Agir pour la biodiversité : c’est possible !

Dans un article que nous avons publié le 2 octobre, nous avions lancé le débat sur la question de la pollution lumineuse à Combs-la-Ville et sur les possibles solutions à envisager. Le 16 novembre 2022, Grand Paris Sud invitait les membres du conseil communautaire à une démonstration d’une baisse de l’éclairage public à Nandy.

Des essais qui ouvrent enfin le débat

A la nuit tombée, une quarantaine de personnes ont assisté dans une rue de Nandy, à l’invitation de son maire et des services de notre agglomération Grand Paris Sud, à une diminution progressive de l’éclairage public sur des mâts à LEDS. Ces mâts diffusent une lumière plus intense. Ils sont réglables à l’aide de boitiers se trouvant dans les mâts et sont contrôlés par informatique.

Courriel d’invitation aux élus communautaires
pour une démonstration in situ

Plusieurs maires étaient présents, quelques conseillers communautaires, des directeurs techniques municipaux et communautaires et le personnel de la société SPIE qui était aux commandes de cette démonstration en grandeur réelle. Le conseiller communautaire du groupe « Agissons pour Combs », Gilles Prilleux, était présent ainsi que le représentant du maire de notre commune, monsieur Guilbot, adjoint au maire à l’urbanisme.

Démonstration sous la pluie et le vent
…mais très instructive pour tous !

Le principe était de diminuer progressivement l’intensité lumineuse afin de passer de 90% à 10 % d’intensité. La démonstration à véritablement surpris la totalité des participants tant le résultat était intéressant. A 30% seulement de sa capacité, la lumière diffusée suffisait à voir correctement au loin, à être sécurisante. A cette intensité, la consommation énergétique était ramenée à une simple lampe de 10 Watt. A 10 %, la visibilité était encore suffisante. La plupart des personnes présentes ont admis qu’à 30 %, les conditions de visibilités étaient requises pour adopter un tel réglage d’intensité. Et qu’à 10 %, cela pouvait suffire dans certaines zones de la ville, préservant du coup la biodiversité.

Intensité lumineuse à 30 %

Cette démonstration avait pour premier objectif de prouver que notre éclairage public est trop intense et que des économies d’énergie sont facilement réalisables. De nombreuses communes ont déjà adopté une réduction d’intensité ou ont décidé de couper l’éclairage public dans certaines zones et sur plusieurs heures nocturnes.

Des freins légaux, techniques, financiers

Le premier frein est la loi. Elle ne permet pas, à l’heure actuelle, de réduire la luminosité des mats au-delà de 70% car elle est déterminée par un nombre de LUX minimum autorisé. Or le gouvernement fait campagne pour que les communes réduisent l’éclairage public afin, à la fois de soulager notre appareil productif, mais aussi de conforter la politique de transition écologique. Une belle injonction contradictoire nécessite une nouvelle législation qui soit en adéquation avec la réalité de terrain.

Éclairage classique au sodium.
Sur les principaux axes : et si nous nous en passions
entre 23 heures et 6 heures du matin ?

Le second frein est le matériel dont disposent les communes. Les mâts à LEDS permettent de réduire l’intensité à 10 %. Ce n’est pas le cas des mâts à lampe classique qui ne supportent pas une intensité aussi basse.

Si l’on se concentre sur la situation de notre commune, l’éclairage public n’a, au plus, que 30% de son parc en LEDS. Autant dire que nous avons pris du retard dans le changement des mâts depuis de nombreuses années. La commune n’a pas investi, une fois n’est pas coutume, dans du matériel moins énergivore et plus adaptable aux nouvelles conditions d’utilisation. Mais elle n’est pas la seule dans ce cas.

Quelle nécessité d’illuminer un kiosque à musique
qui ne donne jamais de concert et est désert à 23 heures ?
Absolument aucune !

En 2018, l’éclairage public est passé sous le contrôle de notre agglomération Grand Paris Sud. Elle a donc 23 communes à équiper, sur un territoire très étendu. Son budget annuel est d’environ 3 millions d’euros, pour changer les mâts, en installer dans les quartiers en construction, réaliser les réseaux…et entretenir l’existant. Autant dire que ce budget n’est pas suffisant pour équiper la totalité de notre territoire communautaire en LEDS. Le budget pour atteindre cet objectif est estimé à plus de 100 millions d’Euros.

Agir malgré tout…

Ce n’est pas demain que nous aurons partout des mâts à LEDS dans notre communauté de communes ! A Combs, l’éclairage public passe à 23 heures de 100 à 90 % d’intensité lumineuse. Personne ne s’en rend compte.

Mais ce n’est pas suffisant en termes écologiques. La solution de diminuer l’intensité lumineuse à 30 % est envisageable sur les équipements déjà en LEDS, si le réseau le permet.

Nous devons donc comme nous l’avions dit dans le précédent article, couper l’éclairage public partout où cela est possible aux heures de faible trafic et de faible usage. Cela permettra de réduire les effets nocifs de l’éclairage public sur les hommes, la faune, la flore. Cela nous permettra également de réduire notre budget de fonctionnement car la facture est à la charge de la commune.

Nombreux sont les participants à cette démonstration qui ont pris conscience, le 16 novembre dernier, que la forte diminution, voire l’extinction de l’éclairage public, était possible.

Un visibilité au loin jusqu’à 30 %

Loin de voir l’extinction générale comme une politique de récession, il faut comprendre que la diminution de la pollution lumineuse devient un enjeu de santé publique et de sauvegarde de la biodiversité qui dépasse le seul cadre budgétaire.

Nous réaffirmons donc notre position à ce sujet et nous nous félicitons que l’adjoint à l’urbanisme de notre commune ait été convaincu qu’une intensité à 30 % était suffisante. Dans la même veine, nous nous félicitons que GPS ait fermé le bassin nordique pour l’hiver tout en laissant en fonction, fort heureusement, les autres bassins intérieurs du centre nautique si utile aux habitants. Nous sommes également en accord avec la faible diminution de la température des gymnases pour être en mesure de laisser ouvert la totalité de nos gymnases aux sportifs et aux élèves de nos établissements scolaires.