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Centre aquatique : le bassin nordique va t-il fermer ?

Avant même son entrée en service, voici deux ans, le bassin nordique de notre nouveau centre aquatique a posé question. Comment justifier un tel équipement alors que nous devons accélérer la mise en œuvre de la transition écologique ? Faisons le point sur cette question qui, de l’avis de beaucoup, met en relief le manque d’anticipation et de cohérence de la majorité ainsi qu’un décalage plus que flagrant entre une communication municipale prétendument tournée vers l’écologie et une réalité moins reluisante.

Petite histoire d’un centre nautique déjà dépassé

Souvenons-nous. La piscine « Soleil » avait besoin d’être remplacée afin de mieux correspondre aux besoins et aux usages d’un population qui s’est accrue depuis son inauguration en 1975. Entre 1975 et 2020, la population a en effet doublé passant de 11 000 à 22 000 habitants. De fait, la piscine était plus que vieillissante et inadaptée, une passoire thermique créée à une époque où le réchauffement climatique animait rarement les débats. Après 50 ans de bons et loyaux services, il était plus que temps de s’en préoccuper !

Promesse de Guy Geoffroy,
programme électoral de 2008, p.4

La majorité municipale avait bien promis en 2008 de rénover cet équipement mais rien ne se fera jusqu’en… 2014 ! Il faudra attendre la mandature suivante (2014-20) pour que le projet aboutisse, financé en secret et en partie par la vente d’un hectare et demi du parc Central, et qu’il soit inauguré, six ans plus tard, au début de la présente mandature en septembre 2020.

Un centre avec une salle de Fitness
coûteuse et un bassin nordique.
Un bassin couvert supplémentaire aurait été plus judicieux.

Le choix de conserver la piscine Tournesol (l’une des 187 mises en service en France) était un parti-pris patrimonial. Mais que dire de la création d’un bassin de 25 mètres dit « nordique », donc en extérieur, chauffé à 28°C, été comme hiver, qui faisait toute la fierté de notre majorité municipale ? Que c’était là une initiative, dès le début, éminemment critiquable ! Depuis 2020, lors des réunions du conseil municipal, le groupe « Agissons pour Combs » n’a pas cessé de mettre en cause le coût de ce bassin nordique et son caractère anti-écologique à une époque où il est plus qu’urgent de lutter contre le réchauffement climatique.

Le bassin nordique du centre nautique

La gestion du centre nautique est à la charge de l’agglomération Grand Paris Sud (GPS) depuis son ouverture. Or en terme énergétique, les piscines pèsent pour moitié dans la facture énergétique de GPS qui va augmenter de 11 M€ entre 2022 et 2023. Autrement dit : l’équivalent de ce que rapportera à GPS l’augmentation de la taxe foncière et de la taxe sur les ordures ménagères.

Autant dire, à l’heure où le Quatar s’apprête, sous les quolibets, à climatiser les stades de football qui accueilleront très bientôt le Mondial, que la question qui se pose au sein de GPS est de savoir s’il est judicieux de chauffer cet hiver un bassin nordique ouvert à tous les vents mais voulu par le maire de notre commune et quelques rares nageurs aimant affronter le froid l’hiver mais dans une eau bien chaude…

Les bassins nordiques sont-ils en sursis un peu partout en France ?

Le modèle de centre nautique qui s’est développé depuis quelques années en France allie bassins traditionnels et bassin nordique. Selon Ouest France, il serait passé de 20 à 200 dans l’Hexagone et un projet sur trois intègre ce type de bassin nordique. A croire que les élus sont totalement déconnectés de la réalité climatique et ne parlent de transition écologique que pour se donner bonne conscience.

Par souci d’économie, les communes et les intercommunalités se trouvent dans l’obligation de revoir leur stratégie pour se montrer plus réalistes, plus soucieuses des deniers publics et plus écologiques. L’exemple de la ville de Fougères, en Ille-et-Vilaine, est significatif. Le bassin nordique de la cité bretonne engloutit 30 % de l’énergie consommée par la ville. La question de son maintien cet hiver se pose alors que ce bassin nordique est récent et a été ouvert au public en janvier 2021 (…)

« On dit que les bassins ouverts coûtent moins cher, parce qu’on ne recycle pas et on ne chauffe pas l’air. Sauf que ça peut vite devenir monstrueux. »

Ouest-France, Alan LE BLOA , 07/09/2022, Propos de Nicolas Foll,directeur du centre nautique

De fait, la déperdition de chaleur est causée, dans ce type d’équipement, surtout par le vent, plus que par la température ambiante. Selon les mesures effectuées par Nicolas Foll, un bassin nordique « consomme 30 % de l’énergie globale, voire 50 % quand on arrive en dessous de 8 °C, avec un vent supérieur à 30 km/h ».

Décembre 2021, bassin nordique de Niort
et sa déperdition de chaleur

L’expérience montre finalement que couvrir le bassin ne suffit pas. Comme le laisser couvert toute la journée n’est pas non plus une solution, autant le neutraliser l’hiver !

Par grand vent, en hiver, la nuit, avec notre chaudière à bois et nos deux chaudières à gaz d’appoint fonctionnant à pleine capacité, on n’atteint pas 27 °C. On chauffe les petits oiseaux. »

Propos de Nicolas Foll,directeur du centre nautique

De plus en plus de citoyens se mobilisent contre ce type de bassin nordique qui sont le symbole d’une gabegie énergétique ayant un impact sur le climat et donc sur la conservation de la biodiversité. Ce fût le cas à Niort le 12 mars dernier lors d’une manifestation contre la piscine de Pré-Leroy qui possède un bassin nordique inauguré juste avant le notre, en décembre 2021.

Une occasion manquée de plus…

A travers ces deux exemples de bassins nordiques ultra modernes se pose la question du bien fondé de tels investissements dispendieux, pour des équipements qui, dès leur conception, étaient énergivores et présentaient des bilans carbones négatifs. D’autres exemples pourraient être mis en avant comme celui de Rennes (mars 2021) ou de Chartres par exemple. Faire plaisir aux usagers et répondre à des attentes ludiques ne peut plus être suffisant aujourd’hui.

Site de la ville de Rennes, bassin créé en 2018
« une eau à la température tropicale »

Était-il donc opportun, dans un contexte de réchauffement climatique qui s’accélère, de faire construire un bassin nordique qui a probablement coûté au minimum avec l’ingénierie 1,5 à 2 M€ ? N’aurait-il pas été plus judicieux d’adopter une VRAIE gestion de père de famille et de consacrer cet argent à des projets qui auraient permis de réduire notre impact carbone ; en rénovant et isolant mieux nos équipements publics comme nos écoles qui sont de vraies passoires et qui surchauffent l’été comme c’est le cas par exemple à l’école de la Tour d’Aleron ?

On va se poser la question à GPS : on fait quoi des piscines ? Je parle d’une compétence portée par notre agglomération !

Philippe RIO, Vice-président de GPS et maire de Grigny, Conseil communautaire du 27 septembre 2022, YouTube à 52minutes

Ce sera à GPS de décider de la fermeture totale ou partielle de ce bassin cet hiver, mais nul doute que Guy Geoffroy va faire des pieds et des mains pour ne pas perdre la face et exiger que son cher (le qualificatif est bien trouvé !) bassin nordique reste ouvert malgré tout. Nous allons le savoir très vite car GPS est à la recherche de solutions radicales pour réduire une facture qui va impacter le budget de fonctionnement et remettre en question les investissements à venir en les retardant voire pour certains, en les mettant aux oubliettes…

Le service public que doit assurer une commune ou une intercommunalité doit s’astreindre à assurer en premier lieu des créneaux horaires suffisants pour que les enfants et les adultes puissent apprendre à nager et pratiquer une activité physique saine. Le reste est un superflu que nous n’avons pas les moyens d’assurer.

Une chose est certaine, nous avions raison de considérer, dès la création de l’association Ensemble Autrement, que ce projet coûteux ne répondait pas aux besoins réels et était contraire à ce que les collectivités doivent faire pour préserver notre planète !

un projet immobilier global: piscine et immeubles

Piscine et projet immobilier : un choix destructeur !

Pourquoi un projet de piscine, devenu centre aquatique, est il devenu un projet immobilier global ? Petits compléments d’informations pour mieux comprendre un projet tant retardé.

Comment financer un projet coûteux à 12 millions d’euros ?

Retardé faute de moyens financiers, le projet au départ prévu comme une rénovation globale est devenu un projet de centre aquatique couteux.

En 2014, le projet est dans les cartons depuis 6 ans, rien n’est encore acté pour sa réalisation. La création de la nouvelle agglomération de GPS en 2016 change la donne. L’agglomération va donner une partie des subventions nécessaires pour la construction de la nouvelle piscine. La commune prendra sur ses deniers plus de 50% de la dépense. Dans le même temps, la gestion des piscines passe sous le contrôle de GPS. A charge à la commune de réaliser l’équipement.

110 logements sur 13200 m2

Pour financer un projet qui n’est plus, de fait, la réalisation d’une simple piscine, la ville va devoir emprunter et autofinancer l’équipement. Le budget annuel de la ville tourne alors autour de 27 millions d’euros. Elle doit donc s’autofinancer en réalisant une opération immobilière d’envergure. Et pour cela, la commune vend 1 hectare et demi du parc Central à des promoteurs. Le projet pour ce quartier n’est donc plus la réalisation d’une piscine. Il s’agit désormais de construire un quartier avec la création de nouveaux immeubles. L’appétit féroce des promoteurs, avec la bénédiction du PLU (Plan local d’urbanisme) et de la municipalité, peut se déchaîner sur ce morceau d’espace vert sacrifié. C’est bien un choix politique. Cet apport permet alors de boucler le budget. A quel prix !

Projet immobilier et espace vert sacrifié

Une question de choix politique

Au départ , il s’agissait d’une rénovation globale, pas d’une refonte totale. Aussi, le centre aquatique, s’il conserve l’ancienne piscine, est devenu un projet très coûteux. Il doit offrir des équipements hauts de gamme. Certains étaient-ils vraiment nécessaires ? Nos moyens financiers sont limités. Des communes voisines de notre agglomération comme celle de Moissy-Cramayel proposent des offres similaires. Était il utile de faire un hammam et un centre fitness ?

Et que dire du bassin nordique qui a coûté cher à la commune alors que ce type de bassin est énergivore et pose la question de son bilan carbone. Nous devons réduire notre impact écologique et la création de ce bassin ne va pas dans le bon sens.

Il existe à Combs, et cela depuis de nombreuses années, un centre fitness très performant. Ce projet pouvait donc être plus raisonnable. Cela aurait évité à la commune de vendre une partie du parc Central et avoir une gestion « en bon père de famille » comme le revendique le maire depuis tant d’années.

La ville, en concertation avec les habitants, aurait pu répartir ses moyens sur plusieurs projets aux échelles raisonnables.

Un exemple à ne pas reproduire

Depuis plusieurs mandatures, les projets qui aboutissent sont trop importants et coûteux pour les finances de notre commune. Ce fût le cas de la nouvelle mairie, du nouveau marché et aujourd’hui du nouveau centre aquatique. La question du dimensionnement des projets se pose donc. Pour financer des équipements qui veulent apparaitre comme les plus exceptionnels et les meilleurs possibles, la commune est condamnée à faire des coupes sombres. Elle réduit ses budgets de fonctionnement, entretien au minimum les autres équipements publics comme ses gymnases. La majorité au pouvoir depuis 25 ans reporte la réalisation du catalogue de promesses ou les recycle. Plus grave encore, cela oblige la ville à se séparer de biens communaux. Des biens publics pourtant important pour le bien être des combs la villais. Qui ne regrette pas l’espace vert et la promenade si agréable derrière l’ancienne piscine ?

Notre crainte est que ce type de montage financier soit renouvelé pour la réalisation du nouveau DOJO. Nous devons donc rester vigilant !

Nous proposons de sortir de ce modèle

Nous ne remettons pas en cause le fait de réaliser un centre aquatique plus conforme aux besoins des habitants. Le centre réalisé est de qualité et l’équipe mise en place par l’agglomération est motivée, dynamique et pleine de projets au service des combs la villais. La conservation de la piscine de 1975 est un choix heureux des architectes.

Mais en se concertant avec les citoyens et les différents acteurs de la vie communale, il est possible de mieux cerner les besoins réels et de mieux définir le dimensionnement des équipements à réaliser ou à rénover. Il faut s’interdire de vendre les biens communaux et en particulier les espaces verts qui sont l’identité même du « bien vivre » dans notre commune. Penser l’avenir passe par une nouvelle façon de pratiquer la vie politique locale en donnant aux citoyens les moyens de s’exprimer et de participer à la mise en place des projets.

https://actu.fr/la-republique-de-seine-et-marne/loisirs-culture

https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/combs-la-ville-3500m2-5-bassins-le-centre-aquatique-camille-muffat-enfin-dans-le-grand-bain-06-09-2020-8379654.php

https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/combs-la-ville-77380/combs-la-ville-la-piscine-ferme-vendredi-et-rouvrira-renovee-en-2020-19-12-2017-7461663.php

La piscine, grille de lecture d’un projet retardé

12 ans pour réaliser le nouveau centre aquatique ! Première analyse d’un projet tant attendu par les combs la villais.

Petite histoire d’un projet retardé

Les combs la villais ont très longtemps espéré pouvoir bénéficier d’une piscine moderne et aux normes.

Premier acte: 2008

A la page 4 de son programme électoral de 2008, G.Geoffroy faisait la promesse suivante: « une rénovation totale de la piscine ». A la fin du mandat en 2014, les travaux n’étaient pas engagés et le projet était encore dans les cartons.

Promesse de 2008

Deuxième acte: 2014

Nouvelle promesse électorale en 2014. Le document de campagne de cette époque faisait le point sur les « missions accomplies entre 2008 et 2014 (p.12). Il était dit : « Une piscine avec bassin couvert, pataugeoire, minigolf, terrain de beach-volley et bientôt un nouvel équipement aquatique ». Selon le document de campagne, il restait à boucler le financement pour la réalisation d’un centre aquatique.

La mission de la majorité municipale durant le mandat 2008/2014 était-elle donc limitée à l’esquisse du projet ?

Promesse de 2014

Troisième acte: 2018-2020

Deux mandats plus tard, après deux ans de travaux (2018-2020), le centre aquatique est enfin achevé. Inauguration en fanfare, le 4 septembre 2020.

Pourquoi un tel retard ?

Des promesses multiples impossibles à toutes honorer

En 2008, le programme de G.Geoffroy était une fois de plus généreux en projets coûteux. La ville venait de se doter d’un nouvel hôtel de ville très dispendieux terminé en 2005. Au catalogue des promesses: nouveau marché, nouvelle crèche,un conservatoire régional des meilleurs ouvriers de France, une piscine rénovée…Impossible de tout faire en un seul mandat. Les finances de la commune ne pouvaient déjà pas les supporter toutes.

Un problème de financement

La ville avait dès cette époque des recettes insuffisantes et un budget non extensible pour réaliser tant de promesses. Rappelons que le taux d’imposition n’augmente pas et que les subventions se tarissent peu à peu. Notre commune ne peut réaliser qu’un projet d’envergure par mandat: mandat 2002/2008 l’hôtel de ville, 2008/2014 le marché, 2014/2020 la piscine.

Les moyens n’existaient donc pas pour réaliser un projet dont l’addition allait s’avérer salée. Elle doit impérativement, comme toutes les communes de France, obtenir des aides de l’agglomération, du département , de la région voir de l’État. Pour ce projet, elle ne pouvait se contenter des seules subventions allouées. Comment financer un projet coûteux qui est devenu peu à peu un centre aquatique à 12 millions d’euros?

Cessons de promettre l’impossible

La morale de cette histoire est qu’il ne sert à rien de faire un catalogue de promesses électorales. Sortons de cette façon de faire de la politique! Le maire est aux affaires depuis 4 mandats successifs. Il entame son cinquième mandat et occupe le siège de premier magistrat depuis plus de 25 ans. Il connait l’état exact de nos finances, de nos capacités d’emprunt.

Nous découvrons pour notre part la réalité des chiffres et nous nous penchons avec un regard neuf sur l’ensemble des dossiers. Il faut arrêter de faire croire et de faire rêver. Il faut cesser de rejeter la faute au seul passé ou au contexte actuel. Gouverner , c’est choisir surtout quand cela dure depuis un quart de siècle. Les choix faits ne résistent pas forcement à l’analyse (article à paraître la semaine prochaine: « Piscine et projet immobilier: un choix destructeur »).