La Couture, quelle finalité au juste ?

Drôle de destin que celui de ce site qui apparait aujourd’hui comme un site protégé qui privilégie la biodiversité. L’analyse de ce projet démontre une fois de plus les faux-semblants de la majorité…

Une zone devenue inconstructible

Le site de la Couture en bordure de l’Yerres est proche de la déchèterie, du parc des sports A.Mimoun et en bordure d’une Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF).

La couture : un site
en limite Ouest de notre commune

Cela n’a pas empêché l’aménagement de la résidence du « Parc aux écureuils » dont les terrains ont été lotis pour construire des maisons individuelles (Fin des années 90). Cette zone inondable a d’ailleurs été remblayée par endroits pour être constructible. Plusieurs maisons, pour ne pas avoir les pieds dans l’eau et être stables, ont été bâties avec des pieux et un radier spécifique.

Permis de construire de la résidence « Le parc des Écureuils »
qui montre que cette zone était en zone inondable
Extrait du Permis de construire présenté ci-dessus

La législation de notre pays a évolué après de multiples catastrophes naturelles. La réglementation pour construire en zone inondable s’est alors renforcée. La zone basse du site de la couture particulièrement humide, est devenue définitivement inconstructible.

Partie basse du site :
une zone inondable

Une seconde raison explique que la partie la plus haute n’intéresse pas les promoteurs. Elle est polluée. La pollution s’y est accumulée durant des décennies. Elle s’explique par le dépôt de la cristallerie Lalique de différents reliquats chargés en métaux lourds.

Partie Haute du site : occupation pionnière
de Renouée du Japon

La preuve la plus évidente de cette pollution est la présence de la Renouée du japon qui pullule dans cette partie du site. Cette plante est capable de s’installer sur des sites extrêmement hostiles et pollués. Or construire sur un site pollué signifie que le constructeur est obligé de dépolluer le site au préalable. Le coût est exorbitant et n’est valable que si le prix au m2 est très élevé. C’est le cas à Paris et dans la petite couronne, pas à Combs-la-Ville.

Un végétal invasif témoin des sites pollués :
la renouée du Japon

Ces deux raisons expliquent que les promoteurs se sont détournés de cette zone dans les années 2000.

Une zone considérée sans intérêt et à l’abandon

Le maire a également laissé cette zone à l’abandon pendant 20 ans puisqu’il n’en voyait pas l’utilité et que les promoteurs ne pouvaient pas s’y projeter. L’abandon de ce site durant ces longues années s’est traduit progressivement par une accumulation de déchets divers et par des dépôts sauvages qui l’ont davantage souillé.

En 2013, l‘occupation par des gens du voyage dans la partie du site la plus haute, en face des terrains de sport R. Couderc met en évidence que cette zone a été totalement délaissée et est devenue une zone de dépôts sauvages. À l’issue de cet épisode, il n’était plus possible de laisser cet espace en l’état. Nombreux sont les combs-la-villais qui ont en effet demandé à la commune d’intervenir.

Ponton mis en place dans la zone humide :
espacement des lattes qui est assez dangereux
et malaisé pour la promenade

En 2017 un projet est élaboré et les travaux débuteront l’année suivante. L’objectif du maire était avant tout de limiter au maximum le coût d’une réhabilitation complexe pris en charge dans sa grande majorité par des subventions (80%).

Sortie par la déchèterie fermée plusieurs jours
par semaine. Un petit passage s’est créé pour sortir du site. Aucune signalétique !

Ce n’est donc pas par souci de protéger ce site que le maire a enfin réagi. La création de cet espace est davantage une manière de faire croire en se présentant comme un défenseur de l’écologie. Une manière habile de faire oublier les projets qu’il a menés dans d’autres secteurs de la commune. Rappelons-nous comment la majorité a, il y a peu, facilité et permis le massacre du Haut du Breuil. Ce site aurait dû être un espace protégé.

Massacre du Haut du Breuil en novembre 2021

Il en est de même pour le parc central qui n’a pas été mis à l’abri des promoteurs faute de règles d’inconstructibilité sur les espaces verts de la commune. Il est vrai que le maire et la majorité ont toujours refusé cette protection, ce qui était calculé et leur a permis de vendre une partie du parc central aux promoteurs.

Un projet qui interroge sur sa finalité

Faire de ce site un espace pédagogique est une bonne chose. Faire croire que ce sera une réserve de biodiversité est un mensonge puisqu’il faudra du temps pour y parvenir ! Le site est très pollué et la biodiversité y est limitée sur ces sols appauvris qui favorisent la présence d’espèces végétales et animales pionnières (qui s’y installent en premier), souvent invasives et peu diversifiées.

L’afflux de visiteurs n’est pas compatible avec la notion de site réservé à la biodiversité. Ils risquent de perturber les écosystèmes qui cherchent un nouvel équilibre durant cette phase transitoire de réappropriation par la nature. Pour le moment, il est peu visité du fait de son emplacement et du fait que la promenade ne s’intègre pas dans un circuit de promenade global.

Un des petits panneaux pédagogiques du site

Ce qui a été fait est donc contradictoire. Soit cet espace doit être une réserve de biodiversité et donc doit être fermé. Soit ce site doit-être un parc public, lieu de promenade pédagogique à relier avec la trame verte. Et cela est alors un parti-pris qu’il faut assumer.

Vouloir les deux en même temps est difficilement compatible ! Encore un faux-semblant : après les mini-forêts , la mini promenade teintée de biodiversité.

Le site du Haut du Breuil était au fil du temps devenu un lieu préservé et peu accessible au public. Espérons qu’il en soit de même pour le site de la Couture. Si vous vous y promenez, nous vous invitons à le respecter car il doit être un lieu de paix et de tranquillité pour la biodiversité.