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nos élus vivent ils toujours à Combs

Attribution scandaleuse à une élue!

Après le vif débat sur l’augmentation des indemnités des élus, une décision prise par le maire nous a scandalisé et révèle bien des travers. Quelques pistes de réflexion …

Un logement communal pour la première adjointe

Lors de la réception des documents préparatoires du conseil municipal du 21 septembre, nous avons découvert la décision 2020/94-C. Elle se fondait discrètement parmi les 51décisions écrites sur 5 feuilles dans un dossier de 48 pages. Cette décision ne fait que que deux lignes et est succincte comme l’ensemble des décisions de ce type.

Cette décision nous a semblés bien imprécise et curieuse. Qui est l’heureux(se) élu(e) qui bénéficie d’une telle faveur? Notre collègue, Anne de Méjas a demandé des explications durant la commission qui s’est tenue mardi 15 septembre. La réponse nous a surpris! C’est un logement pour la première adjointe du conseil municipal.

Pourquoi cela nous a t’il choqué? La première adjointe a bénéficié d’une augmentation de son indemnité de plus de 33% en mai dernier. Elle bénéficie d’une pension de retraite de proviseur honoraire de l’éducation nationale (P4 du programme de G.Geoffroy). Est -elle réellement prioritaire pour bénéficier de ce genre de logement communal ?

Pouvoir du maire et octroi de logement communal

Nous avons cherché à en savoir davantage lors du conseil municipal du 21 septembre 2020. Nous n’avons pas réussi à avoir d’explication à ce sujet durant le conseil. La réponse du maire a été des plus contrariantes. Dès le lendemain, faute d’une réponse claire, nous avons demandé à avoir accès aux documents administratifs correspondant à cette attribution. C’est notre droit. Tout citoyen peut faire de même.

Que dit la signature d’autorisation d’occupation de logements communaux datant du 22 juillet 2020? Que le logement en question est un studio attribué pour un an, renouvelable deux fois (=3 ans) à la première adjointe. La redevance mensuelle du logement est déterminée par la décision 2019/273-C: 238.54 euros. Incroyable d’apprendre qu’une élue dont les revenus sont conséquent souhaite vivre dans un simple studio, . Cela soulève une autre question en relation avec ce besoin de logement ( Cf. On peut ne pas être d’accord, mais c’est la loi!)

Cette attribution d’un logement communal ne fait l’objet d’aucun motif légitime de précarité. La seule volonté des parties (Commune et adjointe) ne suffit pas à lui donner une légitimité (https://www.seban-associes.avocat.fr/laj/laj-80-janvier-2018). Nous ne connaissons donc pas la raison d’un tel prêt alors que c’est une obligation légale.

En question: transparence, solidarité et équité

Cette attribution pose plusieurs problèmes. Le premier est bien évidemment le manque de transparence d’une telle pratique. Nous avons appris,durant ce conseil, que ce n’était pas la première fois que le maire signait un tel octroi. Ce qui nous inquiète, c’est le refus de débattre démocratiquement au sujet d’une décision prise par délégation de pouvoir du conseil municipal. Il se doit de répondre aux questions des élus.

Le second concerne la priorité donnée a une élue sur un logement communal qui aurait pu être attribué à un employé communal ou à toute personne en situation de précarité. Cette décision apparait comme illégitime socialement. . La première adjointe semble disposer de moyens suffisants pour louer auprès d’une agence immobilière et laisser, par solidarité, ce logement à nos concitoyens en ayant le plus besoin. A commencer par les membres du personnel municipal, dont certains vivent dans des conditions plus précaires que notre adjointe.

Le troisième problème soulevé par cette attribution relève de l’avantage accordé à un élu, même si cela peut être admis par la loi. En effet, la redevance est de 238 euros. La location d’un logement du même type auprès d’une agence immobilière sur notre commune oscille entre 500 et 650 euros. L’avantage de prendre un tel logement est aisément calculé. Le simple fait que locataire n’a pas d’obligation d’entretien ni même de charges locatives peut être perçu comme un avantage supplémentaire important. Et pourtant, la Charte de l’élu local (CGCT, article L.1111-1-1) et son 2ème alinéa précise:  » L’élu local s’engage à ne pas utiliser les ressources et les moyens mis à sa disposition pour l’exercice de son mandat ou de ses fonctions à d’autres fins ». 

Morale de cette histoire…

Nous souhaitons rappeler à nos décisionnaires locaux les principes qui les ont un jour animé et porté au pouvoir. Le rôle d’un élu municipal, et son premier magistrat en premier lieu, n’est pas seulement l’application littérale de la loi, de façon automatique et sans mesure. Le rôle d’un élu local est de faire vivre notre République et ses valeurs d’équité et de solidarité.

Ce choix politique est hautement symbolique d’une façon contestable de gérer le bien commun. Nous nous démarquons d’une telle prise de décision. Nous nous engageons de notre côté à ce que les membres de notre association et nos élus mettent en lumière et dénoncent toute prise de décision qui apparaitrait contraire à notre éthique de transparence et d’équité sociale. Nous nous engageons à ce qu’à l’avenir, aucun membre de notre groupe et d’une future liste à une élection communale ne bénéficie d’une telle mesure sans que le motif ne soit une urgence sociale.