Catégorie : Opposition

Cartographie des conseils de quartiers

Les conseils de quartiers en question !

La délibération n°3 adoptée lors du conseil municipal d’octobre 2020 est un drôle de fourre tout qui réduit les droits des habitants. Tour d’horizon d’une réalité qui dérange…

A la source d’une incompréhension

En 2002, une loi oblige les communes de plus de 80000 habitants à créer des conseils de quartiers. Cela reste facultatif pour les autres. Rien à redire lorsque notre commune met en place ses conseils. Nous ne pouvons qu’adhérer à cette démarche. Encore aurait-il fallut que ces structures citoyennes deviennent de réels lieux de débats démocratiques et que les habitants eut été associés à des prises de décisions.

carte des Conseils de Quartiers 2008
Carte des Conseils de Quartiers 2008

Ce ne fut pas le cas. Le bilan à la fin de la mandature 2014/2020 fut sans appel. Les conseils étaient délaissés et devenu l’objet de joute oratoire pour régler les problèmes de voisinage. Nous sommes donc conscients qu’en l’état, les conseils de quartiers ne répondaient pas à la nécessité d’associer davantage les citoyens à la vie de notre commune. Il était donc utile de réformer cette structure.

Dans le programme de Guy Geoffroy (P. 32), il était annoncé en février 2020 la création du conseil local de Combs-La-Ville avec le maintien des conseils de quartiers. Que reste-il de cette promesse dans la proposition faite par le maire adjoint « Délégué au développement de la proximité citoyenne et à l’animation du Conseil de Quartier Ouest » ?

Promesses de Guy Geoffroy: P.32 de son programme 2020
Promesses de Guy Geoffroy: P.32 de son programme 2020

Mélange des genres

En étudiant, la délibération proposée au vote, nous avons constaté que dans une même délibération, deux sujets bien différents étaient associés.

Le premier sujet est développé dans la charte de fonctionnement des conseils de quartiers. Il s’agit de la participation citoyenne. Dans cette charte est indiquée la possible participation des habitants à des actions initiés par eux.

Le deuxième sujet est totalement différent et correspond au dialogue citoyens/élus (l’opposition en est exclue) à travers des propositions inscrites dans une charte de proximité. Cette charte décrit les actions qui seront menées par les élus de la majorité pour faire de la communication autour de leurs choix politiques. Le maire va utiliser des moyens de communication de la commune dont sa page Facebook. La loi l’oblige à faire valider cela par le conseil municipal.

Il fallait donc approuver deux choses différentes et contradictoires dans un même vote sous l’étiquette générique suivante : « Démarche visant à l’amélioration de la participation citoyenne et le dialogue habitants-élus ». Dans une loi, il est possible de faire passer des amendements qui n’ont rien à voir avec le sujet initial. La méthode utilisée est la même dans cette délibération !

…et recul des droits des citoyens

Nous avons recherché la charte de fonctionnement des conseils de quartiers de 2008 à Combs-la-Ville. Nos constats furent alors les suivants :

  • Dans le règlement de 2008, article 1, le conseil était un lieu de « mise en débat » de  « l’action publique ». En 2020, il n’est plus qu’un lieu d’écoute et d’échanges sur les remarques formulées. Avec cette proposition, c’est donc une régression qui a été proposée aux habitants.
  • A disparu dans l’article 2, la possibilité que la commune transmette un dossier et demande son avis aux conseils. Ils pouvaient émettre un avis sur tout dossier soumis à consultation (ex modification du PLU). C’est donc un recul supplémentaire !
  • De plus, en 2008, les élus devaient être des habitants des quartiers pour pouvoir participer au conseil de quartier. Cette notion pour les élus a disparu en 2020 et cela est fort discutable.
  • Enfin, la charte pouvait être révisée à la demande de 2/3 des membres des conseils de quartiers. En 2020, cela n’existe plus ! Cela retire de fait aux habitants la possibilité de faire évoluer les conseils et leur domaine d’intervention.

Cette nouvelle mouture des conseils de quartiers est trop restrictive et ne favorise pas une réelle démocratie participative : diminution du nombre de conseils (de 5 à 2) contrairement à ce que précisait le programme du maire, réduction des domaines de compétences, disparition du conseil local de Combs-La-Ville qui devait fédérer les 5 conseils de quartiers. Cette réduction du nombre de conseils et cette nouvelle cartographie peuvent-elles se justifier ? Il faut savoir par exemple qu’à Vert-Saint-Denis il y a 6 conseils pour 8000 habitants.

Quelques pistes et propositions

Clairement, ce que nous pouvons valider, c’est la possibilité de faire du projet à l’aide d’un petit budget participatif. Cela va dans le bon sens. Nous sommes favorable à une telle proposition. si et seulement si, les moyens financiers sont bien au rendez-vous. Pour ce faire, nous souhaitons qu’un réel budget soit inscrit dans les dépenses de fonctionnement de la ville et inscrit dans la charte. Cela éviterait d’avoir une fois de plus des promesses vagues et non tenues. Nous proposons que ce budget soit conséquent et ne soit pas seulement une vitrine pour faire croire que Combs prône le développement de la démocratie participative. Il serait bien de s’inspirer de ce qui se fait dans les communes voisines comme celle de Lieusaint. Le budget provisionné chaque année est de 100000 euros.

Nous militons pour un développement de vrais conseils de quartiers, dans lesquels les droits des habitants seront mieux définis. Ainsi par exemple, nous aurions aimé que les conseils de quartiers puissent avoir le droit de poser une question au Conseil municipal avec droit de pétition.

Malgré ses fortes réserves et critiques, il est absolument vital, que vous, nos lecteurs, participiez à l’appel à candidature qui va être émis par la municipalité. Ne laissons pas, aux seuls soutiens de la majorité, la possibilité d’y participer. Engagez-vous pour tenter ensemble et autrement de faire passer trois fois par an votre vision de la démocratie locale !

https://www.collectivites-locales.gouv.fr/conseils-quartier

Code et loi

On peut ne pas être d’accord, mais c’est la loi!

La presse s’en fait l’écho régulièrement. Parachutage, mandats multiples, professionnalisation de la vie politique ( 15/25/35ans …au même poste), éloignent l’élu du citoyen. Petite analyse du côté de chez nous…

Élire, Être éligible dans notre commune

L’article L. 11 du code électoral considère que sont inscrits sur la liste électorale, sur leur demande, tous les électeurs qui ont leur domicile réel dans la commune ou y résident depuis six mois au moins et ceux qui sont personnellement inscrits au rôle d’une des contributions directes communales depuis au moins cinq années. Il suffit donc d’avoir un domicile, voir même seulement un simple garage, loué ou en propriété, pour être inscrit sur le rôle des contributions directes communales (taxes d’habitation ou foncière).

Faut il donc vivre dans la commune pour être électeur et donc être candidat sur une liste électorale de la commune? L’alinéa 2 de l’article 11 dit ceci: « Ceux qui figurent pour la deuxième fois sans interruption, l’année de la demande d’inscription, au rôle d’une des contributions directes communales et, s’ils ne résident pas dans la commune, ont déclaré vouloir y exercer leurs droits électoraux ». Traduisons cela plus simplement. Même en ne résidant pas dans la commune, si je paye une simple taxe d’habitation, je peux faire le choix d’exercer mon droit de vote et donc d’être élu dans une ville dans laquelle je ne vis pas.

Pour se présenter aux élections il faut juste « être électeur de la commune ou inscrit au rôle des contributions directes de la commune ou justifier devoir y être inscrit (candidats « extra-communaux ») ».

Rumeurs et réalités ?

Ainsi donc la loi autorise que des élus communaux ne résident pas réellement dans la commune dans laquelle ils sont électeurs et éligibles. Ils sont nombreux nos élus dans notre beaux pays à bénéficier de ce droit. Combien sont-ils dans notre commune à ne pas y vivre pleinement ? Une chose est certaine, les membres du groupe « Agissons pour Combs » résident à l’année à Combs.

Pour ceux de la majorité, ce sont les membres de ce groupe et au maire de répondre à cette question en toute transparence. Il est nécessaire que le maire précise son éthique politique à ce sujet. C’est une question de choix politique et de vision de ce que doit être l’engagement dans la vie publique locale de l’ensemble de ses élu(e)s. Il est grand temps qu’ils expliquent honnêtement la situation en assumant leurs choix politiques.

Toutefois, une décision prise le 22 juillet nous a interpellé et risque de relancer les rumeurs. Pourquoi donc attribuer un logement communal à titre précaire à la première adjointe ? Ce logement est un studio pour une redevance mensuelle de 238 euros. Nous ne pouvons que nous interroger sur la raison réelle de cette attribution.

Nos engagements

La loi autorise donc des pratiques qui ne peuvent que choquer le citoyen. Cela l’éloigne des urnes. Comment avoir confiance dans le système de la démocratie représentative si les élus locaux eux mêmes ne résident pas dans la commune où ils exercent un mandat? Connaitre sa ville, ses problèmes, les souhaits de la population supposent que l’on y réside et partage le même lieu de vie.

Les personnes qui se présentent sur une liste électorale doivent faire trois engagements qui nous paraissent absolument nécessaires. Le premier est de vivre dans notre commune et ne pas exercer un droit que la loi permet en se contentant de louer ou posséder un bien secondaire.

Le deuxième est de se démettre de ses fonctions, du simple conseiller communal au maire de la ville, si l’élu(e) n’y réside plus à l’année durant le mandat.

Enfin le troisième engagement concerne le nombre de fois où les politiques locaux se représentent pour un même mandat. Nous sommes contre le fait qu’un élu puisse se représenter plus d’une fois devant les électeurs. Deux mandats de 6 ans sont suffisants pour agir. Le renouvellement de la vie politique locale et son rajeunissement doit passer par la fin des « fiefs » et de systèmes politiques qui sclérosent la vie démocratique. C’est le cas dans notre cité: 26 ans pour le maire, 19 ans pour la première adjointe…

Ce sont les engagements pris par les membres élus du groupe « Agissons pour Combs » . C’est ce qu’exige l’association « Ensemble autrement ».

Suppression du droit d’expression des élus minoritaires ?

Où est passée la tribune libre des élus minoritaires de la revue municipale « Rencontre » de juin ? Tout simplement, ils n’ont pas été conviés par le Maire.

RENCONTRE de juin : pas de tribune libre

En ouvrant le mensuel communal de Juin, nous avons constaté que nul espace n’avait été proposé ni donné aux groupes politiques et en particulier pour les minorités  du conseil municipal de Combs la ville. Ce qui est devenu la règle depuis mars sur le site (12 éditos du Maire) et sur le journal « Rencontre » (publication du mois d’avril).  Cela peut s’entendre durant le confinement du fait que tout était très compliqué.

La crise du Covid ne peut pas tout justifier

En effet, le déconfinement a permis l’installation du nouveau Conseil municipal le 25 mai. Il ouvrait le droit à l’expression libre de ses nouveaux élus minoritaires. Cela ne s’est pas réalisé à Combs la ville alors que cela fut le cas dans la plupart des communes de France dès l’installation des nouvelles équipes. Le 26 mai nous avons communiqué officiellement par courriel la constitution de la liste du groupe « Agissons pour Combs » et le nom de sa tête de liste. Rien ne pouvait donc expliquer la suppression de notre droit d’expression.

La parole nous sera donnée en septembre (lettre du maire envoyé à notre liste « Agissons pour Combs » du 19 juin 2020). Or, les élections se sont terminées le 15 mars. Le nom des élus ayant accepté la représentation, issue des urnes, connu. L’installation du 25 mai permettait donc aux nouveaux membres de l’opposition au conseil municipal de Combs la ville de remettre un texte pour le journal « Rencontre » de juin. Il fallait le remettre tout simplement au plus tard le 28 mai. Rien ne nous a été demandé.

Que dit la loi

Pour comprendre l’importance de cette atteinte grave au droit fondamental des minorités issues des urnes, il faut se référer à ce qu’imposent la loi et le règlement intérieur du conseil municipal de Combs la ville qui s’y soumet.

  • Art L.2121-27-1 du CGCT : Le droit d’expression des élus ne concerne que les supports relatifs « aux réalisations et à la gestion du conseil municipal ».
  • Article 28 du règlement intérieur voté le 4 juin 2020

Le droit d’expression des élus d’opposition dans les bulletins municipaux ne se limite pas aux publications éditées sur un support papier, mais s’étend également à ceux diffusés sur internet. La commune est, dès lors, tenue de réserver un espace à l’expression des conseillers minoritaires dans ces publications.

  • De nombreux arrêtés des tribunaux administratifs existent dont celui de la cour administrative d’appel de Versailles ( 17/04/2009, n°06VE00222)

Comment expliquer ce manquement

La majorité municipale aurait elle eu peur de nos analyses sur la question de la faible représentativité des élus issus de cette élection de mars 2020 aussi bien pour la majorité (17% des inscrits) que pour les minorités (15% des inscrits)?

Aurait-elle également été tenté de rendre peu visible l’information concernant la forte augmentation des indemnités globales des élus à la charge de la commune (+25%) en pleine crise économique et sociale ?

Nous nous sommes donc interrogés sur la cause de ce manquement. Nous avons proposé au maire une compensation afin qu’il y ait rattrapage pour l’ensemble des groupes (majorité et oppositions) . Fin de non recevoir au conseil municipal de juillet et pas de réponse à ce jour à notre demande !