrillage de préparation
avec 3 plants par m2

Ainsi, cette action s’avère être du Greenwashing et une opération de marketing pour faire oublier le massacre de la fin du mois de novembre et les près de 600 logements en cours relevés sur les permis de construire.

Posons-nous les bonnes questions…

Combien d’arbres ont été détruits dans notre commune ces dernières années ? Des milliers sans aucun doute car chaque subdivision de terrain voit encore aujourd’hui son lot de destruction et d’arbres non-remplacés. Et que dire lorsqu’un immeuble prend la place d’un jardin ? Et ce n’est pas le Plan Local d’Urbanisme qui protège. Personne ne contrôle l’application du principe inscrit dans le PLU : « Les plantations existantes doivent être maintenues ou remplacées par des plantations équivalentes d’espèces indigènes ».

Un projet participatif qui n’a pas fait le plein de participants…
Heureusement que le service espace vert a été actif pour planter !

Il y a quelques années, la mode était aux murs végétalisés. Avec le temps, il est clair que ce concept était peu écologique et difficile à pérenniser en extérieur. Il en est de même avec ce concept ultra commercial de mini-forêts. Planter un arbre, c’est savoir être patient et le faire pour les générations futures.

 Face à la crise écologique, on aurait envie d’appuyer sur un bouton pour créer une forêt centenaire sur une place de parking. Or les forêts, c’est le temps long… Sans le vouloir, ils reprennent le même discours que la filière bois en entretenant l’illusion que l’on peut recréer des forêts primaires en claquant des doigts. »

Canopée, Sylvain Angerand
Après plantation d’une « mini-forêt » de petits plants

Végétaliser notre commune est une nécessité mais pas n’importe comment ! Et aménager et planter un parc public ne se fait pas sans réflexion globale sur les usages d’un parc public. Une fois de plus, la majorité joue aux apprentis sorciers, incapable de réfléchir sur l’espace global de la ville et de ses trames. Le nouveau PLU, attendu depuis déjà 8 ans, permettra t-il de donner de la cohérence là où il n’y en a pas aujourd’hui ? Dans un prochain article, nous vous proposerons une autre vision de la trame verte.