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Quand les projets sont utiles, nous les approuvons…

N’en déplaise à nos détracteurs, nous soutenons tous les projets qui correspondent à nos valeurs. Pour lutter contre l’artificialisation des terres et la destruction des parcelles agricoles, nous défendons la réalisation de projets qui appliquent les principes de l’urbanisation circulaire et correspondent à la loi Climat et Résilience (ZAN). Le projet en cours de réhabilitation de la résidence des Roses de la rue Chardin, se situant entre la rue Sommeville et la rue Sermonoise, en est un. Zoom sur cette renaissance…

Un projet qui s’est fait attendre

La résidence des Roses est un bâtiment datant de 1971 qui a appartenu à l’OPH 77 associé au conseil départemental de Seine et Marne. Depuis 2014, ce bâtiment était fermé étant hors norme et amianté. Autrefois foyer pour personnes âgées, il a été squatté par plusieurs familles de demandeurs d’asile durant l’été 2019, avant de faire l’objet d’un projet de réhabilitation soutenu par l’État et le département.,

La résidence a été acquise par Polylogis, spécialiste du logement social. Cet organisme a privilégié la conservation du bâtiment plutôt que sa destruction.

Ce dernier était pourtant amianté et cette rénovation en profondeur représentait un coût non négligeable. En faisant cela, avec le soutien du conseil départemental et en association avec la Foncière de Transformation Immobilière, la société Polylogis va créer 72 logements qui serviront aux plus démunis.

Le chantier est en cours depuis plus d’un an, à commencer par le désamiantage. Le 23 mai 2023, le vice-président du conseil général posait symboliquement la première pierre en présence du maire de notre commune. La fin des travaux est prévue pour octobre 2024. Cette première pierre est celle d’une extension au bâtiment existant et qui accueillera, entre-autres, un accueil de jour.

Un projet urbain circulaire

Ce projet urbain est positif car il applique les principes de l’urbanisme circulaire, alternative à l’étalement urbain. Cela signifie qu’à partir d’un bâti ancien, à faible valeur patrimoniale, a été conçu un projet de reconstruction de la ville sur elle-même, en utilisant l’existant. Ce principe est à mettre en relation avec ce que nous prônons pour la réhabilitation des friches industrielles et logistiques, question qui a été soulevée l’été dernier dans le cadre du projet, heureusement abandonné, de Chronopost.

Nous pourrions aller plus loin dans notre réflexion sur l’urbanisme circulaire en imaginant des projets à Combs- la-Ville basés sur la conception circulaire qui réemploie des matériaux pour construire de nouveaux logements.

Cette question d’urbanisme circulaire avait été au cœur des débats lors du projet des nouveaux Brandons. L’opposition de l’époque avait proposé cette alternative, vivement critiquée, moquée et rejetée d’un revers de la main par la majorité municipale.

En effet, il aurait été possible de réutiliser les bâtiments des anciens Brandons et de les transformer en profondeur. Souvenons-nous que cela concernait également des logements sociaux. Ce n’est pas ce qui a été choisi par la majorité municipale. Dans un précédent article, nous avions fait l’analyse du projet retenu et de la modification de ce quartier ancien. Nous avions vu combien un tel projet était pourvoyeur de tonnes de béton qui sont allées grossir les merlons artificiels. Nous avons pu constater la destruction des sols et de la végétation existante.

Projet en cours de réalisation :
extension visible à l’arrière plan

Fort heureusement, l’État et le conseil départemental qui soutient Polylogis ont préféré un projet moins destructeur et plus en phase avec les nécessités de la transition écologique. Il est fort louable que la majorité ait soutenu un projet qui est très éloigné de ce qui a été réalisé dans notre commune ces dernières années. Mieux vaut tard que jamais…

Un projet social utile

Ce projet de près de 9,4 millions d’euros va permettre la réalisation de 72 logements en lieu et place des 54 logements qui existaient dans le passé. Ces 72 logements, constituant cette future résidence sociale, vont entrer dans le calcul des 25 % de logements sociaux obligatoires de la loi SRU.

Dans le numéro 239 de « Rencontre » du mois de juin, un article (p.6) explique quel est le public concerné par ces logements. Cette résidence accueillera des personnes en situation d’isolement ou d’exclusion.

N’oublions pas qu’en France plus de 330 000 personnes sont SDF. Une partie d’entre-elles sont dans des centres d’accueil.

Au final, ce seront :

  • 36 logements dit de « transition », c’est à dire des logements qui seront gérés par une association afin d’accueillir temporairement des personnes en situation de forte précarité. Les durées d’accueil sont en général plus longues que dans l’hébergement d’insertion ;
  • 24 logements en pension de famille ;
  • 12 logements dit inclusifs, c’est à dire adaptés aux personnes handicapées. Les habitants y vivent dans des espaces privatifs, tout en partageant des espaces communs et un projet de vie sociale.

En guise de conclusion, nous ne sommes pas « opposés à tout mais vraiment tout » comme le répète inlassablement et à court d’arguments depuis 3 ans la majorité et, une fois de plus, dans un article du magazine municipal de juin 2023.

Nous nous opposons aux projets dont la légitimité ne résiste pas à une étude attentive et qui sont contraires à l’intérêt général. Et, les Combs-la-Villais qui nous suivent n’ignorent pas que, depuis 3 ans, nous n’avons malheureusement pas chômé ! A contrario, ils savent que nous soutenons tous les projets que nous considérons comme justes et utiles. Et celui-ci comme le futur projet du DOJO en est un !

Faire autrement et mieux pour nos écoles

L’enquête en cours sur l’état de nos écoles et les témoignages des parents ne doivent pas nous conduire au pessimisme ni à la fatalité. Des solutions existent pour améliorer la situation et placer de nouveau l’école au cœur des priorités de la politique municipale après tant d’années d’oublis. Explications…

Priorités et financements

L’argument défendu par la majorité municipale pour légitimer le coûteux projet JO 2024 a été le suivant : l’accueil d’une équipe de gymnastes est une opportunité pour capter des financements.

Or, ce que la majorité nomme opportunité est simplement le processus habituel dans une commune pour que soit réalisé un projet d’investissement. Quel que soit le montant des aides et des subventions, il y a un reste à charge pour une commune, c’est à dire une somme que la commune devra dépenser sur son budget. Les aides peuvent généralement atteindre 60 à 80 % des sommes à engager via des financements multiples. Le tout est d’en faire la demande, remplir les dossiers et surtout considérer le projet comme une priorité politique pour le défendre et obtenir des aides !

La majorité actuelle annonce pour le gymnase S.Allende un reste à charge pour la commune d’environ 20%, soit 650 000 euros, après déduction des subventions et autres aides financières. À titre de comparaison, la réfection du parking du Lidl (ou plutôt de la Coupole), est un projet de 515 000 euros, uniquement supporté par la commune.

À Combs, dans un budget contraint, avec un autofinancement quasi nul et une dette qui se creuse dangereusement, chaque décision entraine le report ou l’abandon d’un autre projet. C’est ce que nous avons constaté depuis des années dans notre commune, avec notamment, depuis 2008, le report successif de la rénovation du DOJO ou encore celui concernant la MJC.

Or, il est clairement établi que depuis de nombreuses années, l’école n’a pas été une priorité pour la majorité. Les dépenses pour les écoles ont été faites au compte-goutte. C’est une politique aux conséquences importantes car, ce faisant, la ville s’est elle-même privée d’aides ciblées pour lutter contre la vétusté de nos équipements scolaires et régler les problèmes d’étanchéité et d’isolation thermique.

C’est dire l’importance de l’avenir de nos enfants dans les priorités municipales, en terme d’investissement.

Des occasions manquées

Et pourtant, les occasions pour bénéficier de subventions afin de rénover les écoles et, notamment les désamianter, n’ont pas manqué ces dernières années.

En effet, l’investissement public local constitue une priorité gouvernementale depuis 2016 afin de permettre la réalisation de projets portés par les communes. Un coup d’accélérateur a été donné en 2020 avec la création de la DSIL (Dotation de Soutien à l’Investissement Local). Elle permet d’obtenir un financement de l’État afin de financer les grandes priorités d’investissement des villes. Ce dispositif est complété par la DSID (Dotation de Soutien au Département).

Ainsi, depuis 2020, une dotation exceptionnelle de soutien à l’investissement local de 950 millions d’euros est mise en œuvre dans le cadre de France Relance. Elle facilite la réalisation d’opérations structurantes, prioritairement en matière de transition écologique (donc de rénovation énergétique et d’isolation thermique), et de rénovation du patrimoine bâti des communes.

La ville de Combs n’en a pas bénéficié puisque la rénovation des écoles n’a jamais été définie comme une priorité.

D’autres communes ont fait des choix bien différents. Epinay-sous-Sénart a rénové énergétiquement trois groupes scolaires via une aide de 48 % reçue dans le cadre de la DSIL. A Boussy-Saint-Antoine, l’État a financé 50 % des travaux d’isolation et de remplacement des fenêtres de l’école élémentaire Nérac. Contrairement aux élus majoritaires de Combs, ceux de ces communes voisines ont estimé, eux, que la rénovation de leurs écoles était une priorité !

Nous nous sommes également arrêtés sur l’exemple de la commune de Villecresnes. L’aide obtenue concernait la rénovation énergétique mais également le …désamiantage !

Une nouvelle donne favorable qu’il faudrait saisir…

Encore faudra-t-il que la majorité municipale change totalement de cap et donne à l’école la priorité qu’elle mérite.

En effet, un rapport de février 2020 sur la rénovation énergétique des bâtiments scolaires donne des arguments pour une nouvelle approche dans ce domaine. En novembre 2022, le président de la République annonçait, lors des 24 heures du bâtiment, un plan à venir pour aider les communes à rénover leurs écoles souvent considérées comme de véritables passoires thermiques.

« On a besoin d’accompagner nos communes (…) pour les aider à mener à bien la rénovation thermique de nos écoles. Aujourd’hui, beaucoup de nos écoles ne sont pas aux dernières normes, elles dépensent beaucoup d’énergie, on pourra améliorer les conditions pour nos enseignants et pour les enfants »

Propos tenus par E. Macron, vendredi 18 novembre 2022

Cette initiative présidentielle a été confirmée le 20 avril 2023.

Le diagnostic, donné par un rapport sur la rénovation énergétique et celui détaillé par un chercheur spécialisé sur cette question, confirme que près de 10 % des écoles sur les 48 557 écoles françaises seraient vétustes et en premier lieu les écoles de nombreuses communes rurales. Le coût moyen d’une rénovation serait estimé entre 350 et 450 € du m2.

« Nous ne connaissons pas vraiment l’état du parc immobilier français. Or, l’école constitue le plus gros parc immobilier avec plus de 150 millions de m2, et selon nos estimations, 60 % devrait être rénové pour un coût de 40 milliards d’euros

Laurent Jeannin, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise, titulaire de la chaire de recherche sur l’architecture scolaire

Le cadre des dépenses, selon la rapporteure d’une mission d’information du Sénat sur le sujet confirme qu’il faudrait 40 milliards pour rénover tout le bâti scolaire français sur dix ans, soit 4 milliards par an et donc 2 milliards de plus que ce qui est actuellement accordé par l’État.

Le 9 mai, la Banque des Territoires annonçait le programme baptisé « EduRénov » du gouvernement. Celui-ci prévoyait 2 milliards d’euros de prêts pour financer les travaux de rénovation de 10.000 écoles, collèges et lycées d’ici à 2027 via un « plan d’accélération » en réalisant « au minimum 40% d’économies d’énergie ».

Espérons que cela n’est pas un effet d’annonce de plus et qu’à Combs-la-Ville, la majorité municipale comprendra qu’il est urgent de saisir cette opportunité pour que nos groupes scolaires soient enfin rénovés !

Car, plus la commune tarde à agir – et c’est le cas depuis trop longtemps – plus les travaux seront longs et complexes et plus les dépenses à financer seront colossales. C’est déjà le cas à L’Orée-du-Bois mais d’autres groupes scolaires de la commune sont concernés par des vétustés latentes semblables. Rien n’a été anticipé. Nous manquons de places dans nos groupes scolaires pour répondre à l’afflux d’enfants que nous amèneront les nouvelles constructions qui se sont multipliées ces dernières années .

À nous, combs-la-villais-e-s et parents d’élèves d’exiger que des dossiers de subventions soient réalisés afin de pouvoir bénéficier des subsides nécessaires.

Écoles : Restons mobilisés !

Cela fera bientôt deux mois que les élus du groupe « Agissons pour Combs » ont initié une enquête sur le groupe scolaire de L’Orée-du-Bois. Le collectif des parents d’élèves et l’association Ensemble Autrement se sont mobilisés pour appréhender la 0situation de nos écoles et être en mesure de demander des mesures d’urgence. La semaine qui vient de s’achever marque une étape dans la mobilisation en cours. Faisons le point sur les derniers rebondissements…

Un conseil municipal sous protection policière

C’est sous la garde de pas moins de 20 fonctionnaires de la police nationale et municipale, et sous la présidence d’un maire apparaissant fatigué et soucieux, que le conseil municipal, prévu à l’origine le 24 avril, s’est tenu mardi dernier 9 mai en fin de journée.

Dans le cadre de l’examen du compte de gestion et du compte administratif 2022, le groupe d’opposition « Agissons pour Combs » a exprimé son inquiétude face à la vétusté des bâtiments publics de la ville et en premier lieu celle de plusieurs écoles, face aussi à certains choix d’investissements qu’elle juge incompréhensibles, face, enfin, à la passivité du maire informé depuis longtemps déjà – 20 ans ! – de la présence d’amiante dans les écoles. Les parents d’élèves du groupe scolaire L’Orée-du-Bois étaient présents et ont été attentifs pour écouter les interventions des élus de ce groupe et les réponses de la majorité municipale.

Et ce ne sont pas les applaudissements des parents et des représentants de l’intersyndicale du SIVOM également présents qui peuvent justifier une protection policière aussi imposante. Le calme a régné dans cette assemblée, sans huées cette fois à l’encontre du maire et de sa majorité.

Les questions qui se posent alors sont les suivantes :

  • Pourquoi mobiliser la police nationale devant les accès à la mairie et ce, pendant toute la tenue du conseil ?
  • Que risquions-nous ? Ou, plutôt, que craignait le maire – car ce n’est pas la première fois qu’il se pose ainsi en victime dès qu’il est contredit ?

Le maire a prétendu qu’il avait « rassuré » les parents d’élèves et que ces derniers lui avaient même adressé de chaleureux remerciements. On a senti qu’à ces mots, dans le public, où se trouvaient précisément, rappelons-le, de nombreux parents d’élèves, la tension, palpable depuis le début du conseil municipal, montait d’un cran…

En définitive, le public présent comme les élus de l’opposition sont sortis mécontents.

Des parents qui doutent !

« Nous évoluons en pleine paranoïa » s’étonnait, une fois la réunion du conseil municipal terminée, un parent d’élève de L’Orée-du-Bois. « Des policiers à l’entrée ; une fouille ; un maire qui nous intime l’ordre, d’une manière très peu courtoise, de nous taire et dont le regard traduit tout le dédain qu’il a pour nous uniquement parce nous avons applaudi, sans excès, lorsque M. Prilleux s’est exprimé ! Nous prend-il pour des terroristes ? Quels sont ces remerciements de parents d’élèves dont il parle et qu’il aurait reçus parce qu’il les aurait rassurés ? Il n’en a apporté aucune preuve ! Nous nageons en plein délire ! ».

A la sortie de ce nouveau conseil municipal, et pour affirmer qu’ils demeurent inquiets pour la santé de leurs enfants, les parents d’élèves du groupe scolaire L’Orée-du-Bois ont tout de même maintenu leur appel à un rassemblement populaire prévu le samedi suivant, le 13 mai, à partir de 10 heures devant la mairie.

Faut-il y voir un hasard ? Après des semaines d’attente, les parents d’élèves de L’Orée-du-Bois réussissaient finalement à obtenir le rendez-vous qu’ils demandaient avec le maire de Combs-la-Ville ! Et faut-il y voir un autre hasard ? Ce rendez-vous était accordé la veille même du rassemblement, une autre manière, pour le maire, de signifier qu’il refusait toujours de se rendre sur place afin de constater les désordres et la vétusté de L’Orée-du-Bois.

Néanmoins, au cours de cette entrevue, le maire a asséné, sans rire, plusieurs messages :

  • Ce groupe scolaire est parfaitement entretenu. C’est la raison pour laquelle aucuns travaux ne sont prévus puisque étant inutiles. Pas de problème d’étanchéité, pas de problème d’isolation même si les menuiseries ont 40 ans …
  • Le maire a convenu, après des années de demandes des parents et des enseignants, qu’il était nécessaire de faire des travaux de mise en sécurité de la cour de récréation des maternelles. Mieux vaut tard que jamais ! Mais quand ?
  • Enfin, sans en fournir de preuves et sans fournir les documents demandés, le maire a assuré que les dalles amiantées étaient en bon état et qu’il n’y avait aucun risque. Un nouveau diagnostic a été réalisé et l’encapsulage de la salle de jeux n’est donc plus nécessaire.

Beaux joueurs, et pour marquer leur bonne volonté, bien que le maire se soit contenté de bonnes paroles et d’affirmer que tout était réglé, les parents d’élèves, dans un geste d’apaisement, ont annulé leur rassemblement populaire du 13 mai au matin devant la mairie

Sortir de l’impasse

Néanmoins, samedi 13 mai, une petite délégation d’une vingtaine de personnes parents d’élèves et sympathisants ont assuré une présence symbolique afin que la majorité municipale soit consciente que les parents d’élèves de L’Orée restent mobilisés. Une représentante du personnel du SIVOM qui a repris le travail mais qui poursuit le mouvement de revendications pour l’heure non satisfaites, était également présente.

Rien n’est résolu. La direction de l’école maternelle de L’Orée-du-Bois a fait appel à une responsable des services de prévention de l’Inspection académique. Cette dernière est récemment venue se rendre compte de l’état de vétusté de l’école en compagnie de parents de ce groupe scolaire.

Enfin, le groupe « Agissons pour Combs » a demandé à Madame la Députée de notre circonscription de se saisir de ce dossier. En effet, si l’entretien et la gestion des écoles maternelles et élémentaires sont de la responsabilité des communes, il revient à l’État de vérifier si la législation en matière d’amiante est respectée. De plus, le plan de rénovation des écoles, qui a été annoncé tout récemment, montre combien le dossier de la vétusté des établissements relève en partie des aides attribuées par l’État aux collectivités territoriales. 

Nous attendons tous à présent une action décisive du maire et un respect de ses engagements pour ce dossier :

  • L’accès à l’ensemble des documents concernant l’amiante dans nos établissements scolaires et dans nos équipements municipaux. Face au refus de communiquer les Diagnostics Techniques Amiante des écoles de notre commune, les parents, les employés municipaux, les enseignants ont cherché les leviers légaux pour pourvoir les obtenir ;
  • Les investissements à réaliser pour ce groupe scolaire doivent être considérés comme prioritaire afin que des travaux de rénovation soient effectués rapidement et que le budget de 2024 y soit consacré.

La question de la vétusté et de l’amiante dans le groupe scolaire de L’Orée-du-Bois, contrairement à ce qu’estime le maire, n’est pas réglée.

Coup de théâtre au conseil municipal

23 avril 2023, salle du conseil de la mairie de Combs-la-Ville, il est 19h15. L’ambiance est tendue sur le parvis de la mairie. Il y a quelques parents du collectif L’Orée du Bois qui mettent sur leur vêtement un autocollant dénonçant la présence d’amiante dans ce groupe scolaire.

Un peu plus loin, sur le trottoir près de l’arrêt de bus, de nombreux grévistes du SIVOM se sont regroupés avec banderoles et casseroles.

Enfin, un dispositif de sécurité jamais vu, convoqué par le maire, est présent à l’entrée de la mairie. Police nationale et police municipale attentives et prêtes à intervenir au cas où. Et pourtant le premier acte de cette journée avait eu lieu le matin même…

11h : le service technique se barricade

En effet, Laure Masse et Gilles Prilleux, conseillers municipaux du groupe « Agissons pour Combs », s’étaient présentés en fin de matinée dans les locaux des Services techniques afin de consulter les Diagnostics Techniques Amiante (DTA) comme cela avait été prévu au préalable avec le directeur. Malgré le rendez-vous ferme qui avait été fixé, leur demande est rejetée et, à peine arrivés, le directeur leur confirme qu’il n’est pas en mesure de laisser les conseillers municipaux de l’opposition consulter les DTA…et qu’il faut en faire la demande au maire !

Il faut savoir qu’une précédente demande avait été faite par courriel au maire de notre commune dès le 31 mars afin de pouvoir consulter les DTA (ce qui est également le droit de tout administré). Une première consultation, autorisée par le maire, avait abouti à la confirmation de la présence d’amiante dans les dalles et la colle du groupe scolaire de L’Orée du Bois. Faute de temps, ils n’avaient pas pu regarder attentivement les dossiers des autres groupes scolaires qui avaient été mis sur la table. D’une manière assez surprenante, il manquait d’ailleurs les dossiers techniques de 3 groupes scolaires et le directeur du service technique avait alors précisé qu’il lui fallait un peu de temps pour les retrouver.

La question qui vient à l’esprit est qu’y a-t-il donc à cacher ? Pourquoi ne pas jouer la carte de la transparence ? Est-ce en lien avec la déclaration faite en mars 2021 par le maire au conseil municipal : « Que cela soit clair : il n’y pas d’amiante sur nos sites » ?

Après-midi : les mécontents s’organisent

Deux collectifs de nature très différents se sont organisés pour venir assister à la séance du conseil municipal du soir.

Les parents d’élèves pacifiques et ouverts au dialogue, souhaitaient remettre une lettre au maire et à sa majorité. Cette lettre était une réponse au courrier adressé par le maire aux parents d’élèves, après 3 semaines de silence et de refus de les recevoir. Ce courrier ne répondait pas aux attentes du collectif de L’Orée du Bois qui venait donc entendre aussi, ce 24 avril, les interventions prévues par le groupe « Agissons pour Combs ». Ces interventions portaient sur l’état des écoles, la vétusté de certains groupes, avec, en particulier la « Question au maire » suivante :

Suite au conseil municipal du 20 mars 2021, vous avez répondu à une question au maire du groupe Combs à Gauche relative à la présence d’amiante dans les équipements municipaux. Votre réponse a été la suivante « La réponse est claire, nous n’avons pas d’amiante sur ces sites »
Cependant, nous avons découvert que les sols du groupe scolaire l’Orée du Bois étaient composés de dalles amiantées fixées avec une colle contenant également de l’amiante.
Nous souhaitons donc, que ce soir, soit clairement établie une liste exhaustive des équipements municipaux contenant de l’amiante aussi bien sur les sols, les plafonds et les murs.

Question du groupe « agissons pour Combs » envoyée au maire le 18 avril

D’un autre côté, les grévistes du SIVOM, regroupés en intersyndicale et en grève depuis 4 semaines, souhaitaient se faire entendre. Ils n’avaient été reçus par le président du SIVOM et maire de notre commune que quelques jours auparavant, sans n’avoir rien obtenu de concret. Ils sont nombreux dans leurs gilets orange et entrent finalement dans la salle du conseil après avoir déposé leurs mégaphones.

19h30 : Le maire a-t-il encore une majorité ?

Après les événements des semaines passées, la réunion du conseil municipal s’annonçait donc capitale. La majorité allait-t-elle abandonner sa politique de recul et d’évitement face aux questions posées par ses administrés et leur répondre enfin véritablement ?

Les conseillers et adjoints arrivent au compte-goutte dans la salle du conseil alors que les conseillers de l’opposition ont pris place et que le public investit la salle.

Une question surgit très vite. Mais où sont donc passés les élus de la majorité, qui, quelques minutes plus tôt, étaient réunis dans la salle voisine du bureau municipal de la majorité ?

Il faut savoir que chaque réunion de conseil municipal est précédée de la réunion du bureau municipal. C’est précisément au terme de cette réunion, lundi, que les élus de la majorité, dans un beau mouvement d’ensemble, se sont soudain éclipsés par une petite porte.

Le maire fait mine de compter et recompter les présents…le quorum n’est pas atteint ! En d’autres termes, il y a 15 élus présents et il en faut au minimum 18 pour que le conseil siège. Nous avions donc bien vu : plusieurs membres de la majorité étaient discrètement repartis chez eux !

Pour quelles raisons certains membres de la majorité ont-ils quitté les lieux ?

  • Ou est-ce parce que le maire, Guy Geoffroy, prévoyant les questions insistantes qui allaient lui être posées, a manœuvré pour que le quorum ne soit pas atteint ?
  • Ou est-ce en fait parce qu’il a perdu sa majorité ? Des tensions existent-elles entre ceux qui veulent lui succéder et en particulier les nouveaux ralliés autrefois dans l’opposition et d’anciens membres qui s’interrogent désormais sur la politique menée ?

Il est permis de se poser ces questions alors même que le maire va peut-être se présenter dans quelques semaines aux élections sénatoriales, histoire d’effacer la cuisante défaite de 2022 aux législatives (4,53 % des suffrages exprimés) et de quitter la scène municipale.

19h40 : le maire sort sous les huées

Après avoir annoncé qu’il convoquerait une nouvelle réunion sous trois jours, c’est sous les huées et sous protection policière que Guy Geoffroy a finalement quitté la salle du conseil. Cela nous a rappelé la séance du 4 juillet 2022 lorsque le maire et sa majorité ont voté une délibération permettant l’implantation du plus grand Hub Chronopost de France dans une zone qui était interdite à la logistique. Les habitants présents à ce conseil étaient sortis en huant le maire et sa majorité.

Rassemblés sur le parvis de la mairie, les manifestants ont, une nouvelle fois, exprimé sans complexe leur fort mécontentement et leur refus du silence dans lequel le maire-président du SIVOM et les services municipaux se sont emmurés. Sous le regard des forces de l’ordre, les prises de parole se sont succédées, rythmées par un concert de casseroles.

Les parents d’élèves du groupe scolaire L’Orée-du Bois ont alors crié leur fort mécontentement.

Les manifestants sont certains que, un jour ou l’autre, Guy Geoffroy devra cesser l’esquive pour accepter d’affronter ses contradicteurs sans les vouer à la vindicte facile de ses amis politiques.

Le maire a toutefois promis de rencontrer les parents d’élèves après les vacances…après 6 semaines d’attente. Mais avec quelle majorité va-t-il manœuvrer et avec quel budget va-t-il répondre aux attentes de revendications légitimes ?

Orée du bois : des revendications légitimes

Épisode 3 : les parents entrent en action

Depuis de nombreuses années, conseil d’école après conseil d’école, les parents d’élèves du groupe scolaire L’Orée du Bois ont réclamé des travaux pour assainir l’équipement scolaire, régler les problèmes d’étanchéité, obtenir que des travaux permettent aux enfants et aux personnels y travaillant de ne plus vivre, été comme hiver, dans une passoire thermique ! Et depuis tant d’années, rien de sérieux n’a été programmé par la commune ! Ils n’avaient pas imaginé qu’une défaillance encore plus grave de cet établissement allait s’ajouter à une liste déjà bien fournie de problèmes…

Des questions qui restent sans réponse

La découverte d’amiante dans le revêtement des sols du groupe scolaire L’Orée du Bois (dalles et colle qui les fixent) par les élus du groupe « Agissons pour Combs » a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour de nombreux parents mais aussi pour le personnel.

Passé un temps d’incrédulité et d’effroi, les parents se sont organisés et ont créé un collectif regroupant l’école maternelle et l’école élémentaire de L’Orée du Bois. En toute légitimité, ils se sont alors adressés au maire de notre commune afin d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posaient.

Force est de constater que, ni le maire adjoint chargé des affaires scolaires, ni la première adjointe, ni le maire ne se sont donnés la peine de venir constater sur place les désordres et la dangerosité des dalles abimées. Plus grave, ils n’ont pas répondu au courrier des parents d’élèves demandant un rendez-vous afin que leurs revendications soient entendues.

Banderole à l’entrée de la ville
entre deux poteaux

Que demandaient-ils d’aussi incongru aux yeux de la majorité ?

  • Qu’un diagnostic actualisé soit enfin mandaté auprès d’un cabinet d’expert accrédité afin de connaitre l’état d’abrasion des sols incriminés
  • Que des mesures d’urgence soient prises afin de protéger enfants et personnels
  • Qu’un suivi régulier soit effectué
  • Que des travaux de rénovation soient enfin réalisés pour régler les désordres sur cet équipement vieux de 40 ans

La seule action de la municipalité a été d’envoyer sur place, le mercredi 19 avril, des agents municipaux afin de regarder le toit et de placer une rustine pour recouvrir les dalles les plus abimées à la jonction de la salle de jeux et de son accès. Rien qui ne puisse apaiser leurs inquiétudes et leur besoin d’être écoutés.

Une lettre du maire hors-sol !

Désemparés face à tant d’indifférence et de mépris, les parents se sont mobilisés pour qu’enfin leurs voix soient entendues. Ils ont cherché à collecter le plus d’informations sur le sujet de l’amiante, échangeant les données trouvées.

Ils ont tout naturellement et pacifiquement préparé un rassemblement déclaré en préfecture prévu pour le vendredi 21 avril à 18h30 devant la porte d’accès provisoire de l’école maternelle.

Face à cette colère montante, le maire a alors envoyé un courrier adressé aux parents des élèves du groupe scolaire de L’Orée du Bois afin « d’éteindre l’incendie ». Mais la lettre signée n’a en rien répondu aux attentes de nombreux parents.

Des promesses, ils en ont eu depuis tant d’années concernant la prise en compte des désordres de cet équipement vétuste, qu’ils sont naturellement méfiants. D’autant que le maire minimise la situation en rejetant la faute sur les élus du groupe « Agissons pour Combs » qui selon lui ne cherchent que le scandale et la polémique. Comme si l’état de vétusté avéré était de leur responsabilité !

Dans ce courrier, le maire considère que l’amiante n’est présente que sous la forme « de traces « . Étrange puisqu’en 2021, lors du conseil du mois de mars, le maire nous assurait qu’il n’y en avait pas.

Et pourtant les dalles et la colle utilisées sont en partie composées de produits amiantés. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il reconnait implicitement la dangerosité des dalles en évoquant le recouvrement par encapsulage (préconisé dès 2004 en cas d’abrasion et de dalles abimées). Or les dalles abimées et l’usure évidente en 40 ans de ces mêmes dalles ne datent pas d’hier !

Ci-dessous un extrait de cette lettre datée du 18 avril :

Il ne s’engage pas non plus sur un recouvrement de l’ensemble des sols amiantés du groupe scolaire. Un engagement bien insuffisant si cela ne concerne que la salle de jeu de la maternelle alors que ce sont plus de 2000m2 qui sont en réalité à recouvrir ! Pas de précisions non plus sur le calendrier des travaux…

Une fois de plus, le maire et sa majorité sont coupés des réalités. Le maire est incapable d’entendre ses administrés et cela pose un véritable problème de démocratie.

Un rassemblement pacifique pour échanger

Ce premier rassemblement, au début des vacances de Pâques, préparé en trois jours, a rassemblé une cinquantaine de personnes. Un début prometteur sachant que la pétition mise en ligne totalise déjà plus de 300 signatures.

Ce rassemblement a été l’occasion d’échanger des informations, de se poser des questions sur les législations en vigueur, sur les actions à mener pour obtenir écoute et solutions pérennes. Nous avons pu constater le degré de responsabilité des parents, qui loin de céder à la panique et de toute polémique, cherchent à comprendre les différents paramètres d’un problème de santé publique qui les concernent.

A la fin de ce rassemblement, les parents ont souhaité poursuivre ce combat légitime dans le plus grand respect des uns et des autres.

Rendez-vous est déjà pris pour préparer un nouveau rassemblement devant la mairie après les vacances solaires. Ils appellent tous les parents des autres établissements scolaires à se coordonner afin de demander, de concert, des travaux dans les différents établissements de la commune. Ils veulent obtenir une évaluation de la présence d’amiante et de son état de conservation pour l’ensemble des établissements scolaires de la commune.

Ce sera l’objet de notre article de la semaine prochaine : Enquête sur les écoles à Combs

Nous soutenons l’action du collectif des parents du groupe scolaire de L’Orée du Bois. Nous appelons à signer la pétition de ce collectif !

Orée du bois : Et si la majorité jouait enfin la carte de la transparence ?

Épisode 2 : De biens troublantes révélations

Dans l’article de la semaine dernière nous avions dressé un tableau alarmant de l’état du groupe scolaire L’Orée du Bois. Notre préoccupation majeure concernait la présence d’amiante dans les colles et les dalles abimées qui recouvrent les sols. Cette présence est confirmée et les parents s’organisent pour demander des comptes et réclamer une mise en sécurité des enfants et du personnel. L’indignation croît…

Petite chronologie des faits !

2004 : Diagnostic technique amiante positif

Pendant 19 ans, le Diagnostic Technique Amiante (DTA) est semble-t-il resté dans les tiroirs. Notre commune n’a pas répondu à l’enquête menée par l’Observatoire National de la Sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS) en 2016 sur la présence d’amiante comme le montre l’illustration ci-dessous :.

Les questions qui se posent sont les suivantes :

  • Les personnels de service ont-ils été informés du risque encouru et des préconisations d’entretien pour éviter une quelconque abrasion des sols, cette dernière étant susceptible de libérer des particules amiantées dans l’école ?
  • Les enseignants ont-ils été tenus informés du risque et ont-ils eu connaissance des préconisations de l’Observatoire National de la Sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement ?
  • Les parents ont-ils été informés et rassurés par un suivi régulier de l’état des sols ?

A la lumière des informations dont nous disposons, la réponse à chacune de ces questions est, une fois de plus, négative !

2021 : Pourquoi dissimuler la vérité ?

Lors du conseil municipal du 20 mars 2021, une question est posée au maire par le groupe « Combs-à-Gauche » au sujet de la présence éventuelle d’amiante dans les écoles de notre commune.

Le maire déclare lors de ce conseil municipal qu’il a tenu à faire à huit clos : Réponse transcrite dans le compte-rendu de ce conseil, page 31 :

 » Nous n’avons pas d’amiante ». Cette affirmation est d’autant plus surprenante que pour la seule école de l’Orée du bois, un Diagnostic Technique Amiante datant de 2004 avait été positif. Et qu’en est-il des autres groupes scolaires de la commune ?

Les élus du groupe « Agissons pour combs » ont rendez-vous le 20 avril au service technique pour étudier la situation des autres groupes scolaires. Nous vous informerons bien évidemment des résultats de nos investigations.

2023 : La majorité minimise la dangerosité

Alors que les parents et les personnels s’inquiètent, la majorité municipale tarde à répondre aux questions qui se posent depuis la diffusion de cette information par notre association aux parents d’élèves. Aucun rendez-vous avec le maire n’est, à cette date, proposé aux parents en dépit de leur demande.

Les élus du groupe « Agissons pour Combs » ne sont pas mieux lotis.

Leur courrier recommandé du vendredi 7 avril visant à connaitre les mesures qui seront prises en urgence pour assurer la sécurité des enfants et des personnels de ce groupe scolaire est pour le moment sans réponse. C’est d’ailleurs le lot de la majorité des courriels et courriers envoyés.

Le Parisien daté du 11 avril 2023 titrait : « Combs-la-Ville : la rénovation du gymnase pour les JO fait polémique face à la présence d’amiante dans une école ».

Dans cet article, Guy Geoffroy minimise la réalité mais reconnait enfin la présence d’amiante. Les propos du maire sont symptomatiques de son attitude suffisante mais la légèreté avec laquelle il traite ce problème ancien et potentiellement grave est surprenante :

Il y a bien un peu d’amiante dans des matériaux de cette école, qui date d’une époque où l’amiante était roi mais de manière ordinaire et non dangereuse. Cela dépend de sa volatilité « 

Le parisien, P.44, Propos de Guy Geoffroy

Le maire semble considérer que les dalles abimées et la colle contenant de l’amiante ne sont pas dangereuses, contrairement à tous les spécialistes que nous avons contactés sur cette question et en particulier l’association Henri Pezerat,. Ces matériaux défectueux et à l’air libre ne seraient pas, selon lui, volatiles. Il ajoute même : « On soulève des lièvres qui n’en sont pas.».

Et pourtant, en 2019, la presse a dénoncé l’état inquiétant de nombreuses écoles dans notre pays et le laxisme de certaines municipalités. Le Monde du 19 novembre 2019 a mis en lumière un rapport interne de l’Éducation nationale qui dénonce le non-respect des obligations légales par certaines municipalités. Le journal Libération indiquait le 21 novembre 2019 :

« ce scandale sanitaire, que l’on croit derrière nous, est en réalité une bombe à retardement. Tant que le matériau est calfeutré, il n’y a pas de danger pour la santé. Mais dès que les fibres se retrouvent à l’air libre – quand on perce un mur par exemple –, le danger est réel. L’amiante frappe sans seuil : le risque de développer une maladie, qui ne se déclare que trente ou quarante ans après, serait d’abord lié à la quantité respirée, plus qu’à la durée d’exposition ».

Libération du 21 novembre 2019

Agir !

Face à cette situation inquiétante pour ce groupe scolaire, il est important que les parents se mobilisent.

Nous devons tous réclamer, en toute transparence, comme nous l’avons fait dans nos courriers :

  • Des travaux d’urgence sur les sols de toute la salle de jeux et pas une simple rustine. Le directeur technique a fait réaliser cela mercredi 12 avril, ce qui est totalement insuffisant puisque c’est l’ensemble des sols qui est à recouvrir. Le maire a toutefois précisé lors du Facebook live du 13 avril qu’il s’engageait à un recouvrement de la salle de jeux ;
  • Qu’un nouveau Diagnostic Technique Amiante (DTA) soit diligenté pour l’ensemble du groupe scolaire ;
  • Qu’un Diagnostic Amiante Avant Travaux (DAAT) soit réalisé préalablement à toute intervention sur les sols comme l’exige la législation ;
  • Que la sécurité des enfants et des personnels soit enfin assurée et que toute la lumière soit faite sur le manque de suivi et de surveillance des sols amiantés.

En effet, en 20 ans, la majorité n’a programmé aucun plan pluriannuel de travaux de recouvrement des sols. Ces derniers étaient, du fait du vieillissement des matériaux et leurs abrasions, potentiellement dangereux dans le temps. Dès 2004, la majorité municipale aurait dû anticiper et prévoir le financement de tels travaux.

Nous sommes donc légitimement en droit de dénoncer les choix d’investissements qui ont été faits. A la lumière de telles défaillances pour la sécurité et la santé de la communauté éducative, les derniers choix en date (parkings, création d’une allée à double sens de circulation, gymnase Allende…), sont totalement irresponsables, depuis de nombreuses années.

Appel de l’association Ensemble Autrement à se mobiliser et à venir nombreux au rassemblement du collectif des parents d’élèves de l’Orée du bois :

https://www.liberation.fr/france/2019/11/21/amiante-dans-les-ecoles-les-obligations-de-securite-trop-souvent-oubliees_1764761/

https://76.fcpe-asso.fr/page/amiante-dans-les-ecoles

Orée du bois : une école amiantée ?

Épisode 1 : enquête sur la vétusté d’un groupe scolaire

Depuis que nous avons eu connaissance des travaux dans l’allée conduisant au parking du gymnase Allende, il y a deux semaines, nous avons été frappés par le contraste entre les moyens déployés pour un parking et le faible investissement de la commune pour le groupe scolaire de L’Orée du Bois. Nous avons donc enquêté en priorité sur l’état de ce groupe scolaire qui date de la même époque que le gymnase Allende construit voici tout juste 40 ans. Ce dernier a bénéficié, quant à lui, de toutes les attentions et a été rénové en 2015 pour être au final, agrandi afin d’accueillir l’entrainement d’une équipe des JO 2024.

Et les premiers éléments de notre enquête sont inquiétants !

Un extérieur hors d’âge

Au premier regard, le groupe scolaire de L’Orée du Bois semble vieillissant. Et en y regardant de plus près, plusieurs choses frappent l’observateur :

  • Les menuiseries qui couvrent les deux tiers de la surface des murs extérieurs sont hors d’âge et sont des passoires thermiques. En effet, les menuiseries aluminium et les vitrages sont très loin des normes actuelles… puisque ces éléments datent de 40 ans !
Des menuiseries en aluminium vieillissantes
= passoire thermique
  • Ces menuiseries ont mal vieilli et les feuilletages verts du vitrage sont par endroit totalement dégradés ;
  • Des jours apparaissent au-dessus et sous les portes, laissant l’air s’engouffrer dans le groupe scolaire. Comment, dans de telles conditions, allier nécessité de sobriété énergétique et confort des élèves comme des équipes éducatives ?
Des jours importants sous les portes :
Vive le palais des courants d’air !
  • Les joints semblent un peu partout défaillants ;
  • Le préau de l’école maternelle est ridiculement petit pour une école accueillant cette année 107 élèves !

De toute évidence, aucuns travaux extérieurs sur ce groupe scolaire n’ont été réalisés depuis sa construction au début des années 80, il y a 4 décennies !

Des menuiseries en aluminium …
à bout de souffle !

En plus de cette problématique de norme en matière d’impact énergétique, c’est la sécurité des enfants et des équipes qui est à mettre en cause dans l’espace vert de l’école maternelle. En effet, des morceaux de verre et de ferraille remontent régulièrement à la surface et risquent de blesser un enfant. Les parents et les enseignants ont dénoncé ce fait inquiétant depuis de nombreuses années dans le cadre des conseils d’école. Ils ont demandé que les terres de remblais mises sur cet espace vert soient entièrement retirées. En vain …

Des découvertes inquiétantes à l’intérieur

Plusieurs parents nous ont alerté sur l’état de délabrement à l’intérieur du groupe scolaire.

Au premier abord, la peinture semble propre. C’est le cas un peu partout. Est-ce de ce fait un cache misère ? Comme pour l’extérieur, peu de travaux d’envergure ont été réalisés en 40 ans.

Au dessus de certaines portes
des persiennes en verre laissent passer l’air….
pas besoin de capteurs de CO2 !

Et nous sommes allés de mauvaises surprises en mauvaises surprises, en particulier dans la salle de jeux des maternelles :

  • Des problèmes d’étanchéité y sont particulièrement visibles.  La réponse de la commune a été d’utiliser un simple joint de silicone. Le résultat est que lors de très fortes pluies, de l’eau tombe du toit et dégrade depuis des années le sol en contrebas ;
Des joins de silicone en guise de
bouche trou et d’étanchéité !
  • Des dalles du sol sont endommagées et laissent apparaitre de la colle de couleur noire ;
Des dalles amiantées abimées
et de la colle amiantée à l’air libre …
  • Un puits de lumière fermé par une plaque de polycarbonate n’assure pas l’étanchéité en cas de fortes pluies.

Nous sommes loin des solutions d’étanchéités
proposées actuellement !

Plusieurs interrogations découlent de ces observations :

  • Quel est l’état réel de la couverture et de l’étanchéité ? Pourquoi des travaux n’ont-ils pas été diligentés alors que depuis des années les conseils d’école ont évoqué cette problématique ?
  • Pourquoi aucune rénovation lourde n’a été effectuée ?
  • Comment comprendre une telle défaillance dans l’entretien d’un groupe scolaire ?

Un diagnostic technique amiante positif

L’ensemble de ces constats et les questions qui sont induites ont conduit les élus du groupe « Agissons pour Combs » à demander en urgence l’accès au diagnostic technique amiante. Ce diagnostic est obligatoire pour tout établissement recevant du public.

Le rapport est vieux de 20 ans ! Il date de… 2004 !

Nous avons alors eu confirmation de ce que nous avions craint. Le rapport du cabinet d’expertise Qualiconsult confirmait la présence de composé amianté dans les dalles et la colle.

Aucun rapport de suivi n’a été réalisé suite à ce constat, alors que la présence de matériau amianté le nécessitait de toute évidence. Les préconisations du rapport à l’époque étaient les suivantes en cas de dégradation :

  • Procéder au retrait des dalles ou confiner ces matériaux par un recouvrement par exemple ;
  • Procéder au retrait ou au confinement pour la colle.

Suite à ces découvertes, nous avons demandé au maire et au service technique de la commune :

  • De réaliser en urgence des analyses sur les parties les plus abimées ;
  • De réaliser un nouveau diagnostic complet sur toutes les surfaces du groupe scolaire et sur l’ensemble des matériaux composant cet édifice ;
  • De prendre des mesures conservatoires afin de mettre en sécurité sanitaire enfants et personnels intervenants dans cet établissement s’il est confirmé, comme cela a été constaté en 2004, de la présence d’amiante. Or les dalles abimées laissent depuis un certain temps à l’air libre des composées amiantés.

Ce qui est certain, c’est qu’aucune rénovation sérieuse n’a été réalisée sur les sols et l’étanchéité de L’Orée du Bois …

Nous avons pu faire le point sur les travaux réalisés et en dresser une liste exhaustive. En 15 ans, de septembre 2008 à avril 2023, les bâtiments du groupe scolaire n’ont bénéficié que de 57 360€ de dépenses pour une surface totale de plus de 1800 m2 (3824€ par an en moyenne). Ces dépenses correspondent à des travaux de peinture intérieure et quelques travaux sur les sols. Or qui dit travaux dit obligation de réaliser un DAAT (Diagnostic Amiante Avant travaux) ! Nous aimerions en connaitre le contenu s’ils existent !

Et qui dit amiante dit mesure de sécurité et d’extraction des matériaux qui est couteux !

Notre philosophie, nos priorités ne sont pas celles de la majorité municipale. Notre priorité aurait été de réaliser des travaux de sauvegarde de cet établissement pour garantir la sécurité sanitaire plutôt que de dépenser autant de moyens financiers dans la réalisation de deux extensions du gymnase Allende, de son parking et d’une allée à double sens inutile, alors que le groupe scolaire voisin est en piteux état et montre des signes de dangerosité pour ses occupants !

La suite est à lire dans l’épisode 2 de la semaine prochaine !

Nous soutenons l’action du collectif des parents du groupe scolaire de L’Orée du Bois. Nous appelons à signer la pétition de ce collectif !