L’Ecopole : histoire d’un marché de dupes qui se poursuit…

Épisode 2 : Fausses promesses et reniements

Dans le premier épisode nous avions expliqué les conditions qui ont conduit à la création de la ZAC des Portes de Sénart et la volonté affichée du maire de réaliser un Ecopole innovant et remarquable. A l’épreuve des faits, l’Ecopole sur notre commune de Combs-la-Ville se révèle être un marché de dupes, un beau roman, une belle histoire qui nous été vendue durant des années dans « Rencontre », organe de communication de Guy Geoffroy et de sa majorité…

Le silence avant la tempête et la destruction d’espèces protégées…

Silence de 2008 à 2015, période durant laquelle rien n’a bougé. La ZAC des Portes de Sénart est devenue une friche autour des ruines de la ferme Moreau et de sa colonie d’hirondelles rustiques. La biodiversité s’est peu à peu octroyé le droit de réinvestir cet espace redevenu sauvage. On y voyait des hérons cendrés attirés par cette zone humide riche en batraciens et petits rongeurs, des espèces protégées par la loi de 1976 sur la protection de la Nature comme le faucon crécerelle ou le bruant des roseaux. Les fanatiques de la tondeuse pestaient sur ces herbes folles mais les naturalistes appréciaient cette expression de liberté naturelle retrouvée…

Rencontre, N°168, avril 2016, P.9

En 2015, ce qui restait des bâtiments de la petite ferme du Chêne Moreau disparaissait et, avec elle, la colonie d’hirondelles rustiques malgré la promesse de l’EPA d’implanter une tour spéciale apte à supporter les nids. Mais c’était sans doute trop compliqué et la promesse n’a pas été tenue (une de plus). Les hirondelles ne sont jamais revenues… L’édification d’une petite construction que la mairie osera présenter comme une compensation à ces aménagements destructeurs et délictueux des lois qui protègent la nature n’aura abusé personne.

En avril 2016, la mairie et l’EPA s’autodécernaient de chaleureuses félicitations pour cet ouvrage totalement inutile et inutilisable pour les hirondelles, les rapaces et pour « la petite faune ».

Tour à hirondelles : cette solution, ici effective à proximité de l’Arc de Triomphe
du Carrousel à Paris durant les travaux de restauration de ce dernier,
aurait pu être utilisée sur l’Ecopole après la destruction par l’EPA
de la colonie d’hirondelles de la ferme Moreau.

A la fin de l’année 2018, les entreprises du BTP investissaient massivement les lieux. Beaucoup des combs-la-villais qui s’étaient habitués à ce sanctuaire spontané et très intéressant de vraie biodiversité ont encore en mémoire l’image de ce héron cendré, esseulé, perdu dans un décor de désolation, sur fond d’engins de chantier, cherchant une dernière fois quelques batraciens qui auraient échappé au massacre. La stérilisation des sols pouvait débuter au nom d’une écologie dévoyée…

Tout ça pour ça !

Une fois les principaux aménagements réalisés (voies d’accès, réseaux divers, plantations, espaces verts…) les engins de terrassement ont fini par laisser la place aux bâtisseurs. En l’espace de quatre ans, la ZAC des Portes de Sénart a fait recette alors que, à l’inverse s’étonnera-t-on, la partie de l’Ecopole située au sud de La Francilienne restait – et reste encore- désespérément ignorée des investisseurs…

Rencontre, N°191, septembre 2018, p.10 avec des promesses
pour faire croire… et avec des Hôtels à insectes…

Aujourd’hui, la totalité des lots sont occupés ou en passe de l’être par des hangars ou des bâtiments que rien ne distingue de constructions industrielles classiques.

Si nous saluons l’implantation d’un grossiste en légumes biologiques et une enseigne de grande distribution bio également, nous pouvons rechercher désespérément un lien avec le développement durable de certaines activités qui se sont implantées dans la ZAC de l’Ecopole. Et cela, malgré les promesses et les engagements contenus dans la délibération de 2008.

Idem pour l’éco-responsabilité et la haute qualité environnementale dans ce qui a pris la forme d’une zone commerciale péri-urbaine tout à fait banale avec les mêmes enseignes de boulangerie, hôtel, restaurants et autres locaux de stockage que ce qui peut être constaté partout ailleurs dans la région.

Le village d’artisans promis n’est restée qu’un lointain mirage !

Rencontre, N°197, Mars 2019, P.5
Le maire ne communique que rarement sur l’Ecopole.
Et lorsque le journal municipal « Rencontre » l’évoque, c’est pour parler de la légumerie bio
et les hôtels à insectes…Greenwashing de mise !

C’est d’autant plus vrai et ressenti par les habitants que des voix s’élèvent pour dénoncer des problèmes récurrents. Les travaux d’aménagements ont été pour le moins fort mal conduits si l’on s’en réfère aux constats du groupe de travail « rue Albert-Einstein ». La gestion des réseaux d’eaux pluviales notamment est désastreuse. Les arbres, ici comme ailleurs, sont considérés comme un simple mobilier urbain. Implantés sans soin, ils dépérissent et meurent les uns après les autres. Des dépôts sauvages fleurissent. La zone est sale ! A cela faut-il encore ajouter la mauvaise volonté de certains propriétaires de parcelles pour lesquels le respect du cahier des charges n’est pas une urgence.

Faire croire…Rencontre, N°197, Mars 2019, P.5…
« une aventure à haut potentiel » mais pas écologique !

Dans quelques mois, la ZAC comptera quelques entreprises nouvelles : une brasserie, qui travaillera avec un agriculteur pour la récupération du houblon, une cuisine centrale avec livraison de repas bio, un restaurant Sésame et un point de vente d’un maraîcher de Marolles en Brie. Pas suffisant pour redorer le blason bio de la zone !

Accès au second secteur de la ZAC « Les Portes de Sénart »,
dans la continuité de l’Ecopole actuelle où le projet Chronopost doit s’implanter.
Un second secteur normalement interdit à la logistique avait promis notre maire…

Le projet Chronopost
déjà en filigrane..
.

En revanche, il est un point qui aurait dû attirer l’attention de tous lorsque nos élus ont voté un avis de principe sur le projet de ZAC « Les Portes de Sénart » en décembre 2008. En effet, la première tranche de réalisation de la zone serait suivie, disait-on, d’un second secteur, d’une « extension future ».

Encore et toujours la légumerie qui est par ailleurs
une magnifique entreprise qui a sa place dans un Ecopole
Rencontre, N°206, Février 2020, P.12

Plus tard. Il ne faisait aucun doute que cette nouvelle extension, prévue dans la continuité de l’Ecopole actuelle, serait vierge de toute activité logistique puis que notre maire s’était fermement prononcé contre. C’était logique puisque notre éco-maire s’y était engagé.

Mais aujourd’hui nous savons : ce second secteur est précisément celui qui est appelé à accueillir le projet d’implantation du hub3 de Chronopost. Aussi serait-il convenable d’aider notre maire à respecter ses promesses et rejeter un projet qui ne peut en aucun cas être qualifié de projet à haute qualité environnementale.

Comme se plairait à le dire un célèbre anti-héros de série télévisée « Laissez-nous faire, Monsieur le Maire, vous nous remercierez après ».