Étiquette : gestion des espaces verts

Destruction de biodiversité : Combs sur le podium !

Il n’est pas rare que, à longueur d’éditos dans « Rencontre », le maire de notre commune communique son attachement à la préservation de la biodiversité et aux actions menées dans nos parcs. Mais, les récentes interventions qui ont eu lieu dans le parc de l’Abreuvoir et dans le parc Central interrogent une fois de plus sur la gestion et la préservation de notre trame verte…

L’art bafoué et ignoré du recépage …

La trame verte abrite une riche biodiversité qui se satisfait des zones les plus tranquilles que sont les prairies naturelles et les haies vives de nos parcs.

« Recépage » au parc Central –
Indigne d’une municipalité
qui se prétend éco-responsable.
Plusieurs de ces buissons ne s’en relèveront pas…

Certains signes ne trompent pas. Les zones dédiées à la prairie naturelle (ou friches herbacées) sont à géométrie très variable. On ne voit que très rarement un agent municipal dans la trame verte et les entreprises missionnées pour son entretien font un peu ce qu’elles veulent, quand elles veulent.


Photographié en novembre dernier,
un des nombreux « recépages » visibles au parc Central.
Le végétal aura beaucoup de chance s’il survit…

Elles sont surtout redoutables quand leurs personnels arrivent sur les lieux armés de tronçonneuses. Nous pouvons distinguer deux sortes de jardiniers :

  • Ceux qui sont qualifiés et ont appris à tailler ou à recéper. Les jardiniers qualifiés connaissent la classification des arbustes. Cette classification est déterminée par le mode de renouvellement des rameaux (basitone, mésotone ou acrotone) et par conséquent le mode de recépage, opération de taille qui doit permettre à certains types de végétaux de se régénérer avec vigueur en faisant des pousses robustes ;
  • Et les autres qui ne les distinguent pas faute de formation ou de consignes précises ! De toute évidence, à Combs-la-Ville, les entreprises extérieures qui sont missionnées sur la coulée verte appartiennent à la deuxième catégorie et traitent tous les végétaux de la même manière !

Résultat : au cours de la dernière semaine du mois de janvier, un massacre a eu lieu une fois de plus…

Des résultats bien négatifs

Un recépage digne de ce nom doit respecter certaines règles et se réaliser sur plusieurs années. La suppression des branches se fait ainsi en douceur. L’arbuste ne souffre pas et son aspect non plus. Un bon recépage – comme un élagage – est bien mené quand il est réalisé avec une telle discrétion qu’il est difficile de déceler qu’il a eu lieu !

L’arbuste a eu beaucoup de chance.
Pour on ne sait quelle raison,
la tronçonneuse l’a épargné et il a pu conserver
la grande majorité de ses branches.

Le premier résultat visible de cette nouvelle opération de recépage que vient de mener la mairie dans la coulée verte est de laisser place à un spectacle de désolation. Nombreux sont les végétaux qui vont « souffrir ».

Le second résultat est la disparition brutale de l’habitat de nombreuses espèces d’oiseaux chassées brutalement ainsi que de nombreux petits mammifères, depuis le hérisson et l’écureuil jusqu’à la fragile mésange bleue, rouge-gorge ou autre troglodyte mignon.

Cette dernière espèce est très emblématique des conséquences de l’incompétence nuisible des entreprises d’espaces verts mandatées par le maire de notre commune, en lieu et place du service municipal des espaces verts. En quelques années, ce petit oiseau – le plus petit d’Europe après le roitelet – au chant puissant et sonore, se fait de plus en plus rare dans la coulée verte, preuve que son habitat a été détruit. Et c’est bien regrettable…

Rouge-gorge (parc de l’Abreuvoir)

Il existe aujourd’hui des zones entières de la coulée verte ou « ça ne chante plus ».

Détruire pour « faire propre » …

Le parc de l’Abreuvoir a la forme d’un long couloir coudé et bordé, de part et d’autre, de propriétés résidentielles à propos desquelles on peut dresser un constat : la disparition des haies vives. Pourtant, à la belle saison, ces buissons d’églantiers, de muriers, de noisetiers… résonnent de mille chants d’oiseaux : fauvettes à tête noire, pouillots véloces, bandes de jeunes moineaux domestiques de l’année… Nous devrions écrire : « résonnaient » car c’est de moins en moins vrai.

Parc de l’Abreuvoir –
Avant (photo de mai 2015), un bel écran naturel riche
en biodiversité et un paradis pour les oiseaux..

En effet, depuis quelques années, on observe une tendance lourde dans le comportement des habitants des zones résidentielles riveraines de la coulée verte. Souvent à l’occasion de l’emménagement de nouveaux arrivants, les haies sont arrachées pour les remplacer, au mieux, par des clôtures métalliques avec, éventuellement, une haie de thuyas qui ne favorise pas la biodiversité.

Il s’agit là pour les propriétaires de s’éviter les « corvées » qui accompagnent la haie vive : depuis la taille périodique jusqu’au ramassage des feuilles à l’automne. Et puis, cela « fait plus propre » ! Dans tous les cas, la biodiversité y « laisse des plumes ». Beaucoup de plumes.

… et après le passage brutal des élagueurs en janvier dernier.
La perte est immense pour la biodiversité locale.
Les oiseaux se sont enfuis. Si les oiseaux votaient…

Et il paraîtrait que cela fait plus « propre » !

C’est d’autant plus regrettable que la municipalité prend sa part dans ce désastre naturel. Après avoir installé sa deuxième mini-forêt en bordure de la rue de l’Abreuvoir et s’en être chaudement félicitée, elle a, en effet, participé à la destruction massive d’une très belle haie sauvage qui prospérait en limite de parc, haie que tous les ornithologues locaux connaissaient et aimaient bien car palpitante de vie. Il ne reste plus au sol que les traces de ce qui était un véritable puits de biodiversité. Les passereaux vivent dans les buissons pour 90% d’entre eux ; pas dans les arbres.

Écureuil roux (parc Central)

Inutile d’acheter une carabine, si vous désirez chasser les oiseaux, détruisez, comme la municipalité vient de l’ordonner, leur habitat, là où fauvettes et pouillot, rossignols et mésanges trouvent abri et nourriture et de quoi installer leurs nids pour élever leur progéniture, et vous aurez gagné !

Au pied de l’immeuble de la rue
de la frégate La Boudeuse

Dans quelques semaines, quand reviendront les beaux jours, le parc Central et le parc de l’Abreuvoir chanteront, sans doute, encore moins que l’an passé. A cause d’une suite d’incompétences et d’irresponsabilités plus que regrettables…

Deux séismes exceptionnels ont frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie le 6 février 2023, faisant pour le moment plus de 44 000 morts, des milliers de blessés et détruisant des milliers d’immeubles.
Nous pensons à ces centaines de milliers de personnes pour lesquelles la mort d’un nombre considérable d’entre elles est venue s’ajouter au dénuement de leur situation indigne de réfugiés. Des dons financiers , des couvertures, des vêtements chauds seront les bienvenus, à déposer auprès du Croissant Rouge via la Croix Rouge.
Merci pour eux.