Étiquette : aire de jeux

Quand les conseils de quartiers accouchent d’une souris…

Deux délibérations successives au conseil municipal, l’une en janvier et la seconde en mars 2022, ont mis en lumière le peu de place qui est accordé à la démocratie participative à Combs. Explication…

A Combs : des projets participatifs

microscopiques !

La délibération n°8 du 21 mars 2022 concernait le projet du conseil de quartier Ouest.

Le projet présenté après deux ans de mandature se réduit à l’implantation de deux bancs et une table de pique-nique en plastique, certes heureusement recyclés, pour la somme modique de 1431 €.

Le budget est donc réduit à la portion congrue. La montagne a accouché d’une souris. La faute n’en revient pas aux membres de ces conseils de quartier qui s’investissent et qui souhaitent apporter une réelle amélioration à notre cadre de vie. Les équipements font partout défaut et les besoins sont importants.

Banc en plastique recyclé Belem, Equip Urbain : 330€ TTC

La faible portée des projets conduits par les conseils de quartier s’explique par :

Table banc plastique recyclé Dallas, Equip urbain : 771€ TTC

Comment imaginer qu’avec de si faibles possibilités financières, les conseils soient en mesure de proposer des projets participatifs conséquents ?

Lieu d’implantation près de l’Yerres
de la table de pique-nique

Rien à voir avec ce qui se passe dans plusieurs communes de notre agglomération comme dans la région parisienne où la participation citoyenne est un paramètre clef de la prise de décision politique. A Combs, cette participation citoyenne n’est que façade. Les habitants ne disposent d’aucun pouvoir de décision.

Autour de chez nous, la participation est au rendez-vous

En effet, la comparaison est sans appel. De nombreuses communes, encouragent l’engagement citoyen afin d’assurer une assise démocratique aux prises de décisions.

Nous ne prendrons que quelques exemples significatifs :

A Lieusaint, commune de 13 000 habitants seulement, le budget annuel du projet participatif est de 100 000€. Cette année, 21 projets ont été proposés par les habitants, 5 ont été retenus comme réalisables et ce sont les citoyens qui ont voté pour désigner le projet qui sera finalement réalisé.   

A Savigny-sur Orge, le budget s’est monté à près de 150 000€ en 2021 ! La Covid n’a pourtant pas épargné cette commune où la démocratie participative a continué de fonctionner. Pendant ce temps, à Combs, nos deux conseils de quartier avaient été mis en sommeil !

150 000€ pour le budget
participatif de Savigny

Tout aussi intéressantes ont été les démarches engagées à Ris-Orangis et à Corbeil-Essonnes. Dans ces deux communes ont été mises en œuvre des réunions publiques pour permettre aux habitants de participer à la réflexion sur l’avenir de leur ville. Cela a fait suite à la crise de la COVID et à une élection municipale fortement marquée par l’abstention de plus de 66% des habitants, comme dans notre commune.

Mais, contrairement à Combs, les majorités municipales de Ris et de Corbeil ont considéré que les résultats des élections municipales – qui les avaient pourtant porté au pouvoir – ne leur permettait pas d’imposer leur programme en l’absence d’une assise citoyenne.

Le Parisien, 20 octobre 2020

Le résultat a été la modification du projet municipal initial des candidats et la prise en compte des propositions concrètes des citoyens.

Une autre politique est donc possible !

Nous sommes loin d’un tel engagement à Combs-la-Ville, alors que les nouveaux conseils de quartier nous avaient été présentés par l’adjoint au maire, monsieur Samingo, et tous ceux qui ont rallié la majorité municipale en 2020, comme une avancée démocratique. En ralliant la majorité, ceux qui avaient été pendant longtemps dans l’opposition ont oublié leurs idées et leurs ambitions d’associer davantage les habitants à la vie de la commune. Nous ne pouvons que le déplorer !

Programme électorale de
Guy Geoffroy en 2020, p.33

Les élus du groupe « Agissons pour Combs » ont, pour leur part, proposé de réviser la charte de fonctionnement pour :

  • Élargir le champ de compétences des conseils de quartiers ;
  • Offrir un vrai budget participatif en s’inspirant de l’exemple de Lieusaint : 100 000€/an (coût d’une aire de jeux par exemple) ;
  • Mettre en place des assises pour la redéfinition des grands enjeux pour notre commune ;

En s’engageant ainsi dans un véritable processus démocratique, les habitants pourraient alors participer à la mise en place de projets porteurs d’avenir et non pas s’investir uniquement dans des mini projets situés à la marge censés faire illusion.

Enfin, en annexe de cette délibération, les remarques du responsable de la police municipale nous ont interrogés. En effet, ses craintes ressemblent étrangement à celles qui avaient justifié que le maire et la majorité suppriment dans le passé les bancs existants dans les lieux de promenade.

P.4 Annexe de la délibération n°8
du conseil municipal du 21 mars 2022

Lors de la commission aménagement et développement durable, monsieur Guilbot, maire adjoint responsable de l’urbanisme, a d’ailleurs précisé que ces bancs seront utiles aux personnes âgées qui se promènent. Nous espérons que ces bancs et cette petite table de piquenique ne soient pas réservés à cette seule catégorie de la population et que les jeunes auront le droit de s’y poser !

Avant même de les avoir installés, il est envisagé de les retirer …

Les Brandons : « Not in My Back Yard » …

claironne la majorité dans le journal municipal « Rencontre » (P.22, n°226, mars 2022) en prenant les Brandons comme étant un exemple « parmi tant d’autres, des changements mis en œuvre pour l’ensemble des habitants ». Cependant, l’étude du permis de construire nous fait entendre une tout autre musique… A vous de juger !

C’est un beau roman, c’est une belle histoire

La majorité municipale aime nous raconter de belles histoires, qui au fil du temps deviennent les mythes fondateurs d’un pouvoir en place. Une sorte de musique douce, scandée lors des conseils municipaux, inscrite dans les pages du journal municipal dès que l’occasion s’en présente depuis bientôt 30 ans : la Borne Blanche, le plateau d’Egrenay…Un nouveau mythe est en cours d’écriture. Celui de la merveilleuse et écologique résidence « Osmose », située dans le quartier des Brandons qui selon le maire sera « verdoyante » et « intimiste » !

« Rencontre » n° 220, septembre 2021

Il est vrai que le constructeur, Pitch Promotion, dans la première tranche de refonte du quartier (163 logements dont 145 sociaux), nous a déjà prouvé sa capacité à réaliser à Combs-la-Ville, un projet verdoyant. Au final, un espace ultra minéral, sans espace vert, sans aire de jeux et sans aucun espace détente pour les familles.

Tranche 1 : des immeubles de part et d’autre,
sans une aire de jeux ou banc pour se reposer

D’autant que la notice du deuxième projet architectural du permis de construire (« un projet écologique mettant en valeur la biodiversité ») s’évertue à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, aimablement relayée, en début d’année, par Le Parisien qui assure que : :

Ce programme immobilier répond parfaitement aux ambitions de la ville (…) qui souhaite offrir des logements de qualité et créer une biodiversité en milieu urbain »

La parisien, janvier 2022

Cette jolie formule de « Biodiversité » en milieu urbain est-elle encore capable de nous bercer d’illusions ? Nous avons toujours en mémoire, le souvenir récent des deux mini-forêts du Parc Central plantées après le massacre des arbres du Haut du Breuil. L’ambition affichée de ces plantations était de développer la biodiversité en milieu urbain. Une fois de plus, un Greenwahing du plus bel effet !

A l’épreuve du réel : un projet calamiteux

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • Deux ensembles immobiliers de même typologie architecturale (9+1 immeubles, 4 étages = hauteur maximum de 16.m37) dont l’un est réservé exclusivement à des logements sociaux (38 logements)
  • 267 logements soit près de 1000 habitants en remplacement des 220 existants auparavant (s’ajoute les 163 de la première tranche)
  • Surface du terrain = 12 200m2
Vue de l’allée des Brandons: projection
  • Espace vert restant disponible en pleine terre : 2240 m2 (soit seulement environ 2,2m2/habitant) et donc deux fois moins que ce qui existait dans le programme créé dans les années 50 !
  • Espace parking et toiture végétalisés : 3624 m2 (+ de verdure pour les voitures et les toits que pour les habitants)
Les 11 anciens bâtiments prenaient
moins de place au sol (en blanc)
étaient 2 fois plus petits,
moins massifs que les 10 nouveaux (en rose)

L’analyse du Plan masse du projet fait alors comprendre que la conception a privilégié la densification maximum, un nombre de logements très élevé, plutôt que la création d’espaces extérieurs et de sociabilité :

Plan masse : une emprise considérable du bâti
et peu d’espace vert disponible
  • Une articulation et des cheminements qui occupent l’espace et empêchent d’avoir un parc central comme précédemment
  • Des accès qui obligent à multiplier les cheminements au lieu de les prévoir directement sur la rue afin de conserver des espaces verts
  • Des espaces de stationnement pour les vélos répartis en grand nombre à l’extérieur qui mangent l’espace libre disponible (m2 vendus en plus = moins d’espace vert= + de rentabilité)
  • Aucune aire de jeux prévue
  • Pas d’espace de vie, de repos qui font le lien social, pas de bancs…
Vue aérienne des anciens Brandons
avec un parc central arboré et une aire de jeux

En conséquence, un programme qui nie la vie sociale et les besoins des familles. Et ce n’est pas à proximité que les habitants trouveront une aire de jeux ou un City Parc pour les adolescents et les jeunes.

Cela aggravera la situation de déficit chronique d’équipements urbains à Combs.

Ni ailleurs, ni près de chez moi, mais autrement !

Au final, ce quartier ne sera une fois de plus qu’une occasion manquée de sortir notre commune de sa réputation de ville-dortoir !

PC M 6 Insertion du projet dans son environnement :
un petit air de déjà vue
dont le résultat est connu pour la tranche 1

Que les choses soient très claires : nous ne sommes pas opposés à une évolution de la ville. En utilisant l’expression « Not In My Back Yard (= pas près de chez moi), la majorité veut faire croire que nous ne nous serions pas opposés à ce type de programme s’il était fait ailleurs.

Façade Est/ allée des Brandons
= Élévation qui montre la bétonisation,
la densité et la hauteur du projet en cours

Or nous le revendiquons, nous n’y sommes pas favorables, ni pour notre commune, ni pour les autres communes de notre pays. Si un vrai dialogue avait pu avoir lieu, nous aurions proposé :

  • De limiter le nombre d’immeubles à 7 contre 10 actuellement
  • D’utiliser l’espace gagné (+3600m2) en réduisant le nombre d’immeubles pour réaliser un petit parc urbain avec une aire de jeux, un City Parc…en bordure de la rue des Brandons afin d’être utile pour tout le quartier et créer un espace de respiration
  • De placer les locaux pour les vélos à l’intérieur des immeubles pour gagner de l’espace pour le jardin
  • De créer un jardin potager collectif dans le programme avec des bacs de compostage collectif
  • En orientant les accès aux immeubles le long de l’allée et en limitant les cheminements trop présents dans ce projet, la place du végétal aurait été plus importante
  • De réduire la hauteur des immeubles à 3 étages (et non pas 4) comme c’était le cas dans la tranche 1 afin de mieux harmoniser les hauteurs de construction du quartier des Brandons

Coup de tabac sur le Vieux Pays!

Le cœur historique de notre commune est celui dit du « Vieux Pays ». Faute d’un P.L.U protecteur, ce quartier est devenu un enjeu majeur pour bétonner autour de l’église Saint Vincent. Victime collatérale, « la Tabatière » fait pourtant de la résistance…

Un quartier de plus… en proie aux promoteurs !

Les chantiers fleurissent un peu partout, laissant à penser que Combs devient chaque jour un peu plus un terrain de jeux pour promoteurs. Cet état de fait est favorisé par un P.L.U (Plan local d’urbanisme) permissif. Le P.L.U, ne l’oublions pas, est du SEUL ressort du MAIRE.

Le Vieux Pays depuis 2010 n’échappe pas au désastre constaté sur l’ensemble de la commune. Il a manqué une politique cohérente et globale soutenue par l’expertise d’une agence d’urbanisme qualifiée. Le maire et sa majorité ont joué aux apprentis sorciers, sans anticiper la cohérence d’une ville laissée aux mains de promoteurs. Qu’est-ce-qui peut expliquer une gestion aussi catastrophique ?

Depuis plus de trois ans, la construction d’un immeuble de trois étages (R+3) de 46 logements au ras de la rue Sommeville (20-24) empoisonne la vie des riverains dont celle du propriétaire de la bâtisse ancienne qui abrite la boutique du marchand de Tabac. Un article dans la République de Seine et Marne du 26/11/2021 relate les désagréments et les désordres de cette construction. Dernier désordre noté, le sol de la Tabatière s’affaisse.

Plan masse : identification de 3 problèmes
qui vont nuire aux riverains
  • Premier problème : la Tabatière risque effectivement de subir des intrusions par les balcons et terrasses qui ont été ajoutés dans la partie arrière lors d’un permis modificatif validé en mairie en 2019.
Bâtiment Nexity côté rue, à gauche des balcons
qui permettent d’accéder au toit de La Tabatière
sur son pignon
  • Deuxième problème les parkings : 37 + 9 (en sous-sol) pour 46 logements. Cela sera évidemment insuffisant et le parking de l’église sera envahi par les véhicules de cet immeuble de logement social et ceux des visiteurs. Tout le quartier en subira l’insuffisance avec des stationnements sur la place mais aussi dans les rues adjacentes déjà saturées. A noter qu’en principe pour un programme immobilier en Zone UA, il eut été nécessaire de réaliser 101 places de parkings.
Un parking bitumé bien imperméable qui ne met pas en valeur
l’église et qui sera envahi par les véhicules…
  • Troisième problème : L’apparition de 3 colonnes enterrées pour la collecte des déchets lors du permis modificatif. Deux d’entre elles collectant les ordures ménagères seront à environ 5m de nombreuses fenêtres de locataires dans une cour confinée, ce qui accentuera le ressenti olfactif. Ce problème devient récurrent dans notre commune. L’optimisation de la surface utile par les promoteurs et l’absence de règles dans le P.L.U conduit à ce type de situation intolérable.
3 colonnes enterrées près des fenêtres !

Enfin, la circulation était déjà très difficile dans cette partie de la ville avant le début des travaux et le sera encore davantage avec l’installation des nouveaux habitants.

Une occasion manquée de plus !

La révision du P.L.U attendue depuis 2014, tarde à venir. Au mieux en 2024 mais avec quel contenu ? Notre confiance est limitée car nous avons en mémoire la modification du P.L.U de 2018 qui a accéléré le processus en permettant de construire davantage sur un même terrain (+20%).

Aussi je considère que la commune a fait clairement et en toute connaissance de cause, le choix de ne pas durcir les contraintes règlementaires (…) ayant pour conséquence de majorer de plus de 20 % les possibilités de construction

Extrait du rapport du commissaire enquêteur

Juin 2018 P. 25 (Michel CERISIER)

La boîte de pandore est donc également ouverte dans le Vieux Pays. Et cela peut encore s’aggraver durant les deux années à venir, par l’agrément de nouveaux permis de construire sur d’anciennes maisons comme celle qui abrite la Tabatière.

Et pourtant, ce site aurait pu donner lieu à un traitement radicalement différent. L’église Saint Vincent, au cœur du village de Combs, organisait l’espace comme dans toutes les communes anciennes de notre pays. Il y a une quinzaine d’années, une réflexion avait été timidement menée pour repenser cette partie de la ville autour de l’église.

Programme de Guy Geoffroy,
élections municipales de 2008

Les habitants avaient été invités à donner leur avis en participant à des ateliers. Une initiative intéressante qui a été sans aucun impact sur les décisions effectives. De plus, la promesse du maire et de sa majorité de conserver le caractère Briard du Vieux Pays a été jetée aux oubliettes. 

donner l’allure qu’elle mérite à la place de 1’église tout en garantissant le stationnement des paroissiens et des usagers ;

P.3 Programme de G.Geoffroy 2008

Loin de conserver l’esprit « village Briard », cette zone, la plus ancienne de notre commune, n’a pas été protégée par des règles d’urbanismes en 2010. Ces règles auraient pu, si elles avaient été mises en place, faciliter la conservation des caractéristiques architecturales de cette zone : matériaux, type de toiture, hauteur des constructions…

Élévation côté parkings : une barre de +de 50m de long de 12.50m de haut

Au final, une occasion manquée de redonner à cette place et à ce quartier une cohérence générale qui aurait donné une fonction à cette zone allant de la nouvelle mairie au quartier ancien.

Faire autrement, une fois de plus !

Il aurait été possible de faire autrement en repensant l’axe mairie/ église avec placette et commerces de proximités.

Axe Mairie/église : vue sur La Tabatière

Le parking de l’église aurait pu participer à la création d’une zone plus verte avec la mise en place d’un jardin public et d’une aire de jeux, dont on manque cruellement, sur le terrain disponible qui se situe à droite de l’église.

Espace disponible pour un petit jardin public près de l’église.
Vue de loin du nouveau programme immobilier rue Sommeville

Il est vrai que la majorité préfère mettre 400 000€ pour le parking de la coupole…Nos choix et nos priorités seraient différents. La majorité ancrée dans ces certitudes croit ou veut croire qu’il est possible de construire une ville sans faire appel à des urbanistes ou de réorganiser le parc central sans architecte paysagiste !

Dans le prolongement du jardin, un axe vert
reliant la place de l’église avec la rue Sermonoise aurait été possible

Combien de maires font cette économie pensant tout connaitre ? Pas tous heureusement, il suffit de voir comment Yerres a depuis 20 ans sauvegardé son patrimoine tout en en réalisant un schéma de développement qui fonctionne. Cela n’est donc pas lié à l’étiquette politique du maire mais à sa capacité à se projeter dans l’espace urbain et à s’entourer de personnes compétentes.