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Bétonisation : une obligation légale ?

La majorité municipale justifie les choix de densification et d’urbanisation de ces quinze dernières années en expliquant que les lois et textes réglementaires qui ont modifié le code de l’urbanisme imposent cette évolution de notre cadre de vie. Penchons-nous sur cette question qui mérite qu’on s’y attarde un peu…

Un PLU « pour les Nuls » …

Sous le terme de PLU se cachent des concepts plus simples à comprendre que vous ne l’imaginez.

Le Plan Local d’urbanisme ou PLU (ancien Plan d’Occupation des Sols, POS) est un document qui présente le projet global d’urbanisme d’une commune. La ville est divisée en zones qui ont toutes un règlement particulier (C’est le plan de zonage).  Les règles d’urbanisme de chaque zone déterminent entre autres la surface constructible, la hauteur de construction et le type de construction autorisés.

Plan de zonage de la commune de 2010

Ces règles doivent prendre en compte les lois qui s’appliquent et qui sont regroupées au sein de ce que l’on appelle le Code de l’Urbanisme. Ce sont principalement :

  • La loi SRU de 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain. Elle impose à de nombreuses communes de disposer de 25 % de logements sociaux. La loi ALUR adoptée en 2014 (loi pour l’Accès au logement et un Urbanisme Rénové) complète la loi SRU ;
  • La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 s’ajoute à la loi de 2010 pour l’Engagement National pour l’Environnement (ENE) dite « Grenelle II ». Cette loi a pour principal objet de stopper l’artificialisation des sols et d’imposer l’économie circulaire en réutilisant les friches urbaines et industrielles.
SDRIF en cours d’élaboration
pour 2024-2040

Ces lois s’appliquent à l’échelle :

  • De la région dans le Schéma Directeur et d’Aménagement d’Ile-de-France, ou SDRIF de 2010 (en cours de révision)
  • De notre agglomération dans le SCoT ou Schéma de Cohérence Territorial (en cours d’élaboration).
  • De la commune (PLU en cours de révision).

Le PLU de la commune doit se conformer au SDRIF et au SCoT.

Est-ce la loi qui a contraint la commune à « bétonner » de la sorte ?

Les choix discutables de ces dernières années trouvent leur illustration, notamment, dans le quartier des Brandons – dont la reconstruction intégrale est présentée par la majorité municipale comme étant une réussite – et le haut de la rue de Varennes qui va voir s’ériger un nouvel ensemble immobilier typique de l’urbanisme réalisé depuis trop longtemps sur notre commune. Deux exemples parmi tant d’autres pour répondre à cette question.

L’exemple des Nouveaux Brandons

Le premier exemple concerne le logement social.

Nous avons déjà écrit deux articles au sujet des programmes de ce quartier. Est-ce la loi qui justifie une telle densification sur cette zone ? La réponse est NON !

La loi SRU impose 25 % de logement social sur une commune mais elle ne lui impose pas un nombre de logements à construire. Plus nous produisons et densifions la ville avec des logements individuels ou collectifs, plus nous devons produire de logements sociaux. Cercle vicieux qui doit être accompagné d’équipements publics pour satisfaire la demande des administrés. A Combs, les équipements ne suivent pas. Écoles, cantines ne pourront pas satisfaire la demande de services qui va croître.

Tranche 1 : les logements sociaux
des nouveaux Brandons : du minéral et pas de végétal

Aucune loi n’impose un nombre de logements à construire, sauf à s’engager dans un contrat avec l’État, ce que la majorité a fait en début d’année. Ce qui va accentuer la densification et les besoins en équipements.

Rien n’impose, au regard de la loi, que les logements sociaux soient tous concentrés dans une même zone : cela va à l’encontre d’une mixité sociale bénéfique au sein de nos communes. Les programmes immobiliers de la tranche 1 des nouveaux Brandons vont à l’encontre de cette logique.

Le programme de logements sociaux des nouveaux Brandons ne répond pas aux besoins que nous savons primordiaux en termes d’espaces verts et de détente.

Vue d’artiste du nouveau quartier des Brandons
en cours de construction

La loi n’a pas obligé le bailleur social à réaliser un programme sans aire de jeux pour enfants et sans aire conviviale pour que les différentes générations puissent se reposer et se rencontrer en extérieur. Le PLU actuel l’a autorisé.

Un espace si peu végétalisé est destiné à devenir un îlot de chaleur dès les premières montées de températures. Une aberration d’un point de vue social, et climatique ! La loi Climat et Résilience interdit aujourd’hui, faute d’espaces verts et de végétalisation suffisante, ce type de programme.

Autre exemple aux Brandons en cours de construction.
Moins d’espaces verts et plus de densité
pour les futurs propriétaires

La nouvelle tranche de 9 immeubles en copropriété actuellement en construction ne fera guère mieux.

L’exemple de la rue de Varennes

Il s’agit dans ce cas d’un programme immobilier avec 60 appartements à vendre du T1 au T4.

Une barre d’immeubles de plus de 60 mètres de long, sans aucune respiration projetée. Un projet qui densifie au maximum, ce qu’autorise malheureusement le PLU actuel. Le maire, lors de la présentation du PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durables) avait pourtant dit qu’il s’engageait à ne pas traiter les nouveaux dossiers de permis de construire et d’émettre un sursis à statuer jusqu’à la mise œuvre du nouveau PLU. Allez comprendre !

La réponse à cette hérésie n’est pas à chercher dans la loi, puisqu’aucune ne favorise ce type de projet. Si la zone autour de la gare est considérée comme une zone à densifier, les textes réglementaires n’interdisent pas de réaliser à cet endroit un programme offrant davantage d’espace vert, en réalisant, par exemple, seulement 40 logements agrémentés d’espaces verts, agréables à vivre et utiles pour lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur.  Au contraire, la loi de 2021 va clairement dans ce sens !

Rue de Varennes :
Une barre de 60 m de long : peu de végétal
hormis sur le toit du dernier bâtiment et les parkings enherbés

Le programme autorisé par le PLU se développera sur trois étages au-dessus du rez-de-chaussée. Et c’est bien le PLU qui le favorise, pas les lois qui n’imposent pas une hauteur de construction minimum.

Les lois et les schémas directeurs ont beau constituer des cadres d’organisation, ils n’en laissent pas moins la part belle à l’imagination et à la liberté de décision des maires. Et dans notre commune, la cohérence et l’imagination ne sont pas le fort de la municipalité actuelle. C’est donc aux citoyens, que vous êtes, de donner, le moment venu, c’est-à-dire à l’ouverture de l’enquête publique en juillet prochain, leurs avis et d’exprimer leurs idées auprès du commissaire enquêteur.

Code et loi

On peut ne pas être d’accord, mais c’est la loi!

La presse s’en fait l’écho régulièrement. Parachutage, mandats multiples, professionnalisation de la vie politique ( 15/25/35ans …au même poste), éloignent l’élu du citoyen. Petite analyse du côté de chez nous…

Élire, Être éligible dans notre commune

L’article L. 11 du code électoral considère que sont inscrits sur la liste électorale, sur leur demande, tous les électeurs qui ont leur domicile réel dans la commune ou y résident depuis six mois au moins et ceux qui sont personnellement inscrits au rôle d’une des contributions directes communales depuis au moins cinq années. Il suffit donc d’avoir un domicile, voir même seulement un simple garage, loué ou en propriété, pour être inscrit sur le rôle des contributions directes communales (taxes d’habitation ou foncière).

Faut il donc vivre dans la commune pour être électeur et donc être candidat sur une liste électorale de la commune? L’alinéa 2 de l’article 11 dit ceci: « Ceux qui figurent pour la deuxième fois sans interruption, l’année de la demande d’inscription, au rôle d’une des contributions directes communales et, s’ils ne résident pas dans la commune, ont déclaré vouloir y exercer leurs droits électoraux ». Traduisons cela plus simplement. Même en ne résidant pas dans la commune, si je paye une simple taxe d’habitation, je peux faire le choix d’exercer mon droit de vote et donc d’être élu dans une ville dans laquelle je ne vis pas.

Pour se présenter aux élections il faut juste « être électeur de la commune ou inscrit au rôle des contributions directes de la commune ou justifier devoir y être inscrit (candidats « extra-communaux ») ».

Rumeurs et réalités ?

Ainsi donc la loi autorise que des élus communaux ne résident pas réellement dans la commune dans laquelle ils sont électeurs et éligibles. Ils sont nombreux nos élus dans notre beaux pays à bénéficier de ce droit. Combien sont-ils dans notre commune à ne pas y vivre pleinement ? Une chose est certaine, les membres du groupe « Agissons pour Combs » résident à l’année à Combs.

Pour ceux de la majorité, ce sont les membres de ce groupe et au maire de répondre à cette question en toute transparence. Il est nécessaire que le maire précise son éthique politique à ce sujet. C’est une question de choix politique et de vision de ce que doit être l’engagement dans la vie publique locale de l’ensemble de ses élu(e)s. Il est grand temps qu’ils expliquent honnêtement la situation en assumant leurs choix politiques.

Toutefois, une décision prise le 22 juillet nous a interpellé et risque de relancer les rumeurs. Pourquoi donc attribuer un logement communal à titre précaire à la première adjointe ? Ce logement est un studio pour une redevance mensuelle de 238 euros. Nous ne pouvons que nous interroger sur la raison réelle de cette attribution.

Nos engagements

La loi autorise donc des pratiques qui ne peuvent que choquer le citoyen. Cela l’éloigne des urnes. Comment avoir confiance dans le système de la démocratie représentative si les élus locaux eux mêmes ne résident pas dans la commune où ils exercent un mandat? Connaitre sa ville, ses problèmes, les souhaits de la population supposent que l’on y réside et partage le même lieu de vie.

Les personnes qui se présentent sur une liste électorale doivent faire trois engagements qui nous paraissent absolument nécessaires. Le premier est de vivre dans notre commune et ne pas exercer un droit que la loi permet en se contentant de louer ou posséder un bien secondaire.

Le deuxième est de se démettre de ses fonctions, du simple conseiller communal au maire de la ville, si l’élu(e) n’y réside plus à l’année durant le mandat.

Enfin le troisième engagement concerne le nombre de fois où les politiques locaux se représentent pour un même mandat. Nous sommes contre le fait qu’un élu puisse se représenter plus d’une fois devant les électeurs. Deux mandats de 6 ans sont suffisants pour agir. Le renouvellement de la vie politique locale et son rajeunissement doit passer par la fin des « fiefs » et de systèmes politiques qui sclérosent la vie démocratique. C’est le cas dans notre cité: 26 ans pour le maire, 19 ans pour la première adjointe…

Ce sont les engagements pris par les membres élus du groupe « Agissons pour Combs » . C’est ce qu’exige l’association « Ensemble autrement ».