Étiquette : Centre Pablo Picasso

Parking Lidl : une dépense qui pouvait attendre ?

Le nouveau parking de Lidl est opérationnel depuis peu. Nous nous sommes évidemment intéressés à ce projet. Pour deux raisons : en premier lieu, parce que la majorité municipale l’avait présenté comme une priorité dans les investissements de la commune et, en second lieu, parce qu’il a, en effet, été réalisé avec les deniers de la commune (votre argent !), pas avec ceux de l’enseigne de grande distribution. Du jamais vu ! Quelques éléments d’analyse permettront d’y voir plus clair…

Une dépense qui se fait dans la discrétion !

La dépense est effectivement très importante. Elle dépasse le demi-million d’euros !

Pourtant, c’est en seulement trois lignes qu’elle avait été présentée, voici exactement deux ans, en janvier 2021, dans le cadre du rapport d’orientation budgétaire. Un mois plus tard, elle était également évoquée dans le numéro de mars 2021 de Rencontre, à la page 14. A l’époque, la somme prévue était de 400 000 euros.

Aucune information sur le coût des travaux n’est donnée dans Rencontre d’avril 2021 à décembre 2022, pas sur les pages dédiées au budget et dans les habituelles « pages travaux » !

Rencontre n°228, « Travaux, on fait le point », p.9 :
un exemple de dépenses précisées dans cette rubrique

Ce n’est pas ce à quoi notre magazine municipal nous a pourtant habitués. Chaque mois, Rencontre communique sur la moindre dépense faite pour la réalisation des travaux de voirie, d’aménagement, d’entretien, d’investissement. Les sommes engagées ne dépassent pas certaines fois 5 000 euros. Il a fallu attendre le Rencontre de janvier 2023 pour avoir à la page 10 la somme de 500 000 euros par l’entreprise Eurovia.

Dans la réalité le budget de ce chantier est passé de 400 000 à 515 000 euros (+ 29%). Une augmentation du coût initial qui interroge et qui est au-delà des 15 % liés à l’inflation et aux prix des matériaux.

Rencontre n° 224, Janvier 2022, p.14 :
rien n’est noté sur les travaux à réaliser
sur ce parking

La question, logique et légitime, qui se pose est la suivante : pourquoi la commune communique-t-elle si peu au sujet de cette dépense publique ? Serait-ce parce qu’elle est difficilement justifiable ?

Une dépense difficile à justifier

La majorité municipale légitimise officiellement les travaux du parking Lidl par :

  • La nécessité de rendre perméables les zones de stationnement afin de combattre les îlots de chaleur et lutter contre le réchauffement climatique ;
  • L’état de délabrement dans lequel était ce parking qui aurait nécessité une refonte complète ;
  • La nécessité de remplacer les arbres dont l’état aurait paru inquiétant.
Une belle image sur le site de la commune
qui donne la part belle à la végétalisation.
Au final, 146 places de stationnement contre 129 auparavant !

Mais est-ce bien vrai tout cela ? Nous pouvons répondre que :

  • Il est effectivement nécessaire de réaliser des places de stationnement perméables lorsque l’occasion est donnée de le faire, par exemple à l’occasion de travaux devenus urgents, comme l’étaient ceux du parking du centre commercial de l’Abreuvoir ;
  • Dans le cas précis du parking Lidl, il n’y avait aucune urgence à dépenser de l’argent qui pouvait être très utile ailleurs et à refaire les enrobés. De plus, le bilan carbone consécutif aux travaux de réfection allait obérer de façon très importante le gain « écologique » supposé par la majorité communale ;
  • Si certains arbres du parking Lidl se trouvaient dans un état phytosanitaire inquiétant, la plupart ne constituaient aucune mise en danger des usagers du parking. Finalement, il était possible de remplacer les arbres défaillants et de conserver ceux qui étaient encore suffisamment sains et vigoureux.

Il est également utile d’élargir l’analyse en se posant quelques questions :

  • Comment justifier que le parking du centre nautique, voisin et de même type que celui du centre Pablo Picasso, n’a pas bénéficié lors de la création du dit centre, de travaux similaires afin de le rendre perméable ?
  • Combien de places de stationnement et de parkings candidates à de telles transformations notre commune compte-t-elle ? Et où les cas urgents se situent-ils ?
  • Pourquoi si peu de places de stationnement publiques sont-elles aujourd’hui perméables dans notre commune ?

Si l’état de l’ancien parking Pablo Picasso n’était pas alarmant alors la justification d’une si importante dépense est à chercher ailleurs.

Qui bénéficie de cette importante dépense ?

L’état de déprise du centre Pablo Picasso a fait l’objet d’un précédent article. Les travaux à réaliser pour remodeler ce centre s’avéraient nécessaires. Or le parking qui est aussi celui de la Coupole est propriété de la commune.

Ce qui interroge, c’est l’accord probable qui a été passé avec l’enseigne Lidl pour la refonte du parking. En effet, il semble bien que cette refonte bénéficiera en premier lieu à cette enseigne. Et ce qui nous parait surprenant et inconcevable, c’est que le cahier des charges du nouveau parking correspond, curieusement, à… celui des parkings de nouvelle génération de ce discounter.

L’enseigne a multiplié les créations de magasins dans la région selon un type d’architecture normée aussi bien pour le magasin que pour les parkings dont elle est, habituellement, aussi propriétaire. Tous les magasins de nouvelles générations présentent les mêmes caractéristiques. C’est le cas à Boussy-Saint-Antoine, à Santeny…La volonté de l’enseigne est de créer une architecture paysagère au modèle unique et de donner une impression d’éco-responsabilité. Une forme bien utilisée, par les enseignes commerciales et par les grands groupes, de greenwashing.

Lidl de Boussy-Saint-Antoine : vue des parkings

La commune s’est donc conformée aux plans soumis par l’enseigne Lidl et a payé fort cher les exigences de ce groupe. Qui a eu la maîtrise de ce chantier ? Qui a payé l’emplacement pour les caddies ? La commune va-t-elle percevoir un loyer pour cet emplacement ? Autant de questions qui restent sans réponse ! Pour le moment, nous n’avons pas vu de décision municipale concernant un loyer de ce type à payer par Lidl.

Beaucoup de questions se posent pour un projet coûteux, non-urgent et dont tout laisse penser que nous n’en avons pas eu la véritable maîtrise. Et tout cela alors que nous avons du mal à investir dans une maison de santé, dans des aires de jeux décentes, dans des travaux d’isolation thermique… Nous avons de tels besoins d’investir dans les équipements publics, au service de toute la population, que cela paraît un peu fou. Qu’on réalise que la réhabilitation du centre de loisirs Le Chêne, que la commune cherche à vendre à des investisseurs privés sous le prétexte qu’il n’est plus adapté aux activités de nos enfants, aurait coûté seulement 400 000 euros, moins cher que le parking Lidl ! Une fois de plus et à l’euro près, nous n’avons pas les mêmes priorités ni les mêmes urgences à traiter !

Des parkings identiques à Combs et à Boussy…

Enfin, et pour clore ce chapitre provisoirement, si le parking est opérationnel, le chantier du magasin, lui, n’est pas achevé. Les ouvriers sont invisibles. Le chantier est à l’arrêt ! Le groupe Lidl semble être en proie à des difficultés financières et sujet à une modification de sa stratégie d’implantation commerciale. Le gel des ouvertures de nouveaux magasins en Europe a été décidé en novembre. Dans le cas de celui de Combs-la-Ville, de sérieux différents sont apparus entre le propriétaire du centre, l’artisan-boulanger et l’enseigne Lidl. Ennuis financiers de la maison-mère, relations tendues entre les partenaires…la réouverture du nouveau Lidl pourrait se faire attendre…

Fermeture des enseignes

Du retard à l’allumage à Pablo Picasso !

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Promesse de campagne, le centre Pablo Picasso devait faire l’objet d’une rénovation. Pour le moment rien à l’horizon, tout est encore dans les cartons !

Des projets en discussion depuis plusieurs années

En 20 ans, le centre Pablo Picasso a périclité et le nombre d’enseignes a été divisé par 2. Les fermetures se sont multipliées, (ex: pharmacie et plus anciennement la boucherie).

Pour faire face au déclin, Lidl souhaitait racheter les locaux pour les transformer, mais le prix de vente trop élevé l’en a dissuadé. Un investissement de l’enseigne dans les anciens locaux de l’Intermarché (à l’Ormeau) était envisagé, mais l’enseigne concurrente s’est semble-t-il opposée à ce projet.

ancien INTERMARCHE
Ancien Intermarché à l’Ormeau

En septembre 2019, les petits commerçants de ce centre ont alerté les combs-la-villais : « les fonds de commerce sont devenus invendables. Le centre commercial meurt ! »

Lidl a décidé de rester sur place en louant davantage de surface de stockage. De nouvelles négociations se sont alors engagées entre le propriétaire et Lidl afin de repenser les volumes et l’organisation de ce centre.

Le principe retenu est simple : regroupement des 5 commerces survivants d’un côté (suppression du recoin) et de l’autre côté agrandissement de Lidl.

Boulangerie du centre Picasso
Boulangerie du centre Picasso

Pablo Picasso : objet de communication

Dans son programme, le maire se targuait d’avoir sauvé ce centre, voué selon lui à devenir un projet immobilier voulu par Lidl. En fait, simple locataire Lidl n’a jamais eu le pouvoir de vendre à un promoteur immobilier un bien qui ne lui appartient pas !

P.25 programme de G.Geoffroy
P.25 programme de G.Geoffroy

Lors du conseil municipal de juillet 2020, le maire annonçait un accord entre le propriétaire et Lidl et la fin des travaux pour la fin du premier semestre. En février 2021 des précisions étaient données : 400 000€ de travaux payés par la commune pour refaire le parking décrit comme étant en piteux état et couteux en réparation ! Le maire disait alors : « Ceux qui ne sont pas d’accord avec moi peuvent le dire, ce n’est pas un sujet ».

Lidl, centre Picasso
Lidl, centre Picasso

Le sujet est de fait celui des priorités d’investissement de notre commune alors qu’une partie de nos voiries et de nos équipements sont en bien plus mauvais état que ce parking.

Enjeux de taille et cohérence urbaine

Premier enjeu : redynamiser ce centre obsolescent. Or le nombre de commerces mis à disposition va être réduit par ce projet. Comment concilier une pérennisation des rares commerces et agrandir la surface commerciale et de stockage de Lidl qui vend des produits qui concurrencent le boulanger et le fleuriste ?

Au cœur des fleurs
Au cœur des fleurs

Deuxième enjeu : ne pas affaiblir le centre de l’Abreuvoir. Également en difficulté son état général est préoccupant et mériterait une vraie réhabilitation. La cohérence globale et conceptuelle de la ville a été bouleversée par le développement périphérique réalisé au profit des deux enseignes principales qui s’y trouvent (Intermarché, Grand Frais).

Parking de l'Abreuvoir
Parking de l’Abreuvoir

Troisième enjeu : sortir du cercle vicieux de l’insécurité et de la drogue. Des personnes alcoolisées ou droguées y ont élu leur quartier général, des vendeurs s’emploient à fournir les clients en produits stupéfiants. Cela explique en partie l’abandon de ce centre par les clients.

Vigilance et soutien aux petits commerçants

Pour le moment, ce qui était annoncé est retardé. Aucun permis de construire n’a semble-t-il été déposé en mairie. Il semblerait que certains petits commerçants et le propriétaire ne soient pas encore tombés d’accord. Le plus gros chantier concerne en fait le parking de ce centre et nous y sommes opposés.

Parking Pablo Picasso en bon état
Parking Pablo Picasso en bon état

Il nous faut repenser le développement urbain en ayant une vue globale pour redonner un sens et une fonction viable à ses centres commerciaux de quartiers. Il serait bien que l’élu chargé du commerce dans notre commune soit actif. Depuis plus d’un an, nombreux sont les commerçants qui attendent toujours sa visite.



Du retard à l’allumage à Pablo Picasso !

(article version longue)

Promesse de campagne, le centre Pablo Picasso devait faire l’objet d’une rénovation. Pour le moment rien à l’horizon, tout est encore dans les cartons !

Des projets en discussion depuis plusieurs années

En 20 ans, le centre Pablo Picasso a peu à peu périclité et les fermetures des commerces et des enseignes se sont multipliées. Le nombre de boutiques a été divisé par 2. Qui se souvient encore de l’existence d’une pharmacie et plus anciennement d’une boucherie dans ce centre ? Pablo Picasso est un des pôles commerciaux de notre commune. Ces centres avaient été pensés lors du développement de la ville, comme le cœur de « petits villages ».

Pablo Picasso a tout d’abord été l’objet de tractations entre le propriétaire et le principal locataire qui est l’enseigne Lidl. Mais le prix de vente de l’ensemble du centre étant trop important, il semblerait que Lidl a préféré renoncer à cet achat dont la nécessaire rénovation globale ne pouvait que faire monter l’addition. Ce premier épisode terminé, Lidl aurait aimé se déplacer pour s’installer dans l’ancien Intermarché situé à l’Ormeau. Cela ne pouvait probablement pas être vu d’un bon œil de la part d’une enseigne concurrente bien lotie. Ce projet fut donc abandonné.

ancien INTERMARCHE
Ancien Intermarché à l’Ormeau

Les petits commerçants de ce centre se sont inquiétés et ont alerté la presse locale des risques encourus pour leurs entreprises en septembre 2019. Ils expliquaient à l’époque : « les fonds de commerce sont devenus invendables. Le centre commercial meurt ! » A qui le tour après la société générale et l’esthéticienne ?

Qu’a cela ne tienne, le temps passant, faute d’un nouvel emplacement possible, Lidl a décidé de rester sur place en augmentant notamment sa surface de stockage. De nouvelles négociations se sont engagées entre le propriétaire et Lidl. L’objectif de Lidl, tout en restant locataire, était de repenser les volumes et l’organisation de ce centre en réorganisant et subdivisant l’espace des boutiques non occupées ou pas.

Boulangerie du centre Picasso
Boulangerie du centre Picasso

Le fil conducteur du projet permettra de regrouper les quelques rares commerces survivants d’un côté à savoir : le boulanger, le tabac presse, la restauration rapide, le fleuriste, le coiffeur. Et cela en créant un projet qui éviterait, semble-t-il les recoins qui sont source de bien des problèmes. Lui faisant face, l’ensemble de la place disponible serait mis à disposition de Lidl.

Pablo Picasso : objet de communication

Lors de la campagne électorale de 2020, le maire à la page 25 de son programme laissait croire que son action de médiation avait sauvé ce centre. Selon lui, ce centre était voué à devenir un projet immobilier d’envergure voulu par Lidl. Tout cela est bien confus ! N’est-ce pas plutôt le propriétaire qui peut vendre pour réaliser auprès d’un promoteur immobilier un programme de construction de logements et non le locataire principal ? Qu’a-t-on voulu nous faire croire ? Est-ce qu’au départ, le rachat de ce centre par un nouveau propriétaire n’avait pas pour objectif de réaliser un programme immobilier ? Preuve s’il en est, que lorsqu’un maire veut s’opposer, il le peut ! Nous n’avons pas vu une telle détermination pour la sauvegarde du Haut du Breuil.

P.25 programme de G.Geoffroy
P.25 programme de G.Geoffroy

Quoi qu’il en soit, lors du conseil municipal de juillet 2020, le maire déclarait la chose suivante : « un accord a été conclu entre le propriétaire et Lidl, aussi bien sur le contenu de la rénovation du bâtiment que sur son calendrier et surtout sur son financement entre le propriétaire et le locataire« . Il précisait également le calendrier : « Tout ceci, dans un calendrier qui semble pouvoir être précis aujourd’hui, devrait conduire à ce
qu’à l’horizon de la fin du premier semestre et du tout début du quatrième trimestre 2021, la galerie
commerciale soit rénovée et donc entièrement relookée au profit des commerçants et de leurs clients
« . Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?

Lidl, centre Picasso
Lidl, centre Picasso

Nouvelle intervention du groupe « Agissons pour Combs » en février 2021 au sujet du parking de ce centre. Rappelons que le maire veut engager de lourds travaux alors qu’il est encore en bon état. Quel accord ou promesse a été faite et à qui ?

La réponse du maire est sans ambiguïté. Il justifie une dépense de 400 000€ de la manière suivante : « Les enrobés sont dégradés et nous avons des dépenses d’entretien régulier des enrobés pour reboucher les nids-de-poule qui, très régulièrement, s’y trouvent. On aura moins d’enrobés, donc moins de nids-de-poule, moins de dépenses et plus d’eau qui ira directement dans la nappe phréatique. Je trouve tout cela très bien. Ceux qui ne sont pas d’accord avec moi peuvent le dire, ce n’est pas un sujet ».

Et pourtant c’est un vrai sujet. Celui des priorités d’investissement de notre commune alors quune partie de nos voiries est en mauvais état et que des travaux serait nécessaires sur plusieurs équipements publics.

Enjeux de taille et cohérence urbaine

Il faut avoir à l’esprit que Lidl attire des clients de nombreuses communes alentours. Sa clientèle, comme celle de l’enseigne, « Grand frais » n’est pas limitée aux seuls combs-la -villais.

Le premier enjeu est de redynamiser ce centre obsolescent. Or le nombre de commerces mis à disposition va de fait être réduit. Les deux moteurs de ce centre sont d’un côté, l’agence postale qui se situe derrière le centre et de l’autre, l’enseigne commerciale Lidl. Comment concilier une pérennisation des rares commerces et dans le même temps agrandir la surface commerciale et de stockage de Lidl qui vend des produits qui concurrencent les deux commerces importants pour notre commune et ses habitants que sont le boulanger et le fleuriste ?

Au cœur des fleurs
Au cœur des fleurs

Le deuxième enjeu est probablement de ne pas affaiblir un autre centre, celui de l’Abreuvoir. Il est également en difficulté et son état général est préoccupant Non seulement le parking est devenu impraticable (il doit être refait) mais les extérieurs des commerces mériteraient une vraie réhabilitation. Or là également, certains commerces ont des difficultés. La cohérence globale et conceptuelle de la ville a été bouleversée par le développement périphérique qui s’est réalisé au seul profit de deux enseignes principales qui s’y trouvent (Intermarché, Grand Frais). En favorisant le développement d’enseignes en périphérie et non pas dans la ville, le maire a condamné de fait les centres se trouvant à l’intérieur des quartiers.

Parking de l'Abreuvoir
Parking de l’Abreuvoir

Enfin, le troisième enjeu pour ce centre est de sortir du cercle vicieux lié au trafic de stupéfiants et de l’insécurité que cela engendre. Nous l’avons tous constaté, des personnes alcoolisées ou droguées y ont élu leur quartier général, des jeunes s’emploient à vendre leurs produits stupéfiants. Notre article de la semaine dernière traite de ce sujet. Cela n’est pas nouveau et cela s’est aggravé année après année. L’insécurité explique en partie l’abandon de ce centre par des clients qui passent rapidement leur chemin.

Vigilance et soutien aux petits commerçants

Pour le moment, ce qui était annoncé est simplement retardé mais cela dure maintenant depuis quelques années. Aucun permis de construire n’a semble-t-il été déposé en mairie et il faudra plusieurs mois pour l’instruire. Dans le journal « Rencontre d’octobre 2020, il était pourtant précisé que le dépôt de permis de construire de Lidl ainsi que celui du propriétaire (pour la galerie) le seraient en novembre ou décembre de l’année dernière. Lors de la commission « Aménagement et développement durable » du 12 mai 2021, il a été confirmé par la majorité l’absence de dépôt de permis de construire pour le moment.

Les travaux prévus ne sont pas considérables à réaliser en extérieur. Il s’agit en fait davantage de la réorganisation des surfaces internes. Il semblerait également que certains petits commerçants et le propriétaire ne soient pas tombés d’accord sur la nouvelle organisation et les conséquences financières qui pourraient en découler.

Le plus gros chantier concerne en fait le parking de ce centre. Nous avions donné notre position à ce sujet dans un précédent article. Le coût serait de 400 000€ à la seule charge de la commune alors que ce parking est encore en bon état et n’a aucun nid de poule contrairement à ce que déclarait le maire lors du conseil municipal de février dernier.

Parking Pablo Picasso en bon état
Parking Pablo Picasso en bon état

Il serait utile de repenser le développement urbain en ayant une vue globale permettant de redonner un sens et une fonction viable à ses centres commerciaux de quartiers. Il serait bien d’arrêter d’autoriser l’implantation à l’infini de sites de restauration rapide dont on peut légitimement se demander s’ils sont tous véritablement viables tant ils sont nombreux ou s’ils n’ont pas une autre fonction ?

Soutenir les rares commerçants et les quelques enseignes de supermarché encore présentes en ville suppose que nous nous nous rendions chez eux plutôt qu’en périphérie. Au-delà des effets de communication, il serait bien que les élus chargés du commerce dans notre commune soient sur le terrain. Ce n’est pas vraiment le cas malgré la promesse faite (P.25 du programme). Notre conseillère régionale s’est faite discrète. Espérons que cela change après les élections régionales car depuis plus d’un an, nombreux sont les commerçants qui attendent sa visite.

centre commerciale picasso

Commerces : Faire mieux et autrement

Alors que la crise frappe durement nos commerces et entreprises de quartiers, la politique municipale répond-elle aux enjeux ?

Bonnes intentions et communication

Quelles sont les actions menées par notre commune pour aider et soutenir nos entreprises et petits commerces ?

Tout d’abord une incitation à acheter dans notre commune « Je vis à Combs, j’achète à Combs ». Cela cible aussi bien les enseignes qui n’ont pas souffert du confinement que celles non essentielles en difficulté. Cette campagne était censée aider les petits commerçants et artisans de notre commune. Ce slogan montre de fait ses limites et ses incohérences. De plus, les zones périphériques sont également favorisées par ce slogan. Celui-ci ne fait pas de différence entre les petits entrepreneurs souffrant des conséquences de la crise et les entreprises florissantes à la situation financière mieux établie de la périphérie. Inciter à acheter dans les zones périphériques et dans des chaînes alimentaires qui ne sont pas en difficulté est donc contre-productif.

Ensuite, des actions municipales qui sont censées soutenir financièrement certains commerçants. Ce fut le cas de l’opération « Sapins solidaires  » qui en définitive relève davantage d’une l’opération communication aux objectifs confus. Il y eut également, entre le 7 et le 11 décembre, la distribution des colis de Noël aux seniors. La majorité municipale a sollicité les deux fleuristes de la ville pour qu’une petite plante fleurie soit associée au colis, opération louable et réussie. Enfin deux concours ont été également organisés. Les gagnants obtiendront en totalité 4 chèques cadeau de 100 euros utilisables dans les 15 salons de coiffure et d’esthétique de la ville. Le total de ces actions aura coûté moins de 4500 € à la commune. Or, les commerces de proximité contraints de fermer durant le confinement sont « en danger de mort ».

centre commercial de l'abreuvoir
Centre commercial de l’Abreuvoir

Pourquoi l’aide communale est-elle limitée à des actions de communication ?

Une ville en souffrance

Nos finances sont au plus bas et depuis plusieurs mois tous les budgets sont bloqués même si dans le même temps, les élus de la majorité ont voté l’augmentation des indemnités des élus (+54000euros/an). Plusieurs taxes sont revues peu à peu à la hausse. C’est le cas de la taxe locale sur les publicités extérieures qui peuvent affecter nos commerces ( taxe locale sur les enseignes et publicités extérieures (TLPE). Fi de concours ou commandes ponctuelles, nos commerçants ont besoin d’une véritable politique de la ville en faveur des commerces de quartiers.

En effet, les petits commerçants qui avaient survécu à la politique menée depuis 20 ans dans notre commune, sont en danger de mort. Les confinements, la perte de clientèle due au développement toujours plus important des zones périphériques comme celle de l’Eco pôle vont achever les derniers survivants. Les deux derniers fleuristes, nos coiffeurs ne savent pas comment faire pour s’en sortir. Dans certaines communes, certains maires ont proposé des aides pour favoriser le drive et soulager financièrement les petites entreprises. Ce ne fut pas le cas à Combs. Tout au contraire, les boulangers ont découvert comme nous tous, l’installation d’une boulangerie de la chaine Ange qui fait du « dumping » à l’aide de prix impossibles à suivre par nos artisans de quartiers.

Place de l'An 2000
Place de l’An 2000

Une vision alternative

Le constat est donc simple. Combs-La-Ville n’offre rien d’attirant pour les habitants et cela contribue à renforcer cette réputation de « ville dortoir ». Et pourtant son modèle d’organisation autour de 5 petits pôles commerciaux pourrait être un véritable atout alors que certaines personnalités politiques et de nombreux urbanistes se posent la question de la ville de demain. Déplacements, travail, taille de la ville, services de proximités conduisent à voir ses pôles comme autant de petits cœurs de village d’une ville polycentrique. Ce modèle était à l’origine même du développement de Combs-la-Ville. Mais la création de pôles périphériques a affaibli peu à peu les pôles de quartier. Ces mêmes pôles ont vu se développer des enseignes qui ont occupé peu à peu l’espace et remplacé les commerces de proximité.

Cela doit nous conduire à rejeter le modèle soutenu par le maire depuis plus de 20 ans . La ville est un tout et son développement doit se faire en cohérence. Ce n’est pas en agrandissant la surface commerciale au détriment des petits commerces que cela va sauver le centre Pablo Picasso. Il y avait autrefois 12 commerçants et services dans ce centre, il n’en reste que cinq aujourd’hui. Le projet risque à terme de ne laisser dans cet espace qu’une seule enseigne qui vendra fleurs, pains, magazines et il ne nous restera, une fois de plus, que des regrets.

centre commercial Pablo Picasso
Centre commercial Pablo Picasso

Nous devons donc cesser de développer la périphérie, soutenir et réhabiliter les pôles existants. Pour cela il faut favoriser l’installation de commerces et de services différents : boutiques éphémères de nos artisans et créateurs locaux, ventes de produits bio et de producteurs régionaux. Une ville verte qui doit cesser de croire, une fois de plus, que l’agrandissement d’un supermarché est la seule réponse possible. Une réflexion de fond, citoyenne et participative, doit être conduite pour repenser la ville de demain au sein d’une agglomération plus respectueuse de l’environnement, de la qualité de vie et du vivre ensemble, dans un objectif affirmé de développement durable.