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Lidl : oui mais …

Le 24 mai dernier, avec plus de 4 mois de retard et après de longs mois en travaux, le supermarché Lidl ouvrait de nouveau ses portes. Dès l’ouverture, de nombreux clients de l’enseigne sont venus découvrir les rayons d’une boutique rénovée et agrandie. Toutefois, si nous pouvons être satisfaits que le centre Pablo Picasso puisse enfin être redynamisé et rénové, de nombreuses questions se posent…

Un parking offert à Lidl ?

La première question qui se pose est celle du rôle joué par chacun des trois acteurs principaux concernés par la rénovation du centre Pablo Picasso. La commune qui possède le parking. Le propriétaire et investisseur privé qui possède le centre commercial. Lidl, enfin, qui loue un espace commercial.

Cette enseigne est puissante et n’a pas besoin d’aides financières publiques pour développer sa stratégie d’implantation en cœur de ville. Le succès de la réouverture de ce magasin agrandi le prouve. Les bénéfices vont être au rendez-vous. Vouloir conserver un pôle commercial dans notre commune est une bonne chose, mais pas à n’importe quel prix.

En effet, il semble bien que le grand gagnant est ce magasin qui a bénéficié, d’une manière peu transparente, d’une aide municipale conséquente (rénovation du parking). Résultat : un panneau se trouvant à l’entrée du parking indique très clairement que ce dernier est exclusivement réservé à la clientèle de Lidl. Le nouveau parking du centre Pablo Picasso est-il avant tout à l’usage des clients de Lidl ? Serait-il devenu un espace privé appartenant à cette enseigne. Pour le moment, aucun acte de cession n’a été signé par la ville et rien n’a été dit à ce sujet en conseil municipal.

Nous nous interrogeons également sur l’utilisation de l’espace public par le magasin Lidl. En effet, le nouveau magasin utilise une partie du parking à son usage propre.

Deux espaces publics sont ainsi occupés par l’enseigne Lidl.

Le premier concerne 7 places de parking sur laquelle des bornes de recharge pour véhicules électriques ont été implantées. Ce ne sont pas des bornes installées par la commune. Les tarifs sont explicités et… l’argent tombe tout droit dans la poche de Monsieur Lidl !

Le deuxième espace se situe au milieu du parking où un abri accueille cette fois les caddies.

Ce sont en tout près de 200 m2 d’espace public occupés par l’enseigne.

Pour notre part, nous n’avons pas encore vu une décision prise par le maire qui autorise la mise à disposition de cet espace communal contre un loyer. Souvenez-vous que pour l’installation de la Boxy, implantée sur le parvis de la gare RER, nous vous avions indiqué qu’une somme annuelle était demandée à cette enseigne. Toute occupation de l’espace public est sujet à une redevance. Lidl, comme les autres…

A notre connaissance, il n’en est donc rien : Lidl en est dispensé. Serait-ce que la majorité a voulu ajouter une cerise sur le gâteau ? Ou a-t-elle oublié de faire payer un loyer alors que nos caisses sont vides ?

Une inauguration bien politique

La majorité municipale a assuré l’inauguration. Les élus de l’opposition n’y ont pas été associés et n’ont pas reçu d’invitation. Est-ce parce que le groupe « Agissons pour Combs » s’est opposé à la rénovation totalement inutile du parking ?

En termes de politique publique, il y a dans cette ville des dépenses qui sont bien plus urgentes que celles qui consistent à rénover un parking encore en bon état. Le maire s’en défend en affirmant la nécessité de rendre perméables les sols des parkings. Qui pourrait-être contre ce principe ? Certainement pas nous ! Alors, pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir refait également le parking du centre nautique ?

Le nouveau parking du centre Pablo Picasso a coûté 515 000 euros à la commune, soit 115 000 euros de plus que l’estimation initiale de janvier 2021 (Orientations budgétaires, p.14). Contrairement à ce que croient encore de nombreux Combs-la-villais, le nouveau parking n’a pas été payé par les propriétaires du supermarché mais bien sur le budget communal. En janvier 2023, nous avions publié un article à ce sujet. Pour nous ce n’était pas, et de loin, une priorité au vue des besoins de financement pour nos équipements publics.

En effet, depuis plus de deux mois, nous dénonçons le manque de moyens pour entretenir nos écoles. Certaines sont des passoires thermiques et sont mêmes confrontées à la présence d’amiante dans des dalles usées qui recouvrent les sols. Nous avions précisé, dans un autre article, qu’en 15 ans, la commune a investi moins de 1,5 million d’euros pour 8 groupes scolaires et près de 20 000 m2 de surface à gérer.

Des clopinettes pour les écoles

Si nous souhaitons que l’école L’Orée du Bois, délaissée depuis tant d’années, soit une priorité et qu’elle bénéficie de travaux, il semblerait que la majorité ne partage pas ce souhait. La réponse du maire au sujet des moyens prévus pour la rénovation de ce groupe scolaire est maintenant connue. C’est une fin de non-recevoir catégorique : pas de moyens affectés pour cette école qui est soi-disant en parfait état.

Que les choses soient donc très claires ! La majorité a préféré refaire un parking pour satisfaire l’image de marque d’une grande enseigne de la distribution plutôt que de mettre des moyens dans la rénovation de nos écoles. Il faut également savoir qu’une grande partie de la clientèle vient des communes alentour et que ce parking ne bénéficiera pas qu’aux Combs-la-villais.

Du côté de la communication de l’enseigne, l’inauguration a été l’occasion d’assurer, durant trois jours, une collecte solidaire appelée « le don d’école » en faveur de l’école maternelle des Quincarnelles. L’enseigne s’est engagée à reverser 50 centimes pour chaque passage en caisse supérieur à 15 euros.

Est-ce un lot de consolation alors que la ville a dépensé sans aide ni subvention une forte somme ? Qui est à l’origine de cette action ? Pourquoi cette école et pas une autre ?

Encore une fois, cet investissement et cette gestion municipale sont peu compréhensibles…

Orée du bois : des revendications légitimes

Épisode 3 : les parents entrent en action

Depuis de nombreuses années, conseil d’école après conseil d’école, les parents d’élèves du groupe scolaire L’Orée du Bois ont réclamé des travaux pour assainir l’équipement scolaire, régler les problèmes d’étanchéité, obtenir que des travaux permettent aux enfants et aux personnels y travaillant de ne plus vivre, été comme hiver, dans une passoire thermique ! Et depuis tant d’années, rien de sérieux n’a été programmé par la commune ! Ils n’avaient pas imaginé qu’une défaillance encore plus grave de cet établissement allait s’ajouter à une liste déjà bien fournie de problèmes…

Des questions qui restent sans réponse

La découverte d’amiante dans le revêtement des sols du groupe scolaire L’Orée du Bois (dalles et colle qui les fixent) par les élus du groupe « Agissons pour Combs » a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour de nombreux parents mais aussi pour le personnel.

Passé un temps d’incrédulité et d’effroi, les parents se sont organisés et ont créé un collectif regroupant l’école maternelle et l’école élémentaire de L’Orée du Bois. En toute légitimité, ils se sont alors adressés au maire de notre commune afin d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posaient.

Force est de constater que, ni le maire adjoint chargé des affaires scolaires, ni la première adjointe, ni le maire ne se sont donnés la peine de venir constater sur place les désordres et la dangerosité des dalles abimées. Plus grave, ils n’ont pas répondu au courrier des parents d’élèves demandant un rendez-vous afin que leurs revendications soient entendues.

Banderole à l’entrée de la ville
entre deux poteaux

Que demandaient-ils d’aussi incongru aux yeux de la majorité ?

  • Qu’un diagnostic actualisé soit enfin mandaté auprès d’un cabinet d’expert accrédité afin de connaitre l’état d’abrasion des sols incriminés
  • Que des mesures d’urgence soient prises afin de protéger enfants et personnels
  • Qu’un suivi régulier soit effectué
  • Que des travaux de rénovation soient enfin réalisés pour régler les désordres sur cet équipement vieux de 40 ans

La seule action de la municipalité a été d’envoyer sur place, le mercredi 19 avril, des agents municipaux afin de regarder le toit et de placer une rustine pour recouvrir les dalles les plus abimées à la jonction de la salle de jeux et de son accès. Rien qui ne puisse apaiser leurs inquiétudes et leur besoin d’être écoutés.

Une lettre du maire hors-sol !

Désemparés face à tant d’indifférence et de mépris, les parents se sont mobilisés pour qu’enfin leurs voix soient entendues. Ils ont cherché à collecter le plus d’informations sur le sujet de l’amiante, échangeant les données trouvées.

Ils ont tout naturellement et pacifiquement préparé un rassemblement déclaré en préfecture prévu pour le vendredi 21 avril à 18h30 devant la porte d’accès provisoire de l’école maternelle.

Face à cette colère montante, le maire a alors envoyé un courrier adressé aux parents des élèves du groupe scolaire de L’Orée du Bois afin « d’éteindre l’incendie ». Mais la lettre signée n’a en rien répondu aux attentes de nombreux parents.

Des promesses, ils en ont eu depuis tant d’années concernant la prise en compte des désordres de cet équipement vétuste, qu’ils sont naturellement méfiants. D’autant que le maire minimise la situation en rejetant la faute sur les élus du groupe « Agissons pour Combs » qui selon lui ne cherchent que le scandale et la polémique. Comme si l’état de vétusté avéré était de leur responsabilité !

Dans ce courrier, le maire considère que l’amiante n’est présente que sous la forme « de traces « . Étrange puisqu’en 2021, lors du conseil du mois de mars, le maire nous assurait qu’il n’y en avait pas.

Et pourtant les dalles et la colle utilisées sont en partie composées de produits amiantés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il reconnait implicitement la dangerosité des dalles en évoquant le recouvrement par encapsulage (préconisé dès 2004 en cas d’abrasion et de dalles abimées). Or les dalles abimées et l’usure évidente en 40 ans de ces mêmes dalles ne datent pas d’hier !

Ci-dessous un extrait de cette lettre datée du 18 avril :

Il ne s’engage pas non plus sur un recouvrement de l’ensemble des sols amiantés du groupe scolaire. Un engagement bien insuffisant si cela ne concerne que la salle de jeu de la maternelle alors que ce sont plus de 2000m2 qui sont en réalité à recouvrir ! Pas de précisions non plus sur le calendrier des travaux…

Une fois de plus, le maire et sa majorité sont coupés des réalités. Le maire est incapable d’entendre ses administrés et cela pose un véritable problème de démocratie.

Un rassemblement pacifique pour échanger

Ce premier rassemblement, au début des vacances de Pâques, préparé en trois jours, a rassemblé une cinquantaine de personnes. Un début prometteur sachant que la pétition mise en ligne totalise déjà plus de 300 signatures.

Ce rassemblement a été l’occasion d’échanger des informations, de se poser des questions sur les législations en vigueur, sur les actions à mener pour obtenir écoute et solutions pérennes. Nous avons pu constater le degré de responsabilité des parents, qui loin de céder à la panique et de toute polémique, cherchent à comprendre les différents paramètres d’un problème de santé publique qui les concernent.

A la fin de ce rassemblement, les parents ont souhaité poursuivre ce combat légitime dans le plus grand respect des uns et des autres.

Rendez-vous est déjà pris pour préparer un nouveau rassemblement devant la mairie après les vacances solaires. Ils appellent tous les parents des autres établissements scolaires à se coordonner afin de demander, de concert, des travaux dans les différents établissements de la commune. Ils veulent obtenir une évaluation de la présence d’amiante et de son état de conservation pour l’ensemble des établissements scolaires de la commune.

Ce sera l’objet de notre article de la semaine prochaine : Enquête sur les écoles à Combs

Nous soutenons l’action du collectif des parents du groupe scolaire de L’Orée du Bois. Nous appelons à signer la pétition de ce collectif !

Orée du bois : Et si la majorité jouait enfin la carte de la transparence ?

Épisode 2 : De biens troublantes révélations

Dans l’article de la semaine dernière nous avions dressé un tableau alarmant de l’état du groupe scolaire L’Orée du Bois. Notre préoccupation majeure concernait la présence d’amiante dans les colles et les dalles abimées qui recouvrent les sols. Cette présence est confirmée et les parents s’organisent pour demander des comptes et réclamer une mise en sécurité des enfants et du personnel. L’indignation croît…

Petite chronologie des faits !

2004 : Diagnostic technique amiante positif

Pendant 19 ans, le Diagnostic Technique Amiante (DTA) est semble-t-il resté dans les tiroirs. Notre commune n’a pas répondu à l’enquête menée par l’Observatoire National de la Sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS) en 2016 sur la présence d’amiante comme le montre l’illustration ci-dessous :.

Les questions qui se posent sont les suivantes :

  • Les personnels de service ont-ils été informés du risque encouru et des préconisations d’entretien pour éviter une quelconque abrasion des sols, cette dernière étant susceptible de libérer des particules amiantées dans l’école ?
  • Les enseignants ont-ils été tenus informés du risque et ont-ils eu connaissance des préconisations de l’Observatoire National de la Sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement ?
  • Les parents ont-ils été informés et rassurés par un suivi régulier de l’état des sols ?

A la lumière des informations dont nous disposons, la réponse à chacune de ces questions est, une fois de plus, négative !

2021 : Pourquoi dissimuler la vérité ?

Lors du conseil municipal du 20 mars 2021, une question est posée au maire par le groupe « Combs-à-Gauche » au sujet de la présence éventuelle d’amiante dans les écoles de notre commune.

Le maire déclare lors de ce conseil municipal qu’il a tenu à faire à huit clos : Réponse transcrite dans le compte-rendu de ce conseil, page 31 :

 » Nous n’avons pas d’amiante ». Cette affirmation est d’autant plus surprenante que pour la seule école de l’Orée du bois, un Diagnostic Technique Amiante datant de 2004 avait été positif. Et qu’en est-il des autres groupes scolaires de la commune ?

Les élus du groupe « Agissons pour combs » ont rendez-vous le 20 avril au service technique pour étudier la situation des autres groupes scolaires. Nous vous informerons bien évidemment des résultats de nos investigations.

2023 : La majorité minimise la dangerosité

Alors que les parents et les personnels s’inquiètent, la majorité municipale tarde à répondre aux questions qui se posent depuis la diffusion de cette information par notre association aux parents d’élèves. Aucun rendez-vous avec le maire n’est, à cette date, proposé aux parents en dépit de leur demande.

Les élus du groupe « Agissons pour Combs » ne sont pas mieux lotis.

Leur courrier recommandé du vendredi 7 avril visant à connaitre les mesures qui seront prises en urgence pour assurer la sécurité des enfants et des personnels de ce groupe scolaire est pour le moment sans réponse. C’est d’ailleurs le lot de la majorité des courriels et courriers envoyés.

Le Parisien daté du 11 avril 2023 titrait : « Combs-la-Ville : la rénovation du gymnase pour les JO fait polémique face à la présence d’amiante dans une école ».

Dans cet article, Guy Geoffroy minimise la réalité mais reconnait enfin la présence d’amiante. Les propos du maire sont symptomatiques de son attitude suffisante mais la légèreté avec laquelle il traite ce problème ancien et potentiellement grave est surprenante :

Il y a bien un peu d’amiante dans des matériaux de cette école, qui date d’une époque où l’amiante était roi mais de manière ordinaire et non dangereuse. Cela dépend de sa volatilité « 

Le parisien, P.44, Propos de Guy Geoffroy

Le maire semble considérer que les dalles abimées et la colle contenant de l’amiante ne sont pas dangereuses, contrairement à tous les spécialistes que nous avons contactés sur cette question et en particulier l’association Henri Pezerat,. Ces matériaux défectueux et à l’air libre ne seraient pas, selon lui, volatiles. Il ajoute même : « On soulève des lièvres qui n’en sont pas.».

Et pourtant, en 2019, la presse a dénoncé l’état inquiétant de nombreuses écoles dans notre pays et le laxisme de certaines municipalités. Le Monde du 19 novembre 2019 a mis en lumière un rapport interne de l’Éducation nationale qui dénonce le non-respect des obligations légales par certaines municipalités. Le journal Libération indiquait le 21 novembre 2019 :

« ce scandale sanitaire, que l’on croit derrière nous, est en réalité une bombe à retardement. Tant que le matériau est calfeutré, il n’y a pas de danger pour la santé. Mais dès que les fibres se retrouvent à l’air libre – quand on perce un mur par exemple –, le danger est réel. L’amiante frappe sans seuil : le risque de développer une maladie, qui ne se déclare que trente ou quarante ans après, serait d’abord lié à la quantité respirée, plus qu’à la durée d’exposition ».

Libération du 21 novembre 2019

Agir !

Face à cette situation inquiétante pour ce groupe scolaire, il est important que les parents se mobilisent.

Nous devons tous réclamer, en toute transparence, comme nous l’avons fait dans nos courriers :

  • Des travaux d’urgence sur les sols de toute la salle de jeux et pas une simple rustine. Le directeur technique a fait réaliser cela mercredi 12 avril, ce qui est totalement insuffisant puisque c’est l’ensemble des sols qui est à recouvrir. Le maire a toutefois précisé lors du Facebook live du 13 avril qu’il s’engageait à un recouvrement de la salle de jeux ;
  • Qu’un nouveau Diagnostic Technique Amiante (DTA) soit diligenté pour l’ensemble du groupe scolaire ;
  • Qu’un Diagnostic Amiante Avant Travaux (DAAT) soit réalisé préalablement à toute intervention sur les sols comme l’exige la législation ;
  • Que la sécurité des enfants et des personnels soit enfin assurée et que toute la lumière soit faite sur le manque de suivi et de surveillance des sols amiantés.

En effet, en 20 ans, la majorité n’a programmé aucun plan pluriannuel de travaux de recouvrement des sols. Ces derniers étaient, du fait du vieillissement des matériaux et leurs abrasions, potentiellement dangereux dans le temps. Dès 2004, la majorité municipale aurait dû anticiper et prévoir le financement de tels travaux.

Nous sommes donc légitimement en droit de dénoncer les choix d’investissements qui ont été faits. A la lumière de telles défaillances pour la sécurité et la santé de la communauté éducative, les derniers choix en date (parkings, création d’une allée à double sens de circulation, gymnase Allende…), sont totalement irresponsables, depuis de nombreuses années.

Appel de l’association Ensemble Autrement à se mobiliser et à venir nombreux au rassemblement du collectif des parents d’élèves de l’Orée du bois :

https://www.liberation.fr/france/2019/11/21/amiante-dans-les-ecoles-les-obligations-de-securite-trop-souvent-oubliees_1764761/

https://76.fcpe-asso.fr/page/amiante-dans-les-ecoles

Orée du bois : une école amiantée ?

Épisode 1 : enquête sur la vétusté d’un groupe scolaire

Depuis que nous avons eu connaissance des travaux dans l’allée conduisant au parking du gymnase Allende, il y a deux semaines, nous avons été frappés par le contraste entre les moyens déployés pour un parking et le faible investissement de la commune pour le groupe scolaire de L’Orée du Bois. Nous avons donc enquêté en priorité sur l’état de ce groupe scolaire qui date de la même époque que le gymnase Allende construit voici tout juste 40 ans. Ce dernier a bénéficié, quant à lui, de toutes les attentions et a été rénové en 2015 pour être au final, agrandi afin d’accueillir l’entrainement d’une équipe des JO 2024.

Et les premiers éléments de notre enquête sont inquiétants !

Un extérieur hors d’âge

Au premier regard, le groupe scolaire de L’Orée du Bois semble vieillissant. Et en y regardant de plus près, plusieurs choses frappent l’observateur :

  • Les menuiseries qui couvrent les deux tiers de la surface des murs extérieurs sont hors d’âge et sont des passoires thermiques. En effet, les menuiseries aluminium et les vitrages sont très loin des normes actuelles… puisque ces éléments datent de 40 ans !
Des menuiseries en aluminium vieillissantes
= passoire thermique
  • Ces menuiseries ont mal vieilli et les feuilletages verts du vitrage sont par endroit totalement dégradés ;
  • Des jours apparaissent au-dessus et sous les portes, laissant l’air s’engouffrer dans le groupe scolaire. Comment, dans de telles conditions, allier nécessité de sobriété énergétique et confort des élèves comme des équipes éducatives ?
Des jours importants sous les portes :
Vive le palais des courants d’air !
  • Les joints semblent un peu partout défaillants ;
  • Le préau de l’école maternelle est ridiculement petit pour une école accueillant cette année 107 élèves !

De toute évidence, aucuns travaux extérieurs sur ce groupe scolaire n’ont été réalisés depuis sa construction au début des années 80, il y a 4 décennies !

Des menuiseries en aluminium …
à bout de souffle !

En plus de cette problématique de norme en matière d’impact énergétique, c’est la sécurité des enfants et des équipes qui est à mettre en cause dans l’espace vert de l’école maternelle. En effet, des morceaux de verre et de ferraille remontent régulièrement à la surface et risquent de blesser un enfant. Les parents et les enseignants ont dénoncé ce fait inquiétant depuis de nombreuses années dans le cadre des conseils d’école. Ils ont demandé que les terres de remblais mises sur cet espace vert soient entièrement retirées. En vain …

Des découvertes inquiétantes à l’intérieur

Plusieurs parents nous ont alerté sur l’état de délabrement à l’intérieur du groupe scolaire.

Au premier abord, la peinture semble propre. C’est le cas un peu partout. Est-ce de ce fait un cache misère ? Comme pour l’extérieur, peu de travaux d’envergure ont été réalisés en 40 ans.

Au dessus de certaines portes
des persiennes en verre laissent passer l’air….
pas besoin de capteurs de CO2 !

Et nous sommes allés de mauvaises surprises en mauvaises surprises, en particulier dans la salle de jeux des maternelles :

  • Des problèmes d’étanchéité y sont particulièrement visibles.  La réponse de la commune a été d’utiliser un simple joint de silicone. Le résultat est que lors de très fortes pluies, de l’eau tombe du toit et dégrade depuis des années le sol en contrebas ;
Des joins de silicone en guise de
bouche trou et d’étanchéité !
  • Des dalles du sol sont endommagées et laissent apparaitre de la colle de couleur noire ;
Des dalles amiantées abimées
et de la colle amiantée à l’air libre …
  • Un puits de lumière fermé par une plaque de polycarbonate n’assure pas l’étanchéité en cas de fortes pluies.

Nous sommes loin des solutions d’étanchéités
proposées actuellement !

Plusieurs interrogations découlent de ces observations :

  • Quel est l’état réel de la couverture et de l’étanchéité ? Pourquoi des travaux n’ont-ils pas été diligentés alors que depuis des années les conseils d’école ont évoqué cette problématique ?
  • Pourquoi aucune rénovation lourde n’a été effectuée ?
  • Comment comprendre une telle défaillance dans l’entretien d’un groupe scolaire ?

Un diagnostic technique amiante positif

L’ensemble de ces constats et les questions qui sont induites ont conduit les élus du groupe « Agissons pour Combs » à demander en urgence l’accès au diagnostic technique amiante. Ce diagnostic est obligatoire pour tout établissement recevant du public.

Le rapport est vieux de 20 ans ! Il date de… 2004 !

Nous avons alors eu confirmation de ce que nous avions craint. Le rapport du cabinet d’expertise Qualiconsult confirmait la présence de composé amianté dans les dalles et la colle.

Aucun rapport de suivi n’a été réalisé suite à ce constat, alors que la présence de matériau amianté le nécessitait de toute évidence. Les préconisations du rapport à l’époque étaient les suivantes en cas de dégradation :

  • Procéder au retrait des dalles ou confiner ces matériaux par un recouvrement par exemple ;
  • Procéder au retrait ou au confinement pour la colle.

Suite à ces découvertes, nous avons demandé au maire et au service technique de la commune :

  • De réaliser en urgence des analyses sur les parties les plus abimées ;
  • De réaliser un nouveau diagnostic complet sur toutes les surfaces du groupe scolaire et sur l’ensemble des matériaux composant cet édifice ;
  • De prendre des mesures conservatoires afin de mettre en sécurité sanitaire enfants et personnels intervenants dans cet établissement s’il est confirmé, comme cela a été constaté en 2004, de la présence d’amiante. Or les dalles abimées laissent depuis un certain temps à l’air libre des composées amiantés.

Ce qui est certain, c’est qu’aucune rénovation sérieuse n’a été réalisée sur les sols et l’étanchéité de L’Orée du Bois …

Nous avons pu faire le point sur les travaux réalisés et en dresser une liste exhaustive. En 15 ans, de septembre 2008 à avril 2023, les bâtiments du groupe scolaire n’ont bénéficié que de 57 360€ de dépenses pour une surface totale de plus de 1800 m2 (3824€ par an en moyenne). Ces dépenses correspondent à des travaux de peinture intérieure et quelques travaux sur les sols. Or qui dit travaux dit obligation de réaliser un DAAT (Diagnostic Amiante Avant travaux) ! Nous aimerions en connaitre le contenu s’ils existent !

Et qui dit amiante dit mesure de sécurité et d’extraction des matériaux qui est couteux !

Notre philosophie, nos priorités ne sont pas celles de la majorité municipale. Notre priorité aurait été de réaliser des travaux de sauvegarde de cet établissement pour garantir la sécurité sanitaire plutôt que de dépenser autant de moyens financiers dans la réalisation de deux extensions du gymnase Allende, de son parking et d’une allée à double sens inutile, alors que le groupe scolaire voisin est en piteux état et montre des signes de dangerosité pour ses occupants !

La suite est à lire dans l’épisode 2 de la semaine prochaine !

Nous soutenons l’action du collectif des parents du groupe scolaire de L’Orée du Bois. Nous appelons à signer la pétition de ce collectif !