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Coup de théâtre au conseil municipal

23 avril 2023, salle du conseil de la mairie de Combs-la-Ville, il est 19h15. L’ambiance est tendue sur le parvis de la mairie. Il y a quelques parents du collectif L’Orée du Bois qui mettent sur leur vêtement un autocollant dénonçant la présence d’amiante dans ce groupe scolaire.

Un peu plus loin, sur le trottoir près de l’arrêt de bus, de nombreux grévistes du SIVOM se sont regroupés avec banderoles et casseroles.

Enfin, un dispositif de sécurité jamais vu, convoqué par le maire, est présent à l’entrée de la mairie. Police nationale et police municipale attentives et prêtes à intervenir au cas où. Et pourtant le premier acte de cette journée avait eu lieu le matin même…

11h : le service technique se barricade

En effet, Laure Masse et Gilles Prilleux, conseillers municipaux du groupe « Agissons pour Combs », s’étaient présentés en fin de matinée dans les locaux des Services techniques afin de consulter les Diagnostics Techniques Amiante (DTA) comme cela avait été prévu au préalable avec le directeur. Malgré le rendez-vous ferme qui avait été fixé, leur demande est rejetée et, à peine arrivés, le directeur leur confirme qu’il n’est pas en mesure de laisser les conseillers municipaux de l’opposition consulter les DTA…et qu’il faut en faire la demande au maire !

Il faut savoir qu’une précédente demande avait été faite par courriel au maire de notre commune dès le 31 mars afin de pouvoir consulter les DTA (ce qui est également le droit de tout administré). Une première consultation, autorisée par le maire, avait abouti à la confirmation de la présence d’amiante dans les dalles et la colle du groupe scolaire de L’Orée du Bois. Faute de temps, ils n’avaient pas pu regarder attentivement les dossiers des autres groupes scolaires qui avaient été mis sur la table. D’une manière assez surprenante, il manquait d’ailleurs les dossiers techniques de 3 groupes scolaires et le directeur du service technique avait alors précisé qu’il lui fallait un peu de temps pour les retrouver.

La question qui vient à l’esprit est qu’y a-t-il donc à cacher ? Pourquoi ne pas jouer la carte de la transparence ? Est-ce en lien avec la déclaration faite en mars 2021 par le maire au conseil municipal : « Que cela soit clair : il n’y pas d’amiante sur nos sites » ?

Après-midi : les mécontents s’organisent

Deux collectifs de nature très différents se sont organisés pour venir assister à la séance du conseil municipal du soir.

Les parents d’élèves pacifiques et ouverts au dialogue, souhaitaient remettre une lettre au maire et à sa majorité. Cette lettre était une réponse au courrier adressé par le maire aux parents d’élèves, après 3 semaines de silence et de refus de les recevoir. Ce courrier ne répondait pas aux attentes du collectif de L’Orée du Bois qui venait donc entendre aussi, ce 24 avril, les interventions prévues par le groupe « Agissons pour Combs ». Ces interventions portaient sur l’état des écoles, la vétusté de certains groupes, avec, en particulier la « Question au maire » suivante :

Suite au conseil municipal du 20 mars 2021, vous avez répondu à une question au maire du groupe Combs à Gauche relative à la présence d’amiante dans les équipements municipaux. Votre réponse a été la suivante « La réponse est claire, nous n’avons pas d’amiante sur ces sites »
Cependant, nous avons découvert que les sols du groupe scolaire l’Orée du Bois étaient composés de dalles amiantées fixées avec une colle contenant également de l’amiante.
Nous souhaitons donc, que ce soir, soit clairement établie une liste exhaustive des équipements municipaux contenant de l’amiante aussi bien sur les sols, les plafonds et les murs.

Question du groupe « agissons pour Combs » envoyée au maire le 18 avril

D’un autre côté, les grévistes du SIVOM, regroupés en intersyndicale et en grève depuis 4 semaines, souhaitaient se faire entendre. Ils n’avaient été reçus par le président du SIVOM et maire de notre commune que quelques jours auparavant, sans n’avoir rien obtenu de concret. Ils sont nombreux dans leurs gilets orange et entrent finalement dans la salle du conseil après avoir déposé leurs mégaphones.

19h30 : Le maire a-t-il encore une majorité ?

Après les événements des semaines passées, la réunion du conseil municipal s’annonçait donc capitale. La majorité allait-t-elle abandonner sa politique de recul et d’évitement face aux questions posées par ses administrés et leur répondre enfin véritablement ?

Les conseillers et adjoints arrivent au compte-goutte dans la salle du conseil alors que les conseillers de l’opposition ont pris place et que le public investit la salle.

Une question surgit très vite. Mais où sont donc passés les élus de la majorité, qui, quelques minutes plus tôt, étaient réunis dans la salle voisine du bureau municipal de la majorité ?

Il faut savoir que chaque réunion de conseil municipal est précédée de la réunion du bureau municipal. C’est précisément au terme de cette réunion, lundi, que les élus de la majorité, dans un beau mouvement d’ensemble, se sont soudain éclipsés par une petite porte.

Le maire fait mine de compter et recompter les présents…le quorum n’est pas atteint ! En d’autres termes, il y a 15 élus présents et il en faut au minimum 18 pour que le conseil siège. Nous avions donc bien vu : plusieurs membres de la majorité étaient discrètement repartis chez eux !

Pour quelles raisons certains membres de la majorité ont-ils quitté les lieux ?

  • Ou est-ce parce que le maire, Guy Geoffroy, prévoyant les questions insistantes qui allaient lui être posées, a manœuvré pour que le quorum ne soit pas atteint ?
  • Ou est-ce en fait parce qu’il a perdu sa majorité ? Des tensions existent-elles entre ceux qui veulent lui succéder et en particulier les nouveaux ralliés autrefois dans l’opposition et d’anciens membres qui s’interrogent désormais sur la politique menée ?

Il est permis de se poser ces questions alors même que le maire va peut-être se présenter dans quelques semaines aux élections sénatoriales, histoire d’effacer la cuisante défaite de 2022 aux législatives (4,53 % des suffrages exprimés) et de quitter la scène municipale.

19h40 : le maire sort sous les huées

Après avoir annoncé qu’il convoquerait une nouvelle réunion sous trois jours, c’est sous les huées et sous protection policière que Guy Geoffroy a finalement quitté la salle du conseil. Cela nous a rappelé la séance du 4 juillet 2022 lorsque le maire et sa majorité ont voté une délibération permettant l’implantation du plus grand Hub Chronopost de France dans une zone qui était interdite à la logistique. Les habitants présents à ce conseil étaient sortis en huant le maire et sa majorité.

Rassemblés sur le parvis de la mairie, les manifestants ont, une nouvelle fois, exprimé sans complexe leur fort mécontentement et leur refus du silence dans lequel le maire-président du SIVOM et les services municipaux se sont emmurés. Sous le regard des forces de l’ordre, les prises de parole se sont succédées, rythmées par un concert de casseroles.

Les parents d’élèves du groupe scolaire L’Orée-du Bois ont alors crié leur fort mécontentement.

Les manifestants sont certains que, un jour ou l’autre, Guy Geoffroy devra cesser l’esquive pour accepter d’affronter ses contradicteurs sans les vouer à la vindicte facile de ses amis politiques.

Le maire a toutefois promis de rencontrer les parents d’élèves après les vacances…après 6 semaines d’attente. Mais avec quelle majorité va-t-il manœuvrer et avec quel budget va-t-il répondre aux attentes de revendications légitimes ?

Nuisances insupportables et gestion contestable

Tri, déchets et colère des usagers à Combs!

Informer, éduquer, responsabiliser sont les maitres mots de la gestion des déchets et de la propreté de nos rues. Reste à comprendre les problèmes qui ont mis en colère les usagers…

De la nécessaire pédagogie

Partout en France, le tri sélectif progresse et les résultats sont encourageants. La pédagogie et les actions ludiques sont au cœur des dispositifs développés par les centres de tri en France. C’est le cas du S.I.V.O.M qui, depuis de très nombreuses années, s’y emploie à l’aide de Quiz et d’interventions dans les écoles. Rien à redire à cela, nous ne pouvons que l’approuver.

Nul doute que des efforts sont faits pour que les citoyens en herbe, ainsi que leurs parents, soient conscients de la nécessaire préservation de l’environnement. Dans notre ville, le service développement durable s’y emploie. Nous sommes d’accord avec les actions de nettoyage effectuées depuis quelques années par des associations. Nous pouvons noter l’action positive d’un élu de la majorité municipale, qui s’investit pour sensibiliser les combs la villais. Est ce la seule réponse possible ? Faut il que ce soit des enfants de primaire qui ramassent les détritus ?

Notre impression générale est que certains citoyens, malgré les efforts de communication et de sensibilisation , ne sont pas respectueux ni de notre cité, ni du vivre ensemble.

Réalité et incivilités

Nous payons une taxe spécifique au S.I.V.O.M pour la collecte et le retraitement des déchets. La ville a délégué cette mission de service public à ce syndicat. Elle a également transféré au S.I.V.O.M la propreté urbaine depuis janvier 2017. Le fait est que notre ville n’est pas aussi propre qu’il n’y parait. Parcs, trottoirs, places se chargent de détritus. Pourquoi la police municipale ne joue t’elle pas un rôle de prévention et d’intervention pour faire payer les contrevenants ? Cette mission devrait être à son actif (Cf.article « Mécontentement de l’été: sécurité et incivilités). Le contrat passé avec le S.I.V.O.M est il suffisant?

cet été, dépôts sauvages
Cet été, dépôts sauvages dans la commune

Passons à l’échelle des dépôts sauvages dans la commune. Pas besoin de faire une liste exhaustive pour se rendre compte que cela devient problématique. Les témoignages des habitants abondent, photos à l’appui, d’un problème qui devient récurrent. Ce fut le cas Rue Carneaux et dans de nombreux quartiers. Comment de tels amoncellements peuvent ils se mettre en place et comment y remédier ? Les services municipaux interviennent de plus en plus souvent mais cela ne suffit pas. La politique du S.I.V.O.M est contestable. En limitant le nombre de passage à la déchetterie, en empêchant les petits utilitaires assimilés à des véhicules professionnels d’y venir à certaines heures et en particulier le week-end, les dépôts sauvages se multiplient.

Rue Carneaux, dépôts sauvages
Rue Carneaux, dépôts sauvages

Insuffisances et colères

La colère des combs la villais a été particulièrement importante durant l’été. Poubelles qui débordent, problème de ramassage retardé, de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux ont fait état cet été de nuisances insupportables. Et cela alors que les températures ont atteint des niveaux records. Ces nuisances olfactives ont révélé un problème de gestion du S.I.V.O.M. En effet, le ramassage sur site propre suppose que des camions spécialisés puissent les relever régulièrement ( Domaine Hélios, résidence Pablo Picasso…) . De nombreux combs la villais ont découvert qu’il n’y avait qu’un camion de disponible. Celui-ci, étend en panne, ils ont du patienter 15 jours.

Amoncellement des poubelles faute de ramassage
Amoncellement des poubelles faute de ramassage

Nous ne pouvons que nous interroger sur une telle gestion à flux tendu alors que le ramassage est un service public essentiel. Les usagers payent des impôts pour cela. Ils sont en droit d’exiger mieux. Les communes implantent des collectes sur sites propres dès que cela est possible. Cela est vrai pour les lotissements comme pour les immeubles. Cette méthode de gestion est très positive. Encore faut il que les moyens soient mis en œuvre pour que cela fonctionne. Notre maire est président du S.I.V.O.M. Nous ne pouvons que remettre en cause sa gestion qui a rendu la vie impossible à certains habitants.

Pistes de réflexion…

Les choix qui ont été fait depuis des années, et notamment le développement de la méthanisation, ont grévé les comptes du S.I.V.O.M. Faute de moyen disponible, la flotte de camions s’est avérée insuffisante en cas de problème. Depuis cette catastrophe, deux camions supplémentaires seraient enfin disponibles pour assurer cette mission.

Nous souhaitons que le S.I.V.O.M prenne davantage en compte les demandes des usagers. Nous proposons que les comptes du syndicat soient rendu public et soient mis en ligne. Nous pensons qu’une réflexion doit être menée sur la question des heures et des jours d’ouverture aux professionnels. La fermeture le samedi aux entreprises favorise le rejet dans la nature et les dépôts sauvages. Nous proposons qu’une étude de faisabilité soit réalisée pour que les encombrants ne soient plus à une date donnée. Cela facilite le ramassage anarchique et le rejet ou les amoncellements d’encombrants dans d’autres lieux. Un système à la demande avec prise de rendez vous, comme cela se fait à Paris, pourrait être une solution.

https://www.collectivites-locales.gouv.fr/pouvoirs-police-et-securite-des-services-publics-locaux

mécontentements de l’été sécurité et incivilités