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T-Zen, ne vois-tu rien venir ?

Le 14 septembre 2022, une réunion publique en mairie avait pour objectif de présenter le diagnostic et le PADD, premières étapes de la révision du Plan Local d’urbanisme (PLU). A cette occasion, le maire a expliqué aux Combs-la-villais présents qu’il avait souhaité voir s’installer le T-Zen, dans notre commune, dès sa création. Et qu’il inscrivait dans le Projet d’Aménagement et de Développement Durables son arrivée près de l’Ecopole. Faisons le point sur cette question !

T-Zen : un mode de transport moderne

Le T-Zen est un réseau de bus francilien sur site propre (possédant une voie dédiée), géré par Île-de-France Mobilités. En octobre 2009, le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) annonce sa création et lance les travaux de la ligne 1 reliant Lieusaint / Moissy (Sénart) à Corbeil-Essonnes. D’autres lignes ont suivi.

Stations desservies par le T-Zen 1

Les premières lignes de T-zen numérotés de 1 à 5 sont des lignes desservant de nombreuses communes sur plusieurs départements. Les lignes 1, 2 et 4 concernent le raccordement de notre agglomération Grand Paris Sud (GPS) avec des communes de GPS ou des communes voisines comme Melun.

Plan du T-Zen 2 reliant Lieusaint à Melun

De nouvelles lignes sont à l’étude mais la réalisation sur site propre est coûteuse et contraignante. Cependant, le T-Zen offre de nombreux avantages. En particulier, il est facilement transformable en ligne de tramway et il a été conçu pour être prioritaire aux feux. Les stations du T-Zen sont distantes d’environ 500 mètres l’une de l’autre et sont le plus souvent équipées de parcs à vélos. Modernes, ces réseaux sont adaptés aux personnes à mobilités réduites, ce qui est appréciable et ne fait pas regretter l’offre des lignes du métro parisien qui sont toujours particulièrement inadaptées et inaccessibles au PMR.

T-Zen : un concept en site propre :
La voie dédiée est le gage d’une très grande régularité *
(pas d’aléas lié à la circulation). 

Et Combs alors ??

Combs-la-Ville est la grande oubliée du T-Zen et et se retrouve à l’écart de toutes les connexions de transports publics. La ligne 1 ne relie pas Combs au Carré Sénart ni également en bout de ligne à Corbeil-Essonnes. Tout comme le T-Zen 2 ne relie pas Combs à Melun.

Plusieurs faits sont à prendre en compte pour comprendre l’absence de T-Zen sur notre commune :

  • 1 La lecture de Rencontre au moment de sa création nous donne une première explication :

Le comble, à ce niveau, est atteint lorsque la même opposition, aujourd’hui représenté au sein de la majorité du Conseil Régional, conteste le tracé acté depuis plusieurs années du futur tram-bus de l’agglomération…

Rencontre, n°109, mai 2010, Édito p.3 de Guy Geoffroy

Il faut savoir qu’en 2010, Philippe Sainsard, responsable de l’opposition municipale était également membre de la majorité au Conseil Régional. Il souhaitait que le T-Zen desserve notre commune. Dans cet édito de mai 2010, Guy Geoffroy critiquait l’opposition municipale de l’époque car le maire ne contestait pas le tracé du T-Zen à l’époque. Tracé qui laisse depuis 2010 notre commune sans relation directe avec Melun et son hôpital (notre hôpital de secteur), ne relie pas directement la commune au Carré Sénart et à Corbeil-Essonnes. Il considèrait donc que le tracé qui ne passe pas par Combs-la-Ville était le bon. Il se positionnait en politique opposant deux partis politiques (UMP/LR au PS) et non pas comme maire défendant les intérêts de ses administrés ;

  • 2 Le deuxième élément à prendre en compte concerne l’absence d’opposition de Guy Geoffroy à ce tracé au sein des instances décisionnaires ;

Il faut savoir que, en 2010, Guy Geoffroy était député-maire et que sa parole avait donc, sans doute, davantage de poids que maintenant. De plus, dans la prise de décision, notre commune pesait très fortement au sein de l’agglomération de l’époque qui était plus petite (syndicat d’agglomération nouvelle de Sénart-Ville Nouvelle). Il n’a donc rien fait pour bloquer le projet en l’état alors qu’il en avait le pouvoir.

Arrêt du T-Zen, ligne 1
  • 3 La troisième explication nous a été donnée par Philippe Sainsard.

Conseiller régional entre 2010 et 2015, membre, à l’époque du conseil d’administration du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), Philippe Sainsard souhaitait obtenir une modification du tracé du T-Zen afin que notre commune puisse bénéficier de ce mode de transport. L’étude de faisabilité avait évalué que le coût de raccordement de Combs-la-Ville serait très élevé par rapport à ce qui avait été engagé initialement puisque cela n’avait pas été pris en compte dès le départ du fait que notre commune ne souhaitait pas y souscrire.

Rencontre, n°109, mai 2010, p.22,
Article de l’opposition conduite par Philippe Sainsard

Le maire de Combs n’y était pas favorable car, à une époque où la question de l’insécurité était au cœur des débats politiques (et l’est toujours), on allait faciliter les déplacements entre des quartiers à mauvaise réputation (Les Tarterêts par exemple) à notre commune.

Est-ce réalisable malgré cette occasion manquée ?

Depuis 2010, les diverses campagnes électorales ont remis sur le devant de la scène la question du transport et donc celle concernant le T-Zen pour notre commune. Cette proposition de raccordement apparue dans le cadre du PADD pose la question de sa faisabilité aujourd’hui.

L’une des difficultés techniques repose sur le passage du T-Zen de l’autre côté de la voie ferrée pour pouvoir le raccorder à Lieusaint. Cela suppose de modifier l’ouvrage d’art en place afin de passer sous la francilienne. Ce qui est couteux.

Le maire souhaite maintenant que le T-Zen arrive au niveau de l’Ecopole. Cette proposition nous semble insuffisante.

Il serait nécessaire que la ligne du T-Zen se prolonge jusqu’au niveau des arrêts de bus de la gare afin que notre commune soit réellement connectée. Fixer la tête de ligne à la périphérie de la commune, comme semble le proposer le maire, n’est ni judicieux ni satisfaisant. Cette solution nécessiterait de prendre le bus pour rejoindre l’Ecopole à la gare.

Il suffirait que le T-Zen ne soit plus sur site propre sur les deux kilomètres qui séparent l’Ecopole de la gare. Rien d’impossible puisque ce type de bus peut rouler sur une voie normale. Ce qui est déjà le cas à l’arrivée de Corbeil qui effectivement se retrouve dans le trafic routier classique près de son terminus.

En conclusion, un projet possible mais coûteux qui demandera des adaptations et surtout de très longues années avant de voir un T-Zen circuler à Combs. Tout cela parce que nous avons manqué cette occasion unique de participer à un projet auquel le maire ne croyait pas et dont il ne voulait pas en 2010 !